d'après le roman de Mark Haddon adaptation Simon Stephens texte français Dominique Hollier mise en scène Philippe Adrien (éditions Pocket)
Christopher Boone, quinze ans, possède une intelligence et une logique imparables ; il aime les listes, les plans et la vérité, et c’est un fan de Sherlock Holmes ; mais tout seul il n’est jamais allé plus loin que le bout de sa rue. Il réussit des exercices de mathématiques très difficiles et comprend la théorie de la relativité. Ce qu’il ne comprend pas, ce sont les autres êtres humains ...
En psychiatrie aussi, les choses évoluent. Les travaux sur des outils connectés et robotiques pour aider les patients à s'en sortir se multiplient. «La plateforme de recontact en ligne VigilanS mise en place dans les CHU de Montpellier et Nîmes à l'initiative du Professeur Philippe Courtet permet aux personnes suicidaires de toujours avoir un lien avec l'hôpital, même en dehors des rendez-vous planifiés avec leur médecin», se réjouit Diane Purper-Ouakil, cheffe du pôle universitaire de psychiatrie. «Le CHU de Montpellier est aussi impliqué dans le projet européen Alter Ego de lutte contre la schizophrénie. L'objectif est d'aider les patients à communiquer, et synchroniser leurs mouvements, en s'inspirant des attitudes d'un robot». De plus, les innovations concernent aussi les enfants et adolescents.
Un médecin bordelais affirme avoir créé le premier humain virtuel capable de mener un entretien pour diagnostiquer des troubles dépressifs. Les premiers résultats sont encourageants.
L'agent conversationnel animé est une psychiatre qui se prénomme Julia.
Applis pour nous aider à surmonter un coup de blues, agents conversationnels de type "Siri" et "Google now" pour répondre à nos questions médicales... De mieux en mieux adaptés, ces outils répondent encore mal aux questions ayant trait à la maladie psychique : "des études montrent qu'ils apportent des réponses limitées qui ne correspondent pas aux attentes des patients en souffrance", explique dans un communiqué Pierre Philip, praticien hospitalier au CHU de Bordeaux et directeur de l'unité Sanpsy (sommeil - addiction - neuropsychiatrie) au CNRS. Persuadé qu'il manque notamment à ces outils numériques des interactions empathiques, ce médecin travaille au développement d'humains virtuels bien acceptés par les patients pour diagnostiquer addiction à l'alcool, troubles du sommeil et... troubles mentaux tels que la dépression.
Cinq formations de jeunes et futurs médecins ont organisé ce 15 mars la première convention nationale pour un meilleur accès aux soins dans les territoires. Ils ont présenté leurs propositions autour de l'attractivité de l'hôpital mais également de l'incitation à l'installation. L'idée d'un droit opposable à l'accès aux soins a aussi émergé.
S'unir pour réfléchir aux solutions efficaces et innovantes permettant de garantir un accès aux soins équitable sur le territoire. Ce 15 mars, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG), l'Intersyndicat national des chefs de clinique assistants (ISNCCA), le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (Reagjir) et le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) ont organisé leur première "convention nationale pour un meilleur accès aux soins dans les territoires". Avant un débat entre les représentants des différents candidats à l'élection présidentielle (lire encadré) les cinq formations ont présenté leurs propositions pour un meilleur accès aux soins.
Sommes-nous tous malades ou presque ? Affections cardio-vasculaires, cancers, atteintes respiratoires chroniques ou encore diabète… Les maladies chroniques, dites encore non transmissibles, sont en augmentation partout dans le monde.
Elles représentent des causes majeures d’incapacité et de mortalité prématurée. Et elles posent des défis inédits tant pour la prévention que pour la prise en charge, l’organisation actuelle des systèmes de soins se révélant inadaptée.
L'Association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire (ASPMP) a adressé fin février un courrier au ministère des Affaires sociales et de la Santé afin d'être associée à l'évaluation de la première tranche du programme des unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA), informe ce 17 mars le Dr Michel David, président de l'association. La première vague de ce programme de construction est en effet en train d’être finalisée avec l’ouverture de l’UHSA de Marseille (Bouches-du-Rhône) prévue pour le mois de septembre 2017.
À son image, le rapport de mission de Joseph Schovanec sur l'emploi des autistes ouvre la réflexion. Il évoque ainsi les difficultés pour les personnes autistes de suivre un parcours de vie linéaire. Le philosophe n'hésite pas non plus à aborder des sujets délicats comme la place de l'autisme dans le champ du handicap et la santé mentale.
