4 ÉPISODES (4 DISPONIBLES)
Pourquoi vouloir à tout prix rencontrer les extraterrestres ? De Platon à Kant, qu'ont écrit les philosophes sur les êtres qui peuplent l'univers ? Quel rôle a joué Hubert Reeves dans la découverte du cosmos ?
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
4 ÉPISODES (4 DISPONIBLES)
Pourquoi vouloir à tout prix rencontrer les extraterrestres ? De Platon à Kant, qu'ont écrit les philosophes sur les êtres qui peuplent l'univers ? Quel rôle a joué Hubert Reeves dans la découverte du cosmos ?
LE 24/05/2021
À retrouver dans l'émission
L'INVITÉ(E) DES MATINS
par Guillaume Erner
En 2004, elle a remporté le prix Pulitzer pour son enquête sur le goulag et elle a poursuivi avec Rideau de fer, L'Europe de l'Est écrasée 1944-1956, puis Famine rouge. La guerre de Staline en Ukraine. À présent, elle se penche sur la crise des États de droit avec “Démocraties en déclin” (Grasset).
Orban et maintenant Kaczynski, président du parti polonais Droit et Justice… le vieux continent est confronté à une crise de l’Etat de droit, dont les ressors s’étendent, dans des proportions différentes, à de nombreux pays. A l’autre bout du continent. Comment expliquer la dérive de la droite occidentale ? Ces nationalismes autoritaires sont-ils une parenthèse ou ont-ils suffisamment transformé la vie politique pour y prendre une place durable, dangereuse mais légitime ?
Anne Applebaum est journaliste, membre de la rédaction du magazine The Atlantic, lauréate du prix Pulitzer, historienne et auteur de La démocratie en déclin, aux éditions Grasset.
A l'origine de l'ouvrage Démocraties en déclin, il y a un constat personnel d'Anne Applebaum : alors qu'elle évoluait dans les années 90 au sein d'un cercle d'intellectuels de centre droit attachés à l'Etat de droit et aux institutions démocratiques, elle a dû rompre avec un certain nombre de ses connaissances en raison de leur radicalisation politique. Elle décrit la pensée d'extrême droite, qui s'est imposée au pouvoir en Pologne :
Publié
Après avoir reçu un message raciste de sa cliente, Yaya a porté plainte. Il raconte.
"J'étais sur la route pour délivrer son repas, et à ce moment-là, j'ai reçu un message d'insulte de la part de la cliente : 'Dépêche-toi, esclave. Je vais te donner un centime parce que c'est ce que tu mérites.'"
Que voulons-nous sexuellement ? Pour répondre au mieux à cette question, la chroniqueuse de « La Matinale », Maïa Mazaurette, conseille de se débarrasser du réel et de faire un détour par l’utopie.
Que veulent les hommes – au lit ? Si vous comptez sur moi pour vous répondre, ce dimanche va être terriblement décevant – quels hommes ? Le vôtre, le mien ? Ne vaudrait-il mieux pas leur demander individuellement ? Qu’allons-nous faire quand les hommes répondront que vraiment, en toute honnêteté, au lit, ils veulent des viennoiseries ?
Pour les femmes, c’est encore plus nébuleux. Au point que la fameuse formule « que veulent les femmes ? » fait aujourd’hui figure de plaisanterie… malgré des conséquences clairement néfastes. En 2019, une étude Ipsos/Mémoire Traumatique montrait ainsi qu’un quart des Français pensent qu’au lit, les femmes savent moins bien ce qu’elles veulent que les hommes. Même chose chez nos voisins : une enquête commandée par Amnesty International a montré qu’un Belge sur cinq estime que les femmes ne savent pas ce qu’elles veulent dans le domaine sexuel.
ACTUELLEMENT
DU 19 MAI AU 2 AOÛT 2021
Une exposition ludique et interactive pour explorer le rire dans tous ses états !
Comment se déclenche le rire ? À quoi sert-il ? Sommes-nous les seuls animaux à rire ?
