Des monstres, licornes, cyclopes, gargouilles… Loin de faire peur, ces peintures, dessins ou photo, illuminent le calendrier créé par les soignants et soignés des services de psychiatrie publique d’Indre et Loire, organisé sur le thème « Bestiaire monstrueux et fantastique ».
« Chaque année, nous choisissons, avec soignants et soignés de Tours, Chinon et Loches, un thème propice à la création… Ce sont les créatures plus ou moins terrifiantes qui ont été élues cette année », explique Willy Lherpinière, infirmier et président de La Passerelle, qui participe à l’animation du service lochois et soutient les patients dans leurs projets personnels.
ExpositionPour sa 4e Biennale, l’institution sonde ses collections dans leur rapport au théâtre. Qu’il soit imaginaire, classique ou décomplexé.
"Théâtres" présente les pièces de 28 artistes dont les créations de Vahan Polodian décédé en 1982.
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Bien sûr, il n’y a pas d’unité d’action ni de lieu ou de temps même si, dans sa quatrième biennale – après «Véhicules», «Architectures» et «Corps» –, la Collection de l’art brut scrute les relations entre la façon d’être au monde, viscérale, parfois compulsive, de ses créateurs. Et l’art de donner un monde en représentation sur les planches. Il fallait y penser et, pour y penser savamment, déjouer l’évidence! La commissaire de «Théâtres», Pascale Jeanneret, s’est donc glissée dans les réserves de la collection lausannoise en exploratrice. Libre de tout préjugé.
Le théâtre, ses poussées existentielles, son dressing débordant de possibilités de paraître ou de disparaître dans le rôle d’un autre, semblait lié par une criante analogie aux créateurs de la marge. Parfois démiurges, souvent metteurs en scène de leur existence ou «performeurs», comme le Japonais Eijiro Miyama, 85 ans, qui déambule dans les rues coiffé de drôles de pièces montées et le corps bardé d’étoffes cousues d’excentricités. Sauf que ces autodidactes solitaires ne confèrent pas une forme visible à leur théâtre intime pour être vu. Quand bien même leurs ficelles narratives, décoratrices ou cabotines s’apparentent souvent aux codes scéniques. Tout est donc théâtre et rien ne l’est… Avec l’art brut, sa part d’insondable ou de non-explicable, le doute sinue en permanence.
Un an après la polémique sur leur livre « Sexe, race & colonies », des chercheurs publient un nouvel ouvrage sur la domination sexuelle dans les empires coloniaux. Explications avec deux de ses codirecteurs, l'historienne Christelle Taraud et l'anthropologue Gilles Boëtsch, à l'occasion du colloque « Images, colonisation, domination sur les corps » qui se tient aujourd'hui au Cnam en lien avec le nouvel opus.
Vous venez de publier aux éditions du CNRS Sexualités, identités & corps colonisés, codirigé avec huit autres chercheurs.Quelle est l'ambition de cet ouvrage ?
Christelle Taraud1 : Le projet de ce livre, qui réunit 47 chercheuses et chercheurs de tous horizons (historiens, anthropologues, géographes, sociologues, politologues, philosophes, psychologues…), est de s’interroger sur la sexualité comme constituant majeur du pouvoir dans les empires coloniaux. Notre objectif est de rendre impossible le récit des différentes conquêtes coloniales (portugaise, espagnole, anglaise, française, allemande, néerlandaise, étatsunienne, ottomane, japonaise…) en passant sous silence la domination sexuelle qui les a accompagnées ou en réduisant celle-ci à une donnée anecdotique, comme cela a été longtemps le cas.
De fait, pour prendre le contrôle d’un territoire, la violence politique et militaire ne suffit pas. Il faut aussi s’approprier les corps, en particulier celui des femmes, la colonisation étant par définition une entreprise masculine. La meilleure manière de faire comprendre aux hommes que l’on a vaincus que l’on est maître chez eux, c’est de s’installer non seulement dans leurs maisons, mais aussi dans le sexe et le ventre de leurs femmes
Des maternités se disent débordées par des femmes ayant accouché il y a peu et dormant dans leurs couloirs. Et la naissance de bébés dans la rue est un phénomène en augmentation.
