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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 17 août 2019

IL Y A 80 ANS, LA RETIRADA UNE ENFANCE DANS LES CAMPS FRANÇAIS


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Fin janvier 1939, des milliers de réfugiés espagnols ont fui le régime de Franco pour la France. Enfermés dans des camps par le gouvernement, ils ont connu le froid, la faim et la peur. Antonio de la Fuente, âgé de 9 ans, était l’un d’entre eux.

«Les enfants, nous sommes républicains, avant tout républicains.» La maxime de son grand-père résonne encore aux oreilles d’Antonio de la Fuente. Celle-ci a influencé l’histoire de sa vie, qu’il raconte à 89 ans avec pudeur et méthode. L’histoire, longtemps oubliée, d’un exil et d’un enfermement.
Antonio a 9 ans quand son existence bascule. Depuis deux ans et demi, la guerre civile fait rage en Espagne, où il est né. Le 26 janvier 1939, la ville de Barcelone tombe aux mains des troupes du général Franco. La République, instaurée légalement en 1931, est en déroute. Deux jours plus tard, la frontière française est ouverte aux civils, puis aux soldats républicains le 5 février. En quelques semaines, un demi-million de réfugiés fuient leur pays pour la France. Un exode massif connu sous le nom de Retirada, la retraite en espagnol.
Avec sa mère, sa grand-mère, sa tante et ses quatre frères et sœurs, âgés de 5 à 17 ans, Antonio prend un train à Puigcerda, où il vit. Son père, carabinier, et son frère Paco, en âge de combattre, restent en Espagne. La famille arrive à la gare de Latour-de-Carol, dans les Pyrénées-Orientales.
Les femmes, les enfants et les vieillards sont dispersés en France, dans des centres aux conditions de vie très rudimentaires. Antonio et sa famille sont enfermés plusieurs mois au camp militaire dit «de Verdun», à Rennes. Jusqu’à la déclaration de guerre de la France, en septembre 1939. Les autorités leur annoncent alors qu’ils vont être renvoyés en Espagne.
Mais les exilés se rebellent. «A chaque ville où on passait, on criait depuis le train “España, no !” Nous nous sommes finalement retrouvés enfermés au camp de Saint-Cyprien», explique Antonio.

LES CAMPS SUR LA PLAGE
Ce camp de Saint-Cyprien, tout comme ceux d’Argelès-sur-Mer et du Barcarès, ont été créés sur les plages du Roussillon, dès les premiers jours de la Retirada, par les autorités françaises. Placés sous tutelle du ministère de la Guerre et de la Défense nationale, ils ont d’abord regroupé les hommes et soldats républicains. Dans la plus grande improvisation, des barbelés ont simplement été dressés sur le sable, dans lequel les exilés ont dû creuser des trous pour se protéger du froid. Pour le gouvernement, dépassé par le nombre de réfugiés, le maintien de l’ordre a primé sur les considérations humanitaires.


DERRIDA, RETOUR À «LA VIE LA MORT»

Par Frédérique Roussel    — 

Le Seuil publie un séminaire d’agrégation du philosophe dispensé à l’Ecole normale supérieure en 1975 et 1976. Il en déconstruit le sujet, qu’il développe en invoquant à la fois génétique, philosophie et psychanalyse.

Jacques Derrida dans les années 80.
Jacques Derrida dans les années 80. Photo Deagostini. Leemage

L’intitulé dynamique la Vie la Mort place les deux mots sur le même plan, sans liaison. Comme souvent, Jacques Derrida fait vaciller les limites admises, ici celle du rapport de la vie et de la mort, dualité établie de longue tradition logocentrique. En tant que «caïman», maître-assistant de philosophie à l’Ecole normale supérieure rue d’Ulm, il préparait ses élèves à l’agrégation en ce milieu des années 70. La publication de ce séminaire inaugure une nouvelle série au Seuil, «Séminaires de Derrida», avec la promesse de seize volumes à paraître, au rythme de deux par an. Elle participe d’un vaste chantier d’édition de ses cours entrepris après sa mort, le 9 octobre 2004. Entre 1960 et 2003, Derrida a écrit quelque 14 000 pages imprimées pour ses cours et séminaires : il a enseigné à la Sorbonne (1960-1964), à l’ENS (1964-1984), à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales) pendant les vingt dernières années de sa vie (1984-2003) et dans plusieurs universités américaines. Six séminaires sont sortis chez Galilée, en commençant par son dernier (période 2001-2003), la Bête et le souverain, volumes 1 et 2 publiés en 2008 et 2010 ; la Peine de mort (1999-2001), volumes 1 et 2 en 2012 et 2015 ; Heidegger : la question de l’être et de l’histoire (ENS, 1964-1965) en 2013 ; et Théorie et pratique (ENS, 1975-1976, en réalité 1976-1977) en 2017.

