Le directeur de l’hôpital Bruno Faulconnier a présenté les chiffres de 2018 qui se traduisent par un déficit de 1 à 1,5 million d’euros, avant la prise de parole de Sandrine Fournier pour la CGT.
Trois jeunes médecins du centre hospitalier Gérard Marchant viennent de publier les résultats de la première étude quantitative française sur la contention en psychiatrie. Elle a été menée dans 11 établissements de la région Occitanie.
Au départ, il y a un grand vide : aucune étude ne quantifie, en France, l'utilisation de la contention mécanique en milieu psychiatrique. Et puis, il y a le vécu et les questions d'étudiants en médecine, aujourd'hui jeunes psychiatres, confrontés à la contention de leurs patients. «Nous nous souvenons tous de notre première fois face à des patients attachés», soulignent les Dr Raphaël Carré, Samuel Porteau et Adeline Clenet, praticiens et interne du Centre Hospitalier Gérard Marchant, porteurs du premier projet de recherche sur la question. «Est-ce que la contention est un soin ? C'est une des premières questions que je me suis posées. J'ai même demandé à être attaché, pour l'expérimenter» se rappelle le Dr Samuel Porteau.
Soumettre la pierre et le marbre, les grues et les marteaux, les besoins et les affects des hommes à la puissance de la pensée humaine est un projet enivrant pour les philosophes. Construire un abri ou une maison est une exigence vitale. Édifier un palais est une manifestation de pouvoir. Concevoir une ville pour les siècles à venir est un acte de la pure raison. C’est pourquoi la ville idéale est devenue le Graal des philosophes et de certains urbanistes. Mais le rêve s’est parfois mué en cauchemar, lorsque des projets architecturaux ont bafoué le passé, ignoré la vie des habitants, la réalité du temps qui passe ou la spécificité d’un lieu...
« L’ordre des médecins », premier long-métrage de David Roux, raconte la vie d’un pneumologue à l’hôpital, soudainement perturbée quand sa mère, gravement malade, doit y occuper un lit.
Pyramide Distribution
En salle de pause, un pneumologue (Jérémie Renier) hilare relate une histoire « cocasse » d’hôpital. Une jeune femme arrive aux urgences le ventre gonflé et tout tendu. Lors de l’examen clinique, on découvre qu’elle vient de s’enfiler coup sur coup des dizaines de Big Mac. « Et puis soudainement, son ventre… explose littéralement ! » s’exclame-t-il dans un fou rire. « Et alors ? Elle est morte ? », lui demande-t-on. « Oui. » Hilarité générale. A 15 minutes du film « L’ordre des médecins », la scène achève de poser le décor.
Manque de moyens, dégradation des soins, à l'hôpital de Niort, la psychiatrie est à bout de souffle. Les salariés sont en grève depuis 150 jours. Des négociations doivent reprendre.
Une grève de 150 jours au centre hospitalier de Niort, dont 130 marqués par l'occupation du parvis de l'hôpital, le conflit n'est toujours pas totalement résolu, même si de nouvelles négociations doivent se tenir.
Le conflit a débuté l'année dernière, à la fin de l'été, au sein du pôle de psychiatrie, avant de s'étendre, ensuite, à d'autres services.
Photo: Getty Images «[Les] politiques, permettant l’euthanasie et le suicide assisté, ont donné lieu à une augmentation de ces demandes par des patients atteints de maladies psychiatriques», selon les auteures.
Lettre en réponse au texte « L’aide médicale à mourir réclamée pour certains patients atteints de troubles mentaux ».
L’adoption en juin 2016 du projet de loi C-14 sur l’aide médicale à mourir (AMM) a suscité une importante réflexion sur son fondement théorique et éthique. À cette occasion, l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) a soulevé des préoccupations majeures concernant les critères d’admissibilité pour les personnes atteintes de troubles mentaux.
De ce fait, l’article paru le 15 janvier dernier dans Le Devoirsous la plume d’Isabelle Paré semble relancer ce débat. Il nous paraît nécessaire de rappeler que l’aide médicale à mourir doit continuer d’exclure les patients psychiatriques.
Cette exposition a été une invitation à découvrir l’énigme que constitue l’œuvre de l’artiste américaine Judith Scott, une des représentante les plus remarquables de l’Art Brut, qui nous confronte à l’essentiel de l’humain.
