En 1973, dans Le psychotique dans la Ville, Eric DUVIVIER sonde l'avis de riverains de l'hôpital psychiatrique de Lyon à propos de la sortie des malades pour des soins externalisés, à l'occasion de la mise en place du secteur psychiatrique.
En 2017, L'usager dans la Communauté ré-interroge les représentations sociales de l'univers de la maladie psychiatrique, dans une vision globale de la Santé Mentale, davantage intégrée dans la citoyenneté.
En France, les politiques de Santé Mentale considèrent la lutte contre la stigmatisation des personnes souffrant de troubles psychiques comme enjeu prioritaire à leur réhabilitation psychosociale.
Dans l’histoire de la psychiatrie, on peut observer comme deux tendances contradictoires relevant, dans le fond, d’une part de la déshumanisation des personnes soignées en institution psychiatrique, et d’autre part, en réponse, tenant de leur humanisation. Ainsi, la reconnaissance des améliorations historiques dont ont fait l’objet la psychiatrie et le traitement des malades ne peuvent se suppléer à l’examen de ce qui les entache encore malgré tout. De cette manière, on trouve dans le rapport Robiliard pour le Sénat en 2013, ou dans le rapport d’activité pour 2016 du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, la désignation de problèmes divers concernant la psychiatrie : prise en charge, financement des structures, recours disproportionné à la contention et à l’isolement thérapeutique, « banalisation de la mise à l’isolement dans les hôpitaux psychiatriques »…
C’est face à des constats du même ordre qu’était né un mouvement, à une époque où la psychiatrie tenait encore beaucoup de l’aliénisme, dans les années 1960. Il s’agit de la psychiatrie de secteur, notamment incarnée par L. Bonnafé, G. Daumezon ou F. Tosquelles, née des fracas provoqués par le cortège de désolations de la guerre. La sectorisation est une réflexion organisationnelle et thérapeutique visant non seulement à soigner la folie, mais à le faire par le biais et dans la finalité d’une réinsertion sociale. La notion de secteur est à voir comme contrepoint de l’hospitalocentrisme du « modèle médical » classique, et induit non seulement un changement du lieu de soin grâce à hôpitaux éloignés du cœur des villes, mais aussi du territoire de soin : la relation médecin-patient
Le récit de la correspondance entre un groupe d’étudiants en psycho et les membres du journal Et Tout et Tout d’un service de psychiatrie doté des outils de la psychothérapie institutionnelle et ses effets pédagogiques dès lors qu’il y a subversion des établissements universitaires et de soins par l’invention d’institutions émancipatrices.
Ce texte, rédigé dans l’entre deux tours de la compagne présidentielle de 2017, a été initialement publié dans le numéro d’avril 2018 la revue Institutions de la Fedération Inter-Association Culturelle. Il est reproduit ici avec l’aimable autorisation du comité de rédaction de la revue. J’en profite pour les remercier et invite le lecteur à s’abonner à cette précieuse revue.
Une offre politique de haine face à un évidemment de la démocratie.
En introduction, quelques propos visant à situer le contexte politique dans lequel il me parait important de situer ces pratiques. Election de D. Trump, Brexit, campagne présidentielle française, entrée de l’extrême droite au Bundestag,… autant de mini-séismes qui s’inscrivent dans le sillage direct d’une série d’évènements à l’échelle de la planète donnant le sentiment d’une accélération des transformations radicales que connait notre monde suite à la crise financière de 2008. Aux mutations économiques et sociales imposées par le mode de gouvernance néo-libéral depuis les années 90, répondent aujourd’hui des mouvements dits populistes qui paraissent pour beaucoup la réactualisation des émergences fascistes de l’entre-deux guerres. Le néo-libéralisme semble à l’origine de la montée des populismes lorsqu’il confisque la possibilité de création d’imaginaires alternatifs[2]. Depuis quelques années, l’expérience que nous faisons quotidiennement de la citoyenneté et du champ politique est en effet une expérience fondamentale d’extériorité, d’impuissance et de dépossession si bien que ce sentiment fonde actuellement notre rapport au politique : lorsque nous traversons un espace, nous ne le changeons pas. La tentation est alors grande d’« accéder à l’histoire, même au prix de l’autodestruction[3] » selon la formule de Hanna Arendt, de jouir d’un libéralisme sans liberté et d’un populisme sans peuple.
