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Dans l’établissement pénitentiaire flambant neuf, ni miradors ni filins anti-hélicoptère : ici, la population pénale présente «un degré de dangerosité modéré». Photo Albert Facelly pour Libération
Dans la prison de Riom, dans le Puy-de-Dôme, où la majorité des «longues peines» ont commis des infractions sexuelles, un suivi psychologique est mis en place. Le but : aider les condamnés à prendre conscience de leurs actes et prévenir la récidive.
Au loin, un horizon ondulé et verdoyant. Celui dessiné par la cime du puy de Dôme, volcan majestueux et endormi, dans le ciel bleu d’un matin d’hiver. Voilà le paysage que peuvent observer les «longues peines» de la prison de Riom, en Auvergne-Rhône-Alpes, depuis la fenêtre de leur cellule individuelle. Une «chance», à en croire le taxi qui nous dépose devant l’établissement pénitentiaire flambant neuf, en périphérie de la ville de 19 000 habitants. Ni miradors ni filins anti-hélicoptère : ici, la population pénale présente «un degré de dangerosité modéré», écrivait le Contrôleur général des lieux de privation de liberté à l’été 2017 dans un rapport de visite de cette prison inaugurée un an et demi plus tôt.
Derrière les murs, entre 550 et 650 détenus au total : de la maison d’arrêt, où sont affectés séparément les hommes et les femmes en attente de leur procès ou condamnés à moins de deux ans de prison, au centre de détention où sont placés les condamnés à plus de deux ans d’enfermement. Lors de notre visite, ils étaient 162 - uniquement des hommes - dans ce quartier. Parmi eux, plus de la moitié sont des «auteurs d’infraction à caractère sexuel» (AICS). Autrement dit des violeurs, des pédocriminels, des pères ou beaux-pères incestueux, des détenteurs d’images pédopornographiques… Et pour cause, Riom est l’un des 23 établissements pour peine (sur 96) labellisés dans leur prise en charge et rattachés à un établissement de santé afin d’assurer un suivi psychologique et médical adapté. Alors que 12 000 condamnations pour crimes et délits sexuels sont prononcées chaque année, selon la Fédération française des centres de ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (Criavs), comment sont suivis ceux que leurs codétenus traitent de «pointeurs» ?