Trisomique, sourde et muette, Judith Scott réalise des sculptures textiles qui constituent son unique moyen d’expression. Non satisfaite de ses essais artistiques sur papier, elle dérobe des objets (ventilateur, parapluie, magazines, etc.) au centre d’art dans lequel elle se trouve, puis les recouvre entièrement de fils de laine jusqu’à ce qu’ils disparaissent sous des cocons colorés. Découvrant la qualité et la force émanant de son travail, le centre accepte par la suite de lui fournir le matériel qu’elle désire afin qu’elle dissimule ses objets secrets.
Plus de 100 psychiatres ont signé une lettre adressée à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, pour dénoncer l'insuffisance de la prise en charge des personnes atteintes de maladies mentales, due notamment à des problèmes de budgets. Depuis plusieurs mois, les grèves se multiplient dans les établissements psychiatriques.
[...] Invités :
- Antoine Pelissolo, psychiatre, chef du service de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne). Auteur de “Retrouver l'espoir (abécédaire de la psychiatrie positive)”, chez Odile Jacob. C’est lui qui a remis la lettre à Agnès Buzyn, signée par plus de 100 professionnels, sur le problème des budgets
- Florent Babillote, témoignage d'un schizophrène, devenu aide-soignant
- Jocelyne Viateau, bénévole à l'Unafam, l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques
- Pierre-Michel Llorca, chef du service psychiatrie au CHU de Clermont-Ferrand. Co-auteur de “Psychiatrie : l'état d'urgence”, chez Fayard (septembre 2018)
Lacan pouvait regretter le lien sémantique trop proche du mot inconscient à la conscience. Il considérait qu’on pouvait s’emparer de cette proximité pour effacer ce qu’il a pu qualifier de « soc tranchant de la vérité » de la découverte freudienne.
Il a fallu le geste de l’invention de la psychanalyse par Freud, pour arracher à la neurologie le champ des symptômes dont il recueillait la causalité, en donnant la parole aux sujets qui en souffraient.
Il fallut que Lacan renouvelle ce geste pour arracher la dimension de l’inconscient, once again, à son ravalement psychologique à laquelle les postfreudiens l’avaient à nouveau réduit.
Par son thème, L’inconscient et le cerveau : rien en commun, le congrès PIPOL 9 convoque et marque le temps revenu de la nécessaire réinvention perpétuelle du geste de la psychanalyse. Pour éviter ce que Lacan attribuait comme une des propriétés de l’inconscient : sa pente à la fermeture.
Par Virginie Ballet— Défilé contre les violences sexistes et sexuelles, le 25 novembre 2018.Photo Cyril Zannettacci pour Libération
Le Haut Conseil à l'égalité rend public ce jeudi un état des lieux très fourni du sexisme en France et appelle à la mise en place d'un vaste plan de lutte contre ce fléau.
C’est un mal sournois, qui semble solidement implanté, sans que l’on sache précisément dans quelle mesure. Dès lors, comment l’endiguer ? Jusqu’à ce jeudi, il était difficile de mesurer l’ampleur du sexisme en France. Voilà qui est désormais réparé : le Haut Conseil à l’égalité (HCE) vient de rendre public le premier état des lieux de ce fléau. Non qu’il vienne tout juste de débouler dans l’Hexagone (loin de là), mais aussi surprenant que cela puisse paraître, aucune disposition législative ne contraignait à pareil examen, jusqu’à la loi relative à l’égalité et la citoyenneté du 27 janvier 2017. A titre de comparaison, la lourde tâche d’évaluer l’ampleur du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie dans le pays a été confiée depuis 28 ans déjà à la Commission nationale consultative des droits de l’homme. Il était donc grand temps d’agir.
De nombreuses jeunes femmes mettent en scène leurs repas et activités physiques sur le réseau social, qui favorise, selon elles, « les échanges » et « l’entraide ».
Par Eric NunèsPublié le 17 janvier 2019
« Quatre-vingts grammes de flocons d’avoine, 20 centilitres de lait, une pomme coupée, de la cannelle, du sirop d’érable et des amandes râpées. On verse le porridge dans un bol… La pomme coupée, la cannelle et un peu d’eau dans une casserole. On attend que cela cuise quelques minutes. » Voilà le petit déjeuner énergétique que Morgane, Brestoise de 18 ans et étudiante en Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives). Elle le partage, photo à l’appui, avec les 14 000 abonnés de son compte Instagram. Encadrant l’image de son repas matinal, figurent deux autres photos de ses séances d’entraînement sportif, où la jeune karatéka démontre les bienfaits de son régime alimentaire. Elisa, 22 ans, apprentie professeuse des écoles à Bordeaux, publie de son côté des photos des pancakes banane-chocolat ou de porridge chocolat-fruits rouges, parmi quelques clichés de sessions sportives.
