Résonances. Les prothèses numériques vont-elles nous priver de moments de vague-à-l’âme ? Retour sur cette catégorie de la vie affective scrutée par les historiens des sensibilités.
LE MONDE IDEES | | Par Emmanuelle Loyer (Historienne)
A l’heure des campus numériques et des pratiques pédagogiques « innovantes » à tout-va, une plaisante enquête sociologique, diffusée auprès des enseignants d’une grande institution académique parisienne, est venue calmer les ardeurs technophiles de nos contemporains. Elle étudie les effets de l’usage de l’ordinateur dans la qualité de la prise de notes pendant les cours.
Il apparaît que les étudiants, atteints d’un « biais optimiste », croient pouvoir écouter, synthétiser et s’approprier le discours du professeur en même temps qu’ils poursuivent leurs petites affaires sur les réseaux sociaux. En réalité, leur travail en est négativement affecté. Celui des autres (les archaïques écrivant à la plume) aussi, également happés par les sortilèges de l’écran…