Un jeune artiste québécois vient de sortir un essai-documentaire de neuf minutes sur son expérience de la maladie mentale, repéré par le magazine américain The Atlantic. Via un dispositif d’animations dessinées à la main et projetées sur son propre corps, il y relate son parcours, chaotique, qui commence par des crises de panique la nuit – d’où le titre de Nyctophobie – et se poursuit au fil d’une demi-douzaine de diagnostics, dont celui de psychose.
L’écrivain lorientais David Monnier vient de publier son sixième livre, Psychanalyse du capitalisme. Sous ce titre rigoureux, un ouvrage clef à destination du public lycéen.
Psychologue clinicien, docteur en psychologie, le Lorientais David Monnier signe son sixième ouvrage, Psychanalyse du capitalisme paru aux éditions JDH. Trois cent vingt pages, où l’auteur décrypte les effets du capitalisme sur notre société. David Monnier formule l’hypothèse de ce capitalisme « qui se passe fort bien de toute forme d’amour tout en vendant du bonheur au plus grand nombre ».
L’auteur, au fil des pages, passe et analyse les comportements humains induits par la consommation effrénée. Dresse un constat de cette inhumanité habilement masquée par nos comportements d’achats – parfois compulsifs – motivés par l’économie capitaliste. « Derrière ces actes et ces modes de consommation subtilement orchestrés, se cachent des vides émotionnels. Les gens amoureux ne sont-ils pas parmi ceux qui consomment le moins ? »
Psychanalyse et chamanisme sont-ils d’irréconciliables ennemis ? La psychologue clinicienne, psychanalyste-psychothérapeute Martine Gercault prouve, par sa pratique et sa réflexion, qu’il n’en est rien. Dans Une psy parle aux esprits, cette professionnelle chevronnée nous invite à la suivre dans sa quête d’une approche clinique autre qui prend en charge la demande des patients pour les aider à aller vers un mieux-être et se révéler à eux-mêmes.
Fidèle à sa formation première, Martine Gercault donne à la cure le cadre nécessaire à tout travail analytique sérieux. Et c’est dans celui-ci qu’elle inscrit son approche holistique, avec des pratiques telles que la respiration holotropique, les états d’expansion de conscience, le chamanisme ancestral, aussi bien que la peinture, la danse et la musique.
Diagnostiquer un attrait sexuel pour les enfants au moyen d’électrodes posées sur le crâne? La méthode paraît quelque peu farfelue. Et pourtant. Elle est étudiée de manière très sérieuse par un professeur en psychiatrie légale de l’Université de Bâle.
«Nous mesurons les ondes cérébrales des gens, en particulier les changements de fréquence lorsqu’ils sont exposés à certains stimuli», explique Marc Graf dans un entretien avec la «NZZ am Sonntag».
"Climax", première série éducative dédiée au plaisir féminin, nous promet de nous roder aux techniques de masturbation les plus efficaces.
SEXUALITÉ - Le plaisir, c’est comme tout, ça s’apprend. Et ça peut prendre du temps. Surtout quand on est une femme et que le tabou autour de la masturbation féminine peine encore à se briser. Résultat: on apprend par soi-même, à coup d’essais parfois infructueux et de tâtonnements maladroits. Un apprentissage sur le tas, qui se peaufine avec le temps et l’expérience, seule ou avec un ou une partenaire. À condition d’essayer, d’oser et de se faire confiance.
C’est pour aider les femmes à découvrir comment se faire du bien que Laurène Dorléac, entrepreneuse dans l’âme, a décidé de lancer la plateforme Climax, première série éducative dédiée au plaisir féminin, composée de 22 épisodes. Une façon pour elle d’aider les femmes à se libérer du tabou qui perdure aujourd’hui autour du plaisir féminin. Un tabou encore très présent aujourd’hui, si bien que 25% des femmes confient ne s’être jamais caressées (IFOP, 2017).
Le sociologue Gérald Bronner met ses théories sur le complotisme à l’épreuve du réel en relatant, sans complaisance, sa brève participation au premier centre de déradicalisation.
