parMaïté Darnault, envoyée spéciale à Millery (Rhône) et photos Bruno Amsellem publié le 21 octobre 2021
L’auxiliaire de vie Sylviane Tourre se rend chez une dizaine de personnes âgées chaque semaine. Au-delà des soins et du ménage, c’est sa présence qui importe.
Après avoir délaissé un BEP de sténodactylo, elle a «multiplié les boulots».«Serveuse, téléprospectrice, factrice – on disait préposée –, vendeuse, ouvrière…» égrène Sylviane Tourre, 58 ans. Puis elle est devenue conductrice-accompagnatrice de personnes handicapées durant onze ans. Celle qui aime «le contact» a voulu pousser son expérience pour «être au plus près», en obtenant ses diplômes d’aide médico-psychologique et d’auxiliaire de vie sociale. Silhouette menue, coupe courte, yeux marron soulignés d’un trait d’eye-liner pailleté et lunettes à fine monture, Sylviane Tourre est plus qu’une technicienne du soin auprès de la dizaine de personnes âgées chez qui elle se rend chaque semaine.
Enjeu de santé majeur, la dépression touche près d’un Français sur dix. Une pathologie qui, dans un cas sur trois, résiste aux traitements classiques. D’où la création à l’hôpital Guillaume Régnier de Rennes, d’un centre d’expertise utilisant les thérapies les plus pointues. Présentation par le professeur Dominique Drapier.
Points clés de la vague 28 (28 septembre - 5 octobre 2021)
80 % des Français déclarent avoir une perception positive de leur vie en général. Niveau bas, - 5 points par rapport au niveau hors épidémie, tendance stable.
16 % des Français montrent des signes d’un état dépressif. Niveau élevé, + 6 points par rapport au niveau hors épidémie, tendance en hausse, + 3 points par rapport à la vague 26 (15-21 juillet).
Du haut de ses 95 ans, l'artiste et collectionneur Armand Avril contemple la vie avec humour, créant avec simplicité des tableaux-assemblages à partir d'objets modestes, récupérés ici ou là… Le Musée d'Art brut, singulier et autres lui consacre une exposition temporaire jusqu'à fin décembre 2021.
Une ascendance artistique
Né en 1926 d’un père peintre en lettres – membre du groupe Témoignage – Armand Avril a souvent reçu dans son enfance comme injonction, quand il se trouvait avec son père, de “filer au musée plutôt que de rester à ne rien faire à la maison”. Il a gardé de cette période le plaisir de fréquenter les musées, mais aussi la sensation de n’être jamais assez intellectuel ni cultivé pour un père qui mettait la barre très haut. Un père trop tôt disparu, en déportation, mais dont il parle encore beaucoup maintenant. La grande référence de sa vie.
Armand Avril, bien que devenu artiste depuis, est un homme très modeste. Il se réjouit de “la chance” qu’il a eue tout au long de sa carrière, que ses œuvres se vendent dès sa première exposition, mais est trop humble pour imaginer même avoir du talent.
Une évolution qui le ramène toujours au plaisir du geste
Il a fait ses débuts en s’essayant à la peinture sur papier à l’huile ; c’est sa période des Dubonnet, variations sur les publicités du même nom signées par le graphiste Cassandre. Il faut dire qu’à Cotignac (Var) où il vit, il passait chaque jour devant des publicités Dubonnet.
Une journée de sensibilisation à la lutte contre la stigmatisation des personnes atteintes de troubles mentaux, a été organisée vendredi à Fès, à l’initiative de l’hôpital psychiatrique Ibn Al Hassan, relevant du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Hassan II.
Cette manifestation, qui s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale, tend à promouvoir les droits des personnes atteintes de troubles mentaux, à lutter contre les préjugés associés à ces patients et les accompagner dans leur rétablissement, tout en favorisant leur intégration dans la société.
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, envisage d’assouplir les règles d’utilisation des champignons hallucinogènes dans la recherche médicale. En tout cas pour la psilocybine. De quoi s’agit-il ?
