Le Mobiliscope est un outil de géovisualisation pour explorer la population présente et la mixité sociale dans les villes francaises et canadiennes au cours des 24 heures de la journée.
Il permet d'explorer librement 55 villes et leur région, dont 49 en France et 6 au Québec, Canada.
En France c'est ainsi 65% de la population du pays qui est couverte par l'outil (10 000 communes).
Derrière cet outil, il y a une équipe de géographes et de géomaticiennes du laboratoire Géographie-cités (Paris-Aubervilliers, France).
Il y a aussi plusieurs partenaires institutionnels.
L'équipe a également décrit l'outil et analysé les dynamiques temporelles, spatiales et sociales associées dans différents articles et communications.
Anticipant son non-renouvellement, Cyrille Canetti démissionne de ses fonctions de chef du service médico-psychologique régional de la prison de la Santé. Rencontre avec une figure insurgée de la médecine en milieu carcéral.
«Ce matin, je cherchais mes bottes. En fait, j’étais droit dedans.» En exergue sur son compte Twitter, cette phrase du docteur Cyrille Canetti résume bien le bonhomme, figure respectée de la psychiatrie en milieu pénitentiaire. C’est d’ailleurs sur le réseau social, le 12 mars, que le chef du service médico-psychologique régional de la prison de la Santé (SMPR) a fait savoir qu’il quittait son poste : «Menacé de ne pas être renouvelé dans mes fonctions, j’ai donné ma démission de la fonction de chef du SMPR.» Un message suscitant une pluie de regrets et de soutiens par un cortège laudateur d’avocats, surveillants pénitentiaires, conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation, soignants en milieu carcéral, patients.
Le plasticien français se penche sur les gestes nés de la pandémie de Covid-19, qu’il capte en gros plans, faisant surgir une drôle d’intimité, presque effrayante.
« Le Temps des mains ».Ce titre, celui de la nouvelle collection de photos et de vidéos réalisées par le plasticien Laurent Goldring autour des gestes que l’on effectue pour se laver les mains, trotte dans la tête. A chaque fois désormais que l’on exécute ce nettoyage devenu répétitif, Covid-19 oblige, on observe d’encore plus près la façon dont on les frotte et entremêle. Dessus, dessous, bien profondément entre les doigts comme on nous a réappris à le faire, cet automassage, dégoulinant de gel hydroalcoolique que l’on sniffe au passage, histoire de se réanimer sous le masque, prend des allures de chorégraphie compulsive.
Lancé au tout début de la crise sanitaire, ce chapitre ouvre une dimension mythologique dans l’ère perturbée que nous traversons depuis un an. Il intègre ces mouvements routiniers pétris de méticulosité dans un rituel collectif à distance. « J’ai d’abord envoyé un message à des amis en leur demandant, si cela les intéressait, que je les filme sur Skype en train de se laver les mains comme ils le font tous les jours, explique le vidéaste et photographe. J’ai ensuite parfois repris certains gestes en filmant mes propres mains. »
Quand la Chine note et fiche ses citoyens avec un système de “crédit social”
La Chine a lancé un programme nommé “Crédit social”. Il s’agit d’un système de notation qui a pour objectif d’encourager les citoyens chinois à devenir des “citoyens exemplaires”. En effet, l’idée est de récompenser les citoyens qui font de bonnes actions et de sanctionner ceux qui en font des mauvaises.
Chez les patientes souffrant d’anorexie mentale, la perte de poids par carence alimentaire s’accompagne de fatigue et de diminution des capacités physiques. Pourtant, elles continuent souvent à pratiquer intensément une activité sportive qui participe à l’amaigrissement. Des chercheurs de l’Inserm et de Université de Paris à l’Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris et au GHUParis psychiatrie & neurosciences montrent que l’effort physique génère des émotions positives chez les patientes (ce qui était attendu) mais aussi de manière plus étonnante, chez leurs apparentés non malades. Ce n’est toutefois pas le cas chez les sujets contrôles.
