Alors que le DSM-5 (réalisé sous l’égide de l’American Psychiatric Association) est déjà disponible, l’autre grande classification de référence, la CIM-11 (émanant de l’Organisation Mondiale de la Santé) sera normalement finalisée avant 2016, pour être soumise à l’approbation de l’Assemblée Générale de l’OMS ultérieurement, et publiée vers 2017. Le processus de révision de la CIM-10 est «coordonné par un groupe international d’experts d’une douzaine de pays différents », explique Charles Pull, un professeur de psychiatrie exerçant au Luxembourg et membre fondateur de l’Association Européenne de Psychiatrie [1]. Notons que quatre sites de psychiatres francophones collaborent à cette révision : Casablanca (Maroc), Genève (Suisse), Lille (France) et Montréal (Canada), ce qui doit être salué à une époque où la place des écrits psychiatriques (et plus généralement de la culture) en langue française dans le monde ont régressé. L’auteur évoque les analogies et les différences entre ces deux classifications (rivales ou complémentaires ?) et estime évidemment « prématuré de vouloir les comparer tant que la CIM-11 n’est pas publiée. »
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
vendredi 18 septembre 2015
BALADE MATRIMONIALE SUR LA PISTE DES FEMMES DU TREIZIÈME
Par Emmanuèle Peyret 18 septembre 2015
Dans le cadre des Journées du patrimoine qui se déroulent ce week-end, visite guidée de l'héritage féminin de la capitale en un arrondissement, le XIIIe.
A 14 heures, ce mardi de septembre, rendez-vous était pris sous la statue de Philippe Pinel, devant la Pitié-Salpêtrière, point de départ d’un parcours «matrimoine» dans le XIIIearrondissement de Paris, consistant à débusquer entre les murs, bâtiments, et statues du XIIIe des femmes, des féministes, du féminisme. Bref à procéder à une autre lecture des rues de Paris qu’en admirant un patrimoine burné. L’une des balades à faire et à suivre ce week-end dans la capitale.
Matrimoine ? Voilà une idée astucieuse, initiée par le collectifOsez le féminisme, et l’association HF Ile-de-France. Avec, pour nous guider tambour battant, Edith Vallée, docteure en psychologie, auteure, entre autres, d’ouvrages sur le choix de ne pas avoir d’enfants. Mais pourquoi diable la statue de Pinel (1749-1826) ? «Parce que c’est lui qui a libéré les aliénées de la Salpêtrière, en ôtant leurs chaînes», explique Edith Vallée, courant dans les allées de l’hôpital, après un petit point de présentation dans le square Marie-Curie (la femme qui a le plus de rues à son nom en France). La Salpêtrière, haut-lieu d’enfermement des femmes au XVIIe siècle – et longtemps après –, marginales, prostituées, cartomanciennes, faiseuses d’ange, mendiantes. Tout était alors prétexte à enfermer et aliéner les femmes, parfois même à les tatouer et les déporter pour peupler les nouvelles colonies, comme le Québec ou la Louisiane. Ce samedi, Edith et deux camarades seront «en grande robe blanche» pour donner à entendre les textes sur ces«aliénées», hystériques de Charcot par exemple.
Gorille qu’on chatouille
Dans la cour de la Salpêtrière, on croise aussi l’ombre un peu triste de Madeleine Pelletier, première femme psychiatre au début du XXe siècle, socialiste libertaire tendance anar, issue d’un milieu pauvre, d’où elle parvint à s’extraire par ses propres moyens pour conquérir de haute lutte un métier masculin.
Michel Foucault en 1979 : «Les hommes réprimés par la dictature choisiront d’échapper à l’enfer»
INTERVIEW Par Michel Foucault —
Interviewé en 1979 par un journal japonais à propos des réfugiés vietnamiens, le philosophe développait une analyse étrangement actuelle de la question des exilés. L’article était alors titré : «Le problème des réfugiés est un présage de la grande migration du XXIe siècle.»
Le 17 août 1979, le magazine japonais Shûkan Posuto publie une interview du philosophe Michel Foucault sur le sort des réfugiés vietnamiens. Par dizaines de milliers, ils fuient leur pays et son régime communiste. Des intellectuels français se mobilisent pour que la France accueille les boat people : Sartre et Aron rencontrent le président Giscard d’Estaing, Michel Foucault soutient le comité Un bateau pour le Vietnam monté par Bernard Kouchner. Cette interview sera publiée plus tard en France dans les Dits et Ecrits (Gallimard, 2001). Libération a décidé de la republier.