Les champignons qualifiés d’hallucinogènes sont classifiés parmi les substances psychotropes par la convention internationale de 1971 sur les substances psychotropes. La psilocybine, qui constitue le principal composé hallucinogène de la plupart de ces champignons, produit des effets variés lorsqu’il est consommé. Ils peuvent se manifester par un " léger sentiment de relaxation, des étourdissements, de l’euphorie, une amplification visuelle (couleurs plus brillantes), des perturbations visuelles (surfaces mouvantes, vagues), des délires, une perception altérée de la réalité, des images et des visages ou hallucinations véritables… ", rapporte la European monitoring center for drugs and drug addiction.
Basée à Zurich, la start-up DeepPsy a reçu 150’000 de l’incubateur Venture Kick, afin de certifier sa technologie de deep learning qui analyse les ondes cérébrales et l'activité cardiaque. Objectif: personnaliser et optimiser les traitements en psychiatrie.
Mateo de Bardeci (gauche) et Sebastian Olbrich, cofondateurs de DeepPsy. (Source: DR)
Les progrès de la medtech vers des thérapies de pointe et personnalisées profitent aussi à la psychiatrie. Basée à Zurich, la start-up DeepPsy bénéficie d’un investissement de 150’000 francs venant de l’incubateur
DeepPsy a mis au point des algorithmes de deep learning qui, à l' aide de biomarqueurs, analysent les ondes cérébrales et l'activité cardiaque pour personnaliser et optimiser les traitements en psychiatrie. Selon le communiqué de Venture Kick, la start-up veut contribuer à améliorer la prise en charge de patients souffrant de troubles dépressifs majeurs. Le montant récolté va être utilisé pour faire certifier son produit en tant que dispositif médical. Une étape nécessaire pour permettre l'application de la technologie dans les cliniques et les hôpitaux.
Développée au Royaume-Uni et approuvée par l’agence américaine du médicament, une application permettrait de détecter les troubles cognitifs – précurseur de la maladie d’Alzheimer – à un stade précoce.
La société britannique de santé Cognetivity Neurosciences a mis au point une application permettant de tester nos capacités cognitives. Le but : détecter de manière précoce les premiers signes de troubles cognitifs pouvant évoluer jusqu’à la maladie d’Alzheimer.
La Food and Drug Administration (FDA) – agence du médicament américaine – a approuvé son utilisation aux États-Unis
En quoi consiste cette application ?
Cette application disponible sur téléphone et tablette consiste à passer un test qui "s'appuie sur la capacité du cerveau à traiter les informations visuellement", explique la revue anglophone Being patient.
Plus précisément, le test consiste à classer 100 images par catégories en 5 minutes. 50 d’entre elles représentent des animaux et les 50 autres représentent d'autres choses. En moyenne, une personne qui ne souffre pas de troubles cognitifs va mettre 200 millisecondes pour classer une image.
Comment exprimer ce que nous avons sur le cœur sans détruire celui de l’autre ? Le psychologue québécois Yvon Dallaire décrypte pour nous les écueils liés à la communication. Et nous livre ses conseils pour maîtriser notre discours et mieux nous écouter.
La somatothérapie est une psychothérapie par le corps qui permet de dénouer des blocages, de soulager une anxiété, d’identifier la cause de symptômes. Découvrez les bienfaits de cette méthode et comment se déroule une séance de somathothérapie.
Les programmes qui régissent nos vies numériques ne sont pas que d’étranges boîtes noires qui agissent en fonctions des données qu’on leur donne à manger. Ils sont aussi le résultat d’un processus de création ancré dans le monde qui les entoure. Une approche sociologique peut permettre de repenser l’informatique.
