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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 5 mai 2015

Formation qualifiante Psychose et Institution 2014-2015

 
En partenariat avec L’ EPS BARTHÉLÉMY DURAND, Etampes il vous est proposé 5 journées de formation sur le thème :

PSYCHOSE ET INSTITUTION

Journées organisées par :
  • Guy DANA, psychiatre, psychanalyste, responsable du secteur comprenant le CHG de Longjumeau
  • Paul-Laurent ASSOUN Pr Univ. Paris Diderot
  • Christian HOFFAMNN Pr Univ. Paris Diderot






Contrainte de s’externaliser, la psychiatrie rejoint le médico-social

Rue89 Strasbourg Antoine Sanchez-Operiol 5 mai 2015
Dans la salle d'attente du Centre de Soins, d'Accompagnement et de prévention en Addictologie de l'association Ithaque, les éducateurs écoutent et discutent avec les usagers. (Photo ASO / Rue89 Strasbourg / cc)
Dans la salle d’attente du Centre de Soins, d’Accompagnement et de prévention en Addictologie de l’association Ithaque, les éducateurs écoutent et discutent avec les usagers. (Photo ASO / Rue89 Strasbourg / cc)

Alors que l’accompagnement social est en crise et que les hôpitaux sont surchargés, leurs acteurs appellent à un décloisonnement. Une belle idée qui ne masque pas le désengagement progressif de l’État.

Externaliser, le mot est fort mais c’est bien l’alternative proposée à la psychiatrie pour qu’elle remplisse sa mission médicale. Un manque de lits dans les hôpitaux psychiatriques, une précarité sociale qui conduit à un isolement, moins de psychiatres dans le public en raison de la baisse des budgets : autant de facteurs qui conduisent à reporter cette population vers d’autres structures.
Celles-ci sont extra-hospitalières (hôpitaux de jour, centres médico-psychologiques) voire médico-sociales (les centres médico-sociaux en particulier). Travailleurs sociaux, médecins, infirmiers, aides soignants, psychologues forment une équipe dite « pluridisciplinaire » et élaborent des « projets de soins » à chaque usager. Le social est-il devenu une part essentielle du travail des médecins ? Le Dr Edmond Perrier, chef de pôle en psychiatrie infanto-juvénile à l’Epsan (Etablissement Santé Public Nord Alsace), voit dans travailleurs sociaux des partenaires parmi d’autres :
« Le travail social c’est surtout quand on soigne en psychiatrie publique. Les psychiatres libéraux ont affaire à des problèmes personnels mais avec des gens encore insérés. Les maladies chroniques, surtout quand elles surviennent depuis la jeunesse, ont des effets de désocialisation. Pour les enfants (les moins de 18 ans), les premiers partenaires sont la famille. Viennent ensuite l’école, les travailleurs sociaux que je nomme les « aidants » et la justice en cas de délinquance.
On ne sent pas dépossédés, ça va de soi. Un enfant qui vient le matin pour des soins en hôpital de jour va à l’école l’après-midi. Quand il va mieux, on augmente l’école et on diminue les soins. Le centre médico-psychologique pour le social, l’école pour l’éducatif, la psy pour la santé : tout ça est imbriqué. »

Travail en équipe : la HAS publie « Le protocole pour les nuls »

Anne Bayle-Iniguez
| 05.05.2015
La Haute Autorité de santé (HAS) propose une méthode pour concevoir et mettre en musique des protocoles pluriprofessionnels, destinés à mieux encadrer le travail des équipes de soins au sein d’une structure (maisons, pôles ou centre) ou sur un territoire.
Le but est d’apporter un éclairage pragmatique sur la coopération interprofessionnelle, pratique désormais financée par le gouvernement sous la forme d’un forfait annuel (mais perçue par les structures uniquement).

Qui fait quoi, quand et comment ?

Un protocole décrit qui fait quoi, quand, comment, pourquoi, pour qui et avec qui sur une situation vécue par une équipe de soins. Il répond à un problème pluriprofessionnel identifié par l’équipe et s’appuie sur la littérature scientifique et l’expérience de terrain. Il prend la forme d’un texte, d’un tableau, d’un organigramme, etc.

