Interrogée par France 2 ce matin alors que la grève des personnels d'Ehpad débute aujourd'hui, Agnès Buzyn a assuré comprendre« l'épuisement » des personnels des maisons de retraite. La colère « est justifiée » dans les Ehpad, a-t-elle reconnu. « Je comprends l'épuisement des personnels », a ajouté la ministre de la Santé. Elle a rappelé la mise en place depuis septembre d'un groupe de travail sur la qualité de vie au travail et l'évolution des carrières dans les Ehpad, dont on attend encore les recommandations.
"Voir sans être vu", serait-ce le rêve du pouvoir ?
La surveillance pourra-t-elle un jour se passer de surveillants ? C'était déjà la question que se posait Foucault à l'époque de Surveiller et Punir en 1975. La fin annoncée des institutions de surveillance par Foucault est-elle toujours d'actualité ? Du panoptique de Bentham à la série Black Mirror, où en est l’œil du pouvoir dans nos vies ?
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Extraits
Michel Foucault par lui-même, film documentaire réalisé par Philippe Calderon (2003) Voir la vidéo ...
Le simple titre du dernier livre de Catherine Chabert fait sursauter tout un chacun. Maintenant, il faut se quitter… Mais pourquoi nous fait-il frémir ainsi? Ce n’est pas par hasard, bien sûr. C’est parce que la séparation et la perte ne sont pas des expériences parmi d’autres. Ce sont des épreuves qui révèlent non seulement les capacités de chacun à les admettre et à les supporter, mais aussi les tensions et les structures les plus profondes de la vie psychique et de la vie humaine en général. La perte et la séparation sont de douloureuses révélatrices, qui peuvent être destructives, mais aussi dans certains cas constructives et en tout cas face auxquelles il faut des attitudes réparatrices. Elles retentissent jusque sur la politique. Et même l’amour en est traversé : il passe par des phases de folie, tout comme le deuil ou l’angoisse, quoiqu’en sens inverse. Mais même la folie d’amour si elle se prolonge peut détruire, car il faut faire l’épreuve de la différence. La douleur de la séparation, est-elle le prix à payer pour la joie de la relation ?
La télémédecine, technologie permettant à un médecin d'ausculter un patient à distance, se développe dans certains Ehpad. À Saint Vincent de Paul, cet outil est une révolution.
Daniel a enfilé ses lunettes Google et inspecte la plaie sur le pied de Louise, 86 ans, bien installée dans son lit, au cœur de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Saint Vincent de Paul, à Bruguières, près de Toulouse. Sur la lunette, une petite caméra est reliée à l'ordinateur. De l'autre côté de l'écran, un expert, spécialiste en angiologie, donne ses consignes à l'infirmier. Le temps d'une consultation, Daniel sera les yeux du médecin. «Plus bas… à gauche… Oui, voilà, ne bouge plus.» À distance, le docteur prend des photos des images qui l'intéressent. «Cette technologie permet de ne pas déplacer un patient dont la pathologie ne le permet pas mais aussi de faciliter les soins et de les améliorer», indique Jean-Noël Vidal, médecin coordinateur.
À l'occasion des traditionnels vœux de nouvelle année, Luc Bénet, directeur général de l'Association hospitalière de Bourgogne-Franche-Comté (AHBFC), a fait le point sur les grandes priorités auxquelles s'attachera l'organisation pour 2018, "année de mise en œuvre globale de [son] projet institutionnel" 2017-2021. Promotion de la recherche, développement de la e-santé, ressources humaines... Parmi les axes de politique générale identifiés, la nouvelle année signe également un travail de décloisonnement entre sanitaire et médico-social ainsi que le renforcement de l'activité médico-sociale en tant que telle.
« Ce sont les hommes qui violent, qui harcèlent, qui injurient et provoquent les femmes. C’est donc à nous de changer, individuellement et collectivement. » La réflexion de Didier, directeur d’hôpital de 52 ans, résume à elle seule l’un des enjeux majeurs du mouvement #metoo. En trois mois, des centaines de milliers de femmes ont témoigné des violences sexuelles et du sexisme dont elles ont été victimes en utilisant ce mot-clé et sa déclinaison française, #balancetonporc. Une libération de la parole qui, de fait, concerne aussi les hommes.
