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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 8 mars 2020

« J’ai grandi avec un frère schizophrène »



Par Ophélie Blanchard   Mis à jour le 06 mars 2020

« J’ai grandi avec un frère schizophrène »

Didier Meillerand a grandi avec un frère schizophrène. Pendant longtemps, ses parents sont restés dans le déni, tandis que lui, cherchait des réponses. Aujourd’hui, il témoigne dans son livre  La poire en bois (Le Texte Vivant éd.) la richesse que la maladie psychique lui a apporté.

samedi 7 mars 2020

Sexualité. Des nouvelles du clitoris

Publié le 
Grand oublié des livres d’anatomie, méconnu du grand public et parfois même mutilé, c’est le clitoris qu’El País met à l’honneur dans son supplément hebdomadaire.


Ce n’est pas une “fleur d’amandier”, ni “un type avec les jambes écartées et la tête qui pend” qui apparaît en couverture d’El País Semanal daté du 1er mars et titré “Les dernières nouvelles du clitoris”. C’est bien un clitoris. Mais l’absurdité des suppositions hasardées par les pas

Les femmes ont le privilège d’être dotées du seul organe humain destiné exclusivement à procurer du plaisir, rappelle l’autrice de l’article : un “enchevêtrement très dense” de plus de 8 000 terminaisons nerveuses. Et pourtant,
Cette partie du corps si précieuse a été oubliée, répudiée, salie et, même encore aujourd’hui, mutilée. Tout un symbole de l’histoire des femmes.”
D’après une sexologue interrogée par le magazine espagnol, près de 70 % des femmes “ne connaissent pas réellement” le clitoris. L’urologue australienne Helen O’Connell révèle pourtant son anatomie complète dès 1998, agacée de ne pas voir figurer l’organe sur son manuel chirurgical. Mais aujourd’hui encore, le clitoris est souvent absent des manuels scolaires, ou réduit à un “petit bouton” externe.

Le tabou de la sexualité féminine

“Étant donné l’obsession que certains ont à couper ce clitoris qui dérange, il n’est pas étonnant que ce pauvre organe ait fait profil bas tout au long de son histoire”, remarque Kate Lister, professeure britannique et autrice de A Curious History of Sex (“Une curieuse histoire de la sexualité”, non traduit). En effet, il y aurait près de 200 millions de femmes excisées dans le monde, qui ont grandi sans clitoris, voire avec les organes génitaux cousus.
Mais sans parler de ces mutilations génitales, la sexualité féminine, victime de l’ignorance et de la honte, a longtemps été maintenue dans l’ombre, écrit encore El País.
On grandit en voyant des pénis dessinés partout sur les murs Les bites paradent partout. Chez les jeunes, les garçons n’ont pas peur de raconter à leurs potes qu’ils se masturbent. Alors que les filles se taisent.
Résultat ? Les femmes hétérosexuelles rapportent plus de difficultés à atteindre l’orgasme avec leurs partenaires que les hommes. “Une fois de plus, il y a inégalité entre hommes et femmes en matière d’orgasme”, écrit El País.
Aujourd’hui, note toutefois la journaliste, le sujet est de plus en plus abordé et cet organe trop longtemps tabou est (lentement) réhabilité. Entre autres, la popularité croissante des sex-toys stimulateurs de clitoris a permis à beaucoup de femmes de (re-) découvrir leur corps et donne plus de visibilité au plaisir féminin. “Il y a de l’espoir !”, conclut El País.

vendredi 6 mars 2020

Vidéo de la conférence : Le droit à la sexualité des personnes en situation de handicap.

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En ligne : 13 novembre 2017 par UNESCO Chaire Santé Sexuelle et Droits Humain

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La conférence internationale sur la santé sexuelle et les droits humains s’est tenue le 15 septembre 2017 au ministère de la santé. Le thème de cette conférence est "Handicap et santé sexuelle".
Les différents intervenants du troisième symposium sont :
- Mme Ingrid Geray est membre de la Chaire UNESCO Santé sexuelle & Droits humains.
- Mme Pascale Ribes est vice-présidente de l’Association des Paralysé de France - APF
- M. Fabrice Selly est chargé de prévention au CRIPS Ile de France
- Madame Elise Plantin est interviewée par Monsieur Arnaud Sevène. la communication porte sur la place de la sexualité dans la vie d’une jeune femme en situation de handicap

jeudi 5 mars 2020

De la chair de poule au tendon du poignet : cinq vestiges de l'évolution plus vraiment utiles

03/03/2020


L'évolution de l'espèce humaine a laissé derrière elle quelques vestiges. Une forme d'oreille, le coin de l’œil ou encore la chair de poule sont autant de résidus que l'on doit à nos lointains ancêtres, et dont certains sont amenés, à terme, à disparaître.

