La haute juridiction a cassé la décision de la cour d’appel de Paris. Le CHU de Reims peut reprendre le protocole de fin de vie de ce patient tétraplégique
Rarement la Cour de cassation aura tranché une question aussi rapidement. La cour suprême de l’ordre judiciaire a décidé, vendredi 28 juin, de lever le blocage à l’arrêt des traitements de Vincent Lambert. Cette décision devrait permettre à l’équipe médicale du centre hospitalier universitaire (CHU) de Reims de reprendre le protocole qu’elle avait enclenché le 20 mai.
Conformément à la loi Claeys-Leonetti de 2016 sur la fin de vie, il s’agit de reprendre une sédation profonde accompagnant l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation devant mener à la mort de cet ancien infirmier. Aujourd’hui âgé de 42 ans, il est dans un état végétatif irréversible depuis un accident de la route en 2008, et son sort a fait l’objet d’un interminable feuilleton judiciaire opposant des membres de sa famille.
« Il n’y a plus de voies de recours possibles car il n’y a plus de juges à saisir », a déclaré l’avocat de l’épouse de Vincent Lambert, Me Spinosi, estimant qu’il s’agit du « point final à cette affaire. Plus rien ne s’oppose à ce que l’équipe du CHU de Reims mette en œuvre l’arrêt des soins ». Le neveu, François Lambert, souhaite que cela intervienne « dès maintenant ». Il estime que toutes ces décisions de justice doivent désormais permettre au docteur Sanchez et à son équipe, à Reims, « d’exercer de façon sereine ». Dans le camp opposé, les avocats des parents de Vincent Lambert ont, eux, menacé de poursuites pénales pour « meurtre » les médecins et les ministres qui se rendraient responsables de l’arrêt des traitements.
L’Académie de médecine vient de publier un rapport pour exiger un plan national pour la santé mentale et la psychiatrie. Car trop nombreux sont ceux qui paient un lourd tribut à la stigmatisation et au renoncement thérapeutique. D'autant plus que l’identification des désordres neurobiologiques sous-jacents à ces maladies, la mise en évidence du poids de l’environnement dans leur déclenchement annoncent des avancées majeures en matière de recherche et surtout de traitement.
Après 50 années de progrès dans les soins et les thérapeutiques des maladies mentales, le constat est « cruel » pour l'Académie de médecine qui déplore le fait que « le regard porté sur ces maladies par notre société reste partagé entre peur et stigmatisation, rejet et incompréhension. »
En effet, nous continuons collectivement « à détourner le regard de ces invisibles de nos sociétés avec pour seul horizon l’accompagnement du handicap généré par la maladie » poursuit la société savante. Si bien que certains soignants « finissent par être gagnés par le sentiment ambiant selon lequel l’on ne saurait guérir de telles pathologies. Ceci est la cause d’une perte de chances pour nombre de malades. C’est une des raisons de la crise actuelle de la psychiatrie. »
S'inspirer du plan contre le cancer
Pour remédier à ces maux, l'Académie de médecine vient de publier un rapport pour exiger un plan national pour la santé mentale et la psychiatrie, à l’image de celle qui fut engagée il y a quelques années contre le cancer. L’objectif n’étant plus de prendre en charge et d’accompagner les malades, mais de guérir les maladies mentales.
L'Académie de médecine rappelle qu’une personne sur trois souffrira de troubles mentaux au cours de sa vie. En outre, les malades mentaux ont une espérance de vie de 15 ans inférieure à la moyenne nationale. Enfin, la psychiatrie est le premier poste de dépenses de l’assurance-maladie, loin devant les maladies cardiovasculaires et le cancer.
