Ils offrent leur temps, sont experts en électronique, en couture, en mécanique ou en informatique. Pourquoi travaillent-ils bénévolement ? Que cache ce concept ?
LE MONDE | | Par Nicolas Six
Tout doucement, le tiroir du lecteur CD s’ouvre. Le visage de Carolina s’illumine et deux mots lui montent aux lèvres : « Bravo, Emmanuel ! » Autour d’elle, des visages se tournent, sourient, et entonnent un « bravo » sonore. Carolina caresse affectueusement la machine en métal en commentant : « La chaîne hi-fi de ma fille est réparée, elle va être ravie ! »
Dans la grisaille de ce samedi parisien, le centre culturel du 19e arrondissement est pris d’assaut. Les dizaines de tables de réparation sont jonchées d’électroménager cassé, d’appareils électroniques fatigués, de vêtements décousus. Une vingtaine de réparateurs bénévoles s’affairent dans une ambiance bon enfant.
Ordinateurs, téléviseurs, aspirateurs…
« Quand je travaille, mon PC plante régulièrement. » Georges est arrivé avec son ordinateur sous le bras. Après une heure d’attente, il expose enfin son problème à Khalid, qui diagnostique rapidement un virus. « J’ai pensé consulter un réparateur professionnel, mais ils font le strict minimum. Ici, les réparateurs regardent tout et révisent tout. C’est complet. Je peux regarder ce que Khalid fait et discuter avec lui. J’apprends ! »