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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 28 mars 2018

L’hôpital vu par les patients, entre « soins exceptionnels » et « personnel submergé »

Malgré les difficultés de nombre d’hôpitaux publics régulièrement dénoncées par les médecins et personnels soignants, les patients y restent attachés.

LE MONDE |  | Par 

Aux urgences du CHU de Toulouse, en janvier 2017.
Aux urgences du CHU de Toulouse, en janvier 2017. GUILLAUME SOUVANT / AFP

Isabelle n’a aucun souvenir de ce jour de mai 2016 où elle a passé les portes de l’hôpital Lariboisière, à Paris. Pas plus que de ses six premières semaines d’hospitalisation. Ce qu’elle sait, c’est qu’« à dix minutes près », la grave rupture d’anévrisme qui l’a foudroyée alors qu’elle marchait dans les rues de la capitale l’aurait tuée.

« Les pompiers ont tout de suite compris le problème, et à mon arrivée à l’hôpital le bloc était prêt », explique-t-elle dans sa réponse à un appel à témoignages lancé par Le Monde. Deux ans après cet accident, la reconnaissance se mêle à l’admiration. « Des neurochirurgiens qui opèrent des ruptures d’anévrisme comme celle que j’ai eue, il n’y en a pas beaucoup. »

Cette fille de médecin de 51 ans conserve l’image d’équipes « à la fois très humaines et très techniques », et d’une qualité de soins « exceptionnelle ». Comme elle, les patients ou anciens patients qui ont répondu à l’appel à témoignages du Monde sont nombreux à louer les médecins de l’hôpital public, et à souligner la qualité de la prise en charge médicale et paramédicale, notamment pour les graves accidents ou les pathologies lourdes.

Solide comme un roc en psychiatrie ?

28.03.18

En juin 2017, Fabien Rougié, alors étudiant en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers de Bron - promotion 2014-2017 - a soutenu avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « Solide comme un roc ? Comment les infirmiers peuvent-ils gérer leurs émotions pour allier soin et congruence dans une unité de psychiatrie ? » Il souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.

Voilà comment Fabien nous explique le choix de sa question de recherche. « Anciennement aide-soignant dans une unité psychiatrique de réhabilitation psychosociale, la relation soignant-soigné était déjà au coeur de la vision que j'avais du métier d'infirmier avant mon entrée dans cette formation. J'ai pu durant ces quatre années d'exercice dans cette unité observer l'agacement que pouvait susciter certains patients chez moi ou chez mes collègues. Ces patients pouvaient renvoyer une certaine agressivité intérieure et contenue auprès de l'équipe. Je pensais naïvement que la formation d'infirmier allait me permettre de devenir imperturbable, solide et disponible face à tous types de confrontations extérieures dans le cadre de mon travail...


Une incroyable opération pour lutter contre le suicide

Par Nina S. le 27/03/2018

Toutes les deux heures, un homme se suicide au Royaume-Uni. Cette triste réalité a motivé CALM ainsi que l’agence Adam & Eve DDB pour présenter l’opération 84 à Londres. Ce projet inédit consiste à disposer 84 mannequins sculptés à l’effigie de 84 hommes, qui se sont réellement suicidés, sur les rebords des bâtiments ITV Southbank. Avec l’aide des familles de chaque disparu, l’artiste international Mark Jenkins a créé les sculptures pour l’événement. Outre ce bel hommage rendu, cette campagne a pour but principal de sensibiliser au suicide. Elle veut poser sur la table un sujet encore tabou pour la société, surtout chez la gente masculine qui dévoile moins facilement ses problèmes psychologiques.





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L'amour sibérien

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79 min.
Disponible du 26/03/2018 au 24/04/2018

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Après plus de vingt ans passés à Berlin, Olga, célibataire trentenaire, est retournée vivre auprès de sa famille en Sibérie. Dans un village isolé où subsistent des idées très arrêtées sur les traditions et leur bien-fondé, sa situation matrimoniale est vue d’un mauvais œil : sans mari, elle n’est pas considérée comme une femme à part entière...