L’université publique et la laïcité

4 MAI 2015

TRIBUNE 
La France vit, depuis une dizaine d’années, dans un climat de surenchère laïque, visant à bannir au nom des exigences du vivre ensemble toute forme d’extériorisation de la croyance religieuse dans l’espace social, et en particulier les tenues vestimentaires des musulmanes. C’est la longueur de la jupe portée par une collégienne de Charleville-Mézières qui nourrit la casuistique. Mais ce débat longtemps cantonné au collège et au lycée se reporte également, et de plus en plus, sur l’enseignement supérieur. De ce que le port de signes ostensibles d’appartenance religieuse est prohibé à l’école primaire, au collège et au lycée, on infère qu’il devrait l’être aussi à l’université au nom du principe constitutionnel de laïcité. Car ainsi que l’exprime le préambule de 1946, l’organisation de l’enseignement public laïque et gratuit est un devoir de l’Etat «à tous les degrés».
La laïcité est, bien entendu, un principe fondamental de l’enseignement supérieur comme de ceux qui le précèdent, et c’est avec l’université que la grande l’histoire de l’enseignement laïque a commencé de s’écrire. L’adoption, en 1875, de la loi sur la liberté de l’enseignement supérieur, qui offre aux républicains l’occasion d’affûter leurs arguments, est le point de départ paradoxal du processus de laïcisation de l’enseignement. Cette loi du 12 juillet 1875 a eu comme prolongement immédiat la création des universités catholiques d’Angers, Lille, Lyon, Paris et Toulouse, bientôt déployées autour de leur faculté de théologie. Or, la fondation par l’Eglise de ses propres structures a entraîné la suppression, dès 1885, des facultés de théologie catholiques de l’université publique, jugées inutiles. La loi de 1905 fera subir le même sort à la théologie protestante. Si donc l’université est devenue laïque, c’est en évinçant la théologie des humanités qu’elle enseigne.

lundi 4 mai 2015

C’est arrivé le 5 mai 1808 Mort de Cabanis

05.05.2015


Le plus philosophe des médecins est né en Limousin, au château de Salagnac, à Cosnac, le 5 juin 1757. Après avoir été pensionnaire au collège de Brive-la-Gaillarde où il se révéla un élève difficile, Cabanis fut envoyé à Paris par son père, avocat de formation reconverti dans l’agriculture, pour y poursuivre ses études sous la protection de Turgot. Là, il se forge un copieux bagage philosophique en dévorant Cicéron, Platon, Saint-Augustin, Montaigne, Montesquieu, Buffon et Bossuet. Il se pique aussi de poésie et, jeune homme velléitaire, entame aussi une traduction de L’Iliade.
Après avoir accompagné comme secrétaire à Varsovie un noble polonais, Cabanis doit, rentré à Paris, se choisir, sur l’instance de son père, une vraie profession. Sur les conseils du Docteur Dubreuil, il se décide pour la médecine et, après sept ans d’études, prête serment à Reims en 1784.
Parallèlement, après avoir rencontré Madame Helvetius à Auteuil, Cabanis devient un habitué des salons parisiens et il y rencontre notamment Turgot et Condorcet.
En 1785, poussé par Madame Helvetius, il commence à rédiger un ouvrage sur le « Degré de certitude de la médecine » où il affirme que « la médecine, base de la connaissance de l’homme, est une science morale ». Il prétend aussi que « l'influence du moral sur le physique n'est que l'influence du système cérébral sur les autres organes ».

Une paix d’esclave sous surveillance

1 MAI 2015




On se plaint beaucoup de la nouvelle loi sur le renseignement. Elle serait liberticide, disproportionnée, arbitraire. Elle permettrait de mettre en place un arsenal de micros, de caméras et autres techniques d’espionnage massif, échappant au contrôle du juge pour prévenir à la fois les actes terroristes, les atteintes «à la forme républicaine des institutions», les «violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale», la criminalité et la délinquance organisées. Pour capturer quelques poseurs de bombes, on ne se prive pas de signaler une prise d’otage de la population dans son ensemble, comme dans les pires cauchemars totalitaires.

L’AP-HP rouvre mercredi la boite de Pandore des 35 heures...

04.05.2015

Le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris Martin Hirsch lance mercredi le chantier des 35 heuress. Trente-huit établissements et 75.000 personnels (hors médecins) sont concernés par cette réforme qui pourrait entrer en vigueur le 1er janvier 2016. L'objectif affiché de Martin Hirsch est de gagner "par une autre organisation du travail, au moins 20 millions d'euros par an", sans diminuer la masse salariale (environ 60% du budget). "Le risque, si on ne le fait pas, est de devoir supprimer des emplois", prévenait-il mi-mars.