La chair de poule.
La chair de poule. Crédits : Bele Olmez - Getty

Un frisson de peur, une température un peu trop froide, et voilà votre peau qui se couvre de chair de poule, vos poils qui se hérissent. La réaction est si habituelle qu'on ne l'interroge plus, tout juste se contente-t-on d'attester qu'elle valide un état physique ou émotionnel. La chair de poule, pourtant, est un phénomène très ancien, que nous aurions hérité de nos lointains ancêtres... mais qui n'a plus guère d'utilité. 
L'être humain possède encore certaines caractéristiques issues d'une longue évolution et dont il ne profite plus. On appelle ces caractéristiques ayant perdu leur utilité première des "structures vestigiales". Certaines existent de façon permanente, comme la chair de poule, d'autres sont des atavismes, c'est-à-dire des caractères hérités génétiquement, qui se manifestent à nouveau chez un individu alors qu'ils avaient sauté une ou plusieurs générations.  

Un tendon sur le poignet ? C'est le muscle long palmaire


Image extraite de l'étude : "Influence du muscle long palmaire sur la force de flexion du poignet"
Image extraite de l'étude : "Influence du muscle long palmaire sur la force de flexion du poignet" Crédits : Simon Villars, Jean-Luc Voisin et Bernard Petitdant

Certaines personnes le voient apparaître, d'autres n'en possèdent pas sur un (généralement à gauche) ou deux de leur bras. Environ 14 % de la population est ainsi dépourvu du muscle long palmaire.

L’euthanasie devient progressivement un suicide médicalement assisté

La Libre.be

Publié le 



Une opinion du Frère René Stockman, spécialiste en soins psychiatriques et supérieur général de la congrégation des frères de la Charité.

Je n’ai pas l’habitude de suivre les assises, mais lors du récent procès d’euthanasie à Gand (qui a vu l’acquittement le 31 janvier des trois médecins accusés du meurtre de Tine Nys NdlR) il y avait pour moi deux raisons de le faire.
D’abord en raison du sujet soulevé par ce procès : l’euthanasie pour souffrances psychologiques sans perspective, et la manière dont la société y fait face aujourd’hui. Ensuite parce que j’ai été mentionné comme quelqu’un qui se serait impliqué pour encourager la poursuite judiciaire des médecins. Certains espéraient même que j’en témoignerais sous serment. Cela ne m’aurait pas posé problème, car mon implication dans tout le procès fut nulle, et le soupçon n’a surgi que chez certains qui, à travers cette théorie de conspiration, pouvaient une fois de plus cracher leur venin sur l’Église. Quelqu’un a qualifié cette accusation d’aberrante, et c’est le seul mot correct que je peux utiliser ici. Je la considère également comme diffamatoire et calomnieuse.
Ma principale préoccupation reste donc la question de l’euthanasie pour souffrances psychologiques sans perspective. Je crains que cette piste de l’euthanasie évolue et soit considérée à l’avenir comme une thérapie alternative dans les soins de santé mentale. Il me semble que nous sommes sur une pente glissante aux conséquences très dangereuses, notamment pour les plus faibles de notre société.

Je considère que la médecine doit toujours viser la guérison, et que, si celle-ci n’est plus possible, sa tâche est de soulager la douleur et la souffrance - après tout, nous ne sommes pas non plus en faveur de l’acharnement thérapeutique. Ceci vaut pour la médecine somatique et psychiatrique.

Quand l'écriture dit les ombres de l'âme

Par Irène Languin   03.03.2020




SUISSE

Centre d'art contemporainUne ambitieuse exposition fait dialoguer artistes contemporains et créateurs de l'art brut pour explorer les terres inconnues du geste graphique.


