Dans son tout nouveau livre, la psychologue clinicienne et psychanalyste Sarah Chiche raconte une enfance hantée par le deuil, et dévoile comment, à l’image de son père, elle faillit être engloutie à son tour. Hormis Frédéric Beigbeder, les critiques du Masque & la Plume ont tous été profondément touchés.
Le livre présenté par Jérôme Garcin
Une psychanalyste à qui on doit l'an passé Les enténébrés. Ce roman s'ouvre par la mort, en 1977, de Harry, jeune de 34 ans. Il était le père d'une fillette de 15 mois, Sarah. Il était aussi l'héritier d'une dynastie de médecins ayant quitté l'Algérie après l'indépendance et qui a bâti un empire de cliniques privées en France. Mais voilà, contrairement à son frère, Harry était un rêveur, pas un gestionnaire, il aimait les étoiles et avait épousé une femme, Ève, un peu trop libre et trop belle pour son milieu bourgeois. Et c'est le portrait romancé de ce fantôme de père que fait son orpheline de fille. "Roman dédié aux vulnérables, aux endeuillés" et dont la dernière phrase est :
Tout est perdu, tout est splendide.
Olivia de Lamberterie salue un livre qu'elle trouve aussi beau que douloureux
OL : "C'est un livre aussi sur sa mère. Moi, j'ai trouvé que c'était ça qui était très beau dans le livre. C'est le portrait de sa mère. C'est vraiment un roman de psychanalyste. C'est comment une histoire familiale terrible peut vous tuer et comment vous pouvez faire pour vous en sortir. C'est extrêmement douloureux, parfois, peut-être un peu trop à mon goût, mais je trouve que ce qui est très réussi, ce sont les deux frères, c'est le portrait de la mère qui est une femme absolument splendide qui fait des photos érotiques, qui se prostitue un peu et qui, un jour, rencontre un homme, le père de l'héroïne, qui va essayer de la sauver de tout cela.