Christian Ingrao : "Je suis persuadé que si on veut comprendre la violence, il faut s'intéresser à ceux qui la commettent et non à ceux qui la subissent"

08/08/2019
59 MIN

Historien de la Seconde Guerre mondiale, Christian Ingrao a choisi d’explorer le champ de la violence extrême des bourreaux. Il échange à ce sujet avec Anaïs Kien en public du centre Pompidou, dans le cadre du festival IMAGINE.
Christian Ingrao en 2006
Christian Ingrao en 2006 Crédits : Frederic SOULOY - Getty
Quand Christian Ingrao décide de faire son DEA sur le nazisme, il n'y a pas de spécialiste du sujet. Celui qui est son maître Stéphane Audoin-Rouzeau, spécialiste de la Première Guerre mondiale, accepte finalement de le suivre en thèse, même s'il n'est pas spécialiste, parce qu'il n'y a personne sur le sujet. "Depuis, on n'est pas une armée, mais un commando. Il y a Johann Chapoutot par exemple. Et on travaille avec ceux avec qui on peut faire des analogies."
Je ne veux pas intervenir dans l'espace public. Je le fais le moins possible. Nous, historiens du temps présent, nous ne sommes jamais seuls. Il y a bien entendu les témoins, il y a les journalistes. Mais aussi il y a toujours un flic, un juge, un espion... 
On a encore du mal à écrire une vraie histoire de l'Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Il faut comprendre tout ce qui s'est passé à l'Est et l'articuler avec les connaissances de l'Ouest sous domination nazie.

L’administration se convertit aux sciences comportementales

Comment concevoir des politiques qui tiennent compte de la réaction des citoyens à qui elles vont s’appliquer ?
Par   Publié le 09 août 2019
En 1897, lorsque Paul Doumer prend son poste de gouverneur général de l’Indochine française, à Hanoï, il décide de faire construire des égouts. Las, les rats commencent à proliférer et des cas de peste apparaissent. Celui qui deviendra président de la République en 1931, ne s’avouant pas vaincu, propose une prime à ceux qui chasseront l’animal. Il suffira de rapporter la queue du rat pour l’obtenir. C’est alors que l’on vit, à Hanoï, courir des rats sans queue et que l’on découvrit que certains habitants s’étaient lancés dans l’élevage de rongeurs ...
Pour Stéphan Giraud, chef de projet à la direction interministérielle à la transformation publique (DITP), « c’est l’exemple typique de la politique publique lancée sans comprendre le terrain… » La spécialité de M. Giraud, ce sont les sciences comportementales. Ou comment concevoir des politiques qui tiennent compte de la manière dont réagissent les citoyens à qui elles vont s’appliquer.
Le gouvernement s’apprête à lancer à la rentrée de nouveaux chantiers dans le cadre de ce programme débuté en 2013, et amplifié par un Emmanuel Macron très allant sur la réforme de l’Etat. Sept politiques publiques sont ainsi passées au crible des sciences comportementales par la DITP, sous la tutelle de Matignon et de Bercy : comment inciter les Français à consommer moins d’antibiotiques ? Comment prévenir le manque de sommeil chez les enfants de CP ? Comment favoriser l’adoption de modes de chauffage écoresponsables ?, etc. Cinq autres chantiers seront lancés dans les prochaines semaines, notamment sur la question du non-recours aux aides énergétiques ou sur celle de l’addiction des enfants aux écrans.