Nombreux sont ceux qui ressentent cette contradiction : naguère, il fallait soutenir l’unification du Vietnam et, maintenant, il faut faire face au problème des réfugiés, qui en est la conséquence.
L’Etat ne doit pas exercer de droit inconditionnel de vie et de mort, tant sur son peuple que sur celui d’un autre pays. Refuser à l’Etat ce droit de vie et de mort revenait à s’opposer aux bombardements du Vietnam par les Etats-Unis et, de nos jours, cela revient à aider les réfugiés.
Il semble que le problème des réfugiés cambodgiens ne présente pas le même caractère que celui des réfugiés vietnamiens. Qu’en pensez-vous ?
Ce qui s’est passé au Cambodge est tout à fait insolite dans l’histoire moderne : le gouvernement a massacré son peuple à une échelle jusqu’ici jamais atteinte. Et le reste de la population qui a survécu a, certes, été sauvé, mais se trouve sous la domination d’une armée qui use d’un pouvoir destructif et violent. La situation est donc différente de celle du Vietnam. Ce qui est en revanche important est le fait que, dans les mouvements solidaires qui s’organisent partout dans le monde en faveur des réfugiés d’Asie du Sud-Est, on ne tient pas compte de la différence des situations historiques et politiques. Cela ne veut pas dire qu’on puisse rester indifférent aux analyses historiques et politiques du problème des réfugiés, mais ce qu’il faut faire d’urgence, c’est sauver des personnes en danger. Car, en ce moment, 40 000 Vietnamiens dérivent au large de l’Indochine ou bien échouent sur des îles, au seuil de la mort. 40 000 Cambodgiens ont été refoulés de Thaïlande, en danger de mort. Pas moins de 80 000 hommes côtoient la mort, jour après jour. Aucune discussion sur l’équilibre général des pays du monde, ou aucun argument sur les difficultés politiques et économiques qui accompagnent l’aide des réfugiés, ne peut justifier que les Etats abandonnent ces êtres humains aux portes de la mort. En 1938 et 1939, des Juifs ont fui l’Allemagne et l’Europe centrale, mais comme personne ne les a accueillis, certains en sont morts.
Première française : des spermatozoïdes humains obtenus in vitro
17.09.2015
Une révolution dans le champ de la PMA : il va être possible d’obtenir des spermatozoïdes humains complets in vitro à partir de prélèvements de cellules souches germinales effectués chez des hommes infertiles. C’est la découverte effectuée par la société Kallistem, start-up issue de l’institut de génomique fonctionnelle de Lyon (CNRS/Inra/Ecole normale supérieure de Lyon/ Université Claude Bernard Lyon 1). La technologie a été présentée lors d’une conférence de presse le 17 septembre 2015 à Lyon.
Les sénateurs maintiennent l'expérimentation des "salles de shoot" mais en établissement de santé
Dans la loi de Santé, au chapitre de la prévention et de la promotion, les sénateurs maintiennent l'expérimentation des salles de consommations à moindre risque mais les intègrent aux établissements de santé. Ils élargissent aussi la prise en charge des accidents d'exposition sanguine ou sexuelle dans les lieux non hospitaliers.
La création du DMP sera automatiquement proposée à tous par l'Assurance maladie à l'automne 2016
La Cnamts a présenté son plan d'actions pour remettre en selle le projet dossier médical personnel (DMP). Mi-novembre 2016, il sera proposé à tous les affiliés de la Sécurité sociale de consentir à la création d'un tel dossier. Il sera ensuite spécifié sur leur carte vitale. Un intéressement à l'alimentation devrait être aussi proposé aux médecins.
Tous les affiliés à la Sécurité sociale auront la possibilité de créer leur dossier médical personnel (DMP) d'ici fin 2016 sans forcément passer par leur médecin traitant. C'est l'annonce fracassante et pour le moins inattendue qu'a faite ce 17 septembre Yvon Merlière, directeur du projet DMP à la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts), à la 5e conférence santé connectée organisée par Les Échos. L'idée est que, via l'espace personnel sur Ameli.fr, l'Assurance maladie propose de manière automatique la possibilité de disposer d'un DMP. Sous réserve que les usagers signent le consentement et uniquement sous cette condition, a insisté le directeur du projet. Le but est que les patients "soient maîtres" de cette création, a-t-il indiqué à Hospimedia. Il s'agit d'une demande de la part des usagers, et notamment du Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), formulée lors des concertations conduites depuis janvier dernier. Si la possibilité de créer ces dossiers est aussi laissée aux médecins, l'Assurance maladie a changé de cible en visant le patient avec en toile de fond l'espérance que le sujet reprenne mais surtout prenne.
