7 avril 2020
CONFINEMENT. Tout porte à croire que nous sommes « dans le dur » de la crise sanitaire. Le bilan provisoire a dépassé 70 000 morts à travers le monde, 4 milliards de personnes sont confinées, le nombre de malades continue d’augmenter même si cette hausse commence, à peine, à marquer le pas dans les principaux pays européens touchés. La sortie sera longue et ses conséquences probablement peu réjouissantes... Alors, accrochons-nous une fois encore à la lecture et à l’art : cela apporte un peu de lumière dans le tunnel.
Comme beaucoup de pensionnaires d’institutions de santé, les artistes de La « S » Grand Atelier sont particulièrement touchés par le Covid-19. C’est une raison supplémentaire, mais dont nous nous serions bien passés, pour découvrir leur travail que l’on peut ranger du côté de l’art brut - classification aussi large que réductrice, chaque artiste ayant son histoire, sa personnalité et son œuvre.
Annabelle Dupret, fondatrice des Éditions IMAGEs, avec le soutien d’Anne-Françoise Rouche, directrice de La « S », et la complicité de Justine Müllers et Lorenz Ohrmer, propose grâce à sa revue OR BOR une porte d’entrée très accessible dans le travail de quelques-uns des artistes déficients mentaux accueillis par l’association de Vielsalm. Chaque numéro - le premier date de la fin de l’année 2019 - est constitué d’une feuille format A2 faisant office à la fois de poster et de dépliant et se consacre à un seul artiste, à rencontrer à travers quelques images, un article et une notice biographique.
Le premier numéro est dédié à Gabriel Evrard, dessinateur compulsif et presque hypermnésique. Il puise son inspiration dans le culture pop - cinéma, dessin animé, musique, télévision - et griffonne avec acharnement. Privilégiant le stylo à bille, il fait naître des figures expressives et des personnages tordus qui relèvent autant du totémisme que du recyclage rageur.