Les hypersains sont parmi nous, si seulement nous sommes prêts à les chercher

Actualité Houssenia Writing
L’hypersanité est un concept difficile à comprendre et à accepter. Mais il peut s’appliquer à des personnalités comme Diogène ou Jung.

Jane Goodall -Crédit : Sumy Sadurni/AFP/Getty
Jane Goodall -Crédit : Sumy Sadurni/AFP/Getty

L’ n’est pas un terme commun ou accepté. Mais je ne l’ai pas non plus inventé. J’ai découvert le concept pour la première fois lors d’une formation en , dans The Politics of Experience et The Bird of Paradise (1967) de R D Laing. Dans ce livre, le psychiatre écossais a présenté la folie comme un voyage de découverte qui pourrait déboucher sur un état libre de conscience supérieure, ou d’hypersanité. Pour Laing, la descente dans la folie pourrait conduire à un calcul, à un réveil, à une percée plutôt qu’à une panne.


Prescriptions : adaptations et renouvellements par des infirmiers 2020


15/08/2019

Un arrêté paru au Journal officiel mardi 13 août vient compléter la mise en place de l’exercice infirmier de pratique avancé (IPA), instauré par un décret du 18 juillet 2018.
Cet exercice permet à des professionnels infirmiers d’élargir leurs compétences dans le champ clinique. Après une formation spécifique, ils pourront renouveler, adapter voire prescrire des traitements ou des examens médicaux, assurer une surveillance clinique et mener des actions de prévention ou de dépistage. Cela se fera en accord avec les médecins qui confieront à ces infirmiers le suivi de certains de leurs patients dont l’état de santé est stabilisé. Il faudra également que ces professionnels exercent au sein d’une équipe de soins, par exemple en maison ou en centre de santé, en établissement hospitalier ou médico-social.
L’arrêté paru mardi précise que le renouvellement ou l’adaptation d’une prescription est possible pour l’infirmier de pratique dans le cadre d’une procédure écrite établie par le médecin. Cela concerne les médicaments anticancéreux, mais également de nombreux médicaments utilisés en psychiatrie : thymorégulateurs, psychostimulants, antipsychotiques atypiques (par exemple amisulpride, rispéridone, clozapine), neuroleptiques conventionnels (par exemple halopéridol, sulpiride), antiépileptiques approuvés dans le traitement de troubles psychiatriques (acide valproïque, carbamazépine). Le renouvellement ou l’adaptation de la prescription sera  aussi possible, dans les mêmes conditions, dans le traitement de substitution aux opiacés.

