À JOUR AU : 21 DÉCEMBRE 2020
Extraits du colloque de Claire-Anne Siegrist destiné aux professionnels de la santé, filmé aux Hôpitaux Universitaires de Genève le 18 décembre 2020.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
À JOUR AU : 21 DÉCEMBRE 2020
Extraits du colloque de Claire-Anne Siegrist destiné aux professionnels de la santé, filmé aux Hôpitaux Universitaires de Genève le 18 décembre 2020.
Que devraient faire les médecins lorsque leurs patients sont mé sinform és sur leur santé ? En ces temps de pandémie et de désinformation, la question préoccupe. Au point qu’un atelier virtuel a été proposé au sein de la faculté de médecine du Duke’ s Social Science Research Institute destin és aux praticiens et aux acteurs du système de santé. « Le problème n’est pas nouveau , a reconnu le Dr Brian Southwell, un expert sur le sujet, mais il est aujourd’hui exacerbé par les réseaux sociaux, avec des conséquences parfois dangereuses ». Quelques idées clés des ré ponses à son interview r écemment paru dans le JAMA.
À quels types de fausses informations sommes-nous confrontés ?
Nous sommes aujourd’hui exposés à une somme considérable d’informations et de mésinformations qu’il est très facile de partager rapidement avec un très grand nombre de personnes. « Cela donne l’impression que toutes les informations sont équivalentes en termes d’ utilité et de cré dibilit é ». À cela s’ajoute la volonté de certains, de façon individuelle ou organisé e, de disséminer de façon virale et volontaire de fausses informations. C’est ce que l’on appelle la désinformation. Ces fausses informations sont pour les patients d’autant plus difficiles à dé celer qu ’ils ne savent pas les apprécier en fonction de la source.
A la tête de deux salons de coiffure parisiens, Delphine Courteille coiffe anonymes et personnalités de la mode et du cinéma. La crise sanitaire l’a poussée à être plus présente sur les réseaux sociaux, avec des live réguliers sur Instagram.
Par Claire Dhouailly Publié le 16 janvier 2021
Jamais on n’avait autant parlé de cheveux que depuis le premier confinement et la fermeture brutale des salons de coiffure, fréquentés chaque jour par un million de clients soudainement livrés aux caprices de leur chevelure. Mal vécue par de nombreux Français, cette crise capillaire a eu le mérite de redorer l’image d’une profession trop souvent dévalorisée. « Les cheveux, c’est l’une des premières choses que l’on voit et c’est encore plus vrai avec le port du masque », constate Delphine Courteille, formée il y a vingt-cinq ans par Charlie, coiffeuse superstar de la décennie 1990.
Julien Moschetti 15 janvier 2021
À la demande de l’ARS Île-de-France et avec le concours de l’AP-HP, le GHU Paris psychiatrie & neurosciences (ex-Sainte-Anne, 14e arrondissement de Paris), a créé en avril dernier « Psy Île-de-France ». Cette plateforme d’écoute est dédiée aux patients souffrant de troubles psychiques, afin de leur apporter une aide sur mesure pendant la période du confinement. Les répondants sont des professionnels de la psychiatrie : infirmiers psychiatriques (répondants de « première ligne ») et psychologues du Groupement Hospitalier Universitaire (répondants de « deuxième ligne »). Aujourd'hui pérennisé, ce numéro d'appel gratuit (01 48 00 48 00), opérationnel 7 jours sur 7, de 11 heures à 19 heures, est destiné à tous, et non plus en priorité aux personnes ayant un proche souffrant d'un trouble psychique, comme c’était le cas au départ (voir notre article). Nous avons interrogé le Dr Liova Yon, psychiatre et coordinateur de Psy Île-de-France, pour en savoir plus sur le fonctionnement et les objectifs de ce dispositif. Mais aussi pour se faire une idée plus précise de la détresse psychologique des Français en période de crise sanitaire.
Dr Liova Yon : Le projet initial était le suivant : soutenir les patients, mais aussi surtout leurs proches (familles, amis etc…) dans le contexte de l’émergence de la crise sanitaire et du confinement. La période était très anxiogène, avec de nombreuses incertitudes. On craignait un raz de marée psychiatrique. On s’est donc demandé ce qu’on pouvait mettre en œuvre rapidement et facilement pour les patients et leurs proches. C’est ainsi que ce dispositif téléphonique est né.