Conçue pour les enfants, cette exposition nous plonge dans un sujet qui nous concerne au quotidien et nous fait du bien : le rire. Embarquez avec votre famille à la découverte de ce phénomène aussi vieux que l’histoire de l’humanité, commun à tous les âges et à toutes les cultures.
D’après certains spécialistes, nous rions 18 fois par jour en moyenne. Sans que nous nous en rendions compte, ce comportement occupe une place importante dans notre quotidien. Il participe de nos relations sociales, en famille comme au travail. Le rire permet de souder des groupes, de ponctuer un accord, de manifester une émotion positive. Il aurait même un effet bénéfique sur notre santé !
À travers des jeux ludo-éducatifs et une scénographie immersive, les enfants explorent le fonctionnement et les spécificités de ce drôle de phénomène. Ils pourront expérimenter les déclencheurs du rire, découvrir le rire des autres animaux, la contagion du rire, son rôle social ou encore ses bienfaits pour la santé.
Une exposition pour apprendre en s’amusant, qui permet de faire connaître les travaux scientifiques sur le rire à partir d’une série d’expériences interactives.
par Anaïs Condomines publié le 24 mai 2021
Bonjour,
Votre question fait suite à des tweets publiés ces derniers jours par plusieurs influenceurs, dont certains sont spécialisés dans la vulgarisation de sujets scientifiques. Ils s’étonnent d’avoir reçu, dans leurs boîtes mail respectives, une «étrange» proposition de partenariat rémunéré visant à dénigrer le vaccin Pfizer, «dangereux pour la santé».
par Pierre-Yves Geoffard, professeur à l’Ecole d’économie de Paris, directeur d’études à l’EHESS. publié le 24 mai 2021
Ainsi donc, un ministre de l’intérieur a déclaré, dans un entretien écrit que ses services ont probablement relu avec attention avant publication : «J’aime beaucoup les enquêtes de victimation et les experts médiatiques, mais je préfère le bon sens du boucher-charcutier de Tourcoing.» Fait exceptionnel, cette attaque d’un ministre contre la statistique publique a reçu une réponse du directeur général de l’Insee : dans un message posté sur LinkedIn, celui-ci invite tout un chacun à se faire sa propre idée de l’utilité de ces enquêtes, dont la méthodologie et les résultats sont transparents, et rappelle également avec malice que la statistique publique peut également fournir à qui le souhaite d’autres informations très utiles, comme le nombre de bouchers en activité à Tourcoing.
LE 25/05/2021
À retrouver dans l'émission
ENTENDEZ-VOUS L'ÉCO ?
par Tiphaine de Rocquigny
Si l’économie politique émerge comme une discipline autonome à la fin du XVIIIe siècle, puis se constitue comme science au cours du siècle suivant, le réseau de concepts et de questions sur lesquels elle repose a des origines bien plus anciennes.
Notre invité, Sylvain Piron, propose des pistes nouvelles pour comprendre, à l’aune de l’histoire de la pensée judéo-chrétienne, la morale de la pensée économique, en explorant les textes de la Genèse, en relisant les Pères de l’Église, la scolastique du Moyen Âge et les arguments de la Réforme, ainsi qu’Adam Smith et Max Weber.
La période médiévale présente un excellent observatoire pour la domination économique : elle constitue l’altérité la plus proche du monde moderne. Les médiévistes reconnaissent certains thèmes familiers de la théologie chrétienne qui prend une saillance plus nette à mesure que s'épanouit l’idéologie néolibérale. Sylvain Piron cherche à comprendre la soumission volontaire des populations et de leurs représentants à la puissance du capital, qui est, selon lui, « le phénomène le plus fascinant qui caractérise l’époque. »
Quelles sont les origines scholastiques de la pensée économique ? Comment la notion de travail a-t-elle pu combiner l’éthique religieuse et celle du capitalisme ? Pour en parler, nous avons fait appel à Sylvain Piron, médiéviste et directeur d’études à l’EHESS.
Par Marlène Duretz Publié le 28 octobre 2020
L’intérêt des 10-15 ans pour les podcasts est moins soutenu que celui des 15-24 ans. Pourtant, il existe des podcasts qui s’adressent directement aux ados et préados.