Internement psychiatrique
Par Claire Hédon
AFP/Jean-Philippe Ksiazek
Certains patients sont hospitalisés dans des unités fermées, ils ne peuvent circuler librement, sont parfois même détenus dans des chambres isolées, sanglés sur leur lit pendant de longues périodes. Une situation inquiétante qui va en s’aggravant, avec des dérapages dans certains endroits, comme le montrent plusieurs rapports. L’enfermement des patients est-il nécessaire et efficace ? Est-ce cohérent dans le processus thérapeutique ? Comment travailler autrement ?
• Dr Thierry Najman, praticien hospitalier et chef de pôle de Psychiatrie générale à l’Hôpital Roger Prévot à Moisselles (France), auteur de « Lieu d’asile, manifeste pour une autre psychiatrie », éditions Odile Jacob.
Psychiatrie. Pierre de Lune inaugurée
Le Télégramme 18 septembre 2015
De gauche à droite : Patrick Leclerc (président du conseil de surveillance de l'hôpital de Landerneau), le Dr Muriel Fleuret (chef de service hôpital de jour), le Dr Jean-Michel de Chaisemartin (chef du servce pyschiatrie secteur 13) et Philippe El Saïr (directeur du CHRU) ont tous souligné la qualité du nouveau bâtiment
L'unité psychiatrique de jour Pierre de Lune a été officiellement inaugurée, hier, au Champ-de-Foire. Place à la population, aujourd'hui, lors de portes ouvertes. L'occasion de découvrir un service patients qui a toute sa place en centre-ville.
Il était une fois en psychiatrie
17 septembre 2015 | Cyrienne Clerc
Christophe, infirmier en psychiatrie, est l'auteur d'une série de nouvelles. Des histoires tristes et sombres, parfois plus légères. Nous publions une de ces nouvelles : "un pyjama vert".
Le risque de fugue était écarté car le service des hospitalisations sous contrainte était fermé à clef mais nous craignions grandement qu'il puisse se faire du mal.Le vieil homme nous avait suffisamment inquiété pour que nous décidions pour sa sécurité de le transférer ce soir là dans la chambre d'isolement.
Il nous y avait suivi sans difficulté, comprenait nos inquiétudes même s'il semblait révolté.
Nous lui expliquions ce qui allait se passer, et il s'apprêtait calmement à passer la soirée dans cette pièce sordide.
Curieusement, c'est quand nous lui avions demandé de retirer ses vêtements pour mettre le pyjama vert de l'hôpital qu'il s'était soudainement effondré en larmes, nous suppliant de ne pas lui infliger cette humiliation.
Les quatre murs sales de la petite pièce fermée lui étaient étonnamment plus acceptables que le pyjama que nous devions lui faire porter.
Dans le service, le protocole, à moins que ce ne soit l'habitude, nous imposait certaines règles dans la prise en charge des patients en chambre d'isolement. Par exemple, le patient devait être fouillé lorsqu'il intégrait ce lieu de soin pour éviter qu'il n'y introduise des objets dangereux. Les repas y étaient servis avec des couverts en carton ou en plastique, les soignants devaient intervenir toujours à deux, les briquets et autres objets dangereux étaient soustraits. Toutes ces règles de sécurité nous obligeaient à une discipline sans faille.
Et il fallait porter le pyjama vert.
On pourrait détecter le suicide collectif des civilisations extraterrestres
16 septembre 2015
Découvrir des civilisations extraterrestres n'est pas chose simple. Il faut en effet que les civilisations en question émettent des signaux que nous puissions capter, donc qui correspondent à l'idée que nous nous faisons d'une activité intelligente. Outre les ondes radio, la pollution pourrait être un signal d'une activité intelligente, comme l'avait suggéré une étude publiée l'an dernier.
Mais aujourd'hui, c'est une idée beaucoup plus radicale qui est soutenue dans une étude qui doit être publiée dans l'International Journal of Astrobiology : on pourrait détecter les civilisations disparues, et plus précisément celles qui se seraient "suicidées collectivement", en provoquant leur propre destruction. Pour cela, une équipe d'astrobiologistes américains et écossais a examiné les différents scénarios qui pourraient conduire notre propre civilisation à l'anéantissement, et les traces qui pourraient alors être observées de l'espace.
