Une équipe internationale intégrant des chercheurs genevois a décrypté les similitudes et les différences génétiques des troubles alimentaires.
Il existe des liens génétiques entre les troubles alimentaires, les maladies mentales et la régulation du poids corporel. Pour arriver à cette conclusion, une équipe internationale composée notamment de scientifiques des Hôpitaux universitaires genevois (HUG) et de l’Université de Genève a analysé plus de 20’000 génomes. Leur étude conclut qu’il existe des similitudes entre les bases génétiques de l’anorexie mentale, de la boulimie et des accès hyperphagiques, qui les trois partagent un risque génétique avec certains troubles psychiatriques, «en particulier la schizophrénie et la dépression», relève Nadia Micali, professeur au département de psychiatrie de la faculté de médecine et chef de la division de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent aux HUG.
Dans les carrières de pierre de Lugasson, en Gironde, des archéologues font des expérimentations afin de faire progresser la connaissance sur les étranges constructions de Néandertal découvertes dans la grotte de Bruniquel, en Tarn-et-Garonne.
La psychanalyse permet-elle de renaître ? Le langage permet-il de sublimer nos souffrances et complexes pour apprendre à mieux vivre avec, et donc à nous transformer ? Quels sont les liens entre psychanalyse et philosophie ? Cours particulier en compagnie de Julia Kristeva.
L'invitée du jour :
Julia Kristeva, écrivaine, psychanalyste, membre de l’Institut universitaire de France, membre titulaire formateur de la Société psychanalytique de Paris, professeure émérite à l’Université Paris Diderot-Paris 7 où elle a dirigé l’Ecole doctorale « Langue, littérature, image » et le Centre Roland Barthes
L’analyse est là dans un croisement entre biologique et psychique, la vie et la mort...
Genre, race, identité... Elisabeth Roudinesco et Sandra Laugier s’expliquent
Dans Soi-même comme un roi, l’historienne Elisabeth Roudinesco s’alarme des « dérives identitaires » qu’elle considère issues des études sur le genre et la race. En exclusivité pour « l’Obs », elle débat avec la philosophe féministe Sandra Laugier. Un échange vif et rare.
Historienne de la psychanalyse dont les travaux sur Freud ont fait le tour du monde,de tous les grands combats contre le colonialisme, le racisme, l’antisémitisme, Elisabeth Roudinesco fait partie des voix qui comptent à gauche. Ce 4 mars, elle publie aux éditions du Seuil un essai surprenant qui vient heurter l’actualité. Aussi virulent qu’inattendu, « Soi-même comme un roi » prétend analyser les « dérives identitaires » des études intersectionnelles, de race et de genre. Autant dire un pavé dans un geyser.
L’intellectuelle tente de se frayer un chemin singulier dans ce champ de mines. De trois manières au moins. D’abord, en revisitant les grands auteurs des années 1970 qui vont inspirer les « études » (studies) et qu’elle estime aujourd’hui détournés de leur pensée originelle. Les plus belles pages de l’ouvrage leur sont consacrées. Ensuite, en réservant un dernier chapitre aux « identitaires » d’extrême droite, nationalistes, suprémacistes et autres fervents du « grand remplacement ». On pourra toutefois se choquer de la mise en parallèle de mouvances fascisantes avec des mouvements d’émancipation qui n’ont rigoureusement rien à voir (quand bien même ces derniers se retourneraient-ils en leur contraire, selon la thèse avancée par l’historienne). Enfin, en s’opposant à toute forme de police de la pensée dans le monde universitaire. A l’heure des chasses aux sorcières, le point est déterminant. Mais est-il suffisant pour avancer un argumentaire qui flirte avec la nouvelle idéologie réactionnaire ?
Parce que sa démarche nous interroge, nous lui avons demandé d’en débattre. Fidèle à son engagement pour la liberté d’expression, Elisabeth Roudinesco a accepté la confrontation avec la philosophe Sandra Laugier, chercheuse en études de genre et introductrice de l’éthique féministe du « care » en France. Les deux femmes se connaissent bien, toutes deux sont de gauche, mais ont des points de vue diamétralement opposés sur ces questions brûlantes. Un dialogue rare qui éclaire les lignes de fracture actuelles. M. L.