Par Cécile Ducourtieux(Londres, correspondante) Publié le 13 janvier 2021
C’est un moment historique pour l’Irlande. Un siècle après son indépendance, la République affronte un passé sombre et pas si lointain : sa société fut, jusqu’à la fin du XXe siècle, profondément catholique et rurale, mais surtout brutalement misogyne. Après cinq années de travail, une commission d’enquête officielle a rendu, mardi 12 janvier, un énorme rapport (3 000 pages) décortiquant le fonctionnement de dix-huit « maisons pour mères et bébés », la plupart gérées par des congrégations catholiques, où ont été placées des dizaines de milliers de femmes sur le point d’accoucher entre 1922 et 1998.
Rejetées par leur famille et par les géniteurs des bébés, les jeunes femmes (parfois encore des enfants, et pour la plupart issues de milieux pauvres) y cachaient des grossesses considérées comme honteuses. Elles étaient durement traitées et souvent les enfants étaient placés ou adoptés sans leur consentement.
Publié le 13 janvier 2021
En 1921, P. T. Selbit sciait Betty Barker sur la scène d’un théâtre londonien ; un classique de la magie qui a aussi contribué à propager l’image sexiste de l’assistante glamour.
Sur la scène du Finsbury Park Empire Theatre de Londres, le 17 janvier 1921, l’illusionniste anglais P. T. Selbit − de son vrai nom Percy Thomas Tibbles − invite Betty Barker, son assistante, à grimper dans une boîte en bois. A l’intérieur, la jeune femme est attachée par une corde au cou, à la cheville et au poignet. Une fois le couvercle refermé, le magicien se munit d’une grande scie à main et s’affaire… Quelques longues minutes plus tard, stupeur : sous les yeux ébahis du public, Berry Barker sort indemne du processus. Le tour connaît un succès immédiat.
Peter Sloterdijk, propos recueillis par Svenja Flaßpöhler publié le
Peter Sloterdijk en 2015. © Basso Cannarsa/Opale/Leemage
Le téléphone portable est le symbole de notre époque, selon le philosophe allemand Peter Sloterdijk, qui a livré une analyse en ce sens lors de son intervention au festival international de philosophie phil.cologne 2020. Pour lui, cet objet symbolise un renversement dans notre modèle de surveillance : alors que la discipline des individus fut, des siècles durant, dévolue à la conscience, sorte de regard divin intériorisé, les régimes contemporains en reviennent à des modes de surveillance externes. Explications.
Dans votre dernier ouvrage, Den Himmel zum Sprechen bringen(Suhrkamp, 2020, à paraître en mars prochain chez Payot en trad. fr. par O. Mannoni sous le titre Faire parler le ciel. De la théopoésie), vous soutenez que les hommes ont toujours cherché à faire parler les dieux.
Peter Sloterdijk : Oui. Vous ne permettez au ciel de se taire qu’un moment ; s’il reste muet trop longtemps, vous le faites parler. Les cultures de l’Antiquité ont toutes développé des méthodes pour piéger l’au-delà, pour l’obliger à faire des déclarations. Certaines cultures font par exemple parler les entrailles des animaux sacrifiés. L’objet le plus impressionnant que nous conservons et qui atteste de ces pratiques est une « carte » en bronze étrusque qui permettait aux prêtres de lire le foie d’un animal sacrifié comme un livre ouvert. Plus tard, d’autres ont commencé à voir le ciel comme une bibliothèque de signes qui nous parlent – pensez aux constellations, aux signes du zodiaque, imprégnés d’innombrables histoires populaires. D’autres cultures ont développé l’usage rituel de drogues pour forcer les dieux à s’exprimer à travers un véhicule individuel. Bref, les dieux n’ont jamais été laissés en paix !
SAVOIRS
Par Camille Renard 13/01/2021
"C’est extraordinaire que j’aie une voix aussi traînarde, jamais je l’aurais cru ! On ne s’entend pas, absolument !" Dans ce document unique en son genre, un Parisien réagit à l'écoute de son propre accent, celui du 14e arrondissement, en 1912. Il est interviewé par le linguiste Ferdinand Brunot.
[...]
