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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 1 novembre 2019

Maltraitance infantile : des formes diverses, un impact majeur

Univadis

Serge Cannasse    31 oct. 2019

La forme de la maltraitance n’est pas le déterminant principal de son impact

Dans son éditorial du numéro spécial du BEH (Bulletin épidémiologique hebdomadaire) consacré aux maltraitances infantiles, Adrien Taquet, Secrétaire d’État auprès de la Ministre des solidarités et de la santé, rappelle que « chaque année, environ 50.000 plaintes pour violences physiques sur enfant sont déposées et 20.000 pour agressions sexuelles. » Il ajoute que ces chiffres « ne saisissent pas toute l’ampleur de la maltraitance infantile, car ces violences ont des répercussions traumatiques, physiques et psychologiques à court, moyen et long terme. » Dans le même numéro, deux chercheuses québécoises font le point sur l’état actuel des connaissances sur ces répercussions, en commençant par élargir le domaine de la maltraitance à « la négligence physique, émotionnelle, médicale ou éducative, l’abandon ou l’abus psychologique et l’exposition à la violence conjugale. »   Cette extension est importante, parce que les impacts de la maltraitance ne dépendent pas principalement de la forme qu’elle prend : « il existe d’une part des impacts multiples à une même forme de maltraitance et d’autre part, différentes formes de maltraitance peuvent mener à un même impact sur le développement de l’enfant. »

François-Xavier Devetter et Emmanuelle Puissant: « L’attractivité des métiers du grand âge reste peu reconnue »

Les économistes François-Xavier Devetter et Emmanuelle Puissant pointent les incohérences de la politique gouvernementale en ce qui concerne l’aide à domicile pour les personnes âgées.

Publié le 30 octobre 2019


« Les salaires tournent aux alentours de 850 euros par mois en moyenne, pour des femmes qui sont plus souvent que l’ensemble des employées à la tête de familles monoparentales. »
« Les salaires tournent aux alentours de 850 euros par mois en moyenne, pour des femmes qui sont plus souvent que l’ensemble des employées à la tête de familles monoparentales. » Fred De Noyelle/Godong / Photononstop

Tribune. Entre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et la mission El Khomri sur l’attractivité des métiers du grand âge, les attentes en matière d’amélioration des conditions de travail et d’emploi des aides à domicile sont importantes. Aujourd’hui, la situation est bien documentée, mais elle reste peu reconnue.
Les salaires sont faibles pour de nombreuses raisons : temps partiel généralisé, importantes contraintes physiques et temporelles, charge psychologique conséquente et… salaires horaires faibles. Ils tournent aux alentours de 850 euros par mois en moyenne, pour des femmes qui sont plus souvent que l’ensemble des employées à la tête de familles monoparentales.

Si par hasard tu croises la psychanalyse... fripon fais gaffe!

