L’enjeu, en février 2019, était de taille. Il fallait que ceux qui aident un public psychologiquement fragile, souvent en grande précarité, puissent garantir un suivi et des soins à ces personnes, où qu’elles se trouvent. Le défi était d’occuper les zones rurales dites « blanches ». Le pari a été relevé.
Tout professionnel souhaite que la maternité soit un événement qui rime avec épanouissement. Or ce vœu ne doit pas nous empêcher de voir que ce n’est pas toujours le cas, la maternité peut aussi rimer avec angoisse, souffrance, décompensation malgré un réel désir de devenir mère. Les bouleversements hormonaux induits par la grossesse, irritabilité, vulnérabilité, labilité de l’humeur que l’on retrouve chez la majorité des femmes enceintes peuvent être souffrance, décompensation, troubles de la personnalité exacerbés chez les femmes déjà fragiles psychologiquement, voire présentant des troubles psychiatriques. Malgré ces risques majeurs, elles émettent de plus en plus le souhait d’accéder à la maternité. L’évolution des traitements, moins lourds notamment au niveau des effets secondaires (libido mieux préservée, moins de fatigue), permet désormais aux patientes de se stabiliser, d’accéder à un statut social et professionnel, et de construire une vie de couple, de fonder un foyer.Qu’avons-nous, soignants, professionnels, à leur proposer afin de les accompagner au mieux dans leur désir de maternité ?
Cocorico, enfin presque. La Française Emmanuelle Charpentier a été récompensée du prestigieux prix Nobel de chimie, mercredi 7 octobre, pour ses travaux sur les "ciseaux moléculaires", qui permettent de découper une séquence génétique et donc, potentiellement, de supprimer un gène malade, de le remplacer par une séquence saine ou encore d'étudier la fonction précise d'un brin d'ADN. Emmanuelle Charpentier est seulement la troisième chercheuse de nationalité française à obtenir cet honneur dans la discipline, après Marie Curie en 1911 et sa fille Irène Joliot-Curie en 1935.
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, a aussitôt exprimé une "immense fierté pour l'ensemble de notre recherche et pour la chimie française". Vraiment ? Récompensée en compagnie de l'Américaine Jennifer Doudna, cette chercheuse pétrie de talent a pourtant effectué l'intégralité de ses travaux à l'étranger. Après son doctorat obtenu à l'université Pierre-et-Marie-Curie, en 1995, elle a en effet pris le chemin de l'exil, notamment en Allemagne, en Suède et aux Etats-Unis. Depuis 2015, Emmanuelle Charpentier dirige à Berlin l'unité de sciences des pathogènes au sein du prestigieux Institut Max-Planck.
Mais pourquoi partir à l'étranger ? Emmanuelle Charpentier a livré un regard sans concession sur la France, dans un entretien accordé à L'Express, en mars 2016. Elle y regrette notamment que les structures françaises ne soient plus "adaptées à la compétition, à la vitesse nécessaire pour mettre en place des projets". "Je ne sais pas si, étant donné le contexte, j'aurais pu mener à bien le projet CRISPR-Cas 9 [le nom de ses "ciseaux", pour lesquels elle a reçu le Nobel] en France", ajoute la chercheuse. "Si j'avais fait une demande de financement, il est probable que l'Agence nationale de la recherche (ANR) n'aurait pas alloué de fonds à mon projet."
On parle de fuite des scientifiques, les fameux "cerveaux", mais il y a un nombre incroyable d'excellents chercheurs qui n'ont pas quitté la France. On devrait pouvoir leur donner plus de moyens pour cultiver l'expertise scientifique et l'innovation françaises.
L’analyse d’un fragment de cerveau vitrifié retrouvé parmi les restes d’un jeune homme décédé lors de l’éruption du Vésuve (1er siècle de notre ère) révèle la présence de cellules cérébrales.
Section de tissu cérébral vitrifié provenant du crâne d'un jeune homme décédé à Herculanum lors de l'éruption du Vésuve, en 79 de notre ère. CRÉDITS: ARCHAEOLOGICAL PARK OF HERCULANUM
Mort il y a 2.000 ans, mais pas réduit en poussière ! Les cellules cérébrales d'un jeune homme d'une vingtaine d'années, décédé il y a 2.000 ans, ont été retrouvées intactes par une équipe de scientifiques sur le site d'Herculanum (Italie).
Une annonce exceptionnelle
L'infortuné a trouvé la mort durant l'éruption du Vésuve, la catastrophe à l'origine de la destruction des cités de Pompéi et Herculanum en 79 de notre ère. Divulguée dans la revue américaine Plos One, cette annonce exceptionnelle fait suite à un premier article publié en janvier 2020 dans le New England Journal of Medecine et qui révélait la découverte en 2018 d'un fragment de cerveau littéralement vitrifié dans la cavité crânienne de ce jeune homme dont le squelette avait été dégagé dans les années 1960 au niveau du Collegium Augustalium (Collège des Augustales), un des principaux bâtiments d'Herculanum.
