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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
Par Nathalie Raulin et Albert Facelly —
Dans le service de réanimation du centre hospitalier d'Argenteuil, le 10 novembre. Photo Albert Facelly pour Libération
Publié le 19/11/2020
En ces temps difficiles, l'hôpital est sous tension. Entre manque de moyens et de personnels, la série documentaire "INFIRMIER•E•S" suit, à la Croix Rousse à Lyon, 4 jeunes infirmier(e)s passionnés, ambitieux et déterminés, confrontés à la dureté du milieu hospitalier. Théo en fait partie...
Une série documentaire de 6 épisodes réalisée par Olivia Barlier, qui retrace la vie de jeunes infirmier(es) fraîchement sortis de l'école. • © Melocoton
Par Camille Renard
19/11/2020
L'homme de la fameuse "Affaire" qui a ébranlé la France, vous ne pensiez pas un jour pouvoir entendre le grain de sa voix ? Sa très légère pointe d'accent alsacien ? Découvrez la voix d'Alfred Dreyfus lui-même, le commandant juif innocenté en 1906, et enregistré six ans plus tard.
"Le 20 juillet 1906 fut une belle journée de réparation pour la France et la République. Mon affaire était terminée." Ce sont les mots d'Alfred Dreyfus. Non seulement ceux qu'il a écrits dans ses Mémoires, mais ceux qu'il prononce face à l'enregistreur Pathé tendu par le linguiste Ferdinand Brunot dans une petite salle de la Sorbonne, en mars 1912. Écoutez dans ce document exceptionnel le commandant réhabilité revenir sur l'ampleur de la fameuse "affaire" qui porte désormais son nom.
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Depuis le début du reconfinement, la polémique ne s’éteint pas sur ce qui est considéré comme un bien ou un commerce essentiel. Les jouets, les objets de décoration, les meubles, les bijoux, les livres, les DVD, les jeux vidéo, les habits, les fleurs et le gros électroménager sont placés sur la liste des produits non essentiels. Tandis que la nourriture et les boissons, le tabac, l’équipement automobile, le matériel informatique, les journaux et la papeterie, les articles médicaux ou d’optique, divers matériaux ou engrais, la blanchisserie et les produits de toilette et d’entretien (liste non exhaustive) sont considérés comme essentiels.
Chacun y va de sa propre liste : les amoureux des livres protestent contre la fermeture des librairies, les fleuristes préviennent que nous passerons peut-être un Noël sans sapins, les accros au shopping se demandent si on aura bientôt le droit de se promener tout nu… Pourquoi l’alcool et les cigarettes seraient-ils plus nécessaires que les fleurs ? De quel droit un livre serait-il moins vital qu’un grille-pain ? Allons faire un tour chez les grands penseurs, et examinons les systèmes de classement que proposent la philosophie ou la psychologie !
• Pour Épicure, il faut privilégier les désirs naturels, conformes à la vérité du monde, fait d’atomes et de vide. Il faut donc pouvoir se sustenter, mais aussi se remplir d’amitié et de vérité. Le reste est littérature.
• Pour Montaigne, on ne peut pas faire l’économie du désir de savoir, de la curiosité, pour tenter de se comprendre soi-même. Comment les satisfaire sans avoir sous la main les réflexions des auteurs qui ont consacré leur vie à cette noble tâche ? Ne fermez pas les librairies !
Par Julien Cueille, enseignant dans le secondaire et auteur du «Symptôme complotiste» —
Rassemblement de syndicats d'enseignants contre le protocole sanitaire du gouvernement, mal préparé selon eux, à Toulouse, le 10 novembre. Photo Ulrich Lebeuf. Myop pour Libération
J’ai l’habitude de proposer aux élèves des discussions à visée philosophique sur des questions dites «socialement vives», de celles qu’on tait parfois pour ne pas faire de vagues. Après l’assassinat de Samuel Paty, l’annonce d’un reconfinement pendant les vacances scolaires (où les échanges collectifs étaient difficiles) appelait évidemment, lui aussi, un moment de partage. Si les énoncés conspirationnistes sont restés très rares, voici quelle a été la teneur du débat dans l’une de mes classes. J’ai commencé par ouvrir la question le plus largement possible : «Quel est votre ressenti à propos de l’aggravation de l’épidémie et des mesures de reconfinement ?». Les réponses ne se sont pas fait attendre : «mesures inutiles», ai-je entendu, «ça ne servira à rien» ; «ce n’est pas un confinement» ; «on veut juste nous faire bosser, comme si toute notre vie se réduisait à ça» ; le traitement inégal des grandes surfaces et des petits commerces leur paraissant également aberrant. Par ailleurs, pour les élèves de cet immense établissement (lequel compte près de 3 000 lycéens), l’insuffisance des locaux, en particulier à la cantine, rend impossible toute distanciation physique, et ils mangent, comme avant le virus, côte à côte dans un self bondé.