Y-t-il un hasard dans le social, le politique ? Après le voile, le voile, le voile... re-voilà la psychanalyse, la psychanalyse, la psychanalyse. Une drôle (sic) de pétition vient d'être lancée accusant «la psychanalyse, d'exercice illégal de la médecine» et appelant à bouter cette sorcière hors des universités et des tribunaux ! Rien moins que ça...
Le hasard existe-t-il ?
Mais pour sûr, mon cher Watson !
Après « le poumon, le poumon le poumon, vous dis-je » de Molière, « le voile, le voile, le voile » de ces dernières semaines, re-voilà « la psychanalyse, la psychanalyse la psychanalyse » !
C’est par un drôle de hasard qu’une pétition a été lancée ces derniers jours, « La psychanalyse ou l’exercice illégal de la médecine ».
Pétition relayée par le Nouvel Obs, puis par le Figaro, de ce jour, 30 octobre, « Des psychiatres et des psychologues appellent à exclure la psychanalyse des tribunaux » avec en sous-titre : « 60 psychiatres et psychologues demandent que les partisans d’analyses d’inspiration freudienne soient écartés des expertises judiciaires.
Après les mères voilées qui doivent être exclues des sorties scolaires, voilà les partisans d’analyse d’inspiration freudienne qui doivent être écartés des expertises judiciaires. Ferais-je là un amalgame abusif ?
Donc padamalgame comme on dit au Rassemblement National, … mais je ne peux m’empêcher de percevoir dans les flux de l’information et des mouvements collectifs quelques échos et rapprochements illustrant le moment politique actuel qui constitue cette ambiance générale de rejet, de violence et d’exacerbation.
Mais juste un rappel : n’est-ce pas le Figaro qui avait déjà relayé l’appel au déremboursement de l’homéopathie de 124 professionnels de santé – essentiellement des chirurgiens et des médecins généralistes- ? … et qui ont finalement eu gain de cause !
Cette pétition appelle à l’exclusion de la psychanalyse :
  • de la psychiatrie,
  • de la psychologie,
  • de l’université,
  • des tribunaux.
  • de toutes les institutions.
Mais pour bien montrer que ses rédacteurs ne sont pas féroces, sectaires, et font preuve de grande mansuétude, paradoxalement ils précisent que « l’exercice de la psychanalyse à titre privé, pour des requêtes d’ordre existentiel ou philosophique, n’est pas critiquable ». On ne comprend plus très bien …
On pourrait s’interroger sur les auteurs véritables de cette attaque très idéologique, lorsque l’on découvre le site qui la promeut : https://www.justicesanspsychanalyse.com/ .Fort bien fait, ce site n’indique absolument rien des auteurs, pas de page d’accueil, aucune indication…et indique ce matin, 30 octobre 2019, que 647 professionnels de santé, professeur d’université, etc. ont signé ce texte !
Mais il faut le lire absolument dans son intégralité : il est hallucinant de bêtise, de volonté d’effrayer, d’accumulation de poncifs, de généralités, de contradiction, mêlant des propos de café du commerce avec une rhétorique cherchant à s’appuyer sur LA science, LES preuves et surtout LA protection des malades mentaux, … et des pauvres étudiants pris en otage par des gens qui « utilisent (leurs) diplômes de médecine et de psychologie pour diffuser à l’université un enseignement en violation avec la médecine » rien moins !

Critique de la psychiatrie actuelle

Je suis médecin-psychiatre depuis 23 ans. Après près d’un quart de siècle en pratique, je vis encore avec le sentiment que la spécialité médicale qu’est la psychiatrie ne joue pas du tout le rô le qu’elle devrait jouer en médecine.
D’une part, elle s’est écartée de la science médicale en délaissant l’observation empirique et la rigueur de la démarche scientifique au profit d’une pseudo-science de la psyché, laquelle se trouve ainsi dénaturée et transformée en une multitude d’objets (troubles mentaux) constitués de façon consensuelle à partir de symptômes définis de façon superficielle. D’autre part, en s’éloignant du vécu singulier de l’expérience de l’être humain souffrant, elle a perdu son humanisme et ce pourquoi elle a pris naissance au début du XIX° siècle.
Retrouver cet cet esprit originel de la psychiatrie, c’est ce qui m’a conduit à quitter la pratique hospitalière - application purement technique du savoir des « troubles mentaux » -, pour fonder une clinique spécialisée, humaine et à la mesure des besoins des personnes malades au niveau de leur psyché ou constitution nerveuse.
Cela fait toute la différence pour les patients.
Mais évidemment ce n’est pas suffisant. Au-delà de ce qui est dans le champ de ma portée, je constate le désastre : des êtres humains souffrant dans leur chair, recherchant de l’aide, se heurtant à la place à des mirages ou se faisant repousser dans un désert exempt d’humanité. Profondément touché par la série de tragédies qui a été médiatisée à l’automne et l’hiver dernier, c’est maintenant pour moi une exigence morale de m’engager socialement pour contribuer à la mise en place au Québec d’un système de prise en charge adéquat pour le traitement de la maladie psychiatrique.
J’exhorte tous les psychiatres qui font la même lecture de la réalité à se joindre à moi pour sortir la psychiatrie de cet état de stagnation, soutenue par une approche dogmatique ne reposant sur aucun fondement. Comme premier pas, je rédige ce mémoire à l’attention de la ministre de la Santé, Madame Mc Cann, dans le cadre du forum « Forum Jeunes et santé mentale (2019/05/13) ». J’y expose mon analyse de la défaillance des soins en psychiatrie et fait des recommandations précises sur les structures publiques devant être, selon mon point de vue, changées radicalement. Enfin, je dédie ce mémoire à Alec, Olivier, Marylou, Marianne, , Loïc et à tous les autres jeunes qui, comme eux, auraient pu éviter l’irréparable.

