par Cécile Daumas et Johanna Luyssen publié le 9 septembre 2021
Peut-on être féministe et aimer la virilité sauvage de Harrison Ford dans Indiana Jones ? Avoir été façonnée par les comédies romantiques et analyser aujourd’hui le «poids du patriarcat dans les relations hétérosexuelles» ? Etre une grande amoureuse dans la tradition romantique et absolutiste du roman sentimental (Bovary, Belle du Seigneur…) et se demander pourquoi nos modèles amoureux reposent encore sur l’infériorité des femmes ? Dans ses livres, la journaliste et essayiste Mona Chollet part toujours d’elle-même, avec ses interrogations propres et sa prise de conscience à basse température des inégalités de genre. Cette méthode du doute permanent explique en partie le succès considérable de Sorcières, son essai féministe sorti dans le sillage de #MeToo, en 2018. Vendu à plus de 250 000 exemplaires à ce jour, cet ouvrage générationnel est devenu le vade-mecum de la mobilisation #Metoo, l’entrée en féminisme pour beaucoup de jeunes filles et garçons. Dans ce livre, elle analysait, à l’aune mythique des sorcières, la «puissance invaincue des femmes», à travers notamment les figures de femmes sans enfant, ou âgées.