Les podcasts natifs, programmes audio spécifiquement créés et diffusés sur Internet, ont « une notoriété accrue chez les plus jeunes » (Médiamétrie, avril 2020). Si près de 70 % des 15-24 ans leur prêtent l’oreille, l’intérêt des 10-15 ans est moins soutenu. Pourtant, il existe des podcasts qui s’adressent directement aux ados et préados. C’est le cas d’« Entre », porté par la voix pétillante de Justine.
Entrée en sixième, la collégienne de 11 ans fait, chaque semaine, de son année scolaire le récit intimiste de son quotidien, partage ses interrogations et ses états d’âme au micro de la journaliste Charlotte Pudlowski. Sans détour, elle décortique « son emploi du temps pourri », son rapport aux vêtements qu’elle aime avant tout « confortables » et à ce corps qui n’en fait qu’à sa tête, ses amitiés mouvementées et son premier amour, le décès accidentel de son père ou encore son goût pour l’écriture, se livrant à des analyses d’une grande maturité. Une caisse de résonance aux préoccupations partagées par les enfants de son âge. Un « entre » soi éclairant.
Par Elsa Mourgues 23/04/2021
Désormais prises d’assaut par les adultes confinés, les aires de jeu sont plus que jamais un espace de liberté. Voici comment ces terrains dédiés aux plus jeunes ont été pensés pour surveiller l'enfant avant d'être conçus pour développer imagination et créativité.
Construction éducative, architecturale, artistique, sociale et politique en lien avec la psychologie de l’enfant de chaque époque, elle a permis de surveiller, d’éduquer et d’autonomiser des millions d’enfants dans le monde. Voici l’histoire de l’aire de jeu de jeu, du simple bac à sable aux designs avant-gardistes les plus fous.
Dans les années 1880, des sociétés philanthropiques de l’est américain constatent que les enfants d’ouvriers, les enfants issus de l’immigration, ont des conditions de vie terribles et traînent dans les rues.
par Christian Lehmann, médecin et écrivain publié le 23 mai 2021
Dans la série des grands aphorismes de la pandémie, après «cousez des masques», «vivez la fenêtre ouverte», et le trop méconnu «votre nez fait partie de votre système respiratoire», permettez-moi d’introduire aujourd’hui le petit dernier : «Le vaccin n’est pas un préservatif».
Je sais. Ça semble un peu étrange au départ comme remarque, mais quand je vois un immense mandarin de la puissance intellectuelle et de la renommée internationale de Didier Raoult expliquer dans une vidéo YouTube intitulée «Effet des vaccins et corruption» que l’IHU-Marseille a reçu 46 personnes vaccinées ayant un Covid, et que même s’il n’a pas fait de statistiques, cela signifie que le vaccinfavorise l’infection (scoop qu’il se désole de n’avoir pu partager jusqu’ici à la tête de l’Etat), je me dis que rappeler quelques notions de base niveau externe de première année peut-être utile :
LE 25/05/2021
À retrouver dans l'émission
LA GRANDE TABLE IDÉES
par Olivia Gesbert
A quoi ressemble la France du tribunal de grande instance de Bobigny en Seine-Saint-Denis ? Fabienne Klein-Donati, procureure de la République à la tête du parquet de Bobigny et auteure de "Poursuivre" (Equateurs, mai 2021), est notre invitée.
Fabienne Klein-Donati est procureure de la République de Seine-Saint-Denis. Après plus de 6 ans passés à la tête du parquet, elle a annoncé qu'elle quitterait son poste en septembre.
On ne sait pas vraiment ce qu’est un procureur de la République, quel est son rôle, comment il travaille. [...] Le procureur de la République est le magistrat qui représente la société et l'intérêt général, en tout cas qui le défend. (Fabienne Klein-Donati)
Le procureur de la République est "un passeur de justice" : [...] nous suivons les enquêtes et ensuite, nous les orientons. (Fabienne Klein-Donati)
Son livre Poursuivre (Equateurs, 18 mai 2021) dresse le bilan de ces six ans au parquet de Bobigny. Il nous fait pénétrer l'organisation, les difficultés mais aussi les victoires de ce "paquebot" qu'est le tribunal judiciaire de Bobigny.