Le lien justice -psychiatrie




Plus que jamais, notamment s’agissant des plus jeunes, la justice ne peut pas se contenter de réagir sur des faits. Elle se doit de les interpréter et de les ramener à la personne qui les a posés. Par ailleurs force est de constater que victimes, témoins ou auteurs de faits délictueux ou criminels, ces enfants et ces jeunes sont souvent en souffrance, en grande souffrance. Et que dire des enfants dits en danger en grande difficulté psychiques du fait des carences éducatives supportées.
Le juge des enfants, sinon le juge d’instruction, pour les affaires les plus graves, parfois même le procureur dans la décision d’orientation qu’il va prendre – classer ou poursuivre – auront besoin d’expertise pour comprendre et juger. On relèvera d’entrée de jeu que dans les affaires les plus graves – les procédures criminelles – les expertises psychiatrique et psychologiques sont obligatoires sans que cette obligation soit sanctionnée, dixit la cour de cassation, si elle n’est pas respectée. Ajoutons que les dossiers de personnalité peuvent être, sinon vides, du moins légers pour les affaires délictuelles. On le regrettera tout en affirmant qu’un juge, en quelconque matière, n’est jamais tenu par une expertise ; d’ailleurs il est des expertises contradictoires notamment sur l’état de santé mentale au moment des faits (conf. les affaires de parricides de Verdun et Versailles). Une expertise donne un éclairage ; au juge en intégrant éventuellement d’autres éléments d’en faire son miel.
Il est encore des cas en matière de violence sexuelle où cet avis médical est une condition sine qua non du prononcé d’une mesure de suivi socio judiciaire en complément de la peine principale prononcée.
Tout cela relève du bons sens.

Reste – c’est plus qu’un détail – à trouver l’expert pour donner cet avis et les intervenants pour prendre en charge l’enfant ou le jeune en besoin. Et là les choses se compliquent.

Education : le clitoris passe en mode manuels

Par Marlène Thomas — 



La chercheuse indépendante Odile Fillod a modélisé en 3D un clitoris à taille réelle.

La chercheuse indépendante Odile Fillod a modélisé en 3D un clitoris à taille réelle. 

Photo Marie Docher. Plainpicture

A l’occasion de la refonte des programmes de seconde, cinq livres de SVT sur sept représentent enfin l’organe sexuel féminin de façon complète. En 2017, lors des changements de programmes du collège, Magnard était le seul éditeur à le faire.

Le clitoris s’impose peu à peu dans les manuels scolaires. A l’occasion de la refonte des programmes de seconde et de première, cinq éditeurs (Nathan, Magnard, Bordas, Hatier et Le Livre scolaire) sur sept ont représenté le clitoris dans son anatomie complète dans leurs manuels de seconde, selon le collectif SVT Egalité contacté par Libération. Une petite révolution alors qu’en 2017, lors des changements de programme de cycle 4 (cinquième, quatrième, troisième), Magnard avait fait figure d’exception.

Freud, de l’autre côté du divan

LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE par Nicolas Martin
31/10/2019
58 MIN

Derrière le psychanalyste, quel scientifique était Sigmund Freud ? Médecine, biologie, neurologie, quels ont été les divers travaux de Freud dans la première partie de sa carrière ? De la neuropathologie, comment s’est il intéressé à la psychiatrie et ses troubles ?
En partant de la neuropathologie, comment Freud s’est-il intéressé à la psychiatrie ?
En partant de la neuropathologie, comment Freud s’est-il intéressé à la psychiatrie ?  Crédits : Library of Congress Getty
Il y a des noms qui font frémir les amateurs de science, parfois pour de très mauvaises raisons. C’est le cas de Sigmund Freud, dont la théorie psychanalytique est considérée par les poppériens comme une pseudo-science, impossible à vérifier ou réfuter expérimentalement. Mais c’est oublier un peu vite qu’avant cette théorie, FREUD a eu une longue carrière de neurobiologiste et de psychiatre, qu’il a notamment travaillé sur les paralysies et l’hystérie auprès de Charcot, et que ses travaux lui ont valu le fait d’être proposé 12 fois au Prix Nobel de Médecine. C’est de ce Freud-ci dont nous allons aujourd’hui vous parler.