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Adolf Wölfli, «Sans titre», 1917. Mine de plomb, crayon de couleur et collage sur papier. Collection de l'art brut, Lausanne. Image: A. Conne, Atelier de numérisation, Lausanne

Dès le paléolithique, l’humanité a cherché à traduire le monde en glyphes et en figures dans la pierre, comme une impérieuse nécessité. Puis l’inscription, se faisant écriture, est devenue outil de communication. Du début du XXe siècle à nos jours, différentes expériences scripturales ont dépassé cette fonction sémantique pour s’aventurer sur les territoires de l’indicible – et, partant, de l’illisible –, en explorant la puissance esthétique du signe par la volute, l’automatisme, la répétition ou le gribouillis.
«Scrivere Disegnando» («Écrire en dessinant») témoigne de la richesse de ces expérimentations autour de l’écriture et son ombre au Centre d’art contemporain (CAC). Fruit d’une collaboration avec la Collection de l’art brut de Lausanne, cet ambitieux accrochage met en dialogue une centaine de personnalités issues tant des avant-gardes et de la scène contemporaine que de l’univers de l’art brut, dont les représentants ont souvent mené leur activité en asile psychiatrique.
Alphabet et transe spirite
«Nous n’avons instauré aucune hiérarchie, ni dans le temps ni entre auteurs, explique Andrea Bellini, directeur du CAC. Car toutes les œuvres manifestent l’expression du besoin très humain de se réapproprier l’écriture, d’en transcender le sens pour investir son pouvoir créatif.» Elles soulignent aussi la relation intime et évidente qu’entretiennent depuis toujours graphie et dessin. À noter que les recherches «cédant à la tentation de la peinture, à la complaisance de la couleur», ont été en principe exclues de l’exposition.

Grenoble : une mère dénonce l'acharnement thérapeutique sur son fils, mort-né il y 18 ans, avant d'être réanimé

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Par Victor Lengronne  Publié le 04/03/2020
Jack a été réanimé par les médecins après être mort le 21 mars 2001 / © France 3 Jack a été réanimé par les médecins après être mort le 21 mars 2001 / © France 3
Le 21 mars 2001, Jack meurt né à Grenoble avant d'être réanimé quelques minutes plus tard. 18 ans plus tard, sa mère a appris pourquoi son fils était lourdement handicapé. Elle attaque en justice différents le pédiatre et le médecin réanimateur pour acharnement thérapeutique.

Enfin, elle a su. Carrie Jean Walker a appris récemment ce qui était arrivé à son fils, Jack, le 21 mars 2001. Ce jour-là, Jack est mort-né à 17h28 à la clinique Belledonne de Grenoble avant d'être réanimé par les médecins 17 minutes plus tard. "On m'a dit qu'il y avait un problème, on ne m'a pas donné le bébé, et je n'ai pas entendu de cri. Les médecins ne m'ont rien expliqué. J'ai demandé si c'était grave, ils m'ont dit que oui", explique Carrie Jean Walker, qui a accouché par césarienne. 

Il y a quelques mois encore, elle ne savait pas pourquoi son fils, aujourd'hui âgé de 18 ans, était handicapé : retard mental important, surdité et troubles de l'équilibre, qui l'empêchent de se déplacer normalement. Aujourd'hui, le handicap de Jack s'aggrave de plus en plus et devient trop lourd à porter pour sa mère. "J'aime mon fils, il m'apporte beaucoup de joie. Mais son handicap m'apporte beaucoup de souffrance."

"Ils ont pris une décision libérée


Elle a attaqué en justice son gynécologue qui n'a rien décélé pendant la grossesse. La responsabilité du médecin est écartée car le handicap est apparu après l'accouchement. "Ils ont pris une décision délibérée d'intervenir après la mort. Et ils savaient très bien qu'en cas de réussite de l'intervention, il serait rudement handicapé. Ca change tout", poursuit Corrie Jean Walker.

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« Tâchons de tirer des conclusions de ce drame »

Publié le 


Le psychiatre thouarsais Gaby Richon souhaitait réagir au décès dramatique de l’infirmière psychiatrique thouarsaise, et pointer du doigt les incohérences du système.
© Photo NR


Gaby Richon, ancien chef de la psychiatrie à l’hôpital de Thouars, dénonce les failles d’un système qui peuvent expliquer la mort d’Élodie Multon.

Le Dr Gaby Richon, 76 ans aujourd’hui, a dirigé le service psychiatrie de l’hôpital de Thouars entre 1980 et 2008. Comme tout le monde, et sûrement plus que certains encore, l’agression mortelle d’Élodie Multon, la jeune infirmière thouarsaise, le 13 février dernier, a eu un fort écho en lui. Et pour lui, ce drame découle du désengagement progressif de l’État et des hôpitaux dans la psychiatrie.

Par une lettre (1), vous dénoncez le manque de moyens dans la psychiatrie en général, et dans les Deux-Sèvres en particulier. Est-ce vraiment pire qu’ailleurs ?