La santé toujours sur le podium des dérives sectaires

Sophie Martos
| 04.05.2015
En 2013, près de 2 400 signalements en lien avec les dérives sectaires ont été signalés à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et près de 39 % concernaient le domaine de la santé, un constat alarmant, selon le dernier rapport 2013/2014 de l’instance gouvernementale , publié et remis le 29 avril 2015 au Premier ministre, Manuel Valls.
Dans son rapport de 2010, la Miviludes avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur les dérives sectaires dans le domaine de la santé : 4 Français sur 10 auraient recours aux médecins alternatives, 400 pratiques non conventionnelles à visée thérapeutiques existeraient, ainsi que 4 000 psychothérapeutes autoproclamés et 3 000 médecins en lien avec la mouvance sectaire.

«Nous, femmes journalistes politiques et victimes de sexisme...»

4 MAI 2015 

Aux «Quatre-Colonnes», la petite salle où circulent députés et bons mots au cœur de l’Assemblée nationale, c’est un député qui nous accueille par un sonore : «Ah mais vous faites le tapin, vous attendez le client.» Ou un autre qui nous passe la main dans les cheveux en se réjouissant du retour du printemps. Au Sénat, c’est un parlementaire qui déplore que nous portions un col roulé et pas un décolleté. C’est un candidat à la primaire face à une grappe de micros masculins qui décide de nous répondre un jour d’été«parce que elle, elle porte une jolie robe». C’est aussi l’étoile montante d’un parti qui insiste pour nous voir le soir, hors des lieux et des horaires du pouvoir. Dans le huis clos d’un bureau de député, c’est un élu dont les avances ne s’arrêteront qu’avec la menace d’une main courante pour harcèlement.

Chrysalide par les choristes de Ces Voix oubliées

QUEBEC Claudine Mainville 28 avril 2015

COMÉDIE MUSICALE. Une quarantaine de choristes seront sur scène, le 14 mai prochain, pour offrir au public la comédie musicale Chrysalide, un événement privilégiant le chant pour surmonter la maladie mentale.

Comment mieux dépister un cancer en cas de handicap mental ?

Résumé :Comment dépister un cancer chez les personnes avec une déficience mentale ? Pour mieux informer ce public, la Ligue contre le cancer lance un projet de site internet dédié en faisant appel au financement participatif. 

Par , le  

Réagissez à cet article !
Comment dépister un cancer chez une personne avec une déficience mentale ? "Le problème, c'est qu'elles n'expriment pas ce qu'elles ressentent" explique Mme Péridier Cano, une maman. La question se pose plus globalement pour toute maladie. Il y a quelques mois déjà, l'Unapei tirait la sonnette d'alarme (lire article en lien ci-dessous). Parce que l'accès aux soins reste, selon elle, un « parcours du combattant » pour les personnes avec un handicap mental, alors que l'allongement de leur espérance de vie accroît leurs besoins, l'association publie un livre blanc « Pour une santé accessible aux personnes handicapées mentales », qui leur propose de nombreuses pistes en facile à lire et à comprendre. En octobre 2014, Trisomie 21 France se jette dans la bataille avec la publication d'un « Guide santé » et d'un « Carnet de suivi médical » en écriture simplifiée, accessibles particulièrement aux personnes avec une trisomie 21.

SANTÉ MENTALE Un orchestre où l’on peut être soi-même

1 mai 2015 |Caroline Montpetit

QUEBEC



Le chef d’orchestre de renom Ronald Braunstein a vu sa carrière chamboulée après son diagnostic de bipolarité.
Photo: John Siddle/Me2Le chef d’orchestre de renom Ronald Braunstein a vu sa carrière chamboulée après son diagnostic de bipolarité.
Ronald Braunstein a fréquenté Juilliard, l’une des plus grandes écoles de musique au monde. Il a été un chef d’orchestre acclamé, avant de recevoir un diagnostic de maladie bipolaire et de voir sa carrière interrompue.
 
« Je savais qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, raconte-t-il. Mais je n’avais jamais eu de diagnostic, je n’avais jamais vu un psychiatre. Ma vie était en montagnes russes, entre les phases maniaques et la dépression. À un moment donné, je croyais que je pouvais voler. Durant mes phases dépressives, j’étais obligé d’annuler des concerts. »
 
Un jour, alors qu’il venait de passer une heure à faire répéter excessivement une note à l’orchestre qu’il dirigeait, Braunstein se fait dire qu’il est « trop malade » pour travailler. « Ils m’ont conduit à l’hôpital et ont engagé un autre chef d’orchestre. Ils se sont en quelque sorte débarrassés de moi, sans qu’il y ait de discussions pour envisager d’autres options, d’autres alternatives. »
 
À une autre occasion, alors qu’il dirigeait un orchestre néerlandais, Braunstein annonce à son gérant qu’il a reçu un diagnostic de trouble bipolaire et qu’il est très content parce qu’il pourra désormais se faire traiter pour cette maladie. « Son visage est devenu de glace, et il n’a pas renouvelé mon contrat », se souvient-il.
 
