SUISSE
Quel profil psychologique ont les personnes qui s’intéressent aux profils psychologiques ? J’ai souvent entendu dire que les personnes qui choisissaient la psychologie avaient des problèmes. Cette opinion peut être blessante, mais je crois qu’elle a du vrai. En réalité, le fait d’avoir vécu et surmonté ses propres difficultés encourage la capacité d’empathie, donc facilite l’accompagnement d’autrui (Carl Gustav Jung parlait du guérisseur blessé). Les personnes que je juge les plus sages me donnent l’impression d’avoir digéré et intégré les blessures accumulées d’un parcours souvent riche et difficile.
J’ai invité des collègues (psychiatres et psychothérapeutes, confirmés ou en formation) à s’exprimer sur ce qui les a amené·e·s à ce choix (“Qu’est-ce qui m’a fait choisir mon métier, comment j’en suis arrivé·e là, quelle est mon histoire?“), en maximum 1000 caractères espaces compris. Voici leurs réponses (par ordre alphabétique) :
« Pourquoi t’es devenu psy ? » est une des questions qui m’est le plus souvent posée. Ma réponse s’assemble comme un film de Nolan : des récits imbriqués, un montage transversal, une construction plutôt elliptique et ancrée autant que possible dans la réalité. La mienne en tout cas.
Et le thème du temps. Il y a 10 ans, je n’aurai pu donner un semblant de réponse autre que « parce que les gens me touchent » (#sansfiltres). Aujourd’hui, le « pourquoi » m’intéresse peu, mais le « comment » se fait, selon moi, à travers le développement et l’utilisation de soi. Respecter l’intégrité de la personne, assimiler ce qui fonctionne, faire confiance à ce qui semble juste pour l’autre et pour moi-même, et oser être authentique. Et je me sens vivant dans la relation. Tiens, voilà un début de « pourquoi ».
Laurent Berthoud