C’est une épidémie dont on parle moins mais qui sévit dans l’ombre. Ce mardi, à l’occasion de la journée internationale de sensibilisation aux surdoses lancée en 2001, des associations et des professionnels de santé alertent les pouvoirs publics sur les dégâts liés aux overdoses. Et de rappeler que la France est loin d’être prête à faire face à une flambée des overdoses. Au-delà des retards en matière de réduction des risques et de prévention, les derniers chiffres publiés en avril par l’Agence nationale du médicament (ANSM) portant sur des données relevées en 2019 sont éloquents. Ils révèlent une augmentation des décès liés à la consommation d’opioïdes, licites ou non. Ainsi, en 2019, quelque 450 personnes sont mortes en France à la suite d’une overdose d’opioïdes et 77 après avoir fait une surdose de cocaïne.
Camille Froidevaux-Metterie est philosophe et professeure de sciences politiques à l’université de Reims Champagne Ardennes. Après des essais comme La Révolution du féminin (Réédition Folio Essais, 2020), _Le Corps des femmes (Philosophie Magazine Editeur, 2018)_, Seins : en quête d’une libération (Anamosa, 2020), elle publie Un corps à soi (Seuil, 2021). Un essai qui propose de repenser un angle mort de la lutte féministe : le corps féminin. A qui appartient-il ? Comment se le réapproprier ?
Cette corporéité féminine - longtemps évincée du débat parce que "consubstantiellement liée" à la domination masculine - retrouve sa légitimité sous la plume de l'essayiste, qui invite à une révolution positive du regard : passer du corps comme lieu d'aliénation au corps comme vecteur d'émancipation.
Les sujets dont les féministes se saisissent depuis une dizaine d’année concernent le script sexuel dominant hétéronormé, les violences gynécologiques et obstétricales, les violences sexistes et sexuelles, c’est-à-dire la vie intime et sexuelle des femmes. C’est-à-dire, aussi, ce qui avait d’une certaine façon échappé à la prise féministe. (Camille Froidevaux-Metterie)