En même temps qu’il était pris sous l’aile de Bernard-Henri Lévy, l’auteur d’« Orléans » fréquentait, à Paris, les milieux négationnistes, explique l’écrivain Marc Weitzmann dans une tribune au « Monde ».
Publié le 2 septembre 2019
Tribune. « L’affaire Yann Moix » est née le 21 août dernier avec la parution de son nouveau livre, Orléans, comme un coup de vent d’une violence rare mais circonscrite : elle concernait la famille de l’auteur. Puis, en quatre jours, par le biais de faits nauséabonds, et sous l’effet de serre d’un milieu médiatique et littéraire surconfiné, cette bourrasque s’est muée en l’un de ces ouragans que seule la vie culturelle de ce pays est capable de produire avec cette intensité, qui laissent chaque fois tout le monde incrédule, pantois, écœuré.
On est ainsi passé de la dénonciation par Moix de son enfance martyre – aussitôt niée par son père, puis surtout par son frère – au fratricide public entre bon fils et mauvais fils, sans que l’on puisse décider lequel était lequel, puis on est passé, par le biais de révélations concernant le passé de Moix, du révisionnisme familial au révisionnisme tout court. En cette semaine de prérentrée, sans actualité majeure, les médias ont fait le reste, dénonçant le passé de Moix tout en assurant la promotion du livre par le biais de l’abjection qu’elle condamnait.