Une fois n’est pas coutume, Gérald Bronner, sociologue spécialiste des croyances radicales, s’engage dans un récit personnel. L’urgence ? L’impression que, face au succès des théories du complot, notamment chez les jeunes, une partie des chercheurs et des pouvoirs publics ont démissionné. Malgré les enquêtes qui montrent la progression des récits complotistes dans l’opinion, voire leur aspect quasi « grand public » – on ne prend aujourd’hui même plus la peine de se cacher pour mettre en doute l’authenticité des attentats du 11-Septembre ou pour remarquer que « les Juifs ont quand même beaucoup d’argent » –, aucun programme d’ampleur n’émerge à destination des lieux de formation de l’esprit, les établissements scolaires. Il y a pourtant une lutte à mener, estime Gérald Bronner. Et comme le coauteur du Danger sociologique (PUF, 2017) l’a prouvé, il est homme à ne pas craindre les coups.
C’est une expérience précise que raconte Bronner dans son dernier ouvrage, celle de sa participation au centre de prévention de la radicalisation de Pontourny, à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire), ouvert en septembre 2016. Difficile de ne pas s’en souvenir : après la vague d’attentats qui meurtrit la France en 2015, la machine étatique s’emballe et cherche à tout prix les moyens, d’une part, d’empêcher la bascule dans l’idéologie sectaire et, d’autre part, de prendre en charge celles et ceux qui auraient déjà franchi le pas, le tout en flattant une opinion publique sensible aux sujets du terrorisme et de l’islamisme. De réunion en rapport émerge l’idée d’ouvrir un « centre de déradicalisation ». Pas dupe de l’agitation, Bronner s’intéresse toutefois au projet et se positionne pour en être partie prenante. L’auteur de La Pensée extrême (Denoël, 2009) et de La Démocratie des crédules (PUF, 2013) pense être l’homme de la situation. Il veut y croire… et se retrouve à son tour le crédule de l’histoire.
Cette méta-analyse en réseau réalisée par une équipe canadienne montre que les approches non pharmacologiques, et en particulier les interventions pluridisciplinaires, le massage et les thérapies par le toucher, ainsi que la musique associée au massage et aux thérapies par le toucher, paraissent plus efficaces que les approches médicamenteuses pour réduire l’agressivité et l’agitation des sujets âgés déments.
Lundi 18 novembre se tenait à la clinique de la Chesnaie (Chailles) l’assemblée générale de l’Épic (École de psychothérapie institutionnelle). L’Épic comme le Train vert (restaurant), la crèche Petit à petit, le chalet La Rose (troc de plantes) et bien sûr l’incontournable Club de la Chesnaie, font partie intégrante de la clinique de la Chesnaie.
L’Épic est une association créée en 1971. L’objectif initial est double : la formation et le perfectionnement du personnel de la clinique. Son rôle est également d’accueillir le public sur le site de la Chesnaie afin de contribuer à la déstigmatisation des personnes malades. La formation des soignants a lieu le lundi par des cours en interne sur le travail spécifique pour acquérir des connaissances en psychopathologie. Des intervenants extérieurs participent à ces cours, ce fut le cas de l’hôpital de Marmottan (spécialiste des addictions) mais aussi de Cap emploi pour parler de la réinsertion professionnelle.
Pour la huitième année consécutive, Prescrire publie un bilan "des médicaments à écarter pour mieux soigner". Ce bilan recense des cas de médicaments plus dangereux qu'utiles, à écarter des soins. L'objectif est d'aider à choisir des soins de qualité, pour d'abord ne pas nuire aux patients et pour éviter des dégâts.
L'évaluation par Prescrire de la balance bénéfices-risques d'un médicament dans une situation donnée repose sur une procédure rigoureuse : recherche documentaire méthodique et vérifiable, détermination de critères d'efficacité qui comptent pour les patients, hiérarchisation des données scientifiques selon la solidité des preuves, comparaison versus traitement de référence (s'il existe), prise en compte des effets indésirables et de leur part d'inconnues.
Par Emmanuel Sander, Université de Genève; Calliste Scheibling-Sève, Université de Genève; Hippolyte Gros, Université de Genève et Katarina Gvozdic, Université de Genève
Les neurosciences sont fascinantes. En matière d’éducation, les neurosciences proprement dites augmentent les tirages de la presse, donnent une image de rigueur et d’innovation aux politiques qui s’y réfèrent, mais sont pour l’instant peu porteuses de mesures effectives pour la salle de classe. Tentons de décrypter les ressorts de cette "neurophilie" qui repose largement sur des raccourcis de pensée qu’il est intéressant de dérouler pour mieux les saisir.
