Au cours de cette journée nous proposons de témoigner de l’actualité de l’Ecole anglaise de psychanalyse dans notre pratique clinique d’aujourd’hui.
Il ne s’agit pas d’une journée d’histoire mais de débats, de rencontres et d’interrogations dans ces moments de désarroi où semble mis à mal tout notre héritage culturel sur la psychopathologie de l’enfant aussi bien que de l’adulte. Et avec les grands noms qui nous accompagnent au quotidien, de Mélanie Klein à Winnicott, de Meltzer à Bion, nous voulons remettre en lumière les concepts qui y sont associés et qui sont pour nous un appui sans cesse renouvelé.
LE PLUS. Certains le comparent déjà à "Little Miss Sunshine". "My Skinny Sister", film suédois de Sanna Lenken, dépeint la relation de deux sœurs mal dans leur corps. Stella, 12 ans, aimerait ressembler à son aînée, espoir de patinage artistique, jusqu'à ce qu'elle découvre que celle-ci souffre d'anorexie. Un film que le psychiatre Jean-Christophe Seznec conseille sans modération.
"My Skinny Sister" est un formidable film suédois, réalisé par Sanna Lenken sur l'adolescence féminine qui sera sur les écrans français à partir du 16 décembre. Cette étape de la vie est vu ici à travers le regard de Stella, âgée de 12 ans. Cette préadolescente va y rentrer en observant sa sœur Katjia s'enliser dans l'anorexie mentale. Ce film, particulièrement authentique, a été tourné par une réalisatrice qui a elle-même souffert de troubles du comportement alimentaire.
Des pathologies narcissiques liées à la difficulté d'être
L'adolescence est un passage obligé pour devenir adulte et qui est semé de chausse-trappes. Mal négocié, l'adolescent peut s'enliser dans des pathologies narcissiques liées à la difficulté d'être.
Pour la jeune fille, les troubles du comportement alimentaire sont une possibilité de sortie de route. En effet, ces troubles touchent, pour la boulimie, trois femmes pour un homme, et pour l'anorexie mentale, cinq femmes pour un homme.
Il s'agit de pathologies graves, puisque 5% des femmes qui en souffrent décèdent, 21% présentent une chronicité des troubles et seulement 50% en guérissent.
Depuis janvier 2015, le pôle de gérontologie clinique du CHU de Nantes mène avec l'Ehpad du Parc de Diane des téléconsultations ciblées sur la prise en charge des troubles psycho-comportementaux. Ce projet a pour objectifs de réduire le nombre d'hospitalisations en urgence lors de la survenance de crises et de privilégier l'apaisement des troubles par la mise en œuvre de pratiques non médicamenteuses. Et ce tout en évitant les déplacements, a précisé le Dr Caroline Sahel du CHU de Nantes, lors du congrès national 2015 des unités de soins, d'évaluation et de prise en charge Alzheimer, le 16 décembre.
La Haute autorité de santé vient de publierune fiche mémo d’aide à l’arrêtdes benzodiazépines à l’attention du médecin
traitant. Cette fichea pour
objectifde réduire les prescriptions au
long cours de benzodiazépines dans l’anxiété et l’insomnie, une proportion
importante de patients utilisant ces molécules en continu sur plusieurs années.
Avant tout, il convient d’évaluer la dépendance et de préparer
l’arrêt. Les patients sont considérées
comme en capacité d’entreprendre un arrêt des benzodiazépines si ils le souhaitent, sont conciliants et
motivés, si ils ont ont un support
social adéquat (insertion sociale, présence d'un environnement aidant) et n’ont pas d’antécédents de complications
à l’arrêt de médicaments. Il faut qu’ils
puissent être régulièrement revus
et sachent que l’arrêt peut prendre de 3
mois à un an, ou plus si nécessaire.
Le conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a mis en ligne le 9 décembre une note sur la prévention de la radicalisation. Il s’agit de répondre aux interrogations des professionnels qui s’élevaient « dès avant les événements du 13 novembre », explique le Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie de l’Ordre national.