Les algorithmes n’ont plus le vent en poupe. Il n’y a pourtant pas si longtemps, ils étaient encore présentés comme les instruments de la disruption, et les garants d’une justice objective et équitable. Mais les différents travaux de recherche qui se sont penchés sur les biais algorithmiques et leurs effets sur la société ont sérieusement écorné cette image : il en ressort que l’algorithme de YouTube favorise les contenus complotistes, que celui de Twitter diffuse plus largement les contenus politique de droite, que ceux utilisés par certains Etats américains pour faire de la justice prédictive sont plus sévères contre les Africains-Américains. Ou encore que celui de Google proposait des contenus pornographiques aux requêtes sur les «filles asiatiques» ou les «femmes noires». Tout récemment, Frances Haugen, la lanceuse d’alerte à l’origine d’une fuite de documents internes de Facebook, s’en est pris aux algorithmes de l’entreprise : «Facebook a montré que s’il revoyait son algorithme pour qu’il [affiche moins de contenus haineux aux utilisateurs], les gens allaient passer moins de temps sur le site, cliqueraient sur moins de publicité et généreraient donc moins d’argent.» D’autres documents internes laissent à penser que les programmes auraient en outre échappé au contrôle de leurs créateurs.
Depuis plusieurs décennies, astrophysiciens et cosmologistes buttent sur deux écueils considérables qui rendent impossible l’édification d’une théorie cohérente et globale de l’Univers : quelle est la véritable nature de la matière noire et de l’énergie noire, qui constituent ensemble 95 % du Cosmos (le reste étant fait de matière baryonique, celle qui forme notre monde matériel et que nous pouvons directement observer) ?
Le personnel soignant veut pouvoir facturer certaines prestations aux assurances maladie sans ordonnance médicale. Cette revendication est prévue tant par l'initiative sur les soins infirmiers que par le contre-projet du Conseil fédéral. Mais certains craignent que cela n'engendre une hausse des coûts de la santé.
(Québec) Pendant que Québec fait appel au secteur privé pour diminuer les listes d’attente en santé mentale, les organismes communautaires de psychothérapie se sentent « oubliés » par le gouvernement Legault. Ils demandent reconnaissance et moyens financiers pour contribuer à désengorger le secteur public.
Le grille-pain est "une mise en abyme de nos façons de vivre" car il témoigne de la manière dont notre quotidien s'est mécanisé avec le temps, sous l'influence de la société de consommation qui consacre l'avènement des "choses banales".
Matthieu Garrigou-Lagrange s'entretient avec Gil Bartholeyns, historien, romancier et essayiste, auteur de l’essai Le Hantement du monde : zoonoses et pathocène, publié en 2021 aux éditions Dehors et avec Manuel Charpy, historien, chercheur au CNRS, cofondateur de la revue Modes pratiques. Ils ont écrit ensemble un essai intitulé L’étrange et folle aventure du grille-pain, de la machine à coudre et des gens qui s’en servent, aux éditions Premier Parallèle en 2021.
Une étude scientifique publiée début octobre met en lumière une hausse notable du nombre de tentatives de suicide chez les moins de 15 ans admis à l’hôpital Robert-Debré, à Paris (XIXe). Une tendance vérifiée par les données scientifiques nationales et internationales en la matière, mais qui nécessite d’être analysée à la loupe.
A l’hôpital Robert-Debré, le nombre d’hospitalisations de mineurs en proie à des idées suicidaires est monté pendant la crisee. (LP/Arnaud Journois)
Le lycée parisien Hélène-Boucher (XXe) achève sa semaine dans une ambiance particulière, mélange de choc et de tristesse, accentuée ce vendredi par la présence d’une cellule psychologique dépêchée par le rectorat de Paris. Jeudi en fin d’après-midi, un jeune homme a tenté de mettre fin à ses jours dans l’enceinte du lycée. L’élève de Terminale est désormais hors de danger, mais la violence de son geste se double d’un constat sans appel : la récurrence, ces derniers mois, des tentatives de suicide chez les jeunes.