« Je suis un monstre qui vous parle. Rapport pour une académie de psychanalystes », de Paul B. Preciado, Grasset, 128 p.
Invité en novembre 2019 à donner une conférence devant un parterre de psychanalystes lacaniens, Paul B. Preciado, ravi d’en découdre avec les adeptes du « nom-du-père », choisit de s’identifier à Peter le Rouge, le personnage de Franz Kafka dans Rapport à une académie (1917). L’écrivain s’en prenait à la traite des animaux et au colonialisme en relatant l’histoire d’un singe enfermé dans une cage et choisissant de devenir humain, non pour se libérer de sa condition simiesque, mais pour ne pas mourir accroupi : magnifique parabole sur les paradoxes de la liberté humaine.
Ecrits éruptifs
Dans sa conférence, moitié réquisitoire, moitié plaidoyer, publiée ici sous le titre Je suis un monstre qui vous parle, Preciado, philosophe connu pour ses écrits éruptifs contre les réactionnaires de tout bord, se compare donc à un monstre, victime d’un ordre biologique honni qui l’a fait naître femme. Il a eu recours pendant des années à des injections douloureuses de testostérone, non sans avoir été la proie de psychiatres stupides qui l’ont traité de « dysphorique transsexuel ». Enfin, il a vécu sa plus sinistre aventure en restant dix-sept ans sur des divans de psychanalystes appartenant pour la plupart, dit-il, à la caste des bourgeois blancs colonialistes et hétérosexuels.
Règlement intérieur TABLE DES MATIERES PARTIE I : DISPOSITIONS GENERALES ............................................................................... 7 CHAPITRE 1 : LES INSTANCES............................................................................................ 7 Article 1 : Le conseil de surveillance.............................................................................. 7 Article 2 : Le directoire ..................................................................................................... 7 Article 3 : le Directeur....................................................................................................... 7 CHAPITRE 2 : LES INSTANCES REPRESENTATIVES DU PERSONNEL .................................. 8 Article 4 : La Commission Médicale d’Etablissement.................................................. 8 Article 5 : Le Comité Technique d’Etablissement : « pour plus d’information, cliquez ICI »........................................................................................................................ 9 Article 6 : Le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail ............. 9 Article 7 : La Commission des Soins Infirmiers, de Rééducation et MédicoTechniques « pour plus d’information, cliquez ICI » ................................................... 10 Article 8 : Les Commissions paritaires........................................................................... 11 CHAPITRE 3 : ORGANISATION DES ACTIVITES CLINIQUES ........................................... 11 ET MEDICO-TECHNIQUES................................................................................................ 11 Article 9 : Organisation en pôle.................................................................................... 11 Article 10 : Conseil de pôle ........................................................................................... 12 CHAPITRE 4 : PLACE DES USAGERS ................................................................................ 13 Article 11 : La réflexion éthique liée à l’accueil et à la prise en charge médicale des patients..................................................................................................................... 13 Article 12 : La Commission des Usagers « pour plus d’information, cliquez ICI » ... 13 Article 13 : Relations avec les usagers......................................................................... 14 CHAPITRE 5 : DROITS GENERAUX DES PATIENTS ........................................................... 14 CHAPITRE 6: CERTIFICATION ET PUBLICATION DES INDICATEURS QUALITE................ 15 Article 14 : Certification ................................................................................................. 15 Article 15 : Publication des indicateurs........................................................................ 15 CHAPITRE 7 : DISPOSITIONS RELATIVES A LA SECURITE................................................ 15 SECTION 1 : REGLES DE SECURITE GENERALES.............................................................. 15 Article 16 : Opposabilité ................................................................................................ 15 Article 17 : Accès à l’établissement............................................................................. 16 Article 18 : Matériels de sécurité et vidéosurveillance.............................................. 16 Lire la suite ...
Une personne souffrant d'un trouble mental l'empêchant de se prendre en charge, ou induisant un comportement dangereux pour elle-même ou son entourage, peut être l'objet d'une hospitalisation sans consentement. Dans quels cas cette procédure peut-elle survenir ? Quelles sont les formalités à remplir ? Explications.
