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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 20 mai 2015

Education : les figures imposées de la contestation

Le Monde.fr  | Par 

« Pédagogistes » contre « élitistes », niveau qui baisse, tribunes enflammées, noms d’oiseaux à l’Assemblée, ministre accusée de « saborder », « massacrer », « sacrifier » l’éducation des enfants, manifestations… Ce court descriptif résume assez bien la réforme du collège que porte Najat Vallaud-Belkacem. Mais pourrait tout aussi bien évoquer la réforme du primaire de 2008 ou les lois Fillon sur l’école de 2005.

La France aime se déchirer à propos des méthodes éducatives, et le fait régulièrement, à chaque réforme ou presque. C’est le cas de toutes les réformes d’ampleur de ces dix dernières années.

  • En 2012, la réforme Peillon provoque une longue polémique sur la question des rythmes scolaires, qu’elle entend réadapter.

  • En 2009, la réforme Darcos-Chatel des lycées déclenche manifestations et critiques des enseignants.

  • En 2008, la réforme Darcos du primaire entraîne des manifestations et de longues semaines de polémiques autour des questions de pédagogie et de méthode d’enseignement de la lecture, notamment.

  • En 2005, les lois Fillon sur l’école ont pour conséquence plusieurs semaines de manifestations lycéennes.


1. La vieille guerre des « pédagogistes » contre les « élitistes »


A chacune de ces réformes, ou presque, on retrouve les mêmes éléments de débat. Et notamment une opposition structurelle en France, depuis 30 ans, entre deux écoles de pensée :

Les « modernes » : le « pédagogisme » ou « progressisme », méthode qui vise à pousser l’élève à construire son apprentissage et à « apprendre » seul. L’enseignant a alors pour rôle, davantage que de transmettre, d’accompagner l’élève dans son apprentissage. Cette méthode est généralement plutôt prônée à gauche, et s’accompagne souvent d’un discours égalitariste : tous les élèves doivent avoir accès aux mêmes enseignements.

Les « anciens » : les « anti-pédagogistes », qu’on pourrait aussi baptiser « élitistes », qui estiment, à l’inverse, que le rôle de l’enseignant est avant tout de transmettre un savoir, et le rôle de l’élève de l’apprendre. Ils souhaitent revenir à des méthodes qui étaient celles d’avant 1968. On retrouve ce courant plutôt à droite (Luc Ferry, par exemple, ou Xavier Darcos), et ce combat est généralement accompagné d’un discours élitiste : il faut des classes et des options pour que les meilleurs élèves puissent aller le plus loin possible.




Voyage au pays des fous

Le Monde Blogs 



Lens: cette maison où les patients du service psychiatrique du CHL retrouvent leur équilibre

PAR YVES PORTELLI  

Les premières expériences d’appartements communautaires destinés aux patients suivis par le service psychiatrique du CHL existent dans le secteur depuis une vingtaine d’années, mais la maison particulière à l’angle de la rue du Wetz et l’avenue du 4-Septembre, elle, fête ses dix ans.




Le mobilier du salon a dix ans d’âge, comme la maison, mais c’est surtout un lieu de convivialité où les malades et les infirmiers référents peuvent discuter, sans blouses blanches interposées.





« Ici, on ne vient pas en blouse blanche mais en civil et on se parle », la remarque de David Bouchonnet n’est pas anodine. Le cadre de santé référent du service psychiatrique au Centre hospitalier de Lens évoque ce détail qui fait toute la différence dans l’esprit de Fabrice, François, Marie-Christine et Alice (les prénoms sont parfois d’emprunt). Tous les quatre sont des patients de longue date mais à la différence de ceux qui sont soignés systématiquement ou régulièrement à l’unité Poussin à la Grande Résidence, eux se partagent le même appartement à Lens, depuis plusieurs années, entre cinq et neuf ans.
Quand on leur demande s’ils ont parfois envie de ne plus vivre au même endroit, la réponse fuse : NON ! Alice a trouvé ici un équilibre qu’elle n’osait même pas imaginer : « Ici, on peut faire ce que l’on veut quand on veut tout en étant suivi par les infirmières. On ne subit pas les contraintes de l’hôpital, à heures fixes. » Une liberté qui n’a pas de prix à ses yeux. Françoise, elle, a trouvé des gens à qui parler : « C’est important après être restée quinze ans seule, 24 h sur 24 h. Depuis mon arrivée, pas une seule fois je n’ai dû retourner aux urgences. » Fabrice devait absolument partir de chez lui, « je pétais un câble ».