vendredi 16 août 2019

Petite histoire de la psychiatrie




    16 AOÛT 2019
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  • PAR 
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  • ÉDITION : POLITIQUE FICTION
    • Une petite fiction sur une histoire tortueuse, souvent douloureuse, celle de la psychiatrie. Une histoire encore trop peu connue qui est aussi celle des électrochocs, des lobotomies au pic à glace, de la violence machiste contre les femmes «hystériques», des stérilisations forcées... En soutien de tous ceux qui, aujourd'hui encore, luttent pour une autre psychiatrie.
      L'hôpital psychiatrique de N. était situé à quelques kilomètres du centre-ville, en bordure d'une petite route menant vers des villages de l'arrière-pays. Construit au XIXème siècle, partiellement détruit pendant la seconde guerre mondiale, durant laquelle une poignée de maquisards étaient venus s'y retrancher, puis reconstruit dans les années 50, le bâtiment s'élevait au milieu d'une forêt dense de chênes lièges, de frênes, de tilleuls, envahie par les sangliers et les écureuils. Il était composé de deux tours principales sur quatre étages, recouvertes de tuiles roses, qui pouvaient accueillir près d'une centaine de patients, en plus des espaces réservés aux bureaux de l'administration. Le parc, vaste, était entouré de hauts murs blancs qui dissimulaient à la vue des passants éventuels diverses structures d'agrément comprenant un terrain de sport goudronné, des massifs floraux mais aussi, d'une façon assez incongrue, un bac à sable et un toboggan, éléments qui donnaient aux jardin de l'hôpital des allures de cour d'école. Peut-être le concepteur du parc s’était-il convaincu, à tort ou à raison, que rien n'est plus semblable à un fou qu'un enfant. Autour de l'hôpital, quelques maisons hébergeaient des membres du personnel, notamment le directeur, le docteur Maynard, dont les filles jouaient souvent dans le jardin à la grande joie de quelques pensionnaires qui aimaient, assis sur l'un des bancs du parc, écouter leurs rires et leurs chants, symboles d'une vie simple et libre dont eux-mêmes s'étaient retranchés.
      Mais il y avait autre chose.
      C'est dans les années 1850, après que la loi française, sur une idée de Jean-Étienne Esquirol, eût rendue obligatoire la construction d'hôpitaux psychiatriques dans chaque département, que celui de N. fut construit. Jusqu'alors, comme c'était la coutume depuis Louis XIV, tous les fous des alentours, c'est à dire les mendiants, les pauvres et les invalides, en bref toute la fange de la société, étaient parqués dans les hôpitaux généraux que le bon roi avait demandé à créer dans chaque ville de France, afin de leur faire retrouver goût au travail ou, au minimum, de ne pas imposer à la vue des honnêtes citoyens modernes leurs perpétuelles, inesthétiques et amorales déambulations. Au début, ces mesures d'enfermement ne concernaient que Paris : mais comme beaucoup de pauvres avaient senti venir le coup et avaient fui la capitale, il fut aussi décidé de créer des hôpitaux généraux en province. Les directeurs de ces institutions, nommés à vie, avaient tout pouvoir, notamment en ce qui regardait les châtiments corporels et procédures de rétention, pour mener à bien cette noble tâche, ce dont ils ne se privèrent pas. Quelques médecins finirent cependant par pointer du doigt les limites du système et des hôpitaux psychiatriques, qui étaient encore des asiles, une différence sémantique peu importante pour les hôtes de ces locaux, furent créés un peu partout en France.

Festival Cinopsy’s – la psychothérapie fat son cinéma

UNIDIVERS
« Amour et sexualité » tel est le thème de cette quatrième édition du festival Cinopsy’s.
Nous allons durant 3 jours aborder ces deux notions qui sont souvent confondues alors que très différentes. Tout le monde ne vit pas en amour alors que tout le monde doit nécessairement trouver une manière de vivre sa sexualité. Cependant ces deux aspects peuvent coexister et peuvent se soutenir l’un et l’autre.
Comme les années précédentes, autour des films et des « P’tits dej avec mon psy », de nombreux spécialistes répondront à vos questionnements et vous permettrons peut-être de porter un regard nouveau sur ces notions fondamentales et existentielles.

1 infirmier pour 130 patients : le personnel d'une clinique psychiatrique de Haute-Garonne tire la sonnette d'alarme

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Par Laurent Dubois   Publié le 16/08/2019

© Facebook CGT31



Le personnel d'une clinique psychiatrique de Haute-Garonne se mobilise pour ses conditions de travail mais aussi le traitement des patients. La clinique appartient à un groupe privé qui dégage des bénéfices. Mais les agents dénoncent un manque de moyens.
Manque de matériel et insécurité pour les patients et le personnel. La psychiatrie "publique" souffre et exprime régulièrement son malaise. 
Un syndicat estime que la clinique Marigny, en Haute-Garonne, est sous pression. L'établissement appartient au groupe Orpea. Le personnel soignant met en parallèle les bénéfices du groupe et le revenu de son Directeur Général (2 400 000 euros selon la CGT) et les salaires des soignants : 1550 euros pour un infirmier, 1300 euros pour un aide-soignant et 1200 euros pour un agent.

Chevauchement entre psychiatrie et épilepsie (Rediffusion)




L'épilepsie est l'affection neurologique la plus fréquente (0,5% à 0,7%), après la migraine, et concerne en France près de 1 % de la population. Des troubles psychiatriques peuvent précéder, accompagner et compliquer différentes formes d’épilepsie, à tous les âges de la vie. [...]