L’OBS. Depuis qu’en juin dernier, en pleine mobilisation contre les violences policières suite à l’assassinat de George Floyd aux Etats-Unis, Emmanuel Macron a accusé les universitaires d’« ethniciser » la question sociale, il ne se passe plus une semaine sans qu’un ministre ou une tribune ne tirent sur les études intersectionnelles, de race et de genre. Vous-même, Elisabeth Roudinesco, publiez un livre, « Soi-même comme un roi », extrêmement critique à l’encontre de ce que vous appelez des « dérives » issues de ces champs de recherche. Pourquoi ?
Elisabeth Roudinesco. J’ai travaillé trois ans à ce livre pour étudier les dérives des politiques identitaires dont se réclament les mouvements d’émancipation nés aux Etats-Unis après la chute du mur de Berlin, en 1989. Face à l’échec des régimes communistes, ces politiques se sont détournées de l’analyse marxiste pour se centrer sur des revendications plus individualistes. On a alors théorisé le concept de genre (gender) pour distinguer le sexe au sens anatomique (la différence biologique) de l’identité de genre au sens social et psychique (le vécu, la construction de soi et de l’altérité). Inspirées de penseurs comme Beauvoir, Sartre, Foucault, Derrida, Saïd ou Fanon, ces études entendaient montrer comment la domination d’un pouvoir masculin avait occulté le rôle des femmes, mais aussi celui des minorités. Elles se sont ensuite exportées. Mais ce dont je me rendais compte, c’est que si ces travaux étaient très riches en histoire et en philosophie (je cite Michelle Perrot sur l’histoire des femmes), le risque était de méconnaître l’existence d’un courant anticolonialiste dans les sociétés occidentales pour en venir à des questions identitaires, qui avaient à voir avec la dé-psychiatrisation, très positive en ce qui concerne les homosexuels, mais qui finissait par contester la place du biologique. A partir du moment où ces politiques deviennent un catéchisme queer qui nie l’existence du sexe au profit du genre et qu’on réclame l’instauration d’un sexe neutre, là il y a une dérive. J’analyse aussi les dérives des thèses décoloniales et intersectionnelles qui fétichisent la différence contre l’universel (l’un ne va pas sans l’autre), au risque de diluer les combats antiracistes, et qui sont enseignées à l’université. Même si elles n’y sont pas majoritaires.
La crise du Covid-19 a eu un impact sur la prise en charge des personnes en situation de handicap dans le secteur hospitalier ou aux urgences.
« Le sentiment d’un refus d’intervention au seul fait que la résidente est handicapée est quelque chose qui a été prégnant durant toute cette matinée !»C’est la conclusion de ce directeur d’établissement médicosocial me signalant ce dimanche matin où il a failli perdre une résidente par faute ou par refus des services d’urgence d’intervenir. C’est ce membre de la très officielle CDAPH[1] qui, malgré les rappels pressants à la règle faits par l’ARS, m’informe que dans un centre municipal, on a déprogrammé la vaccination des personnes en situations de handicap car elles sont « moins prioritaires » (sic) que les plus de 75 ans ! il y a donc en France des plus prioritaires et ce ne sont pas les personnes handicapées !
La formation de Diplôme d’Etat Infirmier en Pratique Avancée (DE IPA) que l’UPEC propose est co-accréditée avec Sorbonne Université qui coordonne la première année, l’UPEC coordonnant les 4 mentions de la deuxième année.
Cette 2ème année qui a comme finalité d’accéder au DE IPA répond aux évolutions des fonctions d’infirmier.e diplômé.e d’état exerçant en psychiatrie et santé mentale conformément au code de la santé publique (art. L.4311-12, L.4311-3, L.4311-4, L.4311-5). Les objectifs sont d’acquérir de nouvelles compétences qui permettront aux établissements de santé d’améliorer l’accessibilité aux soins et de viser une meilleure coordination du parcours du patient. Ce diplôme a aussi comme finalité d’instaurer des nouvelles modalités collaboratives entre professionnels de santé, particulièrement entre le médecin psychiatre et l’infirmier.e. Cette formation permet l’exercice en milieu hospitalier avec des missions d’expertise ou dans des structures de soins ambulatoires en relais ou en coopération avec un médecin psychiatre.
Désormais, les femmes battues pourront déposer plainte au sein même du centre hospitalier de Rambouillet. Pour assurer un meilleur accueil des victimes, 25 élèves infirmiers et internes ont également suivi une formation.
Mieux protéger, plus efficacement, plus rapidement. Tel est le but de la convention signée entre le commissariat de Rambouillet et le centre hospitalier de la ville. Celle-ci doit permettre la prise de plainte des femmes victimes de violences conjugales au sein même de l'établissement de santé.
