Alors que l’intelligence artificielle semble avoir envahi tous les domaines industriels du monde contemporain, de la finance au domaine médical, des jeux aux objets à comportement, de l’architecture au militaire, cette situation n’a jamais été véritablement mise en relation avec l’histoire des neurosciences et de la neuro-computation. L’exposition « Neurones, les intelligences simulées » souligne la continuité des recherches d’artistes, d’architectes, de designers et de musiciens avec celle développées par les grands laboratoires scientifiques ou ceux du monde industriel. Dans le cadre de « Mutations/Créations ».
Il faut de toute urgence relire Le Dieu pervers, du théologien Maurice Bellet, mort en 2018 (1). Dès 1978, il s’interrogeait pour savoir comment un Dieu qui est amour avait pu se transformer parfois en Dieu qui domine, écrase. Il faisait alors le lien entre « un système hanté par la nostalgie de la perfection », et la culpabilisation de la sexualité, avec toutes les dérives qui s’ensuivent. Tout y est…
Que l’Église ne soit pas au clair avec la sexualité, les récents scandales le montrent bien. Qu’elle n’ait jamais pris le temps de l’être est navrant, quand on sait le nombre de pages écrites par des responsables catholiques en matière de morale sexuelle. L’Église a pourtant su, grâce aux travaux d’exégètes, depuis le début du XXe siècle, réviser sa manière de lire les textes bibliques. Elle n’a pas fait le même effort pour la morale sexuelle, continuant trop souvent à raisonner en termes d’interdit et de permis. Une sorte de tabou a longtemps pesé sur le discours autour de la sexualité, comme si remettre en cause certains enseignements risquait de faire tomber tout l’édifice. On oscille entre une culpabilisation des relations sexuelles – la chasteté donnée en modèle – et une sacralisation souvent très naïve de la conjugalité, avec une idéalisation du couple, dans un modèle à vrai dire difficile à atteindre pour toute personne normalement constituée. Sans parler de l’égalité des sexes, et de toute une littérature sur Marie parfois assez mal ajustée…