Les jeunes sont de plus en plus confrontés à la pornographie, dans des proportions importantes. Selon un sondage réalisé par l’Institut français d’opin,ion publique (IFOP) à la fin de février et dévoilé par Le Figaro dans son édition de lundi 20 mars, la moitié des adolescents de 15 à 17 ans (51 %) déclare avoir déjà surfé sur des sites pornographiques en 2017, contre 37 % en 2013, soit une augmentation de 14 points. Soixante-huit pour cent d’entre eux voient leur premier film X entre 13 et 15 ans.
La proportion de filles ayant accédé à ce type de vidéos a quant à elle doublé. Trente-sept pour cent des adolescentes ont surfé sur un site pornographique au début de 2017, contre 18 % à la fin de 2013.
Par Nathacha APPANAH, photo Martin Colombet. Hans Lucas—
A Caen, le 21 mars. Marie Escoffier intervient dans plusieurs écoles et adapte sa méthode à chaque élève. Photo Martin Colombet. Hans Lucas pour Libération
A Caen, Marie Escoffier enseigne avec patience et passion le français à des enfants en attente d’asile, qui n’ont parfois jamais été scolarisés. Un suivi qui mène à petits pas vers l’inclusion.
Les personnes handicapées doivent faire face à un niveau de vie plus faible que celui de la population sans handicap, avec environ 2 000 euros (€) de moins par an. Et les différences sont encore plus marquées avec certains types de handicaps, visuels et mentaux notamment, et en fonction de leur sévérité. La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) publie uneétudequi souligne ces écarts de revenus. Ainsi, globalement, le niveau de vie annuel médian des personnes handicapées entre 15 et 64 ans s'élève à 18 500 €.
Londres (AFP) - Les hôpitaux britanniques peinent déjà à recruter, mais le Brexit pourrait bien leur compliquer encore davantage la tâche, les infirmières et médecins européens se montrant de plus en plus réticents à venir travailler outre-Manche.
Le nombre d'infirmières et infirmiers européens postulant au système de santé public NHS a chuté de 90% depuis le référendum du 23 juin, selon des chiffres du Conseil des infirmiers et des sages-femmes britanniques (NMC) publiés fin janvier.
Seuls 101 infirmières et infirmiers européens ont été nouvellement inscrits au registre du NHS en décembre, contre 1.304 en juillet; "les premiers signes d'un changement depuis le référendum sur l'UE", affirme Jackie Smith, directrice générale du NMC.
Autre chiffre frappant: plus de la moitié des médecins européens installés au Royaume-Uni songent à quitter le pays, d'après une étude de l'Ordre des médecins britanniques (GMC) publiée fin février.
Bien qu’elle soit diffuse et encore peu visible, une révolution est en marche, non seulement dans le domaine de la biologie et de la médecine, mais plus largement, dans l’ensemble du secteur de la santé : il s’agit des données massives (big data). D’après Orange Healthcare, les données de santé devraient être multipliées par 50 d’ici 2020, par le biais notamment des développements de la génomique, des équipements médicaux connectés, de l’informatisation des dossiers patients, ainsi que de l’utilisation des applications mobiles santé et des capteurs d’activité.
Effet innatendu de la parité, la visibilité accrue des femmes en politique a provoqué une exacerbation des rôles traditionnellement attribués aux hommes et aux femmes. Y-a-t-il un genre présidentiel ? La sociologue Frédérique Matonti analyse les cas Hollande, Le Pen et Macron.
Chaque année, plusieurs centaines de médecins font appel à des plateformes téléphoniques pour les professionnels de santé en souffrance. Besoin d'être écouté, de se confier sur leurs angoisses et leurs doutes, ils évoquent aussi bien des problèmes professionnels que personnels. Mais de quoi parlent-ils au téléphone ? On a interrogé les numéros d'écoute pour savoir ce qui préoccupe les généralistes.
Sortir du déni et se faire aider. Une étape difficile à franchir lorsqu'on est soi-même soignant. De plus en plus de professionnels de santé souffrent d'épuisement professionnel sans pour autant en parler. Les généralistes n'y échappent pas. Début décembre, Marisol Touraine présentait le volet hospitalier de sa « Stratégie nationale d'amélioration de la qualité de vie au travail ». La seconde phase de ce dispositif, qui concerne les libéraux, devrait être annoncée ce mois-ci. Mais, sur le terrain, plusieurs associations n'ont pas attendu et prennent déjà en charge les professionnels en souffrance en développant, notamment, des plateformes d'écoute. Les professionnels de santé, qui attendent souvent d'être au bord de la rupture pour décrocher leur combiné, y trouvent une oreille attentive, grâce à une simple conversation avec l'écoutant, ou une orientation vers un thérapeute. Mais que confient-ils au bout du fil ?