Bientôt une étude sur la causalité du suicide en Sarthe
Par David Malle, France Bleu Maine 17 septembre 2015
La Sarthe est le 3e département de France où le taux de suicide est le plus important. Médecins et chercheurs de l'Université du Maine veulent comprendre et lancent une étude dans les prochaines semaines.
Martigues : malaise à l'hôpital après un reportage télévisé
16/09/2015
Deux témoignages de "Cash Investigation" (France2) jettent le trouble sur certaines pratiques
La diffusion, même tardive, lundi soir sur France 2, du magazine d'information Cash Investigation intitulé "Santé : la loi du marché", présenté par Élise Lucet, a fait l'effet d'une bombe pour le personnel de l'hôpital de Martigues, et sans doute aussi, pour ses milliers de patients.
On y découvre deux témoignages martégaux édifiants sur les travers de "la course à la rentabilité."
Ainsi, une infirmière du service de réanimation, présentée comme "ne faisant partie d'aucun syndicat", visage dissimulé et voix déformée, révèle que, parfois, les choix financiers dictent certaines décisions. Ainsi, des actes de décès, au lieu d'être notés à l'heure dite, seraient repoussés de quelques dizaines de minutes pour permettre, le cas échéant, de facturer une journée supplémentaire.
La contention dans les services de psychiatrie
AGNÈS PIERNIKARCH 16 SEPTEMBRE 2015
Le colloque tenu au Sénat récemment par des
psychiatres du Collectif des 39, a souligné très justement la dégradation des
pratiques, dans les services de psychiatrie. La contention était quasiment
devenue obsolète pour les soignants, médecins, psychologues et infirmiers,
formés dans les années 70.
Cette pratique, déplorée, dont l'extension est
reconnue, provient de la conjonction de plusieurs facteurs. Le plus important
d'entre eux, est l'effet de la disparition des écoles d'infirmiers de secteur
psychiatrique.
Cette formation spécifique permettait l'acquisition
d'une réflexion sur la pratique, des stages en nombre suffisant dans les
services de psychiatrie, aux pratiques diverses, et l'acquisition d'un
savoir-faire auprès de leurs pairs expérimentés. La disparition de cette
formation de qualité a cédé la place à un ersatz, celui de la formation commune
avec les infirmiers Diplômés d'Etat, qui
forme pour l'essentiel les forts contingents des infirmiers des services de
médecine et de chirurgie. On peut s'interroger
sur l'idéologie qui sous-tend cette décision. L'objectif économique est comme
souvent l'adjuvant d'une pensée réductrice. Il justifie l'idée que
l'apprentissage du métier infirmier, dans les services de médecine, permettra
de facto de procurer des soins dans les services de psychiatrie, réputés moins
techniques. Il y a là,une dangereuse réduction de la qualité des soins, car
elle porte en elle le déni de la qualité du travail, de la réflexion, de la
dynamique de l'équipe, au profit d'actes qui peuvent être quantifiés ou
protocolisés.
Les Appels du Collectif des 39
NON A LA CONTENTION
La sangle qui attache tue le lien humain qui soigne
En France, chaque jour, on enferme, on immobilise, on attache, on sangle, des personnes malades.
Ces pratiques de contention physique d’un autre âge se déroulent quotidiennement dans ce pays. Ces pratiques dégradantes avaient quasiment disparu. Or les contrôleurs généraux des lieux de privation de liberté, Jean marie Delarue puis Adeline Hazan, l’ont constaté, elles sont désormais en nette augmentation, qui plus est banalisées comme des actes ordinaires.
jeudi 17 septembre 2015
Le secteur privé non lucratif vise un taux de 6% d'emploi de travailleurs handicapés
La Croix-Rouge française, la Fehap, le Syneas, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT et FO ont signé le 7 septembre un nouvel accord de branche concernant l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés, dit accord OETH. Il concerne la période 2016-2020. Le précédent, pris en 2010, arrive en effet à échéance le 31 décembre 2015. Dans un document de présentation, l'association OETH signale que les signataires "poursuivent l'objectif d'atteindre au minimum le taux de 6%" de travailleurs handicapés dans leurs établissements. Ils s'engagent aussi à conforter ce taux et à le rendre pérenne. Depuis 2006, le nombre de travailleurs handicapés n'a cessé d'augmenter au sein des structures relevant des trois fédérations d'employeurs signataires. Le taux des travailleurs handicapés est ainsi passé de 4,42% en 2006 à 5,34% en 2014. La cible des 6% est donc proche.
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