D’autres conséquences possibles des punitions corporelles pendant l’enfance

23/03/2018

Environ 10 % à 30 % des jeunes adultes sont victimes d’actes de violence dans le cadre de leurs relations sentimentales. Nombre de publications en évoquent les conséquences sur la santé mentale, la consommation de drogues, les conduites sexuelles à risque, les blessures et la poursuite de violences. Les causes de ces violences sentimentales sont multiples, affectives, comportementales (attitudes vis-à-vis des femmes), démographiques et raciales, contextuelles (armes, drogues, alcool) mais aussi liées à des facteurs anciens (antécédents de violences physiques dans l’enfance, violences familiales).

Des chercheurs en santé publique de plusieurs universités américaines ont utilisé les données d’une étude longitudinale menée au Texas sur 1 042 sujets recrutés en 2010 dans les classes secondaires et suivis annuellement. La 6ème année (2015) 758 d’entre eux (Hispaniques 32,6 %, Blancs 28,8 %, Afro-américains 26 %, Autres 12,7%) étaient toujours suivis (femmes 61 %) : ils étaient alors âgés de 20,03 ± 0,76 ans. Au cours de la dernière enquête les ces 758 sujets ont été interrogés sur les punitions corporelles et violences physiques dont ils avaient été victimes et à quelle fréquence pendant l’enfance ainsi que sur les violences rencontrées dans les relations sentimentales au cours de l’année écoulée.

L’Australie à l’heure de la neuro-imagerie du futur

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En combinant l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et l’intelligence artificielle, les neuroscientifiques australiens espèrent pouvoir, dans le futur, fournir un diagnostic personnalisé aux patients.

Sydney
De notre correspondante
L’Australie fait partie des leaders mondiaux en neurosciences, et ses chercheurs du Queensland Brain Institute à Brisbane (est du pays) se targuent d’avoir les meilleurs scanners au monde. Ainsi, grâce à de nouvelles techniques médicales, les chercheuses Marta Garrido et Fatima Nasrallah améliorent sans cesse leurs diagnostics. Leur outil privilégié : l’imagerie par résonance magnétique (IRM), qui permet d’obtenir des vues en deux ou trois dimensions de l’intérieur du corps.

Limiter le recours à l’imagerie médicale ?

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En progression continuelle, l’imagerie cérébrale permet de voir toujours plus profondément à l’intérieur du cerveau. Mais cet examen nécessite souvent une interprétation délicate, notamment en psychiatrie et en justice.

Limiter le recours à l’imagerie médicale ?
ZOOM 
SPL/BSIP 
Parmi les différentes techniques en plein développement, la neuro-imagerie ou imagerie cérébrale tient une place importante, car elle permet de « voir » l’anatomie ou le fonctionnement du cerveau, « l’organe de la conscience et de la pensée ». Cet outil est en effet aujourd’hui très utilisé en recherche humaine, en médecine, mais aussi dans des domaines de la vie quotidienne comme la justice (neurodroit) ou l’économie (neuroéconomie).
Venant après l’électroencéphalogramme (EEG) qui, au moyen d’électrodes posées sur le cuir chevelu, permet de mesurer le simple courant électrique circulant entre les neurones, l’imagerie cérébrale regroupe plusieurs techniques comme la radiographie aux rayons X, le scanner X, la tomographie par émission de positons (TEP) et enfin, depuis les années 1970, l’imagerie par résonance magnétique (IRM). « Cette dernière permet de visualiser les zones cérébrales impliquées dans les principales fonctions intellectuelles (langage, mémoire, pensée), émotionnelles et motrices », explique Lionel Naccache, neurologue à la Pitié-Salpêtrière et membre du Comité consultatif national d’éthique (1). « Les performances des techniques d’imagerie cérébrale ont permis à l’homme de réaliser un rêve : “voir” le cerveau vivant en train de fonctionner », rappelle Catherine Vidal, neurobiologiste honoraire à l’Institut Pasteur de Paris.

mardi 27 mars 2018

Rennes : Manque de lits, sous-effectif, violences… Pourquoi Guillaume Régnier repique sa crise

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SOCIAL Après deux mois de suspension, le mouvement de grève a repris à l’hôpital psychiatrique...

