Les très jeunes enfants sont-ils, comme on aurait tendance à le penser, de petits « monstres » incapables de partager leurs jouets, insensibles à la détresse d’autrui ? Pas du tout, révèle une enquête publiée dans Current Biology, conduite par une équipe de l’Institut Max-Planck de Leipzig (Allemagne) et de l’université de Manchester (Royaume-Uni). Au contraire, les tout-petits montrent, dès l’âge de 3 ans, un réel souci des autres et un sens de la justice « réparatrice » : ils sont capables d’intervenir pour réparer les torts causés à quelqu’un d’autre par un tiers malveillant. Un résultat qui a surpris les auteurs de l’étude eux-mêmes.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
lundi 22 juin 2015
Nouveaux regards sur la schizophrénie
Pourra-t-on un jour prévenir la schizophrénie ? « Il y a vingt ans, c’était inenvisageable. Aujourd’hui, c’est un objectif atteignable, assure le professeur Marie-Odile Krebs, chef de service à l’hôpital Sainte-Anne (Paris), qui préside l’Institut de psychiatrie, incluant vingt et une équipes françaises. Nous pouvons maintenant proposer des prises en charge précoces, avant même le premier épisode psychotique, ce qui réduit sensiblement le risque de basculer dans une schizophrénie. Et l’enjeu pour l’avenir est de pouvoir repérer les individus vulnérables, pour s’inscrire encore plus dans des démarches de prévention. »
A Créteil, des conseillers d’insertion « imaginatifs » et débordés inaugurent la peine de probation
LE MONDE | | Par Franck Johannès
Claude Charamathieu a la taille petite, le cheveu grisonnant mais l’œil pétillant, et ne semble en rien découragé par un métier qui consiste un peu à vider la mer avec une petite cuillère. Son équipe de 31,3 conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation à plein-temps (dix de moins que l’effectif théorique) a la charge de 4 400 mesures, soit 3 400 personnes condamnées, souvent paumées, chômeuses, parfois droguées ou violentes, dont il s’agit de favoriser l’insertion bien plus que la réinsertion. L’ancien éducateur de 62 ans est aujourd’hui directeur du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) du Val-de-Marne et ravi d’essuyer les plâtres de la nouvelle peine de probation, la contrainte pénale, entrée en vigueur le 1er octobre 2014.
« Créteil a été la première juridiction à prononcer des contraintes pénales, se réjouit le directeur, 14 en octobre et novembre 2014, rien en décembre-janvier, puis nous avons organisé une réunion avec les magistrats en février pour voir comment on abordait cette nouvelle mesure. » Il y a en effet une première ambiguïté à lever, la différence entre le vieux sursis mise à l’épreuve (SME), créé en 1958, et la contrainte pénale née de la loi du 15 août 2014. Toutes deux sont des mesures « en milieu ouvert », hors de la prison, et consistent en un suivi régulier des condamnés, soumis à un certain nombre de contraintes, décidées par le tribunal, et ajustées par le juge d’application des peines : obligation de soins, de travail ou de formation, remboursement des victimes, interdiction de les rencontrer, travail d’intérêt général…
Des boniches aux aventurières, comment Disney a fait évoluer ses héroïnes
ELSA MAUDET
Un fossé sépare la docile Blanche-Neige de la fougueuse Merida. Et on peut dire merci à Pixar pour la prise d'indépendance des personnages principaux féminins.
Riley, l'héroïne de Vice Versa, le film Pixar sorti la semaine dernière, fait du hockey, a un caractère bien trempé et ne colle pas aux aspirations traditionnelles de l'ado de cinéma. «Pixar est le studio le plus moderne, il renouvelle vraiment le genre. Il va plus loin dans la recherche et fait des films plus variés», affirme Pierre Lambert, spécialiste du cinéma d'animation. Et son audace a déteint sur les œuvres de Disney, qui a acquis Pixar en 2006. En témoigne l'évolution de ses héroïnes, passées de nunuches bonnes à marier à des rebelles indépendantes. Ou comment Pixar a mis un coup d'accélérateur à un processus timidement enclenché dans les années 90.
1937-1959 : CORVÉES ET PRINCE CHARMANT
Etre princesse à cette époque n’était ni franchement passionnant, ni franchement compliqué. «Si on résume, les personnages Disney faisaient le ménage», lâche Pierre Lambert. Blanche-Neige (1937) n’a ainsi rien trouvé de mieux que de briquer la maison des nains du sol au plafond pour se faire accepter. Cendrillon (1950) devait se fader le shampouinage des rideaux, tapis et tapisseries pour satisfaire aux exigences de sa délicate marâtre. Aurore, de la Belle au bois dormant (1959), a eu un peu plus de chance en évitant moult corvées grâce à une sieste de cent ans.