C’est pour toutes ces raisons que Braunstein a finalement décidé de fonder l’orchestre Me2, qui recrute des musiciens souffrant de problèmes de santé mentale. L’orchestre Me2 donnera un concert à Montréal samedi, au théâtre DB Clarke de l’Université Concordia. « Présentement, 50 % des musiciens de Me2 souffrent de problèmes de santé mentale, et 50 % sont des musiciens qui les soutiennent », dit-il. Le trompettiste soliste de l’Orchestre symphonique de Montréal, Paul Merkelo, accompagnera Me2.


Roubaix : bipolaire, une vie en dents de scie

PAR MAXIME MASCOLI  

Ce jeudi sera lancé le premier groupe de parole pour les personnes bipolaires à Roubaix à la Maison des associations. Une maladie mentale encore méconnue et redoutée qui touche pourtant 2 % de la population française. Portrait de Pierre Coubelle, derrière l’initiative, diagnostiqué bipolaire à 45 ans.


Paul Coubelle est bipolaire depuis l’âge de 15 ans mais n’a été diagnostiqué qu’à 45 ans. «
En moyenne, il faut attendre dix ans pour avoir un diagnostique
».
Le terme fait peur. Et dernièrement, il a été associé à une véritable tragédie : le crash volontaire de la Germanwings, qui a tué 150 personnes. Le pilote, Andreas Lubitz, était atteint de ce syndrome où alternent phases d’euphories et dépressions sévères selon plusieurs médias. Quand il a vu ça, Pierre Coubelle était catastrophé. « Ce n’est pas parce qu’il était bipolaire qu’il a tué tous ces gens, il avait bien d’autres problèmes (notamment un problème de vue, ndlr) », souffle ce bipolaire qui lance ce jeudi un groupe de parole à Roubaix avec l’association Argos 2001. Pierre Coubelle le sait, cette maladie mentale effraie beaucoup et « il y a une espèce de mode où l’on désigne tout le monde comme étant bipolaire comme dans les années 80 où on était tous dépressifs ». Résultat, tout le monde en a peur sans vraiment savoir ce que c’est.

Etats-Unis : Holmes accusé d’avoir méticuleusement planifié la tuerie d’Aurora

AFP 




Le tueur présumé du cinéma d’Aurora, James Holmes, avait méticuleusement préparé le massacre qui a coûté la vie à 12 personnes en 2012, selon l’accusation, qui a donné des détails poignants sur la scène du crime.
Lors de ses propos liminaires au procès de James Holmes, entré lundi dans sa phase principale, le procureur George Brauchler a donné une description détaillée de la tuerie, où 70 personnes ont également été blessées.
«Lors d’une nuit fraîche de juillet, 400 personnes ont fait la queue pour se distraire» devant un film de Batman «The dark knight rises», «et une personne est venue pour les massacrer», a déclaré M. Brauchler, désignant du doigt Holmes, qui risque la peine de mort, devant une salle d’audience bondée.
Le bilan de la tuerie aurait pu être encore plus élevé si l’une des armes de l’accusé ne s’était enrayée, a souligné le procureur, notant aussi que les explosifs avec lesquels il avait piégé son appartement n’avaient pas non plus explosé lorsque les policiers sont venus fouiller son domicile.
M. Brauchler a également montré aux douze jurés une photo d’une des sorties du cinéma.
«De l’autre côté de cette porte se trouve l’horreur. Des balles, du sang, des cervelles et des corps», a-t-il lancé.

Christophe Verduzier à la tête de l'hôpital Laborit

Vienne 04/05/2015
Un peu plus de trois mois après son arrivée, le nouveau directeur du centre hospitalier Henri-Laborit, à Poitiers, présente sa feuille de route.
C'est un peu un retour aux sources pour Christophe Verduzier. Le nouveau directeur du centre hospitalier Henri-Laborit a fait une partie de ses études à quelques centaines de mètres de son actuel bureau, sur le campus de l'université de Poitiers. Originaire de Châtellerault, il a poursuivi son cursus en droit à Paris avant d'intégrer l'École des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes.

Atelier de « criminologie lacanienne » ACF-IdF /Envers de Paris,

« Ce qui revient du traumatisme »

atelier crimino 2014-15


La vie soviétique de la plus célèbre patiente de Carl Jung

  

dimanche 3 mai 2015

Quoi de neuf sur l’écrit ?