Jérôme Gicquel     27/03/18

Mis en sommeil depuis janvier, le mouvement de grève a repris ce mardi à l'hôpital Guillaume Régnier à Rennes.
Mis en sommeil depuis janvier, le mouvement 
de grève a repris ce mardi à l'hôpital Guillaume 
Régnier à Rennes. — DAMIEN MEYER / AF

« J’y travaille mais clairement ce n’est pas l’endroit que je conseillerais pour être soigné ». Infirmier à l’hôpital psychiatrique Guillaume Régnier à Rennes depuis douze ans, Pascal est usé. Comme lui, une cinquantaine de salariés ont débrayé mardi en début d’après-midi pour réclamer des moyens humains et matériels supplémentaires pour le troisième plus grand hôpital psychiatrique de France.
Une enveloppe de 1,65 million d’euros a certes été débloquée par le ministre de la Santé et l’Agence régionale de santé courant janvier. Pas suffisant selon les syndicats. « Cette rentrée d’argent va juste permettre à l’hôpital de ne pas être en déficit cette année. Cela ne répond en rien à nos problèmes », indique Anne Beaume de Sud Santé Sociaux.

Des violences qui se multiplient


Deux mois après avoir suspendu son mouvement de grève, engagé le 7 novembre, le syndicat tire donc de nouveau la sonnette d’alarme pour dénoncer « un sous-effectif constant » et réclamer l’ouverture de 20 lits supplémentaires et la création de 15 emplois. Pour le personnel soignant de l’hôpital, la souffrance se mêle à un sentiment d’impuissance, voire de dépit. « Nous ne demandons pas une hausse des salaires. Juste de pouvoir soigner des personnes qui ont besoin de soins », indique Olivier Scelles, infirmier.

« Bonjour » : un petit mot qui en dit long

| 27.03.2018


Des chercheurs du CNRS, de l'ENS et d'Aix-Marseille Université ont mis au point une technique permettant de déterminer avec quelle représentation mentale nous percevons une personne à partir d'un mot simple comme « bonjour ». Cette méthode est décrite dans les « PNAS ».
« Nous avons associé deux technologies : une déjà connue, le vocodeur de phase qui permet de manipuler les caractéristiques de la voix, et une nouvelle méthode d'analyse de corrélation inverse, afin d'analyser la perception des traits sociaux dans la voix », indique au « Quotidien » Emmanuel Ponsot, premier auteur de l'étude et chercheur ENS.

Congrès virtuel E-ADD 2018 sur les addictions : c'est parti !

| 27.03.2018


Le 2congrès virtuel national sur les addictions E-ADD a débuté ce mardi matin, et se poursuivra jusqu'à mercredi 28 mars au soir. Organisés par SOS addiction sous le parrainage de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) et avec le soutien de la Fédération Addiction, de MG addictions, de la Fédération Française d’Addictologie, du RESPADD et du conseil CNAM.
Le congrès s'adresse aux médecins généralistes. Des questions peuvent être posées aux intervenants qui répondront lors de la diffusion les 27 & 28 mars et en différé jusqu'au 27 mai 2018 (Inscription sur le site de l'événement).

MISE À JOUR SUR LA PÉTITION "La science au coeur de la politique de l'autisme ?"

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Pour la Psychanalyse
27 MARS 2018 — Nous transmettons le document ci-dessous à titre d'information. Le RAAHP représente les parents dans une optique de pluridisciplinarité des soins, dans le respect du choix des famille.

La science au coeur de la politique publique de l’autisme ?

"Vivant sur les idées fausses sur l'autisme, notre société continue de caricaturer. C'en est assez! Avec Emmanuel Macron, nous voulons remettre la science au coeur de la politique publique de l'autisme", a déclaré le 14 mars 2018 Sophie Cluzel, secrétaire d'État en charge du Handicap, à propos du 4ème plan autisme.