Créés en mars par une association rennaise, les tandems entre étudiants en situation de précarité et particuliers prêts à les aider se développent.
Par Romane Bonnemé Publié le 18 novembre 2020
Depuis la rentrée, Alan Guillemin, étudiant en droit à l’université de Rennes-I, est débordé. « Nous croulons sous les demandes de jeunes », explique le coprésident de l’association Droit des étudiants, implantée à Rennes. Son organisation a mis sur pied un système de parrainage d’étudiants en situation de précarité par des particuliers, pour leur apporter un soutien financier, matériel ou psychologique. A ce jour, 83 étudiants en bénéficient.
Créé lors du premier confinement, le projet a « tout de suite fait l’objet d’un fort engouement de la part des parrains comme des filleuls », explique Alan Guillemin. Et pour cause : selon une vaste enquête de l’Observatoire national de la vie étudiante, et menée auprès de 6 000 jeunes, la situation financière de nombreux étudiants s’est aggravée. Un tiers de ceux interrogés ont rencontré des difficultés financières pendant le premier confinement, 19 % ont dû se restreindre pour des achats de première nécessité. Parmi les étudiants étrangers, 23 % déclarent « ne pas avoir mangé à leur faim ».
21 nov. 2020
L’académie de médecine a souhaité alerter les autorités de tutelle et les médecins de premier recours sur les conséquences multiples de la pandémie de la COVID-19 sur la santé mentale des patients, mais aussi des soignants ainsi qu’en population générale. Si 20 % des patients Covid-19 présenteraient des séquelles psychiques post-infection, les soignants en première ligne face à la crise sanitaire sont d’autant plus à risques de troubles psychosociaux qu’ils sont peu enclins à solliciter les dispositifs de soutien. L’académie de médecine appelle les professionnels de santé à la plus grande vigilance sur les patients précaires et isolés, enjoint le gouvernement à améliorer l’offre de soins en psychiatrie, et encourage les réseaux associatifs de soutien et les pratiques sportives dans le respect des mesures barrières.
[...] À l’opposé, il ne faut pas considérer que toute expression d’une souffrance psychique relève d’un trouble psychiatrique avéré. Il convient ainsi de souligner qu’aucune enquête ne rapporte un accroissement du taux de tentatives de suicide ou de suicides [6], ce qui peut s’expliquer par le sentiment collectif d’appartenance à une communauté confrontée à un même ennemi, aujourd’hui le coronavirus.
20 % des patients Covid-19 présenteraient des séquelles psychiques post-infection
Dr Alain Cohen
Collectif
Sans occulter les raisons sanitaires, trois psychologues, Gérald Bussy, Jade Mériaux et Mathilde Muneaux, s’inquiètent, dans une tribune au « Monde », des dommages de cette mesure sur le développement cognitif et cérébral des plus jeunes. Ils appellent à entreprendre rapidement des études d’impact.
Publié le 19 novembre 2020
Tribune. Jeudi 29 octobre, le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, Jean-Michel Blanquer, annonçait lors d’une conférence de presse qu’« actuellement, au moment des vacances scolaires, il y avait vingt-sept structures fermées sur les 21 500 que compte le pays, c’est-à-dire 0,04 % » ; que « le nombre de cas Covid sur les sept derniers jours s’établissait à 8 223 élèves, rappelons qu’il y a 12 400 000 élèves dans notre pays, soit 0,07 % » et que « l’école est donc en réalité un espace sécurisé ».
A partir de ces données, le ministre annonçait ensuite : « Le masque devient obligatoire pour tous les élèves à partir du cours préparatoire afin que ces élèves et leurs professeurs se prémunissent au maximum de tout risque de contagiosité éventuelle même si nous savons que la contagiosité des petits enfants vers les adultes est semble-t-il faible ».
Sans nier les raisons sanitaires actuelles, en tant que psychologues spécialisés en neuropsychologie, nous nous questionnons sur l’impact d’une telle mesure sur le développement cognitif et cérébral de l’enfant. D’un point de vue théorique, gérer un masque entraîne une contrainte supplémentaire puisant dans des ressources attentionnelles limitées. Maintenir son attention, en étant privé de la moitié des informations du visage et n’ayant accès qu’à une voix filtrée, demande aussi de puiser dans ces ressources attentionnelles limitées. Pour un enfant, s’exprimer à travers un masque est aussi une contrainte supplémentaire pour s’engager et participer à la vie de classe.