21 septembre 2017
Le symbole transgenre. Avec certaines « perversions » sexuelles, le transsexualisme pourrait sortir officiellement de la catégorie des troubles mentaux. Shutterstock
Le transsexualisme figure toujours en bonne place sur la liste officielle des maladies psychiatriques, tout comme les « perversions » sexuelles, sous le nom moins connoté de troubles paraphiliques. La société, pourtant, a évolué sur les questions touchant aux comportements sexuels et au genre. De sorte que la révision de l’une des principales classifications utilisées par les professionnels de santé à travers la planète, annoncée pour 2018, pourrait bien aboutir à une tout autre conception de ces particularités.
Voilà un quart de siècle que l’homosexualité n’est plus considérée comme un trouble mental – depuis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a rayé de sa liste en 1990, précisément. L’instance faisant autorité en médecine à l’échelle de la planète continue néanmoins à ranger le fait d’être né homme et de se considérer comme femme, ou bien l’inverse, dans cette catégorie. Mais la réflexion pour l’en retirer est aujourd’hui très avancée.
De même, il est question de sortir de la catégorie des troubles mentaux le fétichisme ou le sadomasochisme, pour ne prendre que deux exemples parmi les troubles paraphiliques.
On pourrait penser que les troubles mentaux sont des phénomènes qui peuvent être décrits et répertoriés de façon objective, tout comme les maladies de peau ou les cancers. En fait, les deux classifications majeures, la Classification internationale des maladies (CIM) et le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (en anglais, DSM) sont révisées régulièrement. Et les remaniements ne tiennent pas qu’à de supposés progrès des connaissances : la qualification d’un comportement comme trouble varie avec l’évolution des normes sociales, politiques et juridiques.