  • Dr Gilles Huberfeld, neurologue à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, spécialisé en neurophysiologie et chercheur dans le Laboratoire INSERM Épilepsies de l'enfant et plasticité cérébrale
  • Dr Marc Masson, psychiatre etdirecteur médical de la Clinique du Château de Garches, en région parisienne. Rédacteur en chef adjoint de la revue L’Encéphale. Auteur de l’ouvrage Que sais-je ? Les troubles bipolaires, aux Presses universitaires de France (sortie 16 mars 2016)
  • Pr Mofou Belo, chef de service de Neurologie au CHU Sylvanus Olympio à Lomé, au Togo.


Edito : Le cerveau n’en finit de révéler sa prodigieuse complexité

RTFLASH   26/07/2019

[...] Rappelons-le, le cerveau humain est considéré par la communauté scientifique comme l’objet le plus complexe de l’univers. Cet organe, bien qu’il pèse à peine 1,5 kg, ne contient pas moins de 100 milliards de neurones (et quatre fois plus de cellules gliales) reliés entre eux par des millions de kilomètres d’axones (longs prolongements des neurones) et un million de milliards de synapses. Dans un seul millimètre cube de cerveau, on trouve pas moins de 100 000 neurones, 4 kilomètres d’axones et 1 mètre de capillaires sanguins !
Depuis une trentaine d’années, des pas de géants ont été accomplis dans la connaissance du fonctionnement de notre cerveau, notamment grâce à l’utilisation massive de nouveaux outils d’imagerie (imagerie par résonance magnétique, tomographie par émission de positons, magnétoencéphalographie, microscopie confocale…) qui ont permis d’étudier le cerveau à diverses échelles spatiales et temporelles, de la cellule unique au réseau neuronal, de quelques millisecondes à plusieurs décennies.
On commence enfin à mieux comprendre comment le cerveau perçoit et interprète le monde, et comment il ne cesse de se reconfigurer tout au long de la vie, faisant preuve d’une plasticité qui semble sans limite. On sait également à présent que la variabilité du fonctionnement des neurones et des synapses est liée à l’expression différente de nombreux gènes, qui commencent à être identifiés. Il est également établi que la reconfiguration permanente du cerveau se manifeste à tous les niveaux de son organisation, de la synapse au cortex entier. Les mécanismes par lesquels nous mémorisons, indexons et stockons les nombreuses informations que nous avons à traiter en permanence sont également mieux compris. Loin de fonctionner comme une bibliothèque, avec ses livres rangés de façon statique, notre cerveau apprend et mémorise sur un mode essentiellement dynamique, en construisant sans cesse de nouvelles connexions synaptiques et en établissant de nouveaux circuits de neurones.
Depuis quelques mois, plusieurs découvertes scientifiques majeures sont venues élargir et enrichir notre connaissance encore bien fragmentaire du cerveau humain. La première concerne un vieux débat : le cerveau humain fabrique-t-il ou non de nouveaux neurones tout au long de sa vie ? L’idée que le cerveau humain adulte ne produit plus de nouveaux neurones a été émise par le célèbre scientifique catalan Santiago Ramon y Cajal, découvreur du neurone et Nobel de physiologie et de médecine en 1906. Mais ce vieux dogme de biologie a été invalidé en 2000, quand l’équipe américaine de Peter Eriksson et Fred Gage a découvert que des nouveaux neurones étaient générés dans le gyrus denté jusqu’à 72 ans.
Depuis, de nouvelles études contradictoires ont été publiées, les unes confirmant cette théorie, les autres établissant au contraire que la neurogenèse se poursuit jusqu’à un âge avancé. L’année dernière, de nouveaux travaux américains dirigés par Arturo Alvarez Buylla (Université de Californie San Francisco) et publiés dans la revue Nature arrivaient à la conclusion que la fabrication de nouveaux neurones par le cerveau humain culminait pendant l’enfance, avant de chuter une fois adulte.
C’est dans ce contexte que l’étude publiée le 25 mars dernier dans la revue « Nature » prend toute son importance. Dans ces recherches menées par l’équipe de María Llorens-Martín, du centre de biologie moléculaire Ochoa de Madrid, les scientifiques ont voulu analyser de manière très complète les tissus cérébraux de 13 personnes décédées, âgées de 43 à 87 ans, qui étaient toutes en bonne santé neurologique au moment de leur mort. Ils ont découvert que si leur cerveau contenait bien de nouveaux neurones, le nombre de ces cellules cérébrales diminuait progressivement avec l’âge. Ainsi, entre 40 et 70 ans, le nombre de neurones « neufs » détectés dans l’hippocampe passe de 40 000 à 30 000 par millimètre cube. Selon ces travaux, il semblerait donc que notre cerveau soit bien en mesure de produire tout au long de la vie de nouveaux neurones, même si cette capacité semble s’amenuiser avec l’âge.

