Après la publication de notre dossier consacré à la fin de vie à domicile (n°2895), « Des généralistes veulent simplifier l'accès à la sédation profonde », le Dr Jean-Jacques Saunier expliquait la semaine passée pourquoi cette procédure n'était selon lui qu'« exceptionnellement réalisable en libéral ».
Cette semaine, Claudette Pierret, déléguée adjointe de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), lui répond. Elle affirme « être confrontée tous les jours aux malades qui veulent aller mourir en Belgique ou en Suisse ».
Comment le Dr Jean-Jacques Saunier peut-il émettre un avis aussi tranché sur le comportement de ses confrères en disant qu'ils risquent d'utiliser le sédatif « à tort et à travers » ? Et comment peut-il écrire qu'il faut qu'ils soient « éthiquement d'aplomb » ? Est-ce qu'il se rend bien compte de ce qu'il écrit ?
Des professeurs comme le Pr Sicard se disent « pour » l'utilisation du Midazolam en médecine de ville. Des responsables de soins palliatifs comme le Dr Véronique Fournier, présidente du Centre national des soins palliatifs, sont « pour » également ! Même notre ministre de la Santé, pas particulièrement encline à aller vers une fin de vie choisie, y est favorable… Tous reconnaissent qu'il faut autoriser les médecins de famille à utiliser le midazolam en médecine de ville. TOUS, sauf quelques irréductibles comme le Dr Saunier qui veut se garder son pré carré et ne voir personne piétiner ses plates-bandes ! Que les malades en soient les otages et les victimes, ce n'est pas un problème apparemment !