C’est rare mais parfois, il faut s’y confronter… C’est une mère, une fille, un frère, un tuteur, un proche qui demande une consultation d’urgence avec le médecin pour un malade souffrant d’un épisode délirant, de troubles psychotiques, de bouffée délirante, d’un syndrome dépressif aigüe, ou à la limite de la tentative de suicide. Si le patient est dans le déni pathologique ou dans l’incapacité à prendre des décisions pour lui-même, le médecin peut alors rédiger un certificat d’admission psychiatrique sous la forme d’une demande d’hospitalisation sans consentement SDTU (Soins psychiatriques à la demande d’un tiers), ou STI (Soins psychiatriques en cas de péril imminent). En France on comptabilise chaque année à 100 000 le nombre d’hospitalisations sans consentement. En 2011 elles n’étaient que 70 000.
Alors que près de 100 000 lits ont fermé entre 1993 et 2018, la politique en la matière pourrait être infléchie pour tenir compte des leçons de la crise.
Les maux de l’hôpital. (5/6). S’il y a une activité quasi quotidienne dont Marie-Astrid Piquet, gastro-entérologue au CHU de Caen, se passerait volontiers, c’est bien celle de chercher des lits pour hospitaliser des patients. « Ce week-end, j’ai passé deux heures pour en trouver un à un malade transféré depuis Cherbourg, raconte-t-elle. Comme quasiment à chaque fois, j’ai été obligée pour l’accueillir de faire sortir un autre malade plus tôt qu’il n’aurait fallu. » Lorsqu’elle était interne, le service comptait 90 lits d’hospitalisation complète. Vingt-cinq ans plus tard, il n’en compte plus que 40, ainsi que 10 d’hospitalisation de semaine et 20 places à la journée.
Depuis plus de trente ans, le mouvement a été massif dans les hôpitaux français. Entre 1993 et 2018, près de 100 000 lits ont été fermés, dont 83 000 en médecine, chirurgie et obstétrique, soit, pour cette seule catégorie, une baisse de 29 % en vingt-cinq ans, selon les calculs du géographe de la santé Emmanuel Vigneron.
D’après le quatrième rapport de l’Observatoire national du suicide, présenté mercredi 10 juin, 30 % des demandeurs d’emploi songent sérieusement à mettre fin à leurs jours, contre 19 % des actifs en poste.
« Le lien entre travail et suicide résonne particulièrement dans l’actualité puisque la crise sanitaire se double d’une crise économique et sociale. » C’est en ces termes que Fabrice Lenglart, à la tête de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), rattachée au ministère des solidarités et de la santé, et président délégué de l’Observatoire national du suicide (ONS), a présenté, mercredi 10 juin, le quatrième rapport de l’ONS.
A l'hôpital de Saint-Malo, en service des soins palliatifs, en juin 2013, une patiente se fait masser les mains.Photo Fabrice Picard
L'enquête menée par le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie atteste un manque de personnel en général et de médecins en particulier, mais un état d'esprit plutôt positif.
Alors que depuis des années, le discours sur les soins palliatifs en France est sombre voire désespérant, soulignant le manque de moyens mais aussi des fortes disparités régionales, on attendait avec impatience les résultats de la première enquête auprès de l’ensemble des unités de soins palliatifs (USP) et des équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP) menée par le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie pour un état des lieux précis. Cette enquête a été réalisée en ligne en octobre par le biais d’un questionnaire adressé aux 566 USP et EMSP du territoire. Son taux de réponse a été de 85% pour les USP et 75% pour les EMSP, soit un taux satisfaisant, qui plus est homogène territorialement.
Le dernier plan Soins palliatifs 2015-2018 a échoué à développer les soins à domicile et à réduire les inégalités de l'offre sur le territoire, tançait l'Inspection générale des affaires sociales dans son évaluation, publiée en février dernier.
C'est un tableau un peu moins sombre que dépeint le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV), en plaçant l'éclairage sur les structures et ressources humaines des unités de soins palliatifs (USP), services hospitaliers, et des équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP), qui accompagnent les patients à l'hôpital, en établissement médico-social ou à domicile.
