La représentation de la femme nue est inextricablement liée à l’histoire de l’art. Du graffiti au tableau le plus sophistiqué, des grottes de Lascaux à Internet, les hommes – des mâles en grande majorité – projettent leurs rêves sur des formes les plus diverses. Rêves lubriques, mais pas que. Le dévoilement du corps de la femme participe intimement aux mécaniques de survie de l’espèce. Le Christianisme qui tente de mettre bon ordre dans le désir animal ne fait que jeter de l’huile sur le feu. Adam et Ève avant d’avoir commis la faute originelle, ignoraient qu’ils étaient nus. Découvrant des pulsions qui pouvaient manquer de grâce aux yeux du Créateur, la nudité est devenue une honte, et par conséquent un tabou qu’il s’est agi ensuite de transgresser. L’histoire de la peinture est peuplée de « nudités » telles Vénus et autres Aphrodite ou Odalisque. Avec l’apparition, au 19e siècle, des images photographiées, la femme nue reste un sujet majeur. Les tirages et les publications papier circulent sous le manteau et représentent une part non négligeable de la production. Il en sera de même avec le cinéma, mais c’est Internet qui marque l’entrée dans une ère de profusion d’images de femmes nues. Plus précisément d’images pornographiques, de tous (dés)ordres, majoritairement vulgaires, et dégradantes. De quoi cette obsession est-elle le nom ? D’une misère sexuelle, d’une frustration attisée par une société de consommation qui fait des femmes nues un moteur de désir inépuisable et accommodé à toutes les sauces (l’allusion au sexe est sous-jacente dans la publicité en général). Que peut alors un média comme KuB face à cette situation ? Ne pas s’abstenir, proposer du sexe, de la nudité, mais avec la complicité des femmes, de tous ceux et celles qui envisagent la question hors de toute pulsion prédatrice. Globalement, de telles œuvres restent peu nombreuses. Nous nous efforçons ici de les rendre visibles..