La recherche d’un effet récompense par l’effort physique constituerait donc un aspect important de la maladie qui serait génétiquement influencée. Ces travaux publiés dans l’International Journal of Eating Disorders pourraient permettre d’axer la prise en charge des patientes souffrant d’anorexie mentale vers les dépenses caloriques (le sport) plutôt qu’exclusivement vers les carences d’apport (l’alimentation).
L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire qui affecte majoritairement les jeunes filles entre 15 et 25 ans. La prévalence de l’anorexie au cours de la vie serait d’un peu plus de 1 % chez les femmes. Philip Gorwood et Laura Di Lodovico à l’Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris (Inserm/université de Paris) et au GHU Paris psychiatrie & neurosciences tentent depuis des années de mieux comprendre la maladie et d’améliorer la prise en charge.
La détection de quatre foyers épidémiques de Covid-19 au sein de l'Etablissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe, à Allonnes, a conduit à de nouvelles restrictions sanitaires, mardi 6 avril 2021. Les patients ne peuvent plus sortir, ni recevoir de visite.
Depuis mardi après-midi, l'Etablissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe, à Allonnes, est confiné, selon Le Maine Libre. Quatre clusters de Covid-19 ont été enregistrés dans différentes unités de l'hôpital psychiatrique, d'après la direction jointe par France Bleu Maine.
Virtuel – Dans le cadre d’une conférence intitulée « Psychothérapie du trouble de la personnalité borderline : le mythe de Sisyphe » lors du Congrès de l'Encéphale 2021, Mario Speranza, professeur de psychiatrie à l’Inserm et aux universités de Paris Saclay et de Versailles, a donné un aperçu des thérapies basées sur la mentalisation (TBM) pour les troubles de la personnalité bordeline (TPB).
Pourquoi cibler la mentalisation, cette capacité à comprendre les états mentaux qui sous-tendent les comportements des autres, dans le TPB et comment cibler ce processus dans ces thérapies focalisées ?
Tout d’abord parce les patients borderline souffrent souvent d’un déficit développemental de la mentalisation, a expliqué le Pr Mario Speranza qui a rappelé que ceux-ci ont en effet souffert de « traumas souvent complexes et multiples dans les relations précoces », ce qui a donné lieu à des hypothèses autour de l’importance des perturbations des relations d’attachement chez ces sujets (notamment des attachements désorganisés).
Élizabeth Roudinesco est historienne, psychanalyste et auteure. Elle a écrit une vingtaine d'ouvrages, dont les thèmes principaux portent sur l'histoire, le féminisme et le judaïsme.
Elle publie aujourd'hui "Soi-même comme un roi" aux éditions du Seuil. Dans cet essai, elle apporte sa réflexion sur les questions de genre et de race qui animent notre société
Un essai clinique visant à ralentir l'évolution de la maladie de Parkinson a été lancé, après l'opération «réussie» d'une première patiente qui s'est fait poser un implant cérébral diffusant de la lumière proche de l'infrarouge, ont annoncé vendredi le CHU de Grenoble et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
Dans une vidéo, l’entreprise fondée par Elon Musk, montre un singe macaque de neuf ans utiliser son interface cerveau-machine pour contrôler un jeu vidéo à l’aide de ses seules ondes cérébrales.
Début février, Elon Musk révélait que Neuralink, sa start-up destinée à créer un implant cérébral permettant de contrôler un ordinateur uniquement via l’activité électrique du cerveau, testait son interface cerveau-machine N1 Link sur un singe. Selon le milliardaire, le primate est capable de jouer au jeu vidéo Pong en se servant uniquement de son cerveau. Neuralink vient de publier une vidéo montrant Pager, le singe macaque dont il est question, en train d’utiliser le fameux implant cérébral.
Le vaccin AstraZeneca anti-Covid-19 est l’objet d’une défiance croissante en France et en Europe, défiance qui a pu conduire, ces derniers jours, de très nombreux candidats à la vaccination à annuler (ou à ne pas honorer) leurs rendez-vous et des centres de vaccination à ne pas utiliser des centaines de dose. Celle-ci est en rapport, notamment, avec la survenue de thromboses veineuses de localisation très inhabituelle (en particulier cérébrales) dans les suites de l’injection vaccinale. L’EMA devrait publier ses nouvelles conclusions dans les prochaines heures sur l’imputabilité du vaccin dans ces manifestations cliniques graves, sur leurs mécanismes possibles, sur l’actualisation éventuelle du rapport bénéfice risque et, on l’espère, sur ses possibles contre-indications. Le Pr François Chast, Président honoraire de l’Académie de Pharmacie, nous donne ici son point de vue éclairé sur cette question essentielle pour la suite de la campagne de vaccination en Europe.