Comment les pratiques numériques changent ou reproduisent-elles les rapports de genre, c’est-à-dire les pratiques et les principes de différenciation entre femmes et hommes ? Telle est la question à l’origine de ce numéro de RESET consacré à « Genre & Internet ». L’objectif est tout autant d’interroger les usages sexués des nouvelles technologies que de revisiter les approches théoriques des études de genre à partir du numérique. À ce titre, le numéro fait écho à un article publié en 2003 par Josiane Jouët, « Technologies de communication et genre. Des relations en question », paru dans la revue Réseaux dans un dossier intitulé « Une communication sexuée » (Jouët, 2003). La sociologue proposait une revue de littérature critique et véritablement internationale, montrant à la fois la place du genre dans la conception des technologies de communication, et les modes d’appropriation sexués. Inscrite dans une même problématique, ce numéro donne à voir les travaux récents dans le domaine, et permet ainsi d’observer les évolutions et les permanences en matière de genre et nouvelles technologies.
PENT vous invite à vous glisser dans le quotidien de Lalie, Jules, Matéo, Mélissa, Alexandre, Lucas, Enzo, Marius et Bastien pour vous aider à comprendre les difficultés scolaires liées au Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDAH).
Les enfants parlent de leur TDAH et de leurs difficultés à l’école primaire, au collège et au lycée.
Une entrée par niveau scolaire
Comment s’exprime le TDAH en classe ? Où placer son enfant ? Quelles sont les difficultés liées à l’inattention ? Quelles sont les solutions ? Pour répondre à ces questions, l’internaute choisi son entrée dans le documentaire.
Conversation entre le Dr Geek et le Dr Vieuxjeu à la cafétéria où ils déjeunent :
- Dr Vieuxjeu : « Qu’est-ce que tu as fait, ce matin ? »
- Dr Geek : « J’ai fait de la consultation par télémédecine ! »
- Dr Vieuxjeu : « Ah oui ! Et comment ça se passe en réalité ? »
- Dr Geek : « J’avais bloqué ma matinée pour ne pas être dérangé. J’ai vérifié que tout était en ordre : connexion Internet, vidéotransmission, messagerie sécurisée (pas Apicrypt, l’autre), retrouver les mots de passe, ouvrir le dossier patient et y jeter un coup d’œil. Ensuite, j’ai établi la communication et j’ai continué le check-up : identité, localisation géographique (des fois qu’il soit allé passer son arrêt de travail en Guadeloupe), numéro de téléphone. Tu dois aussi prouver ton identité pour éviter que des pervers aillent se rincer l’œil en se faisant passer pour un médecin. Après, c’est comme sur un tournage cinématographique : il faut vérifier la netteté des images, pas trop claires, pas trop sombres ; la balance des couleurs parce qu’en cas de subictère conjonctival, un spectre des couleurs mal réglé, ce n’est pas évident. La vraie consultation a pu commencer. C’est comme une communication téléphonique, mais en plus tu as la tête de ton client. »
L’accident a eu lieu après une bagarre en décembre 2018 dans l’Alabama. Elle est inculpée d’homicide, la justice lui reprochant d’avoir causé la mort.
Le Monde avec AFPPublié le 28 juin 2019
Une Américaine, qui a fait une fausse couche après avoir été blessée par balle au ventre, a été arrêtée et inculpée d’homicide par la justice de l’Alabama, qui lui reproche d’avoir causé la mort du fœtus.
Douze hommes âgés de 19 à 29 ans sont jugés pour « traite d’être humain, viol, constitution de bande organisée, enlèvement et séquestration ».
Par Théa Ollivier Publié le 26 juin 2019
« J’ai eu peur pendant cette audience », témoigne Khadija, qui a assisté au procès de ses bourreaux présumés, mardi 25 juin, assise au milieu de leurs mères et sœurs, tandis que son père était de l’autre côté de la salle d’audience du tribunal de Beni Mellal, dans le centre du Maroc. Agée de 17 ans au moment des faits, Khadija a porté plainte, en août 2018, contre une dizaine d’hommes de son village d’Oulad Ayad, au pied du Moyen-Atlas. Dans une vidéo devenue virale, elle a raconté avoir été kidnappée, séquestrée, violée et grossièrement tatouée sur tout son corps, contre son gré. Des violences qui ont duré deux mois.
Les douze prévenus, âgés de 19 à 29 ans, sont jugés pour « traite d’être humain, viol, constitution de bande organisée, enlèvement et séquestration ». Ils risquent jusqu’à trente ans de prison. Le treizième prévenu, mineur au moment des faits, est jugé séparément à huis clos, et un dernier suspect, qui était en fuite, a été arrêté plus récemment. La phase d’instruction de l’enquête vient d’être terminée, confie Ibrahim Hachane, l’un des avocats de Khadija, au Monde Afrique.