Aujourd’hui, les repas ne se partagent plus seulement autour d’une table. Sur les réseaux sociaux, petits plats et grandes bouffes circulent par milliers parmi les jeunes femmes qui mettent en scène et rendent public leur rapport à l’alimentation.
« Motivations hédonistes »
« Ce réseau social est très prisé par les jeunes, qui y partagent des visuels, échangent des commentaires autour de leur repas, de recettes culinaires dans lesquels se laissent voir des motivations hédonistes », analysent Lamia Sadoun, Pascale Ezan et Valérie Hemar-Nicolas, enseignantes-chercheuses à l’université du Havre et de Paris Sud, dans une étude sur la mise en scène de l’alimentation sur Instagram. Cete mise en scène peut devenir une source de bien-être, d’équilibre, par le biais d’une forme d’approbation sociale.
Dans une tribune au « Monde », un collectif de professionnels de la santé infantile s’inquiète de l’explosion des troubles intellectuels et cognitifs et estime urgent de lutter contre la surexposition précoce aux écrans.
Par CollectifPublié le 17 janvier 2019
Tribune. Comme chaque année, l’éducation nationale publie le nombre d’enfants scolarisés souffrant de handicap (repères et références statistiques 2018 de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance). Les chiffres ont progressé de façon extrêmement importante. Les résultats sont frappants : le nombre de nos enfants scolarisés entre 2 et 11 ans souffrant de troubles intellectuels et cognitifs, de troubles du psychisme ou de troubles du langage est en très forte augmentation alors que les chiffres des troubles visuels, auditifs, viscéraux et moteurs n’ont pas bougé.
Quand le discours critique de gauche se retrouve récupéré par l’extrême droite, les repères politiques se brouillent. Résultat, l’émergence d’un «confusionnisme» où des revendications démocratiques légitimes alimentent un répertoire complotiste au bénéfice de l’extrême droite.
Deux signaux ont donné l’alerte. Début décembre, l’éditeur d’extrême gauche Eric Hazan déclare dans Mediapart à propos de l’extrême droite : «Les ennemis de mes ennemis ne sont pas vraiment des amis, mais un peu quand même.»Deux semaines plus tard à peine, le député insoumis François Ruffin fait sursauter jusque dans ses propres rangs lors de sa défense d’une proposition de loi visant à instaurer le référendum d’initiative citoyenne, le fameux RIC, en citant Etienne Chouard, professeur d’économie et de droit en lycée à Marseille et blogueur militant controversé pour ses liens avec la fachosphère, notamment l’idéologue antisémite Alain Soral et le complotiste Thierry Meyssan. En pleine crise des gilets jaunes, de telles occurrences de la droite extrême chez deux des personnalités influentes de la gauche radicale interrogent. Comment deux théories fondamentalement incompatibles se sont-elles mises soudainement à coopérer ?
Cette étrange alliance des contraires est symptomatique de «l’extension du confusionnisme idéologique», selon le politologue Philippe Corcuff, qui définit la notion en «des passages rhétoriques stabilisés entre l’extrême droite et l’extrême gauche».La formation de cet improbable arc idéologique peut expliquer le brouillage des lignes politiques ces dernières années, sur fond de montée en puissance du nationalisme identitaire. Aux dépens de la gauche radicale libertaire qui, depuis une vingtaine d’années, se fait grignoter son patrimoine idéologique par la droite. «Les néoconservateurs volent à la gauche en général et à la gauche radicale en particulier une bonne part de leurs postures et de leurs mots», analyse Corcuff. Critique des banques, de la mondialisation et des médias, reprise des mots «peuple» et «social» sont autant de rapts sémantiques grâce auxquels l’ultradroite dans son ensemble crée des zones d’«intersections confusionnistes». En France, cette anomalie idéologique a été précipitée par l’échec du communisme, les déceptions de la social-démocratie, la libération publique d’une xénophobie sécuritaire sous l’ère sarkozyste et l’entreprise de dédiabolisation de l’extrême droite lepéniste.