Consentir par amour et par désir, c’est faire confiance à l’autre, s’en remettre à lui en se dessaisissant d’une part de soi-même. Un saut dans le vide. Mais céder n’est pas non plus consentir, rappelle la psychanalyste. Si on ne reconnaît pas cette frontière-là, on nie le traumatisme psychique et sexuel.
C’est ce moment où le corps chavire, las d’une ultime résistance, cet instant où il cède alors que la tête dit non. Laisser faire pour de mauvaises raisons. «Céder n’est pas consentir», claquent en noir et blanc les collages féministes sur les murs de la ville. C’est de cette interpellation qu’est partie la psychanalyste Clotilde Leguil pour explorer la frontière dangereuse et sensible entre laisser faire et dire oui, vraiment. Telle une baguette magique, le consentement est souvent invoqué pour rééquilibrer les relations entre les hommes et les femmes, entrevoir un futur plus apaisé entre les sexes. Mais, prévient Clotilde Leguil dans son essai Céder n’est pas consentir (PUF 2021), le consentement en matière amoureuse et sexuelle est loin de fonctionner comme un contrat signé au coin du lit.
Une proposition de loi sur l’euthanasie est examinée ce jeudi par l’Assemblée nationale. Le sujet, très sensible, resurgit périodiquement dans les débats en France, sans qu’une réponse satisfaisante ne soit jamais apportée.
Jean Leonetti à l'Assemblée, le 24 mai 2011. (Vincent Nguyen/Riva-Press pour Libération)
Le débat sur la fin de vie médicalisée en France court, s’enlise, rebondit avec la médiatisation de certaines histoires, puis retombe, repart avec des sondages pointant un plébiscite des Français pour le droit à l’euthanasie. Et voilà que surgit un nouvel épisode, avec la proposition de loiqui sera débattue,, ce jeudi, à l’Assemblée nationale, autorisant sous condition une aide active à mourir.
Pour parvenir à davantage de parité, l’étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques préconise une « réforme plus ambitieuse », qui passerait par « une indemnisation calculée en proportion du salaire passé ».
C’est un constat d’échec. Moins de 1 % des pères prennent un congé parental à temps plein après la naissance de leur enfant, alors qu’une réforme en vigueur depuis 2015 ambitionnait de porter ce taux à 25 %, rapporte une étude publiée, mercredi 7 avril, par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE, dépendant de Sciences Po Paris).
La pandémie, qui s’est accompagnée d’une explosion des dépenses publiques, a fait évoluer le débat sur l’État providence et remis au goût du jour l’idée d’une allocation de base. Si les divers dispositifs expérimentés ont donné des résultats intéressants, le principal obstacle à leur mise en œuvre à grande échelle reste celui du financement, estime cet hebdomadaire libéral.
Quand Andrew Yang a annoncé qu’il briguait la nomination du Parti démocrate pour la présidentielle américaine de 2020, il s’est démarqué grâce à sa proposition, peu orthodoxe, de Freedom Dividend [dividende de la liberté] – une mensualité de 1 000 dollars versée à tous les Américains. Près de deux ans plus tard, Andrew Yang est le favori dans la course à la municipalité de New York. Sa promesse de donner de l’argent à 500 000 New-Yorkais ne paraît plus si radicale, et pas seulement parce que son ampleur est beaucoup plus modeste que celle du revenu universel de base national qu’il prônait.