« Ici, je suis protégé»

L’hôpital à intervalles réguliers ? Pas une solution, la maison communautaire a tout changé : « J’y suis protégé et je peux même participer à des actions, c’était impensable avant. » Marie-Christine, elle, a vécu les deux expériences, durant des années : « On est pris en charge dans les deux cas mais je me suis rendue compte que dans la maison, je n’étais pas seule. Cette liberté de vivre ensemble n’a pas de prix. »

MAD PRIDE 2015 - 13 juin à Paris

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Défilé festif pour la dignité des personnes en difficulté psychique
10h - Retrouvons-nous au 82 avenue Denfert-Rochereau et préparons-nous pour le défilé Mad Pride 2015.


L'autonomie, une nouvelle méthode pour accompagner les troubles mentaux

psycom le 13 mai 2015


[France TV] Les victimes de troubles psychiatriques font souvent l'objet d'enfermement ou de longs séjours à l’hôpital. Mais d'autres lieux d’accueil se développent également, qui essaient d'apprendre aux malades à devenir autonomes.

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mardi 19 mai 2015

35 heures : en conflit avec les syndicats, l’AP soutenue prudemment par Marisol Touraine

19.05.2015

"Repos préservé, qualité des soins assurée" seront les mots d’ordres de la grève unitaire de jeudi décrétée par les syndicats représentatifs (CGT,SUD,CFDT et FO) et soutenue par la CFE-CGC, la CFTC et l’Unsa afin de protester contre le projet de réforme des 35 heures de Martin Hirsch, le directeur général de l’AP-HP. Cette mobilisation est motivée par le fait que "les personnels n’en peuvent plus " et "qu’on s’attaque aux acquis sociaux qui leur permettent de garder la tête hors de l’eau" explique Rose May Rousseau, secrétaire générale de l’Union syndicale CGT de l’AP-HP. La mobilisation a reçu le soutien de la CFDT, dont le secrétaire général, Laurent Berger a affirmé sur RTL que "l’hôpital est à la limite du burn-out".

Grèce : "la catastrophe sanitaire s'aggrave"

EUGENIE BARBEZAT 19 MAI, 2015

Les membres de la délégation devant une affiche portant l'inscription "mazi", qui signifie "ensemble"
DR
Du 11 au 16 mai, des membres du collectif « Solidarité France Grèce pour la Santé » sont allés à Athènes, à la rencontre des personnels des dispensaires sociaux et solidaires autogérés. Leurs observations sont alarmantes.
Ce collectif, composé d'élus, de militantes et militants syndicaux, politiques ou issus de la société civile, majoritairement des professionnels du soin, de la santé et du médicament en France mais aussi de l’éducation s'est constitué il y a deux ans avec pour objectif  de soutenir matériellement dispensaires et pharmacies sociales et solidaires en Grèce grâce à des collectes d’argent et de médicaments.  La volonté des membres du collectif  (ATTAC, Coordination des comités de défense des maternités et hôpitaux de proximité, CODEGAS, CGT Sanofi, SNESUP-FSU, SUD Santé Sociaux, SMG, USMC/SNCDCS,  Ensemble, NPA, PCF, PG),  est également de manifester un soutien politique à cette nouvelle forme de résistance aux mesures d’austérité appliquées à la Grèce depuis 2008.
[...] Les hôpitaux sont en faillite : "Nous avons visité Sotiria, hôpital historique et  de référence pour les Balkans des maladies respiratoires et de la tuberculose. Il est au bord de l’effondrement.
[...] Autre problème majeur sur lequel la délégation tient à insister : une demande psychiatrique et psychologique forte de la part des usagers, conséquences directes de la pauvreté et de la précarité. Or Pour des raisons budgétaires et en réponse aux exigences de la Troïka, nombres d'hôpitaux psychiatriques ont été fermés ces derniers mois en Grèce, ce qui surcharge encore les hôpitaux déjà débordés et pose des problèmes de cohabitation entre les patients. "Sur les huit établissements publics de psychiatrie il n’en reste que trois ouverts. Les structures extra hospitalières et associatives ont fermés les unes après les autres.

Un service d'écoute des ados pour prévenir le suicide

AUVERGNE > AURILLAC 18/05/15 

Créé en 2003, le site a été visité par près de 19.000 internautes en 2014 (+19 % par rapport à 2013). Malgré le succès des forums, le téléphone reste indispensable pour répondre à la crise et aux situations plus graves. - photo christian stavel
Créé en 2003, le site a été visité par près de 19.000 internautes en 2014 (+19 % par rapport à 2013). Malgré le succès des forums, le téléphone reste indispensable pour répondre à la crise et aux situations plus graves. - photo christian stavel
Le service Allo Ecoute Ado créé en Haute-Loire intéresse les PEP du Cantal. Des actions de prévention seront lancées dès septembre si des financements sont trouvés.
Le suicide est la première cause de décès des 25-34 ans. C'est aussi la première cause de décès entre 15 et 24 ans.
En Auvergne, et donc dans le Cantal, le suicide, comme ailleurs, est un réel problème de santé publique. Sur la période 2009-2011, leur nombre annuel s'élève à 260 (*) en moyenne pour la région, à 28 pour le département (dont 75 % d'hommes).
Ces deux constats alarmants ont conduit l'association des Pupilles de l'enseignement public (PEP) à innover dans la prévention et l'aide à distance. Le service Allo Ecoute Ado a été créé en 1999 en Haute-Loire et rayonne aujourd'hui bien au-delà des frontières de l'Auvergne, puisqu'il reçoit des appels du Canada et du Brésil.