Par Sandra Laugier, Professeure de philosophie à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne—
Buffy Summers, tueuse de vampires (Sarah Michelle Gellar). PHOTO THE RONALD GRANT ARCHIVE . PHOTONONSTOP
Il y a vingt ans apparaissait une héroïne du quotidien, une justicière du «care». Inversant tous les stéréotypes, la série télé «Buffy contre les vampires» démocratisait l’héroïsme.
Presque hasard de calendrier subjectif qui, en pleine campagne présidentielle, a rapproché le 8 mars, la journée des droits des femmes, désormais un rien convenue, et l’anniversaire, deux jours plus tard, des 20 ans de la première diffusion du premier épisode de la série Buffy the Vampire Slayer (1997-2003). Buffy, qui réussissait à mêler tous les genres et éléments de la culture populaire - show de vampires, drame de lycée, histoires d’amour, rock, cinéma et TV -, était d’abord une œuvre féministe. Nombreuses sont les séries qui ont œuvré à promouvoir de superbes héroïnes : femmes d’action (de Sydney Bristow à Michonne), femmes de pouvoir (de C.J. Cregg à Olivia Pope), fières lesbiennes (de Willow à… toutes les héroïnes de Orange Is The New Black), femmes mûres redoutables (de Ruth Fisher à Catelyn Stark), tordues vulnérables (de Carrie Mathison à Claire Underwood). La liste est longue de ces personnages féminins qui n’ont pas besoin de contrepartie masculine pour s’inscrire dans notre expérience. La série télévisée du XXIe siècle, en avance sur le cinéma, est un lieu d’émergence privilégié de la parole, de l’expressivité… et de l’héroïsme des femmes.
Buffy, chef-d’œuvre de Joss Whedon, a une place toute particulière dans ce tableau : première illustration majeure de cette présence des femmes, mais aussi étape du développement du féminisme, et même, moment théorique de cette histoire. Whedon l’avait d’emblée conçue comme une œuvre destinée à transformer moralement un public large : en mettant à l’écran une jeune femme ordinaire et capable de se battre à mort contre les vampires. Buffy ressemble au départ à la jolie blonde qui se fait massacrer à la 8e minute du film d’horreur mais la série inverse le stéréotype en lui faisant casser du vampire.
C’est cette transgression permanente, à l’écran, qui permet explicitement à Whedon de promouvoir aux yeux des adolescents une autre vision des femmes, une forme d’éducation morale : «Le phénomène principal auquel j’espérais prendre part, c’est une modification de la culture populaire, une acceptation de l’idée d’une héroïne féminine, pas simplement une protagoniste, mais une véritable héroïne».
Dans son premier documentaire, le romancier franco-américain Jonathan Littell a retrouvé en Ouganda quatre anciens enfants-soldats ayant combattu au sein de l’Armée de résistance du Seigneur. Une étude poignante sur l’initiation à la violence.
Déjà auteur du roman inspiré de sa propre vie «Un secret», le psychanalyste s’est plié à un exercice étonnant : intervenir par petites touches dans le livre autobiographique que sort l’un de ses anciens patients. Une façon selon lui de démythifier une discipline «qui a besoin de l’être, comme tout ce qui inspire une terreur sacrée».
Psychanalyste et écrivain, Philippe Grimbert (photo DR) vient de participer à une expérience inédite : intervenir dans le récit autobiographique d’un de ses anciens patients.
LE MONDE| |Par Christiane Alberti (psychanalyste et enseignante au département de psychanalyse de l'université Paris-VIII)
TRIBUNE. Des psychanalystes prennent position publiquement dans le débat électoral de l’élection présidentielle des 23 avril et 7 mai. C’est un choix qui transcende leurs convictions politiques personnelles, dès lors que la démocratie est menacée. Il est question de la sauvegarde de l’Etat de droit comme du choix d’une société ouverte. Ils appellent donc leurs concitoyens à voter avec eux contre Marine Le Pen.
C’est, en premier lieu, un appel à voter tout court, un appel à ne pas s’abstenir, à ne pas voter blanc, un appel à faire entendre sa voix, et à voter pour un candidat qui ne soit pas Marine Le Pen. Chaque voix qui ne sera pas en sa faveur comptera pour faire barrage à son élection, compte tenu du fonctionnement de ce scrutin.