« J’ai confiance dans la justice »
Dans le tribunal de Beni Mellal, « l’ambiance était tendue et électrique », témoigne Laila Slassi, fondatrice du collectif Masaktach (« je ne me tais pas », en dialecte marocain). Depuis l’année dernière, elle accompagne Khadija dans ses démarches juridiques et médicales. Elle regrette la configuration choisie. « C’était la première audience à laquelle assistait Khadija, elle a eu un courage incroyable. Elle était au milieu des familles des détenus, qui la regardaient avec des yeux noirs, mais il y avait un bon maintien de l’ordre », estime la militante casablancaise, qui se félicite que « les expertises du juge d’instruction aient confirmé la date des tatouages et son état psychologique ».
Le père de l’adolescente, Mohamed, se dit pour sa part « serein et rassuré par le travail d’instruction, dont les procédures ont été respectées avec beaucoup de sérieux ». Cette qualité du travail est confirmée par Me Hachane, pour qui « le juge d’instruction a fait un bon travail » et qui observe que « le dossier avance bien »,plaidant pour que soient appliquées les peines les plus sévères. Depuis l’ouverture du procès, en avril,aucun accusé n’a encore pris la parole ou été interrogé. La troisième audience a été reportée au 9 juillet, deux des prévenus n’ayant toujours pas d’avocat.
Khadija aussi veut croire dans l’issue du procès. « J’ai confiance dans la justice,explique-t-elle d’une voix posée. En déposant ma plainte, je savais que la procédure serait longue et difficile. J’ai décidé d’avoir la patience nécessaire pour affronter cette épreuve jusqu’au bout, sans regret. Je fais aussi cela pour montrer l’exemple et pour que ces choses ne se répètent pas. » Issue d’une famille défavorisée, la jeune fille espère pouvoir démarrer rapidement la phase de soin et effacer les tatouages qui couvrent ses bras, ses jambes et son cou.
Des juges « laxistes envers les criminels sexuels »
L’émoi suscité par cette affaire a abouti à la création d’un réseau de solidarité. « A Masaktach, nous avons contacté des médecins qui ont accepté de travailler gratuitement », se réjouit Laila Slassi, dont le collectif féministe s’est créé dans la foulée des révélations de Khadija. Très vite, les propos de la jeune fille ont été remis en question et le premier soutien, unanime à l’échelle du pays, s’est dissipé lorsque les familles des prévenus ont commencé à critiquer les « mauvaises mœurs » de Khadija, l’accusant de « boire, fumer et traîner avec les garçons ». Des raisons suffisantes, selon elles, pour la désigner comme responsable de son agression, alors même que ces allégations sont niées par l’adolescente et ses proches.
Preuve du « malaise social » qui règne au Maroc, pour reprendre les mots de Laila Slassi, plus de 90 % des personnes qui ont subi des actes de violence ne portent pas plainte contre leurs agresseurs, selon une récente enquête officielle citée par l’AFP. Et quand les femmes portent plainte, il n’y a pas toujours de suites. « La loi marocaine protège les femmes victimes de violences. Le problème, c’est l’application de la loi par les juges, qui sont laxistes envers les criminels sexuels, insiste la militante. Il ne faut pas attendre que ce soit grave à ce point pour réagir. »
Mohamed, le père de Khadija, est encore sous le choc. « L’ambiance reste très tendue et difficile dans le village, où beaucoup de gens nous en veulent », témoigne ce père de famille qui a dû arrêter de travailler et « reste inquiet pour la santé de Khadija ». La jeune fille avoue être incapable de se projeter dans l’avenir tant qu’elle a la tête dans le procès et qu’elle garde ses tatouages : « C’est un drame qui m’a bouleversée, moi et toute ma famille. A l’issue du procès, j’espère revivre normalement, quitter Oulad Ayad et refaire notre vie ailleurs, tranquillement. »