Ce sont les analyses de ces restes de cerveau qui ont permis de déceler les cellules cérébrales. Elles ont été menées par l’équipe de l’anthropologue légiste Pier Paolo Petrone, chef du laboratoire d’ostéobiologie humaine et d’anthropologie légale de l’Université de Naples Federico II (Italie), en collaboration avec le Centre de biotechnologie avancée de Naples (CEIGNE), de l’Université Roma Tre, l’Université d’Etat de Milan, et du CNR italien.
ARCHIVES – Dans la nuit du 4 au 5 octobre 1982, Jean de Malet, un ancien interné de Cadillac, revient à l’hôpital psychiatrique. Armé de plusieurs armes à feu, il tire sur plusieurs personnes puis se suicide. Bilan : 3 morts et 5 blessés. Plongée dans les articles parus à l’époque.
L’affaire de la tuerie de l’hôpital psychiatrique de Cadillac a défrayé la chronique. Le meurtrier avait minutieusement préparé le scénario de son équipée tragique. Le 8 octobre suivant, les deux victimes du drame, le docteur Basset et Jean Mery, ainsi que Jean de Malet lui-même, étaient inhumés successivement à Cérons, Bazas et Cadillac.
Nous republions les articles parus à l’époque dans "Sud Ouest" : "La terrible vengeance de l’interné de Cadillac", paru le 6 octobre 1962, signé Didier Ters et Francis Schwartz, ainsi que celui du 9 octobre qui relate les obsèques du meurtrier et de ses victimes et clôt l’affaire dans nos colonnes.
ActuSoins. La presse professionnelle infirmière foisonne de titres, appartenant à différents groupes de presse, ou parfois même indépendants*. Comment est née l’idée de la Revue de la pratique avancée et à qui s’adresse-t-elle ?
Julie Devictor. L’idée est venue de l’éditeur Edimark, qui édite différentes revues de presse de médecine spécialisée.
Les IPA représentent un sujet majeur aujourd’hui et jusqu’à présent, aucune revue ne s’était vraiment emparée de ce sujet.
Nous nous adressons non seulement aux IPA et aux étudiants IPA, mais aussi aux autres acteurs de la santé, impliqués dans cette pratique : infirmiers en soins généraux et spécialisés, cadres, médecins, directeurs de soins et d’établissements de santé… L’idée est d’informer sur l’actualité des IPA sur la recherche et sur les pratiques.
Agacée par les remarques d'une députée d'extrême droite, la ministre espagnole de l'Égalité Irene Montero a tenu à répondre à sa question : "Qu'est-ce qu'être une femme ?"
La réponse d’Irene Montero à la question : « Qu’est-ce qu’être une femme ? »
Irene Montero est la ministre espagnole de l’Égalité. Lors d’un débat politique, une élue l’extrême droite l’interroge : « Qu’est-ce qu’être une femme ? » Voici sa réponse.
Le 7 octobre, au Parlement espagnol, s’est tenu un débat autour d’une proposition de loi pour faciliter l’accès à l’IVG pour les jeunes filles de 16 à 18 ans. Irene Montero, ministre espagnole de l’Égalité, y a vigoureusement expliqué ce qu’était « être une femme » selon elle. Sa réponse enflammée était adressée à Lourdes Méndez, députée du parti Vox, le parti de l’extrême droite.
Dans son ouvrage, l’historien médiéviste retrace les figures transgenres chez les saint·e·s depuis les débuts du christianisme. Une hagiographie qui éclaire les débats contemporains autour du genre, même si les «catégories» du passé diffèrent de celles d’aujourd’hui.
Quand la pucelle n’enivre pas les fachos, si prompts à invoquer une figure tutélaire pour justifier leurs désirs xénophobes de bouter hors de France de prétendus envahisseurs, sainte Jeanne (depuis 1920 en tout cas) a aussi la cot(t)e (de mailles) auprès des queers. L’héroïne malheureuse de la guerre de Cent Ans, condamnée au bûcher en 1431 au terme d’un procès en hérésie, est de plus en plus revendiquée comme «guerrière transgenre» du panthéon LGBT occidental. Une réappropriation contre-culturelle critiquée en retour pour son anachronisme. Mais voir en Jeanne d’Arc une personne hors des clous binaires du genre n’est-il qu’un pur fantasme identitaire contemporain ? C’est se voiler la face que de ne pas noter la «question de genre» posé par le cas exceptionnel de la jeune fille vierge aimant porter l’habit masculin - et pas seulement pour «échapper au viol» -, soutient l’historien médiéviste Clovis Maillet dans un premier livre stimulant, les Genres fluides, une «archéologie des transidentités» au Moyen Age. A cette occasion, et sans résoudre l’«énigme» autour de l’identité de Jeanne d’Arc, ce spécialiste de l’hagiographie propose d’explorer les récits de saint·e·s transgenres depuis les premiers temps du christianisme. Des travaux préliminaires qui appellent d’autres recherches et d’infinies discussions.