L’intention est louable. Malheureusement il n’existe pas encore de vérité scientifique sur l’origine de l’autisme. Malgré des sommes non négligeables investies dans la recherche un peu partout dans le monde on ne dispose aujourd’hui d’aucun marqueur biologique, génétique ou d’imagerie médicale pour poser le diagnostic d’autisme. Il serait donc sage de considérer les différentes théories sur cette question comme de simples hypothèses de travail. Certes certaines sont assez farfelues, voire dangereuses (comme celle qui rendent le vaccin ROR ou le gluten et la caséine responsables de l’autisme), d’autres (comme les pistes neurodéveloppementales ou pluri-géniques) semblent bien plus plausibles mais un esprit scientifique ne devrait pas se contenter de présomptions de preuves.

D’autant plus que, vue l’extension actuelle du champ des troubles du spectre autistique, il est peu probable que toutes les formes d’autisme aient la même origine.



“BambinO”, un insolite opéra pour les bébés

    Julia Vergely       26/03/2018



BambinO, au Centquatre.

C’est l’histoire d’un projet un peu fou porté par deux Anglais motivés, qui nous expliquent leur concept pour mélomanes en culottes courtes.
Un opéra pour les bébés, mais quelle drôle d’idée ! C’est pourtant le projet qui a germé dans l’esprit joliment audacieux du compositeur britannique Lliam Paterson. Il a embarqué dans l’aventure le metteur en scène Phelim McDermott, dont la fille n’était alors âgée que d’une dizaine de semaines. Les deux compatriotes se sont demandés à quoi pouvait bien ressembler une oeuvre pour tout tout petit, et après un intense remue-méninges et un atelier d’expérimentation mené au Scottish opera de Glasgow, ils ont donné naissance à BambinO, un opéra pour mélomanes en couches-culottes, amateurs éclairés par six à dix-huit petits mois d’existence ! Une pièce présentée par le Théâtre du Châtelet que les plus jeunes des Parisiens pourront voir du 13 au 20 avril au Centquatre

Romain Dupuy : Le procès de la folie

mardi 27 mars 2018

l’histoire d’un crime atroce commis par un schizophrène. Dans la nuit du 18 décembre 2004, un jeune homme de 21 ans pénètre par effraction dans un pavillon de l’hôpital psychiatrique de Pau, égorge une aide-soignante et décapite une infirmière. Invité Daniel Zagury, expert-psychiatre
Romain Dupuy (G), l'auteur présumé du double meurtre perpétré en 2004 dans un hôpital de Pau, arrive, le 07 novembre 2007 au tribunal de Pau, pour l'examen en appel du non-lieu "psychiatrique" dont il a bénéficié.
Romain Dupuy (G), l'auteur présumé du double meurtre perpétré en 2004 dans un hôpital de Pau, arrive, le 07 novembre 2007 au tribunal de Pau, pour l'examen en appel du non-lieu "psychiatrique" dont il a bénéficié. © AFP / Pierre Andrieu
Ce double homicide n’est pas un fait divers banal. Deux femmes, qui ont consacré leur vie à soigner, sont tuées sur leur lieu de travail. Pour le monde hospitalier, c’est inacceptable. Ce drame vient révéler de manière brutale l’état déplorable de la psychiatrie française

Les enquêteurs vont déployer des moyens considérables pour retrouver le meurtrier au plus vite. Après plus d’un millier de tests ADN et une quarantaine de garde à vue, Romain Dupuy est finalement arrêté après un banal contrôle d’identité qui tourne mal. Le jeune homme, malade psychiatrique, avoue rapidement les meurtres.

Une question persiste : Romain Dupuy sera-t-il jugé ? Pendant des mois, les parents de Romain, les familles des deux victimes, les experts-psychiatres et les avocats vont s’opposer et se diviser sur cette question. En août 2007, c’est même le nouveau président de la République Nicolas Sarkozy qui s’invite dans le débat en réclamant un procès pour que les victimes puissent faire leur deuil.


« Le passage à l’acte mortifère du terroriste n’est nullement courageux »

S’appuyant sur le philosophe Vladimir Jankélévitch, dans une tribune au « Monde », la philosophe Cynthia Fleury oppose l’attitude du lieutenant-colonel Beltrame et celle du terroriste Radouane Lakdim face à la vie.