« La radicalisation ne doit pas être confondue avec le fondamentalisme religieux » prévient la note, inspirée des journées de formation organisées au ministère de l’Intérieur en 2014. La radicalisation suppose le cumul de trois caractéristiques : un processus progressif, l’adhésion à une idéologie extrémiste, et l’adoption de la violence, lit-on. Pour savoir s’il est confronté à un phénomène de radicalisation, le médecin doit identifier un faisceau d’indices que le CNOM résume dans un tableau.
Au lendemain de la condamnation de la commission européenne par Cour de justice de l’Union Européenne, la ministre de l’Écologie Ségolène Royal se tourne à la fois vers l’Europe et la France pour renforcer la législation sur les perturbateurs endocriniens.
La CJUE reproche à la commission de n’avoir pas spécifié avant décembre 2013 les critères scientifiques d’identification des perturbateurs endocriniens dans les biocides.
Ségolène Royal adressera dans les prochains jours un courrier à la Commission européenne pour l’enjoindre à adopter cette définition en urgence, de laquelle dépendent plusieurs règlements européens.
Encore dans le berceau, et déjà sous antipsychotique. C’est sous ce titre (« Still in a Crib, Yet Being Given Antipsychotics »)que leNew York Timespublie une enquête sur un phénomène croissant aux Etats-Unis, et tout autant alarmant : la prescription d’antidépresseurs chez des bébés qui manifestent des troubles du comportement.
Enfants de moins de deux ans
En 2014, près de 20 000 prescriptions d’antipsychotiques ont été rédigées pour des enfants de moins de deux ans, soit une hausse de 50 % par rapport à l’année précédente, selon des données d’IMS Health cité par le quotidien américain. En un an également, les prescriptions de fluoxétine (Prozac) ont augmenté de 23 %, pour atteindre les 83 000.
A l’origine de ces prescriptions : des crises de colère ou de violence, un comportement anormalement inhibé, léthargique, des manifestations dépressives. Les experts interrogés par le New York Times s’étonnent tous de l’explosion de la consommation parmi cette classe d’âge, mais ils ne jettent guère la pierre : face à ces tout petits patients, médecins et parents se retrouvent dépourvus, voire désespérés.
Plutôt mince au début, l'intrigue devient complexe à mesure que tombent les masques. Lors d'une soirée à New York, Alexeï aperçoit Natalia, dont la beauté lui semble familière. Il apprend plus tard que la jeune femme s'est suicidée.
Une enquête pour découvrir qui elle était l'amène jusqu'au Caucase. Américain de père russe, Alexeï retrouve en même temps ses racines. À Paris, il consulte une psychanalyste pour y voir clair. Elle lui impose le rythme d'une thérapie accélérée, en 12 jours.
L’autonomisation des services psychiatriques a franchi une nouvelle étape. La Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale a convié la presse vendredi à Berne pour faire le point sur l’avancée des travaux, concernant l’externalisation des trois institutions cantonales, dont les Services psychiatriques Jura bernois – Bienne – Seeland. La phase de planification est à présent terminée et plusieurs mesures seront mises en œuvre dans le courant de l’année 2016.
Schizophrénie, trouble bipolaire ou psychose maniacodépressive, dépression sévère et persistante, troubles de personnalité limite ou borderline et TOC (trouble obsessionnel-compulsif) sont les cinq maladies mentales les plus connues. Malheureusement, de nos jours, la maladie mentale fait encore peur. Schizophrénie, trouble bipolaire ou psychose maniacodépressive, dépression sévère et persistante, troubles de personnalité limite ou borderline et TOC (trouble obsessionnel-compulsif) sont les cinq maladies mentales les plus connues. Malheureusement, de nos jours, la maladie mentale fait encore peur.