Concrètement, dès qu'une personne arrive aux urgences et se déclare victime de violences intrafamiliales, elle sera isolée dans une chambre et la police sera prévenue. Ensuite, le dépôt de plainte se fera sur place dans un lieu sécurisé, si la victime donne son accord. Sinon, la femme sera convoquée au commissariat pour déposer plainte dans les jours qui suivent.
Repérer les signaux
Si la personne ne souhaite pas parler pas des violences qu'elle a subi, l'idée est de « ne surtout pas la brusquer ». « Il faut avant tout repérer les signaux, les femmes n'arrivent pas avec un œil au beurre noir », explique le Docteur Denis, chef des urgences. Depuis trois ans qu'il travaille à l'hôpital de Rambouillet, il voit passer des femmes battues toutes les semaines. « Ça peut être quelqu'un qui est pressé de partir, un regard insistant, des pleurs… Il y a toute une diversité de signes. »
"A la Folie", le très beau lire de Joy Sorman est l'occasion d'une rencontre entre la femme de lettre et la présidente de l'UNAFAM sur l'état de l'hôpital psychiatrique en France.
OÙ EST-ON QUAND ON EST DANS UN HOPITAL PSYCHIATRIQUE ?
Assurément dans une des marges de notre société.
Un lieu boulversant, attachant lieu de souffrance mais aussi de joie.
Joy Sorman se souvient de la première fois qu'elle est entrée dans un Hopital psychiatrique.
Ce qu'elle retient : le silence ... Aujourd'hui avec les molécules, plus de cris en HP mais d'abord un silence cotonneux...
Pour son livre A la folie, elle s'est rendue chaque mercredi dans un hopital psychiatrique pour comprendre ce que vivaient patients et soignants.
Il y a quatre ans, j'entrais à l'hôpital public à la fin de mes études de psychologie. Institution que j'idéalisais comme le prototype de ce que le modèle de santé Français avait de mieux. Quelques péripéties plus tard, après quelques changements de service, je pense sérieusement à un départ définitif.
Il y a quatre ans, j'entrais à l'hôpital public à la fin de mes études de psychologie. Institution que j'idéalisais comme le prototype de ce que le modèle de santé Français avait de mieux. Quelques péripéties plus tard, après quelques changements de service, je pense sérieusement à un départ définitif.
Je travaille en psychiatrie. Je dirais même : je suis engagée en psychiatrie. Il y a 6 mois encore, je me battais dans mon service intra-hospitalier pour faire vivre une dynamique de soin. J'ai consacré mes études avec passion à la psychothérapie institutionnelle et je pensais avoir le cran et la volonté d'allumer l'étincelle du collectif partout où la chance me serait donnée de travailler.
Dans mon service actuel, j'ai tenté. J'ai créé un groupe de parole du mardi, un atelier photo-langage du jeudi et un groupe artistique du vendredi. Dans cette démarche j'étais vivement soutenue par le médecin, chef de service ; le psychiatre. J'y ai mis les moyens et déployé l'énergie nécéssaire.
L'ensemble des instances représentatives de la psychiatrie alertent le ministre de la Santé sur les dangers d'un recours systématique à des "mesures privatrices de liberté" pour leurs patients qui "doivent diminuer drastiquement".
Dans une lettre ouverte publiée ce jeudi, les signataires, parmi lesquels le Syndicat des Psychiatres Français, disent "soutenir et encourager pleinement les mesures permettant de ne pas recourir" aux "hospitalisations sans consentement" et aux "mesures d'isolement et de contention" qui "peuvent entraîner un traumatisme psychique aux conséquences durables".
Ces pratiques, "favorisées par la dégradation de l'offre de soin psychiatrique, notamment la pénurie de psychiatres et de personnels soignants des établissements publics", sont "des pratiques de dernier recours", soulignent-elles, en référence à une loi adoptée sur le sujet le 14 décembre 2020.
Paris, France.-- « Je veux réaffirmer dans le contexte sanitaire actuel l’enjeu prioritaire de la santé mentale », a souligné Olivier Véran, ministre de la Santé, lors de son intervention au congrès de l’Encéphale le 21 janvier. « La dimension psychologique de cette crise est aussi importante que sa dimension somatique », a-t-il insisté. Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, vient d’annoncer avant l’été l’organisation d’Assises de la santé mentale.
Onze patients et sept membres du personnel de l’unité psychiatrique Lanrua, appartenant au centre hospitalier de Redon, ont été testés positif au Covid-19 en février. Le cluster maîtrisé, les admissions ont pu reprendre.
