Va voir un psy ! Formule entrée dans le discours courant, conseil exprimant la lassitude de celui qui écoute les complaintes, invective témoignant de la colère… Peu importe, cette expression devenue commune fait florès, souvent accompagnée d’un « fais-toi suivre ». Tout ça pour dire que « ça ne va pas » ou que « ça suffit ».Mais quel psy ? Un psychiatre, un psychologue, un psychothérapeute, un psychanalyste, un coach ? Pour dire quoi ?
Protéger un enfant, c'est lui permettre d’acquérir ses propres capacités de protection.
Protéger un enfant c’est lui offrir la possibilité de se doter, de se construire un intime suffisamment sûr, stable, pérenne, dans lequel il puisse se rétracter et mettre à distance les réalités extérieures, un lieu psychique secret, caché, inaccessible.
A la fois manifeste féministe et critique du patriarcat, « Les Sociétés matriarcales », classique de l’anthropologie signé de la chercheuse allemande, paraît en français.
« Les Sociétés matriarcales. Recherches sur les cultures autochtones à travers le monde » (Matriarchal Societies. Studies on Indigenous Cultures Across the Globe), d’Heide Goettner-Abendroth, traduit de l’anglais par Camille Chaplain, Des femmes-Antoinette Fouque, 600 p.
Il avait fallu attendre quinze ans pour que Gender Trouble, de Judith Butler (1990), parvienne en France (Trouble dans le genre, La Découverte, 2005) et y fasse événement comme il l’avait fait outre-Atlantique. On ne peut que se réjouir d’avoir eu cette fois-ci moins de dix ans à patienter pour que l’imposant pavé de la chercheuse allemande Heide Goettner-Abendroth, publié en anglais en 2012 et devenu un classique dans plusieurs pays, se jette dans la mare hexagonale. Tout à la fois manifeste méthodologique d’un champ nouveau, bilan de recherches anthropologiques et autobiographie intellectuelle, Les Sociétés matriarcales balaie les préjugés les plus tenaces et leur substitue un savoir de terrain.
PAR CLÉMENTINE ALEIXENDRI11.10.2019 A La Berge, Stéphanie et Myriam apportent la dernière touche aux masques qu’elles porteront ce jeudi pour manifester à Genève.C. ALEIXENDRI
PSYCHIATRIE L’antenne nyonnaise du Graap, créée par et pour des personnes souffrant de troubles psy, fête ses vingt ans. Flash-back.
Ce jeudi 10 octobre marque la Journée mondiale de la santé mentale. Ils iront donc manifester à Genève pour sensibiliser le public à la réalité des troubles psychiques. Ils seront coiffés d’un masque, symbole de la maladie mentale et de ses nombreux visages. Ces hommes et ces femmes de notre région, touchés dans leur santé mentale, ont tous trouvé refuge à La Berge, antenne nyonnaise du Groupe d’accueil et d’action psychiatrique (GRAAP). La Berge fête ses vingt ans cette année, vingt ans d’accueil, d’entraide et d’action en faveur des malades psychiques et de leurs proches.
Fédérer les malades
Le Graap, c’est quoi? C’est une Association qui voit le jour en 1987 à Lausanne sous l’impulsion d’une assistante sociale et d’un psychologue, lui-même atteint de schizophrénie. Leur but: fédérer les personnes souffrant de troubles psy et les amener à défendre, d’une seule voix, leurs droits et leur place dans la société.
Paris, le samedi 12 octobre 2019 – Coup de tonnerre et confirmation de ce que beaucoup affirmaient tout bas. En 2015, 270 chercheurs réunis au sein d’un collectif baptisé Open Science Collaboration publient dans la revue Science les résultats de la tentative de reproduction de 100 expériences de psychologie. Les conclusions sont particulièrement décevantes : dans 64 % des cas, il n’a pas été possible de retrouver les données initialement publiées. Faute de reproductibilité, des pans entiers du savoir constitué en psychologie menaçaient de s’effondrer.