Le souvenir de Michée Chauderon, l'une des dernières sorcières exécutées

31/10/2019

Tout semblait la prédestiner au satanisme, à commencer par son nom : Michée Chauderon. Car comme la plupart des femmes incriminées pour sorcellerie, Michée Chauderon est une vieille femme, veuve et isolée. Retour sur son histoire qui cristallise les violences de la "chasse aux sorcières".
Eugène Samuel Grasset Trois Femmes et trois loups (vers 1892)
Eugène Samuel Grasset Trois Femmes et trois loups (vers 1892) Crédits : Wikicommons via Wikipedia
Ce soir, c’est Halloween, et peut être allez-vous choisir de vous déguiser en sorcière. Car ces derniers temps, les ensorceleuses au chapeau pointu ont la cote ! Depuis les années 1970, les féministes réhabilitent la figure de la sorcière, comme femme libre et puissante. La journaliste Mona Chollet en fait de véritables guerrières dans son essai à succès Sorcières, la puissance invaincue des femmes, tandis que les séries et films comme Salem ou Sabrina en font des icônes populaires. Pourtant, loin de l’image combative et glamour qu’elle véhicule aujourd’hui, la sorcière a longtemps été diabolisée. Entre la fin du XVe siècle et le XVIIe siècle, pendant la période de "chasse aux sorcières", 100 000 femmes furent accusées de crimes de sorcellerie avant d’être brûlées. A l'occasion de la parution de l'ouvrage Les Sorcières, une Histoire de femmes (ed. Michel Lafon et France Culture) de Céline du Chéné, productrice et chroniqueuse à France Culture, penchons-nous sur l'une de ces femmes. Une femme dont l’Histoire a retenu le nom parce qu’elle est la dernière sorcière à avoir été exécutée à Genève en 1652. Tout semblait la prédestiner au satanisme, à commencer par son nom : Michée Chauderon. Car comme la plupart des femmes incriminées pour sorcellerie, Michée Chauderon est une vieille femme, veuve et isolée. Blanchisseuse de profession, la quinquagénaire est aussi guérisseuse à ses heures perdues. Le 6 avril, 1652, cette Savoyarde est exécutée pour "crime de sorcellerie" à Genève, à l’issue d’un mois de procès. Elle sera la dernière. Voici son histoire. 

Alzheimer, un pas de plus dans notre compréhension de la maladie

LE JOURNAL DES SCIENCES par Natacha Triou
31/10/2019
4 MIN

Pour la première fois, la structure des protéines d’Alzheimer vient d'être observée dans des tissus cérébraux ; et autres actualités scientifiques.
 Crédits : BSIP - Getty
Dans une étude parue dans Nature Communications, la structure des protéines d’Alzheimer vient d'être observée dans le cerveau pour la première fois. L’une des caractéristiques de cette maladie réside dans la formation de fibrilles amyloïdes dans les tissus cérébraux. Néanmoins, la structure de ces fibrilles est mal comprise. Cette étude montre la structure des filaments d’amyloïdes-Beta issus de cerveaux de personnes décédées de la maladie d'Alzheimer. 