La santé du cerveau dépend aussi de l’hygiène de vie

Maintenir un bon niveau de santé cardio-vasculaire à 50 ans diminue grandement le risque de développer la maladie d’Alzheimer.
Par   Publié le 08 août 2019
C’est une bonne nouvelle pour la santé publique. Alors que la maladie d’Alzheimer et les autres démences touchent 50 millions de personnes dans le monde, et que ce chiffre pourrait tripler d’ici à 2030, une nouvelle étude montre qu’adopter un mode de vie sain, qui protège des maladies cardio-vasculaires, permet aussi de préserver la santé du cerveau.
Les travaux coordonnés par l’équipe EpiAgeing du centre de recherche en épidémiologie et statistiques de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sont publiés jeudi 8 août dans le British Medical Journal. Ils concluent que les personnes de 50 ans qui adhèrent aux recommandations du Life’s Simple 7 (un score de santé cardio-vasculaire bâti à partir de sept paramètres) développent ultérieurement moins de démences. Pour chaque point gagné sur ce score allant de 0 à 14, le risque d’atteinte cérébrale diminue de 11 %. En clair, même de petits progrès dans l’hygiène de vie sont payants.
Adopté par l’Association américaine de cardiologie (American Heart Association, AHA) en 2010, le Life’s Simple 7 comporte quatre paramètres comportementaux (tabagisme, régime alimentaire, activité physique et indice de masse corporelle) et trois paramètres biologiques (glycémie à jeun, taux de cholestérol total et tension artérielle), identifiés comme les plus importants pour la santé du cœur et des artères.
Chacun étant coté 0 (niveau à risque), 1 (niveau intermédiaire) ou 2 (niveau optimal), l’outil permet de calculer un score de 0 à 14, reflétant le niveau de protection vis-à-vis des maladies cardio-vasculaires – principalement infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux. Le Life’s Simple 7 est accessiblegratuitement sur le site de l’AHA, environ 100 000 personnes ont créé un profil.

Alzheimer : un test serait capable de détecter des signes de la maladie vingt ans avant ses effets

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publié le 
Selon les chercheurs à l'origine de l'étude, l'outil est fiable à 94%, tout en étant moins cher que les techniques de détection actuelles.

C'est peut-être une révolution pour le monde médical. Des scientifiques américains de l'université de médecine Washington de Saint-Louis (Missouri) ont mis au point un test sanguin qui serait capable de détecter les signes de la maladie d'Alzheimer jusqu'à vingt ans avant que ses effets ne se fassent sentir, d'après un rapport publié, jeudi 31 juillet, dans la revue Neurology et relayé par le Guardian (en anglais). 



L'infidélité à la française se porte bien

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De plus en plus de femmes et d'hommes déclarent avoir déjà été infidèles, selon plusieurs études. Des sites de rencontre comme Gleeden trouvent là un marché foisonnant.

Cette enquête a été réalisée par Christelle Murhula, dans le cadre du projet Lies (Leurres, illusions, énigmes, simulacres), le magazine école de la 40e promotion de l’Institut pratique de journalisme de Paris-Dauphine.
«37 ans en moyenne, cadre supérieure, citadine, mariée depuis plus de cinq ans et mère de deux enfants.» Ceci n’est pas une offre d’emploi ni un profil LinkedIn, mais le portrait-robot de la femme infidèle contemporaine, publié le 13 mars dernier par le site de rencontres extraconjugales Gleeden. L’enquête, menée à partir d’un brassage des données du million de femmes françaises inscrites sur la plateforme, apporte quelques éléments cocasses et inattendus à ce portrait : «De signe Sagittaire, 1,65 mètre avec petites rondeurs, personnalité ambitieuse, active, généreuse, indépendante, brune.» Maris vigilants, vous voilà prévenus !