La défiance au quotidien vis à vis de l'autorité judiciaire dans son ensemble, moi je ne la vis pas comme elle est décriée aujourd'hui. (Fabienne Klein-Donati)
La Seine-Saint-Denis est un territoire très particulier; [...] il y a une délinquance très importante qui, au quotidien, nuit aux citoyens “honnêtes” qui vivent dans les quartiers et qui peuvent avoir légitimement ce sentiment qu’il ne se passe rien, qu’on ne fait rien. (Fabienne Klein-Donati)
La Seine-Saint-Denis est le département le plus pauvre et le plus jeune de France métropolitaine où les violences envers les femmes côtoient le trafic de drogue, la prostitution ou la violence des mineurs. L'auteure insiste ainsi sur la nécessité d'adapter la justice aux besoins réels des territoires. Elle avait déjà souligné les difficultés que rencontrait la justice pénale dans ce département dans son discours de rentrée solennelle en janvier 2018. Un discours ayant rencontré une réponse médiatique inattendue, alors que le problème avait déjà été signalé auparavant, au point d'apporter des réponses étatiques concrètes.
Par Marie Charrel Publié le 25 mai 2021
L’exécutif s’appuie sur des experts en sciences comportementales pour inciter les Français à suivre les recommandations sanitaires. La méthode, visant à comprendre comment les individus font des choix, est de plus en plus utilisée dans la conception des politiques publiques. Mais elle est aussi récupérée par le marketing.
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, vous avez certainement suivi les lignes blanches au sol indiquant les distances à respecter dans les files d’attente ou sur les quais du métro. Vous avez reçu le texto du gouvernement appelant à télécharger l’application TousAntiCovid, précisant que « 10 millions de Français l’utilisent déjà ». Vous avez lu sur des affiches ou entendu à la télévision le slogan « quand on aime ses proches, on ne s’approche pas trop ».
Vous l’ignorez sans doute, mais ces trois exemples ont un point commun : ils sont en partie inspirés des sciences comportementales, et notamment du « nudge ». Le nudge ? « Coup de coude en anglais : un outil aidant les personnes à prendre les décisions allant dans leur intérêt, sans les contraindre », résume Eric Singler, directeur général de BVA, chargé de la BVA Nudge Unit.
CAROLINE PLANTE Publié le 21 mai 2021
QUEBEC
(Québec) Il ne faut pas offrir l’aide médicale à mourir (AMM) aux Québécois souffrant uniquement d’un trouble de santé mentale, met en garde une spécialiste de l’Université du Québec à Trois-Rivières.
« Pour moi, ce serait une solution facile pour régler un problème complexe », a plaidé la professeure et psychologue clinicienne Georgia Vrakas.
Elle témoignait vendredi dans le cadre de la Commission spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie.
Cette commission est chargée d’étudier la possibilité d’élargir l’AMM aux personnes en situation d’inaptitude ou souffrant de troubles mentaux.
« On sait ce qu’il faut en réalité pour répondre à ce problème : des engagements politiques clairs, des investissements financiers importants », a poursuivi celle qui vit elle-même avec un trouble bipolaire.
Selon Mme Vrakas, élargir l’AMM enverrait un « signal clair de désengagement face à la problématique de santé et de maladie mentale ».
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Thérèse Thibon Publié le 22/05/21
Comment épauler un proche qui peu à peu, perd pied ? Le réalisateur Théo Fortunato raconte pour Arte Radio son parcours d’aidant dans un documentaire audio émouvant.
Il a la voix douce, teintée d’un léger accent portugais. Quand il raconte ses délires de persécution, son timbre ne change pas ; il est sincère. « La nuit, il se fait harceler par des gens qui tapent sur le toit », explique son fils au psychiatre. Désemparé face aux troubles de son père, Théo Fortunato, qui a réalisé lui-même le documentaire, cherche à l’aider et à comprendre.
Lire la suite et écouter le podcast ...
