Comment
tenir le pari d’un cheminement singulier de la parole de l’enfant, dans un
monde toujours plus normé ? L’ouvrage « Espaces de paroles » témoigne de la
pluralité des pratiques encore possibles, de leur richesse et leur complexité.
Quel que soit le lieu où elles se déploient, elles sont souvent méconnues, et
peu discutées. Ce qui est ici proposé. Mais parler clinique suppose en même
temps parler politique. En effet on ne peut en rendre compte sans s’affronter
au discours gestionnaire qui applique aux pratiques de soins des logiques
managériales antinomiques, mettant violemment en cause la subjectivité, l’homme
qui parle, au point de vouloir même interdire la psychanalyse.
Le projet de loi de la ministre de la Santé Maggie de Block pour l’encadrement de la pratique de la psychothérapie a été voté et adopté par la commission de la Chambre en juin. À partir du 1er septembre 2016, le statut ainsi que la dénomination de la profession vont changer, le titre de psychothérapeute va disparaître. Les séances de psychothérapie ne seront dorénavant pratiquées que par les médecins, psychologues cliniciens et orthopédagogues.
Ce qui n’a pas enchanté bon nombre de professionnels, avec plus de 250 signataires regroupés autour d’une lettre ouverte demandant une suspension du vote envoyée au Premier ministre Charles Michel. Diverses associations professionnelles, représentants des hautes écoles, étudiants, et les députées d’opposition Laurette Onkelinx (PS), Karin Jiroflée (sp.a) et Muriel Gerkens (Ecolo-Groen) ont fait part de leur désaccord et inquiétudes, notamment sur la volonté de Mme De Block de « considérer la psychothérapie comme un acte médical ». Plusieurs points ont été mis en avant dans cette lettre d’information, particulièrement les conséquences que ce projet de loi aura sur les professionnels, mais également sur les patients.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| | Propos recueillis par Sandrine Cabut
Spécialiste des réponses immunitaires aux infections chez les insectes, l’immunologiste Bruno Lemaitre a débuté sa carrière dans le laboratoire du professeur Jules Hoffmann, Prix Nobel de médecine en 2011. Il dirige aujourd’hui un laboratoire de recherche à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL, Suisse).
Au fil de sa vie professionnelle, il s’est pris de passion pour un tout autre sujet : l’influence des traits de personnalité des chercheurs, et en particulier du narcissisme, sur la science. Une thématique méconnue qu’il décortique dans un ouvrage étonnant : An Essay on Science and Narcissism (Essai sur la science et le narcissisme, autoédition, non traduit, disponible sur Internet et dans certaines librairies, 270 pages, 18 euros).
Pourquoi s’intéresser au narcissisme en science ?
Les personnalités narcissiques, et l’augmentation « épidémique » de ce trait de personnalité ces dernières décennies ont été très étudiées dans les pays anglo-saxons, mais beaucoup moins en France. C’est un prisme très intéressant pour comprendre le monde contemporain, et notamment celui de la recherche.
Le 10 juillet, le site d’emploi Météojob a sorti une étude, en partenariat avec le cabinet de conseil Michael Page, sur la perception qu’ont les salariés des mesures prises par leur employeur en faveur des pères. « En interne, nous avons beaucoup de jeunes papas qui souhaitent s’impliquer davantage dans leur vie de famille », explique le cofondateur de la plate-forme Philippe Deljurie. « Nous avons donc voulu vérifier à plus grande échelle si les candidats à l’embauche accordaient une réelle importance à ce sujet. »
D’après les résultats de l’enquête qui a été menée du 12 au 25 mai auprès de 730 salariés, tous sexes confondus avec ou sans enfant, la réponse est oui ! 54 % se disent en effet attentifs, lors du choix d’un poste, à la place que l’entreprise accorde au père dans l’éducation de l’enfant. 25 % des pères en font carrément un critère pour le choix d’une nouvelle boîte.
Mais ils se gardent bien de l’afficher. Ainsi, ils sont 74 % à déclarer que lors d’un entretien d’embauche, ils ne demanderaient pas si des mesures spécifiques existent pour les parents.« Sans doute parce qu’ils craignent que leur candidature soit pénalisée », analyse le spécialiste du recrutement… Ou bien parce qu’ils savent que rien n’est prévu.
A l’Arc En Ciel, les malades mentaux se soignent eux-mêmes, ou presque. Créée en 2009, cette maison de Marmande, en Lot-et-Garonne, pousse les fêlés de la vie à se reconstruire, se resocialiser, se responsabiliser, par une gestion autonome du lieu. Une émancipation douce, inspirée par la psychothérapie institutionnelle. Bienvenue à l’asile, au sens premier du terme.