• Pr Maurice Corcos, chef du Département de Psychiatrie pour adolescents et jeunes adultes de l'Institut Mutualiste Montsouris à Paris 14ème. Auteur de : « Qui a peur de la maladie mentale ? 10 bonnes raisons de se méfier du DSM5 » aux éditions Dunod
• Pr Prosper Gandaho, professeur de Psychiatrie d'Adultes à l'Université de Parakou, et chef du service de Psychiatrie du Centre Hospitalier Départemental et Universitaire du Borgou à Parakou au Bénin.
Le système de soins à la française soigne bien, rembourse pas trop mal, mais les disparités d'état de santé et d'espérance de vie y sont incontestablement plus fortes qu'ailleurs. Le phénomène est multifactoriel, puisqu'il se décline selon la classe sociale, mais aussi selon l'endroit où l'on habite et même selon le sexe… Et le plus préoccupant, c'est qu'année après année, cela ne semble guère s'arranger.
Cocorico ? Au cours des dernières décennies, la France a vu l’état de santé global de sa population s’améliorer si l’on considère, par exemple, l’amélioration de l’espérance de vie ou la baisse de la mortalité infantile. Mais les mauvaises langues font remarquer que ces bons points n’ont pas profité à tout le monde de la même façon ; les inégalités de santé dans certains domaines progressent, si l'on en croit les analystes du secteur. Évidemment, certaines semblent difficilement évitables. Chacun étant, par exemple, bien obligé de faire avec ses gènes ou son âge. Mais c'est quand elles sont dites « sociales », que le phénomène devient problème et prend la forme
d'« inéquités »auxquelles on devrait pouvoir remédier.
Il y a des enfants qui ne partent pas en vacances. Il y a des enfants qui ne fêtent pas Noël. Il y a un sapin pourtant et peut-être même des cadeaux. Mais le sapin clignote tristement dans un couloir et les cadeaux ressemblent à s’y méprendre à ceux du voisin de chambre. Il y a des enfants qui ne dégusteront pas chocolats, confiseries et autres délices : manger est un calvaire. Cependant, pour faire entrer un peu de féérie dans leurs souffrances et leurs angoisses, les hôpitaux se démènent, organisent des goûters de Noël, des chasses aux cadeaux (pour ceux qui peuvent marcher), des spectacles... Et tout le reste de l’année, il y a les clowns. Les clowns qui sont ce lien, ténu, difficile, essentiel, entre l’enfant et l’enfance. Même à l’hôpital.
Toc Toc
Aujourd’hui, le Rire médecin intervient dans 45 services pédiatriques de 15 hôpitaux différents. En 2013, 71 000 spectacles personnalisés ont été offerts aux enfants malades. L’après-midi, on frappe à la porte. Le parent répond incertain. Et plutôt qu’une infirmière, un médecin à la mine soucieuse, c’est le docteur Girafe qui fait son entrée, avec un acolyte. Leur irruption est parfois difficile à vivre, gênante. L’enfant peut avoir peur, le parent se sentir irrité de cette entrée en fanfare dans son quotidien d’angoisse. Et au bout de quelques instants, souvent grâce à la musique, aux pitreries du docteur Girafe, la magie opère. On oublie pour quelques secondes la perfusion, le traitement qui débute et qui nécessitera des semaines d’immobilisation, les nouvelles difficiles. Avant que la porte ne se referme.
Dans le cadre de ses travaux techniques sur la psychiatrie et pour la deuxième année consécutive, l’ATIH lance un appel à candidature auprès des établissements de santé pour réaliser une enquête de coûts.
Cette enquête portera sur les données de comptabilité analytique de l’année 2015 et se déroulera de mai à juillet 2016.
Atteint de la maladie de Crohn, une inflammation chronique des intestins, le dessinateur Pozla raconte avec humour son quotidien difficile.
Dire que l’auteur a mis ses tripes dans cet ouvrage serait un peu facile. Car ce sont ses boyaux tout entier qui y ont pris le pouvoir, incarnés dans un adversaire diabolique dont les enchevêtrements labyrinthiques hantent ces 368 pages. Pozla, dessinateur dans l’animation et auteur de Monkey Bizness, est atteint de la maladie de Crohn, une inflammation chronique des intestins qui le vide de l’intérieur. Son Carnet de santé foireuse est le journal de cette maladie.