Publiée début octobre par Jama Network, une étude sur l’évolution du nombre de tentatives de suicide chez les enfants entre 2010 et avril 2021 démontre sans ambages que les 13 mois de crise sanitaire liée au Covid-19 sortent du lot. « La pandémie est associée à de profonds changements dans la dynamique des tentatives de suicide chez les enfants, résume l’analyse, basée sur un échantillon de 830 admissions à l’hôpital parisien Robert-Debré et qui souligne « une augmentation spectaculaire des tentatives de suicide chez les enfants fin 2020 et début 2021 après le début de la pandémie de Covid-19 en France ».
À Cholet (Maine-et-Loire) face aux difficultés rencontrées par les services de psychiatrie, le syndicat Sud santé sociaux a déposé un préavis de grève. Il s’étendra du lundi 25 octobre au lundi 1er novembre.
Tous les employés de l’hôpital sont appelés à la grève. | ARCHIVES OUEST-FRANCE
En soutien aux services de psychiatrie, le syndicat Sud santé sociaux a déposé un préavis de grève. « Ce préavis couvre l’ensemble des personnels médicaux et non médicaux relevant des établissements, notamment les établissements sanitaires et sociaux, médico-sociaux de la fonction publique hospitalière, de la prévention spécialisée, de l’accueil d’urgence, de la petite enfance, et, de manière générale, toutes les structures en lien avec la psychiatrie », a annoncé le syndicat.
Frappés par l’exode rural, des villages ont décidé d’accueillir des exilés. Leur intégration ne s’est pas faite sans débats et sans difficultés, mais ces initiatives, à rebours des crispations identitaires, ont permis de redynamiser la vie locale. «Libération» s’est rendu dans quatre d’entre eux.
Ce sont des villages ruraux auxquels il était prédit un inexorable déclin. Ces cinquante dernières années, les jeunes sont partis étudier à la ville et n’en sont pas revenus. Restent leurs parents ou grands-parents, têtes grisonnantes et hanches qui se font la malle, et que ce vide attriste. Ils récitent avec nostalgie le nom des commerçants qui ont mis la clef sous la porte : M. Bouillet, le boulanger, Mme Petit, la coiffeuse, M. et Mme Loton, les charcutiers. Ils s’inquiètent : quand les anciens mourront, qui pour prendre leur place ?
Bernard Cerquiglini professeur émérite de l’Université de Paris Publié le 23 octobre 2021
S’il est commun d’entendre dire que la qualité du français décline, le linguiste Bernard Cerquiglini estime au contraire, dans une tribune au « Monde », que notre langue dans toute sa diversité est d’une grande vitalité, comme le démontrent de récentes avancées de la recherche.
Tribune. Voltaire, déjà, estimait que notre langue avait atteint son sommet un siècle avant lui avec Corneille, Racine et Quinault. Il jugeait le déclin commencé, la mort de l’idiome prévisible ; 300 millions d’êtres humains, de nos jours, lui donnent tort.
Le déclinisme langagier, toutefois, continue de bien se porter. Tout un chacun possède un avis sur la langue, révère une norme scolaire essentiellement écrite (sans pour autant la respecter toujours), dénonce pêle-mêle baisse du niveau, banlieues et blogs. Il était temps que la science intervînt. Car il est des savoirs sur la langue ; ils informent, détruisent les préjugés et, au fond, rassurent : ils éclairent l’usage, y compris le « bon », quand le purisme se contente de l’hystériser.
Il était temps que la linguistique s’adressât au grand public : elle a vécu, depuis trente ans, une révolution que l’on n’avait pas connue depuis la fin du XIXe siècle. C’est à l’honneur de la puissance publique (le CNRS, puis la Délégation générale à la langue française et aux langues de France), d’avoir lancé une telle entreprise : il s’agissait de mettre les connaissances accumulées à la disposition de tous, de renouveler l’enseignement, souvent rébarbatif, de la langue, en lui redonnant le goût de l’aventure, de rédiger, dans une terminologie simple et claire, la grammaire complète du français contemporain, tel qu’il est réellement pratiqué.