Entre la crainte d’une « chasse aux sorcières » et une « prise de conscience », les témoignages recueillis par Le Monde donnent à voir combien cette lame de fond, qui interroge les relations entre les deux sexes, bouscule les intéressés dans leur façon de penser, voire de se comporter.
« J’ai enfin compris pourquoi ma sœur avait peur de marcher dans la rue »
Léo, jeune père de 31 ans, avait déjà entendu des histoires d’agressions sexuelles et de harcèlement. Il a pourtant été « très surpris par l’étendue et la fréquence des comportements anormaux ». « C’était difficile de s’en rendre compte, explique-t-il. Ça m’a fait peur pour ma fille. » Même surprise pour François, étudiant en lettres : « Le mouvement #metoo a été une révélation. J’ai enfin compris pourquoi ma sœur avait peur de marcher dans la rue. »
La maison d’enchères Tajan organise le 30 janvier une vente dédiée à l’Art Brut, l’art naïf et la Neuve Invention. Une manière de mettre dans un même panier des artistes qui n’ont pas grand-chose en commun.
LE MONDE| | Par Roxana Azimi
Théorisée en 1945 par l’artiste Jean Dubuffet, l’appellation Art Brut désigne des artistes singuliers supposés indemnes de toute culture. Une catégorie vaste, où l’on retrouve aussi bien des marginaux tenus pour fous, des autodidactes, des simples d’esprit tourmentés, mais aussi des créateurs très sophistiqués. Pour Jean Dubuffet, l’Art Brut devait échapper au marché. Ce dernier l’a pourtant rattrapé comme en témoigne l’enchère de 672 500 dollars (542 340 euros) décrochée par un dessin de l’Américain Henry Darger, dans la vente d’Art Brut de Christie’s le 19 janvier à New York.
Louis Soutter (1871-1942), « Hote (diable s’asseyant) », encre sur papier, estimé entre 80 000 et 100 000 euros. LEA GRYZE
Les chambres étaient neuves, les murs peints de couleurs vives. On avait mis des tablettes numériques et même un aquarium dans le « lieu de vie » de cette maison de retraite de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Stéphanie Crouzet, aide-soignante de 40 ans, espérait avoir trouvé enfin « un lieu où on me laisserait le temps de faire convenablement mon travail ». Un mois plus tard, les poissons étaient morts. On les avait laissés au fond du bocal, faute d’entretien.Un soir, au moment du coucher, une résidente avait confié avoir vécu « un grand luxe, parce qu’elle avait eu le droit à une douche ». C’était sa sixième en six mois.
« L’ascenseur parlait plus souvent aux résidents que le personnel de soin », résume l’aide-soignante,qui a préféré arrêter les remplacements dans cet établissement privé, où la chambre coûte au moins 3 000 euros par mois à un résident. Une situation extrême, de l’aveu de Stéphanie Crouzet, mais qui reflète le malaise grandissant du personnel soignant des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
L’octroi jeudi d’une nouvelle enveloppe de 50 millions d’euros par le gouvernement n’a pas convaincu. Les personnels des maisons de retraite feront grève mardi.
C’est une première. Mardi 30 janvier, les personnels des maisons de retraite sont appelés à la grève par sept syndicats (CGT, CFDT, FO, UNSA, CFTC, CFE-CGC et SUD) avec le soutien de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Des débrayages dans les établissements et des rassemblements sont prévus dans toute la France, dont un devant le ministère de la santé, à Paris. Il n’est pas prévu que les représentants syndicaux y soient reçus.
« Il est inadmissible de ne pas prendre en compte la souffrance au quotidien que subissent professionnel, et par là même personnes âgées et familles », commentent les organisations syndicales dans un communiqué publié dimanche 28 janvier.
Voici plusieurs mois qu’elles sonnent l’alarme sur la détérioration des conditions de travail dans les Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), et par conséquent la dégradation de l’accompagnement des résidents. Ces derniers arrivent en établissement de plus en plus âgés, atteints de handicaps physiques et de troubles psychiques de plus en plus importants. Le personnel n’est pas assez nombreux ni assez préparé.
Dans une lettre, le réalisateur Michel Hazavanicius et le journaliste Raphaël Glucksmann appellent les hommes à se joindre au mouvement #metoo de libération de la parole des femmes contre les violences sexuelles.