L'histoire de l'humanité pourrait être, malgré les apparences de la mondialisation, celle de son confinement progressif depuis le Néolithique et la sédentarisation jusqu'aux concentrations urbaines actuelles.
Nous sommes en direct, ce samedi matin, devant le public des Rendez-vous de l’Histoire de Blois, notre festival dont l’énergie vient de résister à tous les assauts du virus ennemi. Et c’est Jean-Paul Demoule, préhistorien et archéologue réputé, professeur à l’Université Paris I-Panthéon-Sorbonne, que j’ai convié à mon micro.
Invité vendredi de "Sans Rendez-vous" sur Europe 1, le psychiatre Christophe Debien décortique le traitement des maladies mentales au cinéma, souvent largement caricaturées pour le bonheur des spectateurs... et au grand désespoir des professionnels de santé.
DÉCRYPTAGE
Depuis le 18 septembre, Ratched, la nouvelle série de Netflix, vous invite à plonger dans le passé de Mildred Ratched, la diabolique infirmière en chef de Vol au-dessus d’un nid de coucou, le film culte de Milos Foreman sorti en 1976. Sans doute l’un des rôles de "méchant" les plus glaçants du cinéma. Pour l’occasion, le psychiatre Christophe Debien, co-animateur de la chaîne Youtube PsyLab et auteur de Nos Héros sont malades chez humenSciences, sur la maladie mentale au cinéma, était l’invité de Sans Rendez-vous, l’émission santé d’Europe 1.
"Pour faire de bonnes histoires il faut des drames, et l’une des utilisations de la psychiatrie par les scénaristes permet d’introduire dans un film du drame ou des mystères", observe-t-il. Quitte à tordre la réalité médicale… De l’asile transformé en pénitencier au schizophrène qui change de personnalité comme de chaussettes, Christophe Debien décortique pour nous cinq clichés sur la psychiatrie largement nourris par le grand écran.
Elles touchent 20 % de la population française. Derrière les chiffres, il y a la réalité des personnes qui cumulent souffrance, retard au diagnostic, stigmatisation, troubles somatiques mal ou non pris en charge, handicap, difficultés à accéder à leurs droits.
Les Schizophrénies
Aujourd’hui on parle des schizophrénies plutôt que de la schizophrénie car, selon le caractère et l’environnement des personnes, les symptômes de la maladie seront très différents. Ces maladies touchent 1 % de la population dans le monde. Ses symptômes aigus se manifestent le plus souvent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Elles font partie des maladies psychiques sévères et durables. Une schizophrénie est un fonctionnement anormal de certains circuits neuronaux du cerveau. Ce n’est pas une maladie de l’âme, ni un manque de volonté, ni une double personnalité (maladie très rare à laquelle on continue faussement à associer la schizophrénie). Les différents troubles et symptômes
Les troubles bipolaires
Les troubles bipolaires comportent généralement deux phases : la phase maniaque et la phase dépressive.Autrefois appelé psychose maniaco-dépressive, le trouble bipolaire fait partie des troubles de l’humeur auxquels appartient également la dépression récurrente (ou trouble unipolaire). La maladie comporte généralement deux phases : la phase maniaque et la phase dépressive. Entre les deux pôles, la personne qui souffre de troubles bipolaires retrouve un état normal dans la vie quotidienne.La phase maniaque se définit comme un épisode d’excitation pathologique : la personne est hyperactive et euphorique, inhabituellement volubile et fait de multiples projets. Elle peut présenter divers symptômes comme la perte de toute inhibition ou l’engagement de dépenses inconsidérées.La phase dépressive est en quelque sorte le miroir de la phase maniaque : la personne présente des signes de très grande tristesse, elle est ralentie et n’a goût à rien, parfois elle veut mourir. Le risque principal des troubles bipolaires est le suicide.En France, on estime que le trouble bipolaire est sous-diagnostiqué, il toucherait 1% à 2.5% de la population. Le diagnostic est souvent long à établir et de nombreux grands dépressifs sont parfois en réalité des bipolaires qui s’ignorent. De plus, il existe de nombreuses formes du trouble, atténuées au niveau des symptômes, qui rendent le diagnostic difficile, les phases maniaques et les phases dépressives n’étant pas toujours caractérisées.