Nazis voleurs d’idées
Ce que les anglosaxons ont nommé le Repligate, qui a concerné toutes les disciplines scientifiques, mais plus particulièrement la psychologie, a été une déflagration qui a entraîné des réactions épidermiques. Ainsi, bien que s’appuyant le plus souvent sur une puissance statistique bien plus importante que les protocoles initiaux, les expériences de réplication qui ont commencé à se multiplier ont été sévèrement attaquées. Les « accusations ont été violentes : des chercheurs se sont opposés à l’idée de reproduction des résultats publiés allant jusqu’à qualifier de "nazis", de "fascistes" ou de "mafiosi" ceux qui remettaient ainsi en question les recherches de "collègues". Des chercheurs séniors se sont opposés à ceux qualifiés de "Replicators" avec des arguments peu convaincants, du type : ceux qui répliquent des recherches sont des incompétents qui n’ont pas d’idées, leur objectif est de montrer que les autres recherches ne marchent pas. Il aura fallu beaucoup de temps avant de sortir de cette mentalité qui consistait à penser que ce travail était inutile. La demande de transparence et d’ouverture des données a largement contribué à ce changement », rappelait dans un article publié il y a quelques mois sur le site de l’Association française d’information scientifique (AFIS), le médecin et blogueur Hervé Maisonneuve.
Réplication : un champ de recherche à part entière
Plus de dix ans après la publication de l’Open Science Collaboration, cependant, les conséquences du Repligate pourraient être jugées positivement. D’abord, témoignant d’une volonté de ne plus considérer la psychologie comme une discipline pouvant s’émanciper des règles fondamentales de l’expérimentation scientifique, de nombreuses équipes se sont engagées dans des travaux de réplication.
Dans un article publié ce mois-ci dans la revue Pour la Science, François Maquestiaux, professeur de psychologie cognitive à l’université de Franche-Comté note ainsi comment « des revues de premier plan comme Psychological Science ont créé des rubriques spéciales qui leur sont destinées. Ainsi, entre 2013 et 2017, la proportion des publications scientifiques qui portent sur le thème de la réplication a augmenté de 50 % dans les revues de psychologie ».
On l’appelle communément « l’affaire de Grenoble », en 2008 un malade schizophrène tue en pleine rue un jeune homme, jugé irresponsable de ses actes, c’est son médecin qui est condamné. Peut-on être condamné pour les actes commis par un de ses patients ? Pourquoi a-t-on besoin de désigner un coupable ? Dans son film, Agnès Pizzini, s’interroge sur les relations entre la justice et la psychiatrie, et la place des malades psychiatriques dans une société qui les craint.
Les œuvres des trois peintres, spirites et guérisseurs du Pays noir font partie de la collection permanente d’art brut du LaM. Cette fois, ils occupent les vastes espaces d’exposition temporaire et leurs compositions ésotériques et symétriques y font vibrer la lumière.
Le LaM a pris plaisir a réunir les trois peintres spirites nordistes et des artistes contemporains dans une salle baptisée « Un temple infini ». PHOTO PIB
« On relie les trois peintres à leur contexte, celui du pays minier, et à celui du spiritisme, qui s’étend à partir du milieu du XIXe siècle », résume Savine Faupin, co-commissaire. Riche introduction, où l’on apprend que Bra, l’académique sculpteur de la Déesse de Lille, a écrit un brûlant Évangile rouge, qu’Edison a imaginé un nécrophone, pour enregistrer la voix des morts, et que Victorien Sardou a tracé des temples de manière automatique.
Les premiers dessins du mineur Augustin Lesage (1876-1954) sont abstraits. Plusieurs sont signés Marie. « Sa petite sœur, morte très jeune, précise Savine Faupin. Les voix lui disent de faire de la peinture, quel matériel acheter et où. » Elles l’accompagnent quand il peint. Ces compositions fouillées, très structurées, s’élaborent alors que l’artiste ne sait pas du tout ce qu’il va peindre.
Gaston Dufour (1920-1966) a dessiné des rhinocéros pendant six ans, les baptisant de noms de sa propre invention.
Image: COLLECTION DE L'ART BRUT
AccrochageL’art et la science conjuguent leurs savoirs et leurs sensibilités au Musée cantonal de zoologie à Lausanne dans une exposition autour d’un fantasme bestial. Captivant !
Dürer l’a gravé, chimérique, en 1515 avec des écailles, une carapace et des poils. Dalí l’a habillé de dentelles, il l’a aussi vu cosmique affublé d’une corne dorée et de pattes de mouches et Warhol l’a saisi de face en volumineuse charge polychrome. Des fresquistes de la grotte de Chauvet au copié-collé de la nature couleur rouge voiture de Xavier Veilhan, tous ont souligné la toute-puissance bestiale du rhinocéros.