Distorsion morale sur la correction du génome

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 


Jusqu’à présent, les techniques d’ingénierie du ­génome n’étaient utilisées que pour modifier certains tissus d’un individu, comme la rétine ou la moelle osseuse, mais ne touchaient pas au génome des descendants. Quatre enzymes peuvent modifier l’ADN de nos chromosomes : les méganu­cléases, les TALEN, les nucléases à doigt de zinc et les CRISPR-Cas9. Les trois premières sont complexes à mettre en œuvre ; la quatrième est plus facile mais peu spécifique, c’est-à-dire qu’elle modifie l’ADN à des endroits non souhaités en plus de la cible médicale. Le coût de ces enzymes a été divisé par 10 000 en dix ans, ce qui ouvre la voie à un bricolage de notre génome.

« Irvin Yalom, la thérapie du bonheur » : dans la tête d’un psychothérapeuthe

Le Monde.fr |  | Par 
Irvin D. Yalom dans le documentaire américain, français et suisse de Sabine Gisiger, "Irvin Yalom, la thérapie du bonheur" ("Yalom's Cure").

A plus de 80 ans, Irvin Yalom dit « profiter du ciel étoilé ». Il paraphrase Schopenhauer, qui utilisait l’image pour expliquer comment le déclin progressif du « soleil » de ses pulsions lui révélait des beautés dont il ne soupçonnait pas l’existence. Irvin Yalom a passé sa vie à fréquenter des pulsions plus ou moins avouables, parfois très secrètes et souvent dérangeantes : il a derrière lui une très longue carrière de psychothérapeute. Auteur de nombreux best-sellers et inventeur de la « thérapie existentielle », il est aux Etats-Unis une véritable star, et dans son domaine, un révolutionnaire : à rebours de l’école qui prônait, à ses débuts, la plus grande neutralité du thérapeute, il a toujours défendu la notion d’« engagement » auprès du patient. Cet engagement a déterminé toute sa vie de médecin, mais aussi d’époux et de père.

Bouleversée par la lecture des livres d’Irvin Yalom, la documentariste Sabine Gisiger a souhaité rendre justice à son travail en réalisant un film aussi inspirant que les écrits du thérapeute peuvent l’être. La forme qu’elle adopte est légère en apparence : assez détachée des rigueurs chronologiques qui étouffent souvent ce type de travail, adoptant un va-et-vient tout en souplesse entre sphère intime et sphère professionnelle à l’image de la parole de Yalom, qui réunit l’évocation de l’une et de l’autre dans le récit d’une même expérience de vie. Sous ses airs un peu désinvoltes, cette souplesse travaillée propose une entrée des plus agréables dans la pensée du médecin : elle laisse la part belle aux mots, dont elle se fait l’écrin modeste.


Parole trop forte pour l’image


Sabine Gisiger atteint aisément ses ambitions de lectrice passionnée : la parole qu’elle a captée et orchestrée est belle, forte dans sa simplicité, porteuse d’un espoir contagieux que l’on a envie d’entretenir en devenant à son tour lecteur. Mais au revers de la médaille, cette parole s’avère trop forte pour l’image, ou l’image trop faible pour les mots : on a plus d’une fois l’impression que la réalisatrice ne sait pas quoi filmer pour proposer une expérience visuelle à la hauteur de l’expérience auditive.

Elle n’y réussit pas toujours. Le film cède à la facilité des plans qui veulent tout et rien dire (la mer sous le soleil et les bateaux qui la parcourent), tire souvent vers la banalité (intervenants cadrés en plan fixe à hauteur d’épaule et vieilles photos en noir et blanc pour accompagner les passages biographiques). Il trouve, a contrario, une matière forte dans les images toutes simples en apparence de la vie de famille.

Modèles de longévité, Irvin et Marilyn Yalom ont fait passer leur couple avant leurs enfants : leur manière d’être ensemble le dit à l’œil plus subtilement qu’eux-mêmes ne le disent. Le sujet est sensible, et la réalisatrice ne s’en approche que précautionneusement, craignant peut-être que le point aveugle, si elle s’y aventurait trop nettement, ne vienne nuire à l’hommage. Mais sa prudence un peu frustrante n’est pas non plus étrangère à la curiosité pour l’homme et pour l’œuvre que le film travaille – avec succès – à éveiller.


Documentaire américain, français et suisse de Sabine Gisiger (1 h 17). Sur le Web : www.sddistribution.fr/fiche.php?id=117