Tout d’abord, de fortes attentes sociétales dans le domaine de l’éducation, conjuguées à un sentiment d’échec et d’urgence, souligné par les faibles résultats de la France aux enquêtes internationales telles que PISA, abaissent la vigilance critique et ouvrent la voie à la diffusion de neuromythes. Les neuromythes ont en effet tendance à combler le vide laissé par le manque de résultats effectifs issus spécifiquement des neurosciences.
Un neuromythe tient pour établies scientifiquement, par le biais d’observations d’activités neuronales, des caractéristiques supposées du cerveau et de la psychologie humaine. Il se différencie d’une controverse scientifique par le fait que, dans le cas d’un neuromythe, les auteurs des travaux cités ne se reconnaissent pas dans les conclusions tirées de leurs recherches : il s’agit de généralisations abusives, voire d’extrapolations fantaisistes. Ces neuromythes sont séduisants car, faisant écho au sens commun, ils donnent le sentiment que la science valide nos intuition
Ainsi, il existe un engouement neurophile qui rend crédule. Il repose sur l’intuition (erronée) que l’imagerie cérébrale a systématiquement valeur probante et permet d’observer objectivement un processus de pensée – un peu comme l’observation d’une radio permet de déceler la présence ou non d’une fracture.
Or, en réalité, les données d’imagerie sont le résultat d’analyses statistiques complexes et ne sont pas moins sujettes à interprétation que les données issues, par exemple, de la génétique ou de l’observation des comportements. Et l’allure séduisante de l’imagerie cérébrale joue des tours à notre esprit : il a même été montré que le simple fait d’accompagner un texte d’une image de cerveau augmente l’impression de véracité du propos qui l’accompagne, y compris lorsque celui-ci comporte des erreurs de logique évidentes
La nouvelle exposition de la Collection de l'Art brut à Lausanne se penche sur les créations en lien avec le théâtre. Costumes, sculptures, dessins, peintures, photographies et découpages sont à voir à partir de vendredi et jusqu'au 26 avril prochain.
Les 28 auteurs sélectionnés l'ont été dans le cadre de la quatrième biennale de l'Art brut, dont l'objectif est de faire découvrir au public les fonds du musée lausannois, explique celui-ci dans son dossier de presse. En choisissant le théâtre, la Collection a voulu montrer comment cet art est présent dans l'Art brut, et comment il se confond avec le quotidien des artistes.
Par Guillaume Frouin, correspondant à Nantes (Loire-Atlantique) Le 28 novembre 2019
L’affaire avait divisé les magistrats à Nantes. Un «suicide collectif» raté peut-il être assimilé à une tentative d’assassinat ou à des violences ?
Vouloir se suicider avec son enfant peut-elle vous valoir des poursuites judiciaires ? Oui, pour le tribunal correctionnel de Nantes. Il a reconnu coupable mercredi de « violences aggravées » une mère de famille, qui avait été initialement suspectée de « tentative d'assassinat » sur sa fille de 4 ans pour avoir voulu se jeter avec elle en voiture dans la Vilaine à La Roche-Bernard (Ille-et-Vilaine) en 2016. Cette femme de 35 ans a été condamnée en conséquence à neuf mois de prison avec sursis et à une mise à l'épreuve : pendant deux ans, elle sera obligée de suivre des soins psychiatriques. Son autorité parentale sur sa fille ne lui a pas été retirée, mais elle devra lui verser des dommages et intérêts.
Lors de ses réquisitions, la procureure de la République a elle-même fait part de sa « perplexité » sur cette question qui avait divisé les magistrats du parquet de Nantes. « J'en ai pas mal parlé à mes collègues… Celle qui avait ouvert le dossier était tout à fait certaine de l'opportunité d'engager des poursuites, mais une autre était scandalisée qu'on puisse judiciariser cet acte de détresse », a ainsi raconté Elsa Guyon. « Moi je suis un peu entre les deux ».
«Un grand voyage dans les étoiles»
Cette « tentative de suicide » s'était produite le 27 octobre 2016, alors que la prévenue était en conflit avec les fils de son mari, nés d'une première union. Leur mère a d'ailleurs joué un rôle « désagréable » dans cette affaire, a souligné la procureure. « Cette ex assez envahissante a tout fait pour envenimer la situation… C'est la seule, dans le dossier, qui ne dit pas de bien de ma cliente », avait confirmé à ce sujet l'avocate de la défense, Me Emmanuelle Henry.