LE MONDE|
« Nous aussi, nous voulons l’égalité. » Plus de trois mois après le début de #metoo, grand mouvement de libération de la parole des femmes contre les violences sexuelles, le réalisateur Michel Hazavanicius et le journaliste Raphaël Glucksmann ont appelé les hommes à exprimer leur soutien aux femmes.
Dans une lettre ouverte publiée dans Le Nouveau Magazine littéraire (dont Raphaël Glucksmann est le directeur de la rédaction), ils prennent la parole « à [leur] tour », et se positionnent contre « des structures de dominations ».
2001 |"A l'écoute de Jacques Lacan", par Christine Goémé, troisième volet, sur cinq, d'une émission diffusée pour la première fois le 4 avril 2001. Elle proposait des extraits d’entretiens avec Jacques Lacan enregistrés en 1970, éclairés par Alain Grosrichard, fondateur des "Cahiers pour l'analyse".
En 1970, Jacques Lacan accordait à Robert Georgin un entretien pour la radiodiffusion belge, publié la même année sous le titre : Radiophonie. Dans le cadre d'une série d'émissions réalisée pour "Les Chemins de la connaissance" en 2001 et intitulées « A l’écoute de Jacques Lacan », Christine Goémé proposait d'en faire entendre plusieurs extraits, et de les éclairer en invitant pour chaque émission un spécialiste de la pensée lacanienne.
Les personnels des EHPAD se mobilisent ce mardi dans toute la France, avec le soutien des familles. Ils réclament des recrutements et de meilleures conditions de travail. En Alsace, près de 17.000 seniors vivent dans ces structures spécialisées.
Les personnels des EHPAD, établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, se mobilisent ce mardi 30 janvier 2018 dans toute la France, avec le soutien des familles. Les principaux syndicats présents dans l'action socialeappellent les agents à faire grève ce mardi. Ils réclament des recrutements, pour atteindre le seuil d'un salarié par résident, comme le prévoyait en 2006 déjà le plan "solidarité grand âge". Ils demandent aussi une amélioration des rémunérations et des carrières, ainsi que des moyens pour leurs établissements. Aujourd'hui, faute de renforts, les personnels se disent épuisés.
« La psychiatrie s’est paupérisée. C’est une discipline sur laquelle il n’y a pas eu un vrai investissement depuis des années », constataitAgnès Buzyn dans un entretien accordé au « Monde » vendredi. Face au manque de moyens financiers et de reconnaissances de la psychiatrie, alors que la société est selon elle devenue « plus dure », la ministre de la Santé, de passage au congrès de l’encéphale à Paris, a annoncé douze mesures d’urgence pour la discipline. Et les généralistes seront sollicités.
Selon la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, on ne trouvera pas de remède aux maux de la prison sans une politique de désinflation carcérale.
LE MONDE| |Par Adeline Hazan (Contrôleure générale des lieux de privation de liberté)
Tribune. Si la crise pénitentiaire vient de loin et si ses causes sont multiples et bien connues, le conflit des surveillants s’est durci dans des conditions inattendues, provoquant dans toute la France des troubles durables qui mettent en lumière une situation depuis longtemps dénoncée par tous ceux qui connaissent la prison.
L’insécurité vécue par les surveillants pénitentiaires est réelle. La saturation des capacités pénitentiaires, que l’on résume trop souvent par l’expression de « surpopulation carcérale », place les surveillants dans l’obligation d’effectuer un nombre de tâches que leur temps de travail ne peut absorber, car c’est le nombre des places « théoriques » qui détermine l’effectif des surveillants, pas celui des détenus présents. Dès lors, le personnel pénitentiaire est soumis à un rythme effréné qui lui est à juste titre insupportable.
Pour les détenus, les difficultés ne se résument pas à la promiscuité induite par la surpopulation et donc, finalement, à une question de « confort ». Elles touchent au contraire les aspects de la prise en charge : l’accès aux douches est réduit, les promenades et parloirs sont raccourcis, le courrier tarde, le travail est inaccessible, les soins deviennent parcimonieux. L’ensemble des actions de préparation à la sortie, c’est-à-dire ce qui, en réalité, prévient efficacement la récidive, est entravé. Enfin, la surveillance est insuffisante, donc les trafics et la violence se développent.
