Stress, cadences infernales, manque de reconnaissance... Des infirmières témoignent de leur quotidien difficile.
Par Hélène Riffaudeau le 23 juillet 2018
Elles s'appellent Muriel, Amélie, Karine, Pauline. Elles sont respectivement infirmières aux urgences, en néonatalogie, en gériatrie, au bloc opératoire ou, installées en libéral, au domicile des patients. Il y a aussi Cyril, infirmier psychiatrique en milieu rural. Mais les hommes sont une minorité parmi les 520 000 infirmiers de l'Hexagone qui sont à 87 % des femmes. Maillon indispensable de la chaîne des soins, ces infirmières et infirmiers ont beaucoup à dire face à la caméra de Pascal Créségut sur ce métier qu'ils exercent avec cœur et qui réclame compétences et valeurs humaines.
Muriel, qui travaille aux urgences, évoque le stress généré par le poids de sa responsabilité dans des situations où son intervention peut être une question de vie ou de mort. Karine, qui s'occupe des personnes âgées, insiste sur le fait qu'il s'agit bel et bien d'un métier et non de don de soi, et qu'à ce titre, il mérite une meilleure reconnaissance. Pauline raconte que si son premier rôle, au bloc opératoire, est d'assister le chirurgien, elle s'efforce également de rassurer les patients d'un geste - un sourire, une main sur l'épaule. Aurélie, qui se rend chez ses patients à vélo, ne compte pas ses heures : face à des personnes souvent isolées, elle "ne peut pas se contenter de faire une piqûre et de repartir". Cyril, lui, s'occupe de malades souffrant de problèmes psychiatriques (de la dépression à la schizophrénie), et doit lui aussi de prendre le temps de la discussion. Quant à Amélie, en néonatalogie, si elle apporte ses soins aux nouveau-nés, elle est aussi bien souvent confrontée aux difficultés socio-économiques des parents.