Une dizaine de jeunes mères sans abri et leurs enfants refoulés d’un hôpital parisien où ils étaient venus chercher refuge… La scène, qui s’est déroulée mercredi 27 novembre, à l’hôpital Trousseau, dans le 12e arrondissement, est révélatrice d’une crise sans précédent.
Un nombre croissant de jeunes femmes venues de pays en guerre et d’Afrique subsaharienne, très souvent enceintes ou mères de jeunes enfants, se retrouvent à la rue en Ile-de-France et dans quelques grandes métropoles, en raison de la totale saturation des dispositifs d’hébergement d’urgence.
Mercredi soir, à Trousseau, l’annonce de l’ouverture de soixante places gérées par le 115 a ainsi provoqué un « appel d’air », suscitant l’arrivée de nombreuses familles. « Une fois la capacité maximale du centre d’accueil atteinte, l’hôpital a été contraint de placer des vigiles devant le hall de l’hôpital en interdisant ainsi l’accès en raison des risques posés pour les patients hospitalisés », explique-t-on à l’Assistance publique Hôpitaux de Paris (AP-HP), dans la mesure où le hall d’un hôpital n’a « pas les conditions requises pour être un lieu d’hébergement ».
Le monde actuel est gouverné par de puissantes organisations qui servent toutes le même objectif : imposer un ordre basé sur un système libéral aux profits de quelques-uns. Elles s’appuient sur des structures dont le but est d’établir le pouvoir des classes dirigeantes sur les classes moyennes et populaires.
Parmi ces structures, le fonctionnement de l’économie, dominée essentiellement par la finance, a un rôle prépondérant, renforcé par des facteurs psychologiques comme la peur et l’insécurité. Viennent ensuite l’idéologie – à travers les médias, l’information et le marketing – et enfin la fonction répressive sous différentes formes…
Comment définir la « folie », la « santé mentale » ? L'asile a-t-il une fonction répressive ou médicale ? La pratique psychiatrique répond-elle vraiment aux intérêts des patients ? Si l'effervescence intellectuelle autour des conceptions de la psychiatrie n'a pas attendu mai 68 pour s'épanouir, Paul Brétecher et Boris Cyrulnik, tous deux psychiatres, nous aident à comprendre comment ces évènements vont lui donner une nouvelle impulsion. Lire la suite et voir la vidéo ...
Un jeune artiste québécois vient de sortir un essai-documentaire de neuf minutes sur son expérience de la maladie mentale, repéré par le magazine américain The Atlantic. Via un dispositif d’animations dessinées à la main et projetées sur son propre corps, il y relate son parcours, chaotique, qui commence par des crises de panique la nuit – d’où le titre de Nyctophobie – et se poursuit au fil d’une demi-douzaine de diagnostics, dont celui de psychose.
L’écrivain lorientais David Monnier vient de publier son sixième livre, Psychanalyse du capitalisme. Sous ce titre rigoureux, un ouvrage clef à destination du public lycéen.
Psychologue clinicien, docteur en psychologie, le Lorientais David Monnier signe son sixième ouvrage, Psychanalyse du capitalisme paru aux éditions JDH. Trois cent vingt pages, où l’auteur décrypte les effets du capitalisme sur notre société. David Monnier formule l’hypothèse de ce capitalisme « qui se passe fort bien de toute forme d’amour tout en vendant du bonheur au plus grand nombre ».
L’auteur, au fil des pages, passe et analyse les comportements humains induits par la consommation effrénée. Dresse un constat de cette inhumanité habilement masquée par nos comportements d’achats – parfois compulsifs – motivés par l’économie capitaliste. « Derrière ces actes et ces modes de consommation subtilement orchestrés, se cachent des vides émotionnels. Les gens amoureux ne sont-ils pas parmi ceux qui consomment le moins ? »
Psychanalyse et chamanisme sont-ils d’irréconciliables ennemis ? La psychologue clinicienne, psychanalyste-psychothérapeute Martine Gercault prouve, par sa pratique et sa réflexion, qu’il n’en est rien. Dans Une psy parle aux esprits, cette professionnelle chevronnée nous invite à la suivre dans sa quête d’une approche clinique autre qui prend en charge la demande des patients pour les aider à aller vers un mieux-être et se révéler à eux-mêmes.