Dans son nouvel essai « Ethique de la considération », la philosophe veut hâter la transformation de soi et de la société.
LE MONDE DES LIVRES| |Par Roger-Pol Droit
Quatre étages sans ascenseur. Escalier propre et net. Sous les toits d’un petit immeuble, dans une rue calme de Paris, non loin de la porte d’Italie, vit et travaille Corine Pelluchon. « Eh oui, ça se mérite… », dit-elle en souriant au visiteur un peu essoufflé par ce trajet vers les hauteurs, qui bientôt respire mieux, dans un appartement sans un bruit, tapissé de livres.
En fait, cette scène évoque, à sa manière, le parcours de la philosophe. Parce que la pensée aussi, « ça se mérite ». Corine Pelluchon en sait quelque chose. Etre une femme philosophe, ce n’est pas si facile. Nombreuses, évidemment, sont les enseignantes. Bien plus rares sont celles qui, malgré obstacles et barrières, parviennent à construire une pensée rigoureuse, utile, à la hauteur des défis de l’époque, jusqu’à y vouer leur existence.
Etre allée de l’enseignement secondaire à l’université, de la philosophie politique à la construction d’une nouvelle éthique, de Leo Strauss (1899-1973) à la cause animale, devenue l’axe majeur de son existence, dessine une trajectoire singulière. Les livres successifs qui l’ont marquée en constituent, en un sens, les étages. Ils mènent à ce point de vue plus élevé, d’où, aujourd’hui, elle considère les liens entre le psychisme des individus et l’avenir possible de notre monde. Pour aider à le changer.
Selon une enquête de l’Insee, la « fuite des cerveaux » antillais vers l’Hexagone aurait des conséquences dans plusieurs secteurs de métiers, notamment la santé.
Les jeunes Antillais sont de plus en plus nombreux à partir dans l’Hexagone à la recherche d’un emploi. Selon une enquête de l’Insee réalisée en décembre dernier, cette « fuite des cerveaux » pourrait devenir problématique en Guadeloupe et la Martinique, dans certains corps de métier, notamment celui de la santé – causant des difficultés pour les soignants.
Pour l’année 2017/2018, j’aborderai la question de l’irrationnel en psychanalyse.
Dans un livre célèbre de 1998, le philosophe Gilles-Gaston Granger met en évidence trois modalités de l’irrationnel dans l’histoire des sciences. La première apparaît quand un savant doit se confronter à une pensée devenue dogmatique pour son époque. La deuxième se précise quand cette même pensée est en train de se figer dans un nouveau dogme. La troisième concerne l’adoption par des créateurs d’un mode de pensée fondée sur l’abandon de toute raison et l’adhésion à des croyances ou à de fausses sciences.
Image d'un cerveau réalisée à partir d'un système d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle.Photo Reuters
A la veille du premier colloque du Conseil scientifique de l’éducation nationale, le neuroscientifique Thomas Andrillon et le philosophe Jérôme Sackur rappellent que les sciences cognitives, souvent présentées comme révolutionnaires, ont une longue histoire derrière elles.
Edith Maruéjouls a déjà officié dans trois écoles.
ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES - Les cours d'école primaire se ressemblent toutes. Des terrains de sport au milieu, des garçons jouant dessus et des filles sur les côtés. C'est le constat dressé par la géographe Edith Maruéjouls.
Cette spécialiste du territoire étudie les cours d'école depuis 2010. Elle s'est fait remarquer lors de la conférence TedX Women de novembre 2017. D'après elle, l'espace de plusieurs établissements scolaires serait inégalement réparti, ce, dès le plus jeune âge. Ainsi, les garçons jouent tous les jours aux sports collectifs. Ils se dirigent vers les terrains dessinés sur le sol et situés au centre des cours de récréation. Ils jouent au football, au basket, au hand... Peu de filles les accompagnent.
"Les filles ne courent pas"
Dans les trois écoles observées, la géographe du genre a demandé aux garçons pourquoi ils jouaient le plus souvent entre eux. Leur réponse: "les filles ne courent pas". Elle leur répondait alors: "comment veux-tu qu'elles courent si tu ne leur donnes pas le ballon?". Tous admettaient l'ambiguïté.