Les journalistes du Monde Académie ont rencontré 5 pensionnaires de cette maison inattendue.
Il est 8h, Michel, 53 ans, pousse la porte de la maison de l’association. Elle n’ouvre qu’à 9h mais lui est là pour les lève-tôt qui souhaitent prendre un café. Ce n’est pourtant pas le gardien mais le président de l’association. Son sourire charmant ne laisse pas entrevoir sa maladie mentale.
Au plus fort de ses crises et de son instabilité psychique, Michel fumait beaucoup, trente cigarettes par jour. A la Candélie (hôpital psychiatrique d’Agen), où il a fait des séjours entre 1985 et 1992, la seule occupation des patients était, raconte-t-il, “d’attendre”. Attendre pouracheter des clopes et des gâteaux. Et puis manger pour tromper l’ennui des nuits où il ne trouvait pas le sommeil. Plus tard, à l’hôpital de jour de Marmande où il se rendait plusieurs fois par semaine, l’ennui a continué à l’accompagner : « Là-bas ils ne proposaient rien du tout ». Le 30 août 1995, il écrase sa dernière cigarette avec le soutien du personnel de l’ASAM (Association du Sport Adapté Marmandais). Depuis 6 mois, il est président de la maison Arc En Ciel. Il s’est “vu renaître”.
La ministre de la Santé Marisol Touraine a jugé dimanche "extrêmement préoccupant" que des professionnels de santé puissent porter "atteinte à leur vie", après le suicide cet été de cinq infirmiers. "Que des hommes et des femmes qui doivent soigner et sauver des vies portent atteinte à leur vie, c'est évidemment extrêmement préoccupant", a déclaré Mme Touraine, invitée du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.
Le CRPA a obtenu un agrément pour la représentation des usagers du système de santé en région Île-de-France, sur avis favorable unanime de la Commission nationale d'agrément réunie le 1er juillet 2016.
Nous vous signalons que nous avons été informés vendredi 2 septembre passé en début d'après-midi par un appel téléphonique du responsable du pôle démocratie sanitaire de l'Agence régionale de santé d'Île-de-France que la Commission nationale d'agrément qui siège dans les locaux de la direction générale de la santé (DGS), au Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, a délivré le 1er juillet passé un avis favorable unanime à notre deuxième dossier de demande d'agrément pour la représentation des usagers du système de santé en région Île-de-France. L'arrêté du directeur général de l'Agence régionale de santé francilienne nous sera notifié d'ici une quinzaine de jours. Cet agrément sera valable pour une durée de 5 ans. Nous pensons nous investir dans des conseils locaux de santé mentale (CLSM) de Paris et de proche banlieue, puisque depuis la loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016 qui a légalisé les Conseils locaux de santé mentale qui sont inclus dans le projet territorial de santé mentale, l'échelon municipal ne peut que prendre une certaine importance dans la politique de santé mentale des territoires de santé.
Mi-docu, mi-fiction, les deux réalisatrices d’«Olmo et la Mouette» filment un couple d’acteurs dans l’intimité d’une grossesse vécue entre joie et doute.
Mais qu’est-ce qu’elle fabrique, la femme enceinte ? Des yeux, des oreilles ? Des pensées, des doutes ? Elle mouline, s’angoisse, s’essouffle. Revient en arrière, se projette en avant. Tout ça l’air de rien, parfois même sans bouger. C’est un rôle qu’elle joue, ou plutôt une foule de rôles, enfilés comme autant de costumes empruntés aux autres, jusqu’à trouver le sien.
Cocon. Tout cela ne pourrait être plus joliment montré, et dit, que dans Olmo et la Mouette, coréalisé par la Brésilienne Petra Costa et la Danoise Lea Glob, drôle d’objet se tenant entre documentaire et fiction. Il suit la grossesse d’une comédienne parisienne, Olivia (Olivia Corsini) et de son compagnon acteur Serge (Serge Nicolaï, assez enceint lui aussi), grossesse qui tombe pile au mauvais bon moment, car il n’y en a jamais de vraiment bon ni mauvais, alors que leur troupe répète et doit partir pour New York jouer la Mouette. Le film s’ouvre sur les mots d’Olivia, dits en voix off sur un mode confessionnel : «Parfois, je me dis que presque par hasard je pourrais sombrer dans la folie.» Suit un plan qui remonte dans une cage d’escalier en angoissante contre-plongée : on s’imagine alors qu’elle pourrait s’y jeter. Mais non. Si les volées de marches signent son enfermement, c’est qu’Olivia se découvre un hématome à l’utérus, et ne doit plus bouger. Son appartement se transforme en cocon, matrice, monde aussi clos que le théâtre, ce dernier partageant avec le ventre maternel la caractéristique de tenir ses habitants à l’abri de l’extérieur.