Par Boris Chassagne Le 20 mai 2021
L’organisme La Lanterne de Trois-Rivières s’ouvre à l’univers des contes pour enfants. Le personnage de Clémence catapulte l’enfant dans un monde imaginaire où l’on plonge au cœur des questions de santé mentale.
Chacun des contes aborde un trouble de santé mentale en particulier. Le besoin était manifeste estime Alyson Dargis, intervenante en santé mentale à La Lanterne. Elle planche sur ce projet de contes depuis 2019.
« Les enfants ont besoin de comprendre ce qui leur arrive, ce qu’ils vivent. On ne trouvait pas sur le marché quelque chose qui répondait à nos attentes, qui parlait vraiment de santé mentale et qui était adapté aux enfants. »
La Lanterne croise alors le programme européen Arbre en cœur et s’en inspire. Créé par Manon Jean, ce programme avait déjà fait ses preuves pour contrer l’anxiété, les problèmes d’attention et les comportements agressifs chez les jeunes, explique Alyson Dargis. « On a adapté ce programme pour aider les enfants qui côtoient la maladie mentale. On est allés vers Manon Jean pour qu’elle nous forme et pour qu’on adapte son programme à notre clientèle ».
Propos recueillis par Annick Cojean Publié le 23 mai 2021
Je ne serais pas arrivée là si… Chaque dimanche, « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de sa vie. Pour la romancière franco-canadienne, c’est le « séisme » du départ de sa mère lorsqu’elle avait 6 ans, et le chagrin, si longtemps étouffé.
De son enfance au Canada anglophone, l’écrivaine Nancy Huston conserve des souvenirs qui ne cessent d’alimenter son œuvre foisonnante. A 67 ans, elle publie un roman bouleversant sur la quête des origines, ainsi qu’un recueil de chroniques.
… Si ma mère, un jour de 1959, n’avait pas décidé d’abandonner son mariage et ce qui allait avec : trois enfants âgés de 8, 6 et 3 ans. C’était une décision extrêmement courageuse, féministe et réfléchie. Aujourd’hui, j’ajouterais même « admirable », même si, sur le moment, les effets ont été dévastateurs, aussi bien pour elle que pour nous, ses enfants. Ce geste a immédiatement infligé un démenti à toutes sortes de mythes. Il m’a d’emblée donné une distance par rapport à ce que tout le monde prend pour des évidences. C’est pour cela qu’il est constitutif de mon être. « La vie vous fait des cadeaux en bien et en mal », dit un proverbe africain que j’affectionne. Eh bien, ce geste de ma mère fut un cadeau, un énorme cadeau… en mal.
par Elisabeth Franck-Dumas publié le 21 mai 2021
A Paris, une exposition passionnante met en lumière l’amitié méconnue qui unissait le sculpteur et l’écrivain et leurs parentés artistiques, avec en fil rouge l’idée de la création par l’échec.
Une voix parvient à quelqu’un dans le noir. Imaginez : elle murmure que Giacometti (1901-1966) et Beckett (1906-1989) étaient amis. Ma foi, vous y croyez ! Intuitivement, il y a une affinité entre ces deux grands voyants de la modernité, leur expression, la réduction de leur matière jusqu’à l’os, littéraire ou physique, le reflet d’une solitude absurde et aliénante, le processus de création vécu sous le régime du ratage. Beckett à sa table : «Etre artiste c’est échouer comme nul autre n’ose échouer.» Giacometti à l’atelier : «C’est comprendre pourquoi ça rate, que je veux.» Beckett encore : «La chose que je n’arrive pas à dire, on peut ne pas y arriver de bien des manières.» Giacometti encore : «Je voulais faire des têtes ordinaires, et cela ne marchait jamais.» Une expérience de la création qu’on pourrait résumer par ces mots, aussi désolants que réconfortants, tirés de Cap au pire, qui ont donné son sous-titre à la passionnante petite expo (encore une !) organisée par l’Institut Giacometti à Paris, consacrée aux liens entre les deux créateurs : «Essayer encore. Rater encore. Rater mieux encore. Ou mieux plus mal. Rater plus mal encore. Encore plus mal encore.»