Dr Gaby Richon : « Les dépenses affectées à la psychiatrie dans les Deux-Sèvres sont les plus faibles de la Nouvelle-Aquitaine par habitant concerné (lire ci-dessous). Et dans le nord du département, c’est encore pire. Donc oui, la problématique est à prendre au sérieux ».

Comment l’expliquez-vous ?

« De façon générale, un budget global est dédié à la psychiatrie, sans demande de résultats. Mais la loi Bachelot de 2009 donne plus de pouvoirs aux directeurs d’établissement qui, croulant sous les dettes, réaffectent une partie de ce budget pour colmater les autres. Derrière, c’est toute l’organisation qui en pâtit. »

Moins de personnel, c’est moins de temps consacré aux patients ?

« Tout à fait. Les problèmes s’emboîtent les uns dans les autres. Les effectifs sont comprimés à leur minimum, si bien que les soignants passent moins de temps auprès de chaque patient. D’autant qu’on leur demande de rendre compte de leurs moindres faits et gestes, ce qui limite plus encore le temps de soin. Qualitativement, la prise en charge se dégrade. »



Épisode 3 : Grandir avec un grand cerveau

TRAITS DE VIE ET CONTRAINTES ÉNERGÉTIQUES AU COURS DE L'ÉVOLUTION HUMAINE (9 ÉPISODES)

Le 04/03/2020

Comment les caractères liés au développement du cerveau se sont-ils mis en place au cours de l’évolution des homininés, des australopithèques à homo sapiens ? Le paléoanthropologue Jean-Jacques Hublin s'attache aux problèmes posés par le grand cerveau de l’homme.
Crâne fossilisé, "l'homme du Kenya à la face plate" découvert en Ethiopie en 1974 / schéma d'un crâne d'homme moderne dans le livre de F. J. Gall et J. G. Spurrzheim daté de 1810
Crâne fossilisé, "l'homme du Kenya à la face plate" découvert en Ethiopie en 1974 / schéma d'un crâne d'homme moderne dans le livre de F. J. Gall et J. G. Spurrzheim daté de 1810 Crédits : MAXPPP/WikiCommons - Maxppp
Rediffusion du 12/12/2017
Quelle sont les contraintes anatomiques et énergétiques à la naissance des bébés humains par rapport aux primates? Comment intervient la plasticité du cerveau humain et quel est le rôle de la reproduction coopérative ? Comment sommes-nous programmés pour la pro-socialité, demande encore le chercheur ? Et que pouvons-nous apprendre sur notre longue évolution du développement dentaire, de l’analyse des micro-structures des dents et de leurs stries ? 
Jean-Jacques Hublin, professeur à l'Institut Max Planck d'Anthropologie Evolutionnaire (à Leipzig), en Allemagne, professeur invité, titulaire de la chaire internationale de   paléoanthropologie au Collège de France, propose d’analyser « les stratégies des espèces animales pour extraire de l’énergie et l’allouer à différentes grandes fonctions (grandir, se reproduire, se réparer) et à différents organes (le cerveau, le tube digestif) » dans le cadre de sa série de cours intitulée "Traits de vie et contraintes   énergétiques au cours de l’évolution humaine". Suite à la découverte de Jean-Jacques Hublin aux côtés d’Abdelouahed Ben-Ncer, de l'Institut national d'archéologie et du patrimoine,  du plus vieux des Homo sapiens, un individu âgé de 300.000 ans, sur le site de Jebel Irhoud, au Maroc, le magazine, Sciences et Avenir rappelle dans un portrait que :
Aujourd’hui, ce sont les dents qui vont parler! Et nous allons découvrir, qu’il n’ y pas d’un côté le modèle du grand singe et le modèle de l’homme, mais des modèles de grands singes et d’hommes et des combinaisons de caractères qui tirent les hominines vers les uns et les autres. Dans Sciences et Avenir, Jean-Jacques Hublin explique: 
A -300.000 ans, l'apparition d'Homo sapiens est donc bien plus ancienne. Et son évolution, lente. Car si les hommes de Jebel Irhoud sont très proches de nous par certains aspect anatomiques - la face, la denture par exemple -, ils présentent des différences avec les hommes actuels, en particulier en ce qui concerne leur cerveau, qui était de grande taille, mais différent du nôtre.
"La grande affaire de notre évolution durant les derniers 300.000 ans est bien notre cerveau", précise encore le paléo-anthropologue.