L’hôpital Lanrua, unité d’hospitalisation de psychiatrie du centre hospitalier de Redon-Carentoir (Chirc), a abrité un cluster durant quasiment tout le mois de février. Les contaminations ont concerné les patients et les agents.
Les premiers cas déclarés le 5 février
Interrogée par Ouest-France, la direction confirme bien l’information en indiquant que « le cluster a été déclaré à l’ARS (Agence régionale de santé) le 5 février 2021 ». Elle détaille : « Au total, 11 patients et sept agents ont été contaminés. »
Le professeur Patrick Chariot à l'hôpital Jean Verdier. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
Détresse, manque d’effectifs, locaux inadaptés… Les personnels de la «clinique des violences» de la Seine-Saint-Denis, spécialisée notamment dans la prise en charge des victimes de viols, dénoncent des conditions de travail indignes malgré l’importance de leur mission.
A l’unité médico-judiciaire de Bondy (UMJ), «la clinique des violences» de la Seine-Saint-Denis, on ne sait plus bien qui des patients ou des soignants méritent d’être examinés. L’ambiance, déjà pesante des lieux, s’est chargée d’un mal-être profond, prêt à exploser. «Notre service fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre. On tourne comme des fous sans aucun soutien de la direction. Là on craque les uns après les autres», lâche le doyen, le docteur Mohamad Mehdi, entre deux appels téléphoniques. Depuis novembre, ils sont 7 médecins (6,7 équivalents temps plein) sur les douze financés par les ministères de la Justice et de la Santé, pour tenter d’accueillir les victimes de violences et les gardés à vue de tout le département, l’un des plus pauvres et violents de France.
Une femme qui fait semblant d’attendre un train, un «papy» qui passe le balai autour de lui... Badiaa, Manu et Odile, policiers en civil et agente SNCF, guettent les signes qui trahissent une précarité dissimulée et tentent d’aiguiller ces sans-abri au destin souvent cabossé vers des associations. Ils redoutent l’issue de la crise sanitaire.
Badiaa et Odile s’échangent des observations, quelques certitudes et des coups d’yeux discrets. «La femme… assise juste derrière… c’est sûr, c’est pour nous.» Cette vieille dame, fichu sur la tête, est de prime abord calée à la bonne place, au bon endroit : posée sur un siège de la gare du Nord, à Paris, comme des dizaines d’autres en attente d’un train. Le binôme décèle des combines de camouflage, pour se rendre transparent et n’éveiller aucun soupçon. Ses deux sacs plastiques, remplis d’habits - plutôt qu’une valise - alertent. Sa posture courbée et l’état de ses mains, aussi. «Elles sont traîtres. Elles s’abîment très vite quand on dort dans la rue.» Badiaa et Odile font partie d’une équipe de trois, avec Manu, en charge d’une mission précieuse : identifier les silhouettes, puis les visages, et fabriquer des liens avec les sans-abri qui se planquent dans les gares parisiennes et leurs recoins - sous les escalators, dans les tableaux électriques, les parkings. Certains sont à la rue depuis longtemps et déjà marqués dans leur chair et leurs traits. D’autres sont encore frais, propres sur eux, pas encore ingurgités par la misère. Odile : «Ils font semblant d’attendre un train. Surtout les femmes. Elles font comme si ça allait, le plus longtemps possible, avant de craquer, un jour.»
Après plusieurs mois de fermeture et seulement deux expos en 2020, l'Orangerie à Bastogne accueille à nouveau le public avec sa première exposition de l'année, traditionnellement consacrée à l'amour.
Y sont présentées plus de cent oeuvres d'artistes porteurs d'un handicap mental qui fréquentent le centre La Hesse Grand atelier à Vielsalm : de l'art brut contemporain qui aborde aussi la question difficile de la sexualité des personnes handicapées.
Une récente étude par des économistes du FMI analyse le rapport entre épidémies et troubles sociaux dans l’histoire. De quoi en tirer certaines leçons par rapport à notre pandémie actuelle, analyse Marie Charrel, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Chronique. C’est l’une des grandes craintes soulevées par la pandémie : dans le sillage du Covid-19 et la crise économique, les inégalités risquent de se creuser dangereusement. Celles entre les secteurs à l’arrêt en raison des mesures sanitaires, comme le tourisme, et ceux continuant à tourner malgré tout. Mais aussi celles entre les précaires et ceux protégés par un emploi fixe, entre les ménages pauvres et les gros patrimoines, entre les femmes et les hommes, ou encore entre les pays bénéficiant de campagnes de vaccination avancées et ceux laissés pour compte.