Le linguiste Ferdinand Brunot, fondateur des "Archives de la parole" en 1911, est l'un des rares universitaires de son temps à s'intéresser à l'enregistrement du français parlé "commun". Pour lui, le "parler parisien" est une forme de dialecte dont il faut garder la trace.
Lire la suite et écouter le podcast ...
Par Thomas Savalle Publié le
Un site pour les usagers des drogues a ouvert à Avranches, au 24, avenue du Quesnoy. Un autre site existe à Cherbourg depuis 2017. Attention ce n’est pas une salle de shoot. Il existe seulement deux lieux en France où l’on peut consommer des drogues.
« Ils se trouvent à Paris et à Strasbourg mais il s’agit d’une salle de consommation à moindre risque », précise Bruno Chatel, infirmier spécialisé dans les addictions au Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour les usages de drogues (CAARU).
Publié le 15/01/21
ENQUETE Après la mise en examen d’une enseignante, c’est au tour de trois élèves âgés de 13 ans d’être placés pour l’un d’eux sous contrôle judiciaire et en liberté surveillée préjudicielle pour les deux autres.
Parce qu’elle ne supportait plus le harcèlement scolaire de certains camarades et de sa professeure de français, Evaëlle, 11 ans, s’était suicidée à Herblay (Val-d’Oise) en 2019. Un an et demi plus tard, trois élèves âgés de 13 ans, ont été mis examen, le 10 décembre dernier, révèle Le Parisien.
Selon les informations du quotidien, l’un d’eux a été placé sous contrôle judiciaire avec une obligation de formation, et donc d’aller en cours, mesure qu’il a contestée devant la cour d’appel de Versailles jeudi. Les deux autres sont placés en liberté surveillée préjudicielle.
Paris, le samedi 16 janvier 2021 - La dyslexie concernerait entre 8 à 10 % des enfants scolarisés en France. Ce trouble de l’apprentissage de la lecture a, on le sait, des répercussions importantes sur la réussite scolaire et peut favoriser une perte de confiance en soi et un certain isolement social. Les origines de la dyslexie ont été l’objet de nombreuses hypothèses. Deux chercheurs en physique de l’université de Rennes Albert Le Floch et Guy Ropars, se sont intéressés à ses origines anatomiques. Ils ont ainsi mis en évidence une asymétrie droite-gauche des centroïdes de Maxwell dans les rétines d’adultes avec et sans dyslexie, différence à l’origine de leurs difficultés de déchiffrage. En effet, en raison de l’absence d’asymétrie chez les sujets dyslexiques, le cerveau ne parvient pas à différencier l’image provenant de l’œil dominant et un effet miroir se crée.
Les faits
L’Union syndicale de la psychiatrie (USP) appelle à rejoindre la journée de mobilisation nationale du personnel hospitalier, ce mardi 16 juin, en plein « Ségur de la santé ». Le manque de moyens des unités hospitalières de psychiatrie est encore plus criant depuis la crise du coronavirus et le confinement.
Par Valentine Faure Publié le 13 janvier 2021
Théorisé après la première guerre mondiale par un Sigmund Freud hanté par le risque d’un auto-anéantissement de l’humanité, ce concept revient dans l’actualité avec l’épidémie liée au nouveau coronavirus.
Histoire d’une notion. L’année 2020, qui a connu un monde à l’arrêt et des records de mortalité, a fait resurgir la mort au cœur de nos vies. Cette même année, la « pulsion de mort » a eu cent ans. Théorisée par Freud dans un texte appelé Au-delà du principe de plaisir (1920), cette notion, qu’il assume comme spéculative, vient « bouleverser l’édifice, explique le psychanalyste Jacques André. Contrairement à toute la première doctrine de la psychanalyse, qu’il construit autour du principe de plaisir, il introduit la mort au cœur de la vie pulsionnelle, faisant place à la part la plus âpre de la vie psychique ».