Vingt jours après son lancement, le Ségur de la santé suscite de plus en plus de crispations chez les participants. Dans un communiqué commun publié ce vendredi, douze organisations (parmi lesquelles la FMF, la CSMF, MG France et le SML) s’indignent ainsi de l'annulation d’une réunion du Comité Ségur national prévue ce jeudi. « Les participants (…) ont appris au dernier moment le report de cette réunion de synthèse et s’inquiètent de l’organisation chaotique de cette négociation engagée avec les Pouvoirs publics, écrivent-elles. Le manque de considération vis-à-vis des organisations professionnelles de la santé laisse planer un doute sur les objectifs réels du gouvernement et les engagements du Président de la République. »
DÉCRYPTAGES« Le Monde » a reconstitué la façon dont ce virus, le SARS-CoV-2, prend principalement place dans l’organisme, et pourquoi il est redoutable chez certains patients.
Totalement inconnu il y a six mois, le virus SARS-CoV-2 s’est répandu sur cinq continents et dans quasiment tous les pays du monde, provoquant une pandémie d’autant plus difficile à contrôler que les scientifiques ne savaient quasiment rien de ce nouveau virus d’origine animale.
Septième coronavirus connu à pouvoir infecter les humains, le SARS-CoV-2 est le virus responsable du Covid-19, une maladie respiratoire bénigne dans au moins 80 % des cas, mais hautement symptomatique chez 15 % des patients et très grave chez 5 % des sujets.
Six mois après son émergence, le Covid-19 est désormais relativement bien décrit par de nombreux travaux scientifiques, mais n’a eu de cesse de surprendre les chercheurs par la variété des symptômes et des troubles engendrés dans le corps humain.
Voici comment l’infection prend principalement place dans l’organisme, et pourquoi ce virus, le SARS-CoV-2, est redoutable chez certains patients.
Une gouttelette expulsée par une personne infectée et contenant des milliers de virions de SARS-CoV-2 entre par la bouche, le nez ou les yeux, les trois portes d’entrées de l’organisme.
ÉTAPE 2
Le virus se rend rapidement au contact des muqueuses, notamment celles des fosses nasales où il s’y répliquera le mieux. Lors du contact, la protéine S (spicule) du virus réagit avec l’enzyme ACE 2, un récepteur présent à la surface de certaines cellules humaines qui permet au virus de s’y fixer solidement et de pénétrer la cellule en moins de quinze minutes.
Sa membrane va alors fusionner avec la membrane de la cellule, libérant dans celle-ci le contenu du virus : quelques protéines mais surtout son génome, présent sous la forme d’ARN.
Selon l'OMS et le décompte quotidien de l'Université John Hopkins, avec 5000 nouveaux décès par jour dans le monde, la pandémie de Covid-19 continue de se propager sur la planète, tout particulièrement en Amérique du Sud. Mais en même temps, en Europe, l'épidémie s'essouffle avec peu de nouveaux cas dépistés (malgré des tests pratiqués en plus grand nombre) et une mortalité en nette régression (23 nouveaux décès à l'hôpital en France le mercredi 10 juin contre 605 le 6 avril).
Cette défervescence de l'épidémie en France (qui n'est d'ailleurs pas parfaitement expliquée) conduit à des prises de position à fronts renversés qui pourraient prêter à sourire dans d'autres circonstances: le Président du Conseil scientifique, le Pr Delfraissy, appelant le 7 juin à alléger le protocole sanitaire dans les établissements scolaires quelques semaines seulement après avoir recommandé de ne pas rouvrir les écoles avant septembre, tandis que le ministre de l'Intérieur garant du respect de l'état d'urgence sanitaire toujours en vigueur et donc de l'interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes dans l'espace public, proclame que les manifestations contre le racisme et les violences policières seront tolérées ce week-end.
Contradiction également entre la mise en place de commissions d'enquête parlementaires sur la pénurie de masques et de tests au plus fort de l'épidémie et l'appel au secours des fabricants de masques grand public et des laboratoires de biologie privés encombrés par des stocks aussi dispendieux que pléthoriques.