Fidèle à sa formation première, Martine Gercault donne à la cure le cadre nécessaire à tout travail analytique sérieux. Et c’est dans celui-ci qu’elle inscrit son approche holistique, avec des pratiques telles que la respiration holotropique, les états d’expansion de conscience, le chamanisme ancestral, aussi bien que la peinture, la danse et la musique.
Diagnostiquer un attrait sexuel pour les enfants au moyen d’électrodes posées sur le crâne? La méthode paraît quelque peu farfelue. Et pourtant. Elle est étudiée de manière très sérieuse par un professeur en psychiatrie légale de l’Université de Bâle.
«Nous mesurons les ondes cérébrales des gens, en particulier les changements de fréquence lorsqu’ils sont exposés à certains stimuli», explique Marc Graf dans un entretien avec la «NZZ am Sonntag».
"Climax", première série éducative dédiée au plaisir féminin, nous promet de nous roder aux techniques de masturbation les plus efficaces.
SEXUALITÉ - Le plaisir, c’est comme tout, ça s’apprend. Et ça peut prendre du temps. Surtout quand on est une femme et que le tabou autour de la masturbation féminine peine encore à se briser. Résultat: on apprend par soi-même, à coup d’essais parfois infructueux et de tâtonnements maladroits. Un apprentissage sur le tas, qui se peaufine avec le temps et l’expérience, seule ou avec un ou une partenaire. À condition d’essayer, d’oser et de se faire confiance.
C’est pour aider les femmes à découvrir comment se faire du bien que Laurène Dorléac, entrepreneuse dans l’âme, a décidé de lancer la plateforme Climax, première série éducative dédiée au plaisir féminin, composée de 22 épisodes. Une façon pour elle d’aider les femmes à se libérer du tabou qui perdure aujourd’hui autour du plaisir féminin. Un tabou encore très présent aujourd’hui, si bien que 25% des femmes confient ne s’être jamais caressées (IFOP, 2017).
Le sociologue Gérald Bronner met ses théories sur le complotisme à l’épreuve du réel en relatant, sans complaisance, sa brève participation au premier centre de déradicalisation.
Une fois n’est pas coutume, Gérald Bronner, sociologue spécialiste des croyances radicales, s’engage dans un récit personnel. L’urgence ? L’impression que, face au succès des théories du complot, notamment chez les jeunes, une partie des chercheurs et des pouvoirs publics ont démissionné. Malgré les enquêtes qui montrent la progression des récits complotistes dans l’opinion, voire leur aspect quasi « grand public » – on ne prend aujourd’hui même plus la peine de se cacher pour mettre en doute l’authenticité des attentats du 11-Septembre ou pour remarquer que « les Juifs ont quand même beaucoup d’argent » –, aucun programme d’ampleur n’émerge à destination des lieux de formation de l’esprit, les établissements scolaires. Il y a pourtant une lutte à mener, estime Gérald Bronner. Et comme le coauteur du Danger sociologique (PUF, 2017) l’a prouvé, il est homme à ne pas craindre les coups.
C’est une expérience précise que raconte Bronner dans son dernier ouvrage, celle de sa participation au centre de prévention de la radicalisation de Pontourny, à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire), ouvert en septembre 2016. Difficile de ne pas s’en souvenir : après la vague d’attentats qui meurtrit la France en 2015, la machine étatique s’emballe et cherche à tout prix les moyens, d’une part, d’empêcher la bascule dans l’idéologie sectaire et, d’autre part, de prendre en charge celles et ceux qui auraient déjà franchi le pas, le tout en flattant une opinion publique sensible aux sujets du terrorisme et de l’islamisme. De réunion en rapport émerge l’idée d’ouvrir un « centre de déradicalisation ». Pas dupe de l’agitation, Bronner s’intéresse toutefois au projet et se positionne pour en être partie prenante. L’auteur de La Pensée extrême (Denoël, 2009) et de La Démocratie des crédules (PUF, 2013) pense être l’homme de la situation. Il veut y croire… et se retrouve à son tour le crédule de l’histoire.
Cette méta-analyse en réseau réalisée par une équipe canadienne montre que les approches non pharmacologiques, et en particulier les interventions pluridisciplinaires, le massage et les thérapies par le toucher, ainsi que la musique associée au massage et aux thérapies par le toucher, paraissent plus efficaces que les approches médicamenteuses pour réduire l’agressivité et l’agitation des sujets âgés déments.