“Soignants épuisés, patients en danger” : une nuit aux urgences

LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund
31/10/2019
28 MIN

Les uns sont des patients, les autres sont des soignants ou accueillants des premiers. Tous se rencontrent entre le crépuscule et l’aube au service des urgences de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis. Une nuit d’urgence, sans repos ni temps-morts.
Aux Urgences de l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis, une banderole devant l’entrée témoignant d'un mouvement social
Aux Urgences de l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis, une banderole devant l’entrée témoignant d'un mouvement social
Un agent d'accueil qui ne peut pas prendre de pause, des patients qui se succèdent et s'accumulent jusqu'au bout de la nuit, une infirmière tétanisée, une cadre qui se rappelle la fois où l'hôpital a failli littéralement exploser, les rondes d'un vigile dans une salle d'attente qui héberge des femmes sans-abris… “Patients épuisés, soignants en danger” est un récits de patients, de soignants et d'accueillants qui se rencontrent entre le crépuscule et l'aube au service des Urgences de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis, lors d'une nuit sans repos ni temps-morts.
Mazinio, 56 ans, travaille à l’accueil de nuit du public de l’hôpital (de 21h à 7h du matin). Il est le seul intermédiaire entre les patients et l’Hôpital.  
Pour travailler aux urgences, il faut être apte et solide mentalement.
Je suis le seul à l’Hôpital qui ne prend pas de pause car au bout de 3 ou 4 minutes s’il n'y a personne, une urgence peut être fatale.

Enseignant, job moins pénible qu’infirmier? Deux chercheurs de l’UCL proposent de lier la pénibilité d’un métier à l’espérance de vie au travail

sudinfo.be

 Par Didier Swysen   

BELGIQUE

Tenir compte de la pénibilité d’un métier, mesure compensatoire annoncée par le gouvernement Michel pour adoucir le report du départ à la pension à 67 ans. Comment calculer cette pénibilité ? Deux chercheurs de l’UCL proposent une approche différente de celle du gouvernement.

« Des sondages révèlent que plus de 80 % des citoyens sont favorables à la prise en compte de la pénibilité dans les conditions d’accès à la pension. La question se pose alors de savoir comment identifier les métiers pénibles. C’est difficile mais pas impossible », avertissent d’emblée Arno Baurin et Jean Hindriks.
Deux approches distinctes peuvent être utilisées : une approche directe et une approche indirecte. « L’approche directe est la voie suivie par le gouvernement Michel. Quatre critères avaient été définis par les partenaires sociaux : le travail physique lourd, l’organisation du travail pesante, les risques pour la sécurité et la charge mentale et émotionnelle. Cette réforme est aujourd’hui dans une impasse. Cette approche est selon nous inadéquate et mène à des discussions sans fin sur la pondération entre les critères. »

L'algorithme raciste du système de santé américain

Slate.fr

Repéré par Thomas Messias — 
Vu de l'extérieur, c'est peut-être difficile à concevoir, mais c'est pourtant un fait: nos systèmes de santé utilisent eux aussi des algorithmes. Aux États-Unis, entre 100 et 200 millions de dossiers seraient concernés, comme l'affirme Ziad Obermeyer, spécialiste en politique de santé à l'université de Berkeley. L'une des tâches exécutées par les algorithmes, explique NewScientist, consiste à éplucher les antécédents médicaux des patients et patientes afin de tenter de prédire leur futur état de santé, en leur attribuant un score lié à leur degré de risques.

Ce système est à la fois utilisé par les hôpitaux, les organismes de santé et les cabinets d'assurance: il leur permet d'identifier les personnes les plus susceptibles d'avoir besoin de soins dans les années à venir. Un système de soins préventifs permet alors de prendre tout particulièrement en charge les patients et les patientes dont les situations pourraient s'avérer les plus coûteuses en cas de nouvelle maladie ou de rechute.

Pour Ziad Obermeyer et ses collègues, quelque chose ne collait pas dans ce système: «Au fur et à mesure, nous avons constaté de véritables différences de score entre des personnes noires et des blanches présentant pourtant le même état de santé». Au cours de son investigation, l'équipe a réalisé que l'algorithme actuellement utilisé attribuait le même score à des personnes noires malades et à des personnes blanches à l'état de santé moins préoccupant. «C'est comme une file d'attente dans laquelle la population blanche et relativement bien portante se retrouverait devant une patientèle noire davantage touchée par la maladie», explique le spécialiste.

En travaillant à rééquilibrer l'algorithme de façon à ce que celui-ci ne réagisse plus de façon différente en fonction de la couleur de peau des patients et patientes, Obermeyer et son équipe ont obtenu des résultats hallucinants: le pourcentage de personnes noires parmi les bénéficiaires d'allocations de santé est alors passé de 17,7% à 46,5%. Hélas, comme il est impossible de connaître en détail la liste des organismes de santé qui ont recours à cet algorithme, il est extrêmement difficile de déterminer combien de personnes noires ont été flouées jusqu'ici.

