Par Pierre Ropert 27/07/2021
L’écriture aurait 6000 ans. La ponctuation, sa petite sœur, un peu moins. Elle serait apparue à Alexandrie, au IIIe siècle avant J.-C. A l'époque, avant même l'apparition des blancs entre les mots, on se contente de quelques points.
“Au commencement était le Verbe”... ou “la Parole”, à en croire les traductions du prologue de L’Évangile selon Jean. A cette parole s’est peu à peu superposée l’écriture, transcription directe de l’oralité sur le papier. De nos jours, plus personne ne songe à remettre en question le pacte tacite existant entre le lecteur et l'auteur quant à la place de la ponctuation dans un texte. Cette dernière n’a pourtant pas toujours existé : si l’écriture est datée du IVe millénaire avant J.-C., sa petite sœur, la ponctuation, a tardé à apparaître.
“Les premières traces de la ponctuation se retrouvent dans les écritures du Proche-Orient ancien remontant au troisième et deuxième millénaire avant notre ère, assure Paolo Poccetti, professeur de linguistique à l’Université Tor Vergata de Rome et auteur de La Réflexion autour de la ponctuation dans l'Antiquité gréco-latine. "Les langues impliquées étaient celles sémitiques et le système d’écriture était le cunéiforme. Ces premières formes d’écriture étaient conçues pour un nombre très limité de destinataires, sinon pour n’être pas lues du tout. L’écriture était un domaine restreint à des compétences professionnelles et [concernait] des documents qui, le plus souvent, ne contenaient que des listes d’objets, des récoltes agricoles, des revenus financiers, etc.”