Radeau.
A l’encre noire et au feutre, il retrace la chronique de ses relations compliquées avec le corps médical, entre peur, respect et incompréhension, soutenu à bout de bras par sa femme et sa petite fille. Mais c’est bien plus encore : ce journal est celui d’une réappropriation de son corps face à l’invasive nécrose qui le dévore. Au fil des pages, le dessinateur livre avec humour et sans zone d’ombre les cruelles péripéties de son affliction. Douleurs, errances de diagnostics, re-douleurs, opérations, re-re-douleurs, traitement, ponctués par ses petits calculs personnels qui lui permettent de ne jamais se trouver loin des prochaines toilettes.
A l’occasion des Fêtes de Noël, Maisons du Mondepoursuit sa saga « Soyez Fous, Soyez Vous » avec un spot de circonstance. Une pub tout aussi délirante, extravagante que les 6 précédentes et qui frappe un grand coup pour la première campagne publicitaire de l’enseigne.
Jusqu’à présent, Fabrice (le prénom a été changé) n’avait pas eu envie de revenir à Paris. Reprendre le TGV en gare de Marseille-Saint-Charles, comme ce vendredi 13 novembre au soir où il avait rendez-vous au Bataclan. Monter dans le métro. Affronter ces lieux où il a vécul’indicible. Les tirs, l’angoisse, le sang et la mort. Presque un mois après les attentats perpétrés à Paris et à Saint-Denis, il l’a finalement fait : il est venu porter plainte au 36, quai des Orfèvres. Puis il s’est rendu à la cellule d’urgence médico-psychologique de l’Hôtel-Dieu pour obtenir une évaluation du préjudice moral subi, lui qui a évité de peu la blessure : la ballen’a fait qu’effleurer son bras.
Depuis, comme un certain nombre de victimes, il pensait que ça allait. Et puis finalement non, ça n’allait pas. Un contrecoup « classique après un tel traumatisme », observe Nicolas Dantchev, responsable du service de psychiatrie de l’Hôtel-Dieu, qui accueille un centre de consultation médico-psychologique d’urgence pour les victimes des attentats de Paris.
Troubles différés
« Certains reprennent leur vie comme avant, retournent au travail, et puis les symptômes de traumatisme – flash-back, troubles du sommeil, scènes choquantes qui tournent en boucle – apparaissent plus tard. On parle alors de “troubles différés” ». Ces signaux peuvent apparaître jusqu’à trois mois après le choc. Pour Fabrice, cela se soldera par trente jours d’arrêt de travail.
C’est ainsi que les consultations n’ont pas cessé à l’Hôtel-Dieu, depuis le 13 novembre. Elles ont diminué, bien sûr, loin des quatre-vingts rendez-vous des premiers jours. Mais, quotidiennement, les psychiatres reçoivent encore entre dix et quinze nouveaux patients. Et, chaque jour, « on en voit dont c’est la première consultation psychologique », poursuit Nicolas Dantchev.
[...] Curieusement, la crise économique n’a pas entraîné une baisse de la fécondité significative ces dernières années. Pourtant, les chercheurs de l’INED, qui ont l’avantage de travailler sur la durée, se sont demandé en quoi les projets de fécondité et leur réalisation se trouvaient affectés par le chômage. L’enquête d’Ariane Pailhé et Arnaud Régnier-Loilier conduite entre 2005 et 2011 auprès de 10.000 hommes et femmes apporte des réponses parues dans la revue Population et sociétés de décembre 2015.
Connu pour son œuvre sur l’identité comme «Peau noire, masques blancs», l’intellectuel anticolonialiste était aussi un des précurseurs de l’ethnopsychiatrie. Un éclairage essentiel sur les rapports entre colon et colonisé. Des textes inédits publiés par La Découverte.