Comment expliquer une telle différence de traitement entre population noire et population blanche, y compris par une intelligence artificielle? «Le traitement des données utilisés est le reflet de la société qui les produit», explique Ziad Obermeyer. «L'algorithme se base sur de nombreux facteurs socio-économiques liés à l'accès aux soins, comme les conséquences directes de la couleur de peau sur la relation entre corps médical et patientèle.»


jeudi 31 octobre 2019

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31 octobre 2019

Hachem Tyal psychiatre, psychothérapeute et psychanalyste
Les derniers chiffres sur la santé mentale au Maroc sont ahurissants. D’autant plus que le Maroc manque terriblement d’infrastructures hospitalières adaptées et de professionnels de la santé formés dans le traitement de ces pathologies.
Dans cet entretien, Hachem Tyal psychiatre, psychothérapeute et psychanalyste, nous explique ce qu’est le trouble mental en particulier et la maladie mentale en général. Il insiste également sur l’importance de la conjugaison des efforts pour combattre l’exclusion et la stigmatisation dont souffrent les personnes atteintes de troubles mentaux, ainsi que leurs familles. Notre interlocuteur souligne que les pouvoirs publics, la société civile, le secteur d’exercice de la psychiatrie public et privé, doivent unir leurs efforts pour atténuer les souffrances des personnes atteintes de maladies mentales et psychologiques, ainsi que de leurs familles.
«Dans le Maroc d’aujourd’hui, trouble mental ne doit plus rimer avec exclusion sociale».
En tant que spécialiste praticien, qu’elle définition donnez-vous au trouble mental ?
Il faut distinguer ici trois notions différentes. La santé mentale, la souffrance psychologique et le trouble mental qu’on peut appeler trouble psychique ou trouble psychologique.  
La santé mentale est une notion bien définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est un état de bien-être qui permet à un individu de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive en l’absence de toute maladie mentale. C’est ce bien-être qui permet à tout être humain de remplir ses tâches quotidiennes de manière adaptée.   
On parle de souffrance psychologique, dès lors qu’un individu se trouve dans une situation de mal-être liée à un évènement difficile à gérer, qui ne perdure le plus souvent pas.
Concernant le trouble mental ou trouble psychique, on commence à en parler lorsque l’état psychologique dysfonctionnel d’une personne commence à se répercuter durablement sur son quotidien avec des conséquences à moyen et long terme sur sa vie personnelle, professionnelle et sociale. Cet état est également lié à la notion de «normes sociales et culturelles». C’est ainsi que dès qu’on s’écarte d’un cadre pré-établi par la société, d’une représentation que la société a du normal et du pathologique, la personne présentant un trouble mental va être considérée comme mentalement «anormale».

Le psychologue clinicien sorelois Jean Guimond démystifie la psychothérapie

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QUEBEC

Par Katy Desrosiers   29 OCTOBRE 2019

Le psychologue clinicien Jean Guimond partage son expérience avec son nouveau livre, La psychothérapie, ce n’est pas pour les malades!, paru en octobre aux éditions Un monde différent. Dans cet ouvrage, il démystifie la psychothérapie et propose une approche différente concrète aux difficultés psychologiques qui poussent les gens à consulter.
Pour ce livre, il a collaboré avec le docteur en psychologie du sport Sylvain Guimond et la neuropsychologue Johanne Lévesque. La préface a été signée par Ginette Reno.

L’auteur a choisi ce titre pour défaire le préjugé voulant que la psychothérapie s’adresse seulement aux personnes avec une « maladie mentale ». Selon lui, il n’a plus sa raison d’être depuis que la psychiatrie a compris le fonctionnement chimique du cerveau et qu’elle possède des médicaments efficaces contre la psychose. Aux yeux de M. Guimond, les gens souffrant de folie n’en sont généralement pas conscients, alors que ceux qui éprouvent des symptômes d’anxiété et de dépression oui. Il ajoute que les résultats sont plus durables avec une psychothérapie que seulement avec de la médication.