Fort heureusement, toutes avaient de l’ambition. Celle de trouver un bel homme, tant qu’à faire riche et fort, pour les sauver de leurs médiocres destins. Parce qu’après tout, sans homme point de salut. Et grâce au physique de rêve de ces grandes perches aux cheveux soyeux (lisses, bien sûr) et à la taille fine, l’entreprise ne s’avérait pas très compliquée (on ne leur demandait pas, en sus, d'avoir de la discussion).
A cette époque, «les héroïnes étaient sans intérêt. Elles étaient des personnages importants, mais leurs personnalités n’étaient pas développées, elles étaient assez neutres. Elles subissaient plutôt les événements», analyse Pierre Lambert.
Mon frère se bat contre la maladie sur tous les fronts
HANDICAP - Du 17 au 24 juin prochain, pour la deuxième année consécutive l'Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) organise Psycyclette, une randonnée cyclotouriste qui voit rejoindre Toulouse et Abbeville à Paris par des personnes souffrant de troubles psychiques et leurs proches. Avec mon frère Sylvain, nous avons choisi d'y participer.
Mon grand frère Sylvain fêtera ses 37 ans la veille du départ de Psycyclette. Il souffre d'une schizophrénie simple qui n'a été diagnostiquée qu'au bout de 10 ans... 10 ans d'errances et turbulences pour lui et pour nous où rien n'était constructif.
Qu'est-ce que la Mission Fides ?
Objectif principal : mettre en œuvre un dispositif
institutionnel de prévention et de prise en charge des addictions (alcool, TCA,
médicament...), pour le personnel médical et non médical de l’AP-HP.
L’AP-HP mène, depuis plusieurs années, des démarches
actives en faveur des personnels qui rencontrent des difficultés liées à des
comportements addictifs dans l’exercice de leurs fonctions. Ainsi la Direction
Générale de l’AP-HP a créé en novembre 2006 la mission Fides (confiance en
latin), afin de mettre en oeuvre une politique de prévention et de prise en
charge des addictions liées à la consommation de produits psycho actifs, en
particulier l’alcool, pour le personnel médical et non médical de
l’institution.
Les pédiatres néerlandais veulent rendre l’euthanasie possible pour les enfants
21.06.2015
Les pédiatres néerlandais appellent à abaisser l’âge légal de l’euthanaise aux Pays-Bas pour que les enfants malades de moins de 12 ans en phase terminale puissent obtenir l’euthanasie. « Nous estimons qu'une limite d'âge arbitraire comme celle de 12 ans doit être changée et que la capacité de chaque enfant à demander à mourir doit être évaluée au cas par cas », estime Eduard Verhagen, professeur en pédiatrie à l'Université de Groningen et membre du comité éthique de l’association néerlandaise de pédiatrie.
« Tunis sur le divan », quand le théâtre psychanalyse une ville
Le Monde Blogs 18 juin 2015, par Olivia Barron
« Et si on psychanalysait Tunis ? » C’est le projet loufoque et poétique imaginé par l’Agence française de psychanalyse urbaine (ANPU) avec le Théâtre national de Tunis (TNT). Du 9 au 19 Juin, Laurent Petit, directeur de l’ANPU, orchestre une grande enquête de terrain avec son équipe de chercheurs et les élèves comédiens de l’école du TNT. Vêtus de blouse blanche, équipés de transats, ils sillonnent la capitale et collectent la parole des Tunisois lors d’improbables « opérations divan ». Parallèlement, des experts-urbanistes, politologues et psychologues prennent la température de la ville au cours de débats passionnants. Le diagnostic final sera présenté sur la place Halfaouine, le 19 juin. Une performance inédite, mêlant science et art. Rencontre avec Laurent Petit, directeur de l’ANPU, et Essia Jaïbi, étudiante tunisienne en master Espace public à l’université Paris I, à l’initiative du projet.
Comment faites-vous pour psychanalyser une ville ?