Ce collectif, qui revendique le soutien de dizaines de milliers de généralistes, fait la promotion d’un protocole de soins ambulatoires contesté contre le Covid-19. Or selon un recensement indépendant, ce collectif ne compte que 1 300 médecins.
Mais où sont les 30 000 médecins du collectif Coordination santé libre ? La question agite les observateurs depuis que, fin janvier, ce groupe a présenté un traitement ambulatoire précoce contesté contre le Covid-19, souvent surnommé « protocole Wonner », en raison du soutien qu’il a reçu de la part de la députée du Bas-Rhin Martine Wonner. Ce protocole a été qualifié de « criminel » par plusieurs experts médicaux et officiellement déconseillé par la Haute Autorité de santé (HAS).
Pas de quoi faire vaciller le collectif qui, depuis sa création début 2021, revendique l’argument du nombre avec ses « 30 000 médecins ». C’est ce qu’ont ainsi affirmé l’oncologue Nicole Delépine, le collectif ReinfoCovid, l’association BonSens ou encore l’endocrinologue Violaine Guérin, fondatrice du mouvement Laissons les médecins prescrire, tous membres ou relais de cette coordination.
L’apparition de nouvelles mutations du virus contraint les laboratoires à adapter leurs vaccins, les agences sanitaires à inventer de nouvelles procédures réglementaires, et les Etats à réexaminer leur stratégie vaccinale.
2021 devait être l’année des vaccins. Ce sera aussi celle des variants. Depuis l’apparition, au Royaume-Uni, à l’automne 2020, d’une mutation du SARS-CoV-2 plus contagieuse et létale, de nouvelles souches, brésilienne et sud-africaine, sont venues doucher l’espoir suscité par l’administration des premières doses.
Ces trois variants, et ceux qui ne manqueront pas de suivre, ne risquent-ils pas de rendre les vaccins existants moins efficaces, voire obsolètes ? Entre durcissement des restrictions de liberté et accélération des campagnes vaccinales, le monde constate avec inquiétude que l’ennemi a changé de visage. Pis, qu’il se démultiplie.
Pour contrer ses mutations, l’Agence européenne du médicament (EMA) indiquait, le 10 février, avoir demandé aux fabricants de déterminer si leur vaccin offrait une protection contre les trois variants, et de lui soumettre les données pertinentes. A ce jour, trois (Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca) sont autorisés dans l’Union européenne (UE). Un quatrième, développé en une seule dose par Johnson & Johnson, devrait être validé à la mi-mars et arriver en France en mai, avant ceux de CureVac et Novavax.
Le 17 février, la Commission européenne passait elle aussi à l’offensive avec l’annonce du plan « Hera Incubator » : 75 millions d’euros seront débloqués pour identifier plus rapidement les mutations du virus, en développant des tests spécifiques et en augmentant les séquençages du génome ; 150 millions d’euros renforceront la recherche sur les nouveaux variants. Avec cette initiative, Bruxelles veut préparer « la prochaine phase » de la pandémie, « depuis la détection précoce de nouveaux variants jusqu’à la production rapide de masse d’une seconde génération de vaccins si nécessaire ». Une saison 2 à haut risque, qui devra plus que jamais associer scientifiques, laboratoires, autorités sanitaires et décideurs politiques.
Lors d'une audition jeudi, les députés ont demandé des clarifications sur les livraisons de vaccins et ont insisté pour que les sociétés pharmaceutiques honorent leurs contrats.
Les députés ont interrogé les PDG et les représentants des principales sociétés pharmaceutiques, notamment AstraZeneca, Moderna, CureVac, Novavax, Pfizer et Sanofi, sur la manière de lever les obstacles à une commercialisation, une fabrication et une distribution plus rapides des vaccins.
Pendant le débat, les députés ont posé des questions sur les transferts de technologie au niveau mondial, le partage des brevets et la manière dont l'industrie a l’intention de mettre à jour les vaccins afin de suivre les nouveaux variants. Par ailleurs, ils ont interrogé les PDG sur la façon dont l'Agence européenne des médicaments pourrait accélérer l'approbation de mise sur le marché au niveau européen. Certains députés ont demandé si une interdiction européenne des exportations de vaccins aiderait l'Europe par rapport aux autres pays qui ont introduit des interdictions d'exportation. Les représentants de l'industrie ont souligné le défi que représente le renforcement des capacités de production pour des produits entièrement nouveaux et complexes, ainsi que la nature internationale des chaînes d'approvisionnement.