Si le revenu universel suscite encore un grand scepticisme, la pandémie et l’explosion des dépenses sociales ont fait évoluer le débat sur la refonte des prestations dans les États providence. Les aides monétaires – notamment celles mises en œuvre pendant la pandémie – se révèlent un moyen simple et efficace de répondre à de nombreux besoins sociaux. Certes, depuis un an, il n’y a eu quasiment aucun versement récurrent sans critère de sélection. Mais si l’heure du revenu universel n’est pas encore arrivée, l’épreuve du Covid-19 a peut-être accéléré les choses.
Entrer dans cet espace singulier par notre rapport au silence, c’est évoquer pour tout sujet humain le plus intime de lui-même. C’est choisir de vivre une aventure et d’accepter avec respect ceux qui la vivent autrement.
Le taux de suicide au Québec a amorcé une diminution importante au début du siècle, notamment grâce à l’instauration de différentes mesures de prévention. Le Plan d’action en santé mentale 2015-2020 du gouvernement du Québec recommande toutefois de poursuivre les efforts de sensibilisation et de prévention du suicide, particulièrement auprès des populations vulnérables. Les personnes atteintes d’un premier épisode psychotique font partie de celles-ci. Une meilleure compréhension des caractéristiques mêmes des troubles psychotiques qui augmentent le risque suicidaire pourrait permettre, d’abord, de mieux cibler, parmi toutes celles atteintes d’un premier épisode psychotique, les personnes qui sont à risque de suicide et, ensuite, d’intervenir rapidement auprès de ces dernières.
Le psychiatre en prison Cyril Canetti dénonce l'oubli de la "dimension protectrice" de l'asile psychiatrique. Après 25 ans de carrière dans les prisons de Fresnes, Fleury-Mérogis et de la Santé, il vient de démissionner alors que l'hôpital Saint-Anne ne voulait pas le renouveler.
"La dimension protectrice" de l'asile psychiatrique "a été perdue au fil des années", dénonce ce mercredi 7 avril sur France Inter, le docteur Canetti. Constatant une "appréhension" grandissante des détenus malades psychiatriques, et alors que la direction de l'hôpital Saint-Anne ne souhaitait pas le renouveler, le chef du service médico-psychologique régional à la prison de la Santé (Paris, 14e) a démissionné. Professionnel reconnu, psychiatre en prison, depuis 25 ans, à Fresnes, Fleury-Mérogis, à la Santé depuis 2009, cinq ans contrôleur des prisons, il alerte sur un "recours parfois systématique à l'isolement, à la contention, aux soins sous contrainte" et fait le point sur les effets psychologiques de la crise sanitaire en prison.
Qui était Frantz Fanon, guérisseur, militant, essayiste ? Pourquoi son œuvre est-elle indissociable de son engagement psychiatrique, politique et théorique ? Comment a-t-il conjugué ces trois dimensions ? Comment a-t-il justifié la nécessité de la décolonisation ?
Frantz Fanon naît le 20 juillet 1925 à Fort de France et meurt en 1961 à New York.
En 36 brèves années d’existence, Fanon a vécu sur trois continents (Amérique, Europe, Afrique) et inscrit sa postérité dans trois domaines : psychiatrie, écriture et action politique - dont aucun ne peut se comprendre sans les deux autres...
Portrait d'un penseur de l'anti-différence.
L'invité du jour :
Achille Mbembe, professeur d’histoire et de sciences politiques à l’université de Witwatersrand à Johannesburg, et chercheur au Wits Institute for Social and Economic Research (WISER), lauréat du prix Ernst-Bloch en 2018
Le racisme, un virus en mutation permanente
Il y a une dimension virale du racisme qui se répand, mais davantage encore, qui passe par des mutations permanentes. L’autre caractéristique du racisme c’est qu’il a une dimension -Fanon utilisait ce terme- "atmosphérique". Ici en Afrique du Sud, pendant longtemps le droit exigeait que l’on fut raciste. En 1994 l'apartheid, le système du racisme, a été aboli constitutionnellement, mais ce qu’on observe c’est que le racisme est capable de survivre à son abolition juridique.
D'abord regardée avec méfiance en occident, la transe chamanique est désormais étudiée par des scientifiques. Corine Sombrun, écrivaine et ethno-musicienne, y a été initiée en Mongolie. Elle raconte lundi sur Europe 1 comment l'étude de la transe pourrait aider la science.