Mais il y a aussi… Gaston Dufour (1920-1966), dit Gasduf ou Gaston Duf! Un regard autre, décomplexé. Une autre fascination, virginale. «Rhinocéros-féroce», la nouvelle exposition du Musée cantonal de zoologie, est allé les chercher dans les marges de l’art avec la complicité de Lucienne Peiry, ancienne conservatrice de la Collection de l’art brut, à Lausanne. «Pendant six ans, il n’a dessiné que des rhinocéros réinventant sans cesse la morphologie de base. Pourquoi cette influence? La meilleure façon de comprendre cet attrait et parfois cet effroi qu’il ressent n’était autre que de les confronter à la bête.»
L’écrivaine Joy Sorman a dévoilé en avant-première un passage de son prochain livre, « Fou comme un lapin », consacré à l’univers des hôpitaux psychiatriques, lors de la Nuit du Monde Festival au Théâtre des Bouffes du Nord.
Publié le 11 octobre 2019
L’écrivaine Joy Sorman était l’une des invités de la Nuit du Monde Festival dans la nuit du 5 au 6 octobre au Théâtre des Bouffes du Nord. Accompagnée par le contrebassiste Florentin Ginot, celle qui est aussi chroniqueuse de télévision et animatrice radio a lu l’extrait de son prochain ouvrage, Fou comme un lapin, une plongée immersive dans un hôpital psychiatrique français.
Chaque 10 octobre, est célébrée, la journée mondiale de la santé mentale. En ce jour commémoratif, nous vous amenons; à travers ce dossier spécial; au centre psychiatrique de référence de Zébé-Aneho. Hôpital psychiatrique de Zébé, un hôpital spécialisé dans la prise en charge des maladies mentales.
Dossier Grand Format signé, Charles KOLOU
Etablissement à caractère Administratif (EPA), doté de personnalité morale et de l’autonomie financière, l’hôpital psychiatrique de Zébé-Aného (environ 50Km à l’Est de Lomé), est le centre de référence spécialisé dans la prise en charge des personnes souffrant de maladie mentale ou des troubles liés à l’utilisation des substances psychoactives. Avec une capacité d’hospitalisation estimée à 120 patients, l’hôpital dont les premières infrastructures remontent à 1904, accueille à ce jour, avec toute la rigueur de l’administration hospitalière de Zébé, entre 165 et 170 patients hospitalisés.
Cette structure est loin d’être un centre de dépôt ou d’internat des « fous » comme le penserait une frange de la population. Y sont administrés, en accord avec le code de santé publique du Togo, deux catégories de soins: les soins libres et les soins sans consentement.
« Les soins libres concernent les malades qui viennent d’eux-mêmes, un peu comme dans les hôpitaux généraux. Ces soins peuvent aboutir à une hospitalisation libre (HL). Dans ce cas, en accord avec le médecin, le malade est libre de sortir de l’hôpital quand il le désire », explique Docteur SALIFOU Saliou, Médecin-psychiatre, Médecin-chef de l’hôpital de Zébé.
S’agissant des soins sans consentement, il en existe deux catégories : les soins à la demande du tiers et les soins à la demande du représentant de l’Etat (Procureur de la république, Préfet et Maire) encore appelé les soins d’office.
Un panneau de signalisation, à Nantes (LOIC VENANCE /AFP)
Depuis peu, l'université de Paris 13 forme d'ex-patients en psychiatrie à devenir médiateurs de santé-pairs. Stabilisés, ces professionnels de santé d'un nouveau genre travaillent en alternance dans des hôpitaux ou des assos médico-sociales, où ils aident les malades à prendre le dessus sur leurs troubles et à sortir de la spirale de l'auto-stigmatisation.
A Bobigny (Seine-Saint-Denis), une salle de cours lambda du campus de Paris 13 accueille la deuxième promotion d'une formation unique en son genre en France (l'université de Lyon 1 ouvrira ceci dit un DU du même type, en décembre). Fin septembre, dans les couloirs de la fac, au milieu des L1 en staps ou en psycho, Pauline et Edith, deux mères de famille bipolaires, Ugo, un trentenaire schizophrene, Chantal*, une toxicomane, et une trentaine d'autres personnes atteintes de troubles psychiques attendent d'assister au premier cours d'une licence où ils vont se former pendant un an à la pair aidance en psychiatrie
Après avoir travaillé sur l’architecture et sur notre rapport au temps, Sylviane Agacinski a élaboré une réflexion sur les sexes : la politiques des sexes, la métaphysique des sexes et le drame des sexes, jusqu’à faire paraître il y a quelques mois un court essai sur l’homme désincarné…