Mon combat pour une psychiatrie humaine, de Pierre Delion avec Patrick Coupechoux, Albin Michel, 274 p., 19,50 €.
Pierre Delion, né en 1950, a eu la bonne idée de retracer son itinéraire, avec l’aide de son ami Patrick Coupechoux, dans un bel ouvrage qui permet au lecteur de saisir, sur le vif, ce que fut en France, pendant une quarantaine d’années, l’approche des pathologies de l’enfance et de l’adolescence : anorexie, autisme, schizophrénie, toxicomanie, délinquance, etc. Issu d’un milieu modeste – ses parents tenaient une quincaillerie à Tuffé (Sarthe) –, Delion eut très tôt la volonté d’être médecin. C’est le curé du village qui propose à son père de l’inscrire au collège Sainte-Croix du Mans, tenu par des jésuites. A leur contact, il reçoit un enseignement aussi laïc que celui délivré par l’école républicaine.
Après s’être orienté vers la psychiatrie, il découvre au CHU d’Angers la terrible réalité de l’asile : « Les salles avec quinze patients attachés à leurs lits, les arriérés, les délirants, les schizophrènes, les autistes qui se tapent la tête contre le radiateur : la cour des miracles. »Cependant, comme tous les psychiatres de sa génération, il croise l’aventure de la psychothérapie institutionnelle dont il deviendra l’un des meilleurs représentants. Issu de la Résistance, ce courant dit « désaliéniste » met en avant une thérapeutique plurielle de la folie qui vise à abolir l’enfermement en proposant une triple prise en charge des patients : sociale, psychique, biologique.
Aux frontières de l’Europe, des hommes et des femmes, déterminés, se battent pour surmonter les barrières que l’UE leur oppose.
La Cimade est partenaire et soutien le film La Mécanique des flux. Un documentaire de Nathalie Loubeyre au cinéma le 31 août 2016.
Aux frontières de l’Europe, des hommes et des femmes, déterminés, se battent pour surmonter les barrières que l’UE leur oppose. Avec pour seules armes la force de leurs rêves et leur vitalité, ils affrontent une violence qui ne dit pas son nom, décidant ainsi de leurs vies, envers et contre tout. Un autre regard, à la fois proche, sensible et cinématographique, sur cette réalité.
Les antispécistes se positionnent parfois dans le prolongement du combat contre le sexisme et le racisme.
Pour Francis Wolff, professeur émérite au département de philosophie de l'École normale supérieure (1), « les races n'existent pas mais les espèces si ». Selon lui, l'égalitarisme doit s'arrêter à l'homme et ne pas être étendu à toutes les espèces animales. « Proclamer l'égalité des êtres humains a un sens politique et moral, mais proclamer l'égalité du loup et de l'agneau, du chien et de ses puces, n'a aucun sens. La notion de « droits des animaux » est donc contradictoire. »
« Contrat affectif »
Le philosophe Peter Singer, qui a popularisé l'antispécisme, appelait à s'abstenir d'utiliser les produits issus des animaux et à libérer les animaux domestiques. Il estimait également que la vie d'un jeune chien avait plus de valeur que celle d'un vieillard.
Des centaines de parents n’ont pas pris le chemin de l’école jeudi. Ils n’ont pas affiché un sourire forcé face à leurs rejetons traînant des pieds à l’idée de rencontrer leur institutrice et leurs nouveaux amis. Ils ne se sont pas couchés, rassurés d’avoir passés cette première journée sans trop d’embûches. Leurs enfants n’iront pas à l’école. Ou seulement quelques heures par semaine. Leurs enfants sont atteints d’un handicap qui les empêche de voir s’ouvrir les portes des établissements scolaires. Dans certains cas, «l’inclusion » dans le monde scolaire est tout simplement refusée par les directions des écoles, n’hésitant pas, sous de faux arguments, à violer la loi. Dans d’autres, la demande d’Assistante de vie scolaire (AVS) n’a pas encore abouti. Ou la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) n’a pas encore eu le temps de statuer sur les aménagements à mettre en place.