Hannah Attar publié le
© La Découverte
Les rêves peuvent dire beaucoup de nous – pas simplement de chacun de nous, mais de nous tous. Avec son ouvrage L’Interprétation sociologique des rêves (La Découverte, 2018), le sociologue Bernard Lahire s’emparait de la question des rêves avec méthode, pour en proposer un usage non seulement thérapeutique, mais scientifique. Jusqu’alors principalement investie par la psychanalyse, l’interprétation des rêves restait centrée sur le refoulement de l’inconscient. Une lecture qui présente l’individu comme un îlot psychologique, et que Lahire entend élargir. Le rêveur est avant tout un individu social, pétri d’une épaisseur biographique qui se donne à voir dans ses rêves. Et si les désirs sont le moteur des rêves, ils n’ont pas uniquement un caractère sexuel freudien, mais touchent à l’ensemble de la vie sociale. Désir d’ascension sociale, de sécurité affective, ou encore d’émancipation : à travers l’étude d’un corpus impressionnant de récits de rêves, dans La Part rêvée (La Découverte, 2021), le deuxième tome de L’Interprétation sociologique des rêves, Lahire continue donc son travail pour présenter ce à quoi pourrait ressembler une sociologie du rêve.
Par Léa Iribarnegaray Publié le 12 janvier 2021
Chaque année, une dizaine d’internes se donnent la mort. Des événements traumatisants pour l’ensemble d’une promotion, qui mettent en lumière les risques psychosociaux auxquels sont soumis ces étudiants.
La métaphore revient comme un refrain : les étudiants et internes en médecine seraient des super-héros. Invincibles et invulnérables. Connaissant l’intégralité de leurs cours sur le bout des doigts, enchaînant les gardes à l’hôpital, cultivant une vocation sans faille.
« Pour autant, il y en a plein qui se fracassent », souffle Laurence Marbach, présidente de l’association la Ligue pour la santé des étudiants et internes en médecine (Lipseim). Sa fille, Elise, s’est écroulée à 24 ans. « Brillante, passionnée, empathique », la jeune femme a mis fin à ses jours le 2 mai 2019.
Nicolas Philibert, 70 ans, est une figure tutélaire du documentaire en France après quarante ans d’activité dans le domaine. A toutes fins utiles, un rappel de son parcours pour la route. Démarrage en 1978 avec La Voix de son maître, coréalisé avec Gérard Mordillat, entretien avec douze grands patrons de l’époque et chronique discrète de la mutation capitaliste en cours, pas suffisamment toutefois pour n’être pas censurée durant treize ans.
Vincent Lautard 12 janvier 2021
C’est un constat : de nombreux soignants ne souhaitent pas se faire vacciner contre la COVID-19 (une étude menée en décembre montre que 76% des soignants en Ehpad n'ont pas l'intention de se faire vacciner par exemple). Si certains n’en parlent pas ouvertement, conservant ainsi leur opinion propre pour la sphère privée ou pour les sondages, d’autres n’hésitent à tenir des propos anti-vaccination auprès de leurs patients.
Cet article a été rédigé par un juriste en droit de la santé et de la protection sociale, pour Actusoins.com.
Les codes de déontologie des médecins et des infirmiers précisent que les soins des professionnels de santé doivent se baser sur les données acquises de la science. Concernant les infirmiers, l’article R. 4312-10 du code de la santé publique dispose : « L’infirmier agit en toutes circonstances dans l’intérêt du patient. Ses soins sont consciencieux, attentifs et fondés sur les données acquises de la science. »
LE 12/01/2021
À retrouver dans l'émission
L'INVITÉ(E) DES MATINS
par Guillaume Erner
Le Covid est-il avant tout une crise décisionnelle et organisationnelle ? C’est la question à laquelle nous tenterons de répondre avec Henri Bergeron, directeur de recherches au CNRS au Centre de sociologie des organisations à Sciences Po et le sociologue Philippe Urfalino.
11/01/2021
PARIS (TICsanté) - Des associations d'usagers et de familles d'usagers de la psychiatrie alertent, dans une lettre envoyée à plusieurs ministres le 6 janvier, sur la publication de trois textes modifiant les données collectées dans le cadre de fichiers de renseignement.
Ces trois décrets en Conseil d'Etat (un texte pour chaque fichier) ont été publiés au Journal officiel début décembre. Les fichiers concernés sont respectivement ceux intitulés "Prévention des atteintes à la sécurité publique" (Pasp), "Gestion de l’information et prévention des atteintes à la sécurité publique" (Gipasp) et "Enquêtes administratives liées à la sécurité publique" (Easp).