INTERVIEW
"Il aura fallu dix ans pour reconnaître que ce n'était pas du tout un état psychopathologique", a observé lundi sur Europe 1 Corine Sombrun, écrivaine, ethno-musicienne et spécialiste de la transe chamanique, une pratique qu'elle découvre en Mongolie et qui est devenue l’objet d’études scientifiques. Au début des années 2000, elle se rend en Mongolie dans le cadre d'un reportage pour la BBC et assiste à une séance de transe chamanique, "au son d'un gros tambour qui fait à peu près un mètre de diamètre. Le chamane commence à jouer du tambour et ça fait un effet auquel je ne m'attendais pas du tout, c'est à dire que je me vois en train de sauter, bouger. Et puis surtout, il y a des sons qui sortent de ma gorge", raconte l'écrivaine.
Comment expliquer que les plus jeunes soient plutôt épargnés par le CoVid-19 ? Quelle évolution récente connaît l’épidémie chez les jeunes en France et existe-t-il des effets de l'apparition de variants sur ces chiffres de contamination ? Quelle stratégie vaccinale est envisagée chez les jeunes ?
S’il y a bien un front sur lequel la situation est particulièrement difficile à suivre quant à l’évolution du COVID, c’est certainement le front pédiatrique. Il faut dire que depuis un an, on entend à peu près tout et son contraire : les enfants ont d’abord été suspectés d’être d’importants foyers infectieux, avant que l’on nous dise qu’ils n’étaient pas contaminants, puis quand même peut-être un peu, même si le gouvernement a maintenu le plus longtemps possible les écoles ouvertes, malgré la multiplication des alertes, jusqu’à finir par les fermer devant l’augmentation constante de l’incidence des contaminations… Alors : les enfants, contagieux, pas contagieux, malades, pas malades ? Et faut-il finir par les vacciner ?
Demain un projet de loi visant à légaliser l’euthanasie active sera discutée à l’Assemblée nationale ouvrant à nouveau le débat sur la définition de l’euthanasie et son application. Quelle différence entre euthanasie active et passive ? Quelle est la législation actuelle en France ?
Le 8 avril 2021, les députés de l’Assemblée nationale débattront de la proposition de loi « visant à garantir et renforcer les droits des personnes en fin de vie » qui souhaite légaliser l'euthanasie active, c’est à dire réalisée par une injection létale délivrée par un médecin.
Aujourd’hui en France, et depuis la loi Claeys-Leonetti de 2016, l’euthanasie passive est autorisée, c’est-à-dire la sédation profonde et continue d’un patient dont le pronostic vital est engagé à court terme.
Mal connue, mal appliquée et surtout mal financée, la loi Claeys-Leonetti serait alors substituée par ce nouveau projet de loi discuté à l’Assemblée nationale allant plus loin dans la législation sur l’euthanasie.
par Laurent Decloitre, correspondant à la Réunion publié le 6 avril 2021
Sur l’île, où les religions et les cultures se côtoient et s’entremêlent, certains psys ont choisi de soigner les troubles mentaux à travers le prisme des rites traditionnels. Une approche ethnopsychiatrique à rebours des pratiques occidentales.
Le pauvre hère a perdu son travail, sombré dans l’alcool et survécu à une tentative de suicide. La nuit, Calixte (1) hurle qu’il a «le mauvais œil» sur lui. «Si je lui avais diagnostiqué une névrose ou dit que les esprits n’existaient pas, je n’aurais pas pu le soigner», estime Jacques Brandibas, un des pionniers de l’ethnopsychiatrie à la Réunion. Au contraire, le psychologue accompagne son patient chez une guérisseuse à l’orée de la forêt de la roche écrite, sur les hauteurs de Saint-Denis. Il laisse «Madame Marie» affirmer que l’épouse et la maîtresse de l’homme lui ont chacune lancé un sort, l’une pour l’avoir trompée, l’autre pour ne pas avoir quitté sa femme… Calixte a pu reprendre une vie normale après cette séance, assure le praticien aujourd’hui à la retraite, «alors que les soins à l’établissement public de santé mentale n’avaient rien donné».