Laurent Petit : C’est très simple. Nous installons nos transats en pleine rue et les Tunisois viennent à notre rencontre, intrigués. Ce sont les apprentis comédiens du TNT qui mènent l’enquête. Ils proposent aux passants de répondre à un questionnaire décalé, propice aux associations d’idées. Chaque comédien s’est créé un personnage fictif, sorte d’avatar, en vue de la restitution publique. L’un d’eux s’est improvisé « vandalologue ». Il étudie les villes sous le prisme du vandalisme. C’est un clin d’œil à l’histoire de cette ville qui a été sous domination vandale pendant près d’un siècle ! Une autre étudiante s’est transformée en « urban profiler ». Elle détecte des archétypes comme « l’ado enragé », « le vieux mélancolique », ou « la bimbo qui a peur de se faire agresser ». Certains discutent des heures, d’autres cinq minutes. La séance est plus ou moins prolifique. Quand on demande aux Tunisois « qui sont les parents de Tunis ? » certains répondent « Didon et Enée », d’autres « Bourguiba ». D’autres diront que ce sont leurs propres parents, car ils sont totalement en fusion, ils font corps avec leur propre ville.
Le stoïcisme comme précurseur épistémologique de la thérapie cognitive
La revue Psychiatrie, Sciences humaines, Neurosciences (PSN) évoque la « forte proximité conceptuelle » et les «parallèles épistémologiques » entre le stoïcisme (une conception philosophique remontant au IIIème siècle avant J.C avec Zénon de Cition, et propagée par divers représentants ultérieurs, comme Cléanthe, Chrysippe de Soles, Cicéron, Sénèque, Épictète, etc.) et la thérapie cognitive [1] développée par Albert Ellis (1913–2007) et Aaron Beck (né en 1921), l’auteur notamment du célèbre Beck Depression Inventory (échelle de Beck de la dépression)[2].
dimanche 21 juin 2015
[VIDEO] Un spot et l’intervention du président pour inciter à se prononcer sur le don d’organes
22.06.2015
"J'exprime ma reconnaissance à tous les donneurs et à leurs familles qui, jadis comme maintenant, font de ce don une admirable réalité", indique lundi François Hollande à l’occasion de la Journée nationale du don d’organes. Dans un message relayé par l'Agence de la Biomédecine, le président explique que le but est "d'inciter chacun de nous à indiquer sa volonté afin que si à notre mort un prélèvement d'organes est envisagé, celles et ceux qui seront interrogés sur nos souhaits puissent en être fidèlement les messagers". De son côté, l'Agence de la Biomédecine a lancé lundi un spot ("The man who died the most in movies") sur YouTube et Daily Motion, qui utilise l’humour pour, sans dramatiser, inciter les 16-25 ans à dire leur choix à leurs proches.
Cette intervention de François Hollande -inhabituelle sur ces questions de la part d’un chef de l’Etat- survient alors même que le projet de Loi santé contient une avancée controversée, via un renforcement du "consentement présumé" au don d'organes, en l'absence de refus, chacun étant bientôt considéré comme donneur présumé. Une personne peut signifier son refus de donner ses organes en s'inscrivant sur le registre national des refus mais très peu font cette démarche. Marisol Touraine se veut néamoins rassurante sur l’application de cette disposition issue d’un amendement du Pr Jean-Louis Touraine (PS) : "Il n'est pas question de prélever sans s'assurer de l'absence du refus de la personne et sans discuter avec les familles. Mais nous devons faire en sorte d'améliorer les moyens de connaître l'avis du défunt", a expliqué la ministre de la Santé dans une interview publiée lundi par Ouest France. Face à la faible utilisation du registre national des refus, "il faut définir clairement quelles peuvent être les autres modalités d'expression du refus", poursuit-elle. "Un grand débat va s'engager sereinement avec les familles, les associations et les soignants. Les nouvelles dispositions se mettront en place à partir du 1er janvier 2017", a confirmé la ministre.
La pollution aux particules fines tue plus que le sida et le paludisme combinés
17.06.2015
Plus de deux millions de décès pourraient être évités chaque année dans le monde si les normes de pollution aux particules fines PM2,5 préconisées par l’Organisation mondiale de la santé (moins de 10 microgrammes par litre d’air) étaient respectées, selon une étude parue mardi dans « Environmental Science and Technology».
Selon les estimations de l’OMS, la pollution est responsable de 3,2 millions de morts prématurées par an – soit davantage que le sida et le paludisme combinés, soulignent les auteurs de l’étude. Et pour cause, la majorité de la population mondiale vit avec des concentrations supérieures aux 10 microgrammes par litre d’air préconisés. Dans certaines parties de l’Inde et de la Chine, elles dépassent même les 100 microgrammes par litre d’air.
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