LE MONDE  | Par 

« Si le courage est une vertu, doublement à investir, c’est parce qu’elle est un sûr rempart contre le désenchantement individuel et démocratique » (Carcassonne, le 25 mars. Les habitants de Carcassonne et des environs sont venus nombreux rendre un dernier hommage au gendarme Arnaud Beltrame).
« Si le courage est une vertu, doublement à investir, c’est parce qu’elle est un sûr rempart contre le désenchantement individuel et démocratique » (Carcassonne, le 25 mars. Les habitants de Carcassonne et des environs sont venus nombreux rendre un dernier hommage au gendarme Arnaud Beltrame). ULRICH LEBEUF / MYOP POUR LE MONDE

[Jean Mazières, Christian Medves, Hervé Sosna et Arnaud Beltrame ont été assassinés, vendredi 23 mars, dans une attaque terroriste à Trèbes (Aube), près de Carcassonne, qui a également fait quinze blessés, dont un se trouve toujours dans un état grave. Le meurtrier, Radouane Lakdim, a été abattu par des militaires du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) alors qu’il s’était retranché dans un supermarché de Trèbes. Il était fiché « S » depuis 2014 pour ses liens avec la mouvance salafiste et était connu pour des faits de ­petite délinquance. Il avait été ­condamné à deux reprises, en 2011 et en 2015, pour des faits de droit commun et avait été incarcéré ­pendant un mois, en 2016, à Carcassonne. Peu avant, il avait braqué une voiture et attaqué quatre CRS qui revenaient d’un jogging dans cette ville. L’organisation Etat ­islamique (EI) a revendiqué l’attaque et la section antiterroriste du ­parquet de Paris a été saisie de l’affaire. Après s’être substitué à l’une des otages du supermarché, le lieutenant-colonel Arnaud ­Beltrame a succombé à ses blessures samedi – il est « tombé en ­héros », a souligné le président Emmanuel Macron. Un hommage national lui sera rendu.]

Tribune. Son visage a surgi. Partout. Un grand sourire, un regard vif et bleu, les cheveux courts typiques des forces armées. Partout, sur tous les réseaux sociaux, les écrans de télévision, les unes des journaux. Partout sur les ondes, son nom : Arnaud Beltrame. Lieutenant-colonel Arnaud Beltrame. Il est celui que les familles, civiles et de gendarmerie, pleurent. Celui que les Français, qui ignoraient hier encore son existence, saluent pour son abnégation, son geste décisif, son courage.

La folie au Moyen Age, une histoire de famille

L’historienne Maud Ternon plonge dans les archives judiciaires et livre une approche sociale de la déraison selon les médiévaux, qui contourne Foucault.

LE MONDE  | Par 

« L’Extraction de la pierre de folie », de Jérôme Bosch, début du XVIe siècle (Musée du Prado).
« L’Extraction de la pierre de folie », de Jérôme Bosch, début du XVIe siècle (Musée du Prado). AKG-IMAGES/SPL

L’Europe du XVIe siècle s’est délectée d’un poème épique qui peut être considéré comme le tombeau du Moyen Age, Orlando furioso, de L’Arioste (1474-1533). Cette « fureur » de Roland, qui a suscité tant de passion, est à la vérité une « folie », celle dans laquelle le héros tombe à la suite de son abandon par Angélique, sa bien-aimée. Furor et furiosussont les mots de la folie médiévale, comme Maud Ternon le rappelle au seuil de Juger les fous au Moyen Age.

Si l’ombre de Michel Foucault (1926-1984) plane sur l’ouvrage, c’est pourtant d’abord à un détour par rapport à l’héritage écrasant d’Histoire de la folie à l’âge classique (Plon, 1961) que le lecteur est invité, les procédures et les institutions judiciaires étant moins l’occasion d’entreprendre une archéologie du sujet occidental que d’esquisser une histoire sociale de la folie. En s’inspirant du sociologue Howard Becker et de sa notion de labelling (« étiquetage »), l’historienne cherche à comprendre comment une société considère qu’une personne relève de la folie à partir de pratiques concrètes, celles de la justice civile.