LE MONDE DES LIVRES  | Par 

Les mutations du texte, considérées à la lumière du passé, sont au cœur des beaux essais de Roger Chartier (photo) et d’Anthony Grafton.


« Naviguer » sur l’écran d’un ordinateur : une telle métaphore ne traduit pas uniquement la convergence de toutes les œuvres disponibles sur un même support, elle révèle également ce que la lecture numérique a de profondément discontinu, puisque les textes, coupés de leur inscription matérielle dans un livre et juxtaposés les uns aux autres, y sont recomposables à l’infini. Dans son bel essai La Page, de l’Antiquité à l’ère du numérique, l’historien américain Anthony Grafton – auteur d’une précédente « histoire de la note en bas de page » intitulée Les Origines tragiques de l’érudition (Seuil, 1998) – commence son parcours des métamorphoses qu’a connues la page, du rouleau jusqu’à l’écran, par ce simple constat : certes, la lecture numérique multiplie les stimuli, et favorise de ce fait l’attention. Mais, par contrecoup, elle pousse au butinage d’informations, là où l’organisation savante de la page imprimée visait autrefois à entretenir la mémoire à long terme. S’agit-il dès lors d’une révolution, et devons-nous la craindre ?

samedi 2 mai 2015

Drame d’Orthez : un rapport établit l’alcoolisme chronique de l’anesthésiste

05.05.2015


Deux rapports d'expertises confirment l'alcoolisme et la responsabilité pénale d'Helga Wauters, médecin anesthésiste belge mise en examen après le décès d'une patiente dont elle avait la charge à la maternité d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques) fin septembre. "Un premier rapport psychiatrique, fin 2014, considère qu'elle est responsable pénalement et un second rapport en toxicologie livré début 2015 révèle qu'elle est une consommatrice excessive et chronique d'alcool", résume Me Philippe Courtois.

Autisme : vous avez dit « épidémie » ?

04/05/2015


Peut-être avez-vous déjà été interpellé par un article évoquant une « épidémie d’autisme ». De nombreux travaux révèlent en effet une augmentation régulière des diagnostics d’autisme depuis 1994, les plus récents donnant une prévalence de 2 à 2,5 % chez les enfants d’âge scolaire. Cela ne constitue toutefois pas une preuve formelle de l’augmentation de l’autisme. Plusieurs autres facteurs pourraient l’expliquer. L’augmentation de la prévalence est en effet constatée pendant une période où les critères de diagnostics ont été eux-mêmes l’objet de plusieurs modifications. De plus, l’attention particulière accordée aux troubles du spectre autistique a sans doute entraîné une reclassification de certains autres troubles considérés auparavant comme des troubles de l’acquisition ou encore des retards mentaux. Enfin, la prévalence des diagnostics peut être sensible au développement des centres de référence. Tout cela fait qu’il est difficile d’interpréter cette croissance du nombre des diagnostics. Il s’agit pourtant d’un sujet particulièrement important, ne serait-ce que pour fournir des éléments pourla recherche des causes de la maladie.

vendredi 1 mai 2015

Soyez vigilants

ROBERT MAGGIORI 


Il faut faire attention à l’attention. Elle n’a l’air de rien, on ne l’aperçoit guère, la confondant avec la vie normale de l’esprit et de l’activité humaine, la «basse continue» qui l’accompagne. Ou bien n’apparaît que sur demande, quand on fait «appel à la vigilance». Souvent elle s’endort, en effet, à l’instar d’élèves qu’un cours ennuie et que vient secouer - vous écoutez, oui ?- l’injonction du professeur(«on les voit alors, notait Simone Weil, froncer les sourcils, retenir leur respiration, contracter les muscles»), comme si «être attentif» n’était pas «naturel» mais exigeait un effort. Elle ne peut être ni totale ni totalement absente, car on ne saurait agir ni entreprendre quoi que ce soit si on était attentif à tout ou si on ne faisait attention à rien. Sa caractéristique, c’est la «variabilité», sa capacité d’aller à la vitesse du son de la détente à la concentration, de la distraction à la vigilance, justement. L’attention fait «être aux aguets», comme l’instinct le fait chez les animaux, et sans doute, en lui permettant de fuir à temps les dangers, d’observer, de prévoir, a-t-elle permis la survie et le développement même de l’humanité. En tant que disposition individuelle, elle donne relief au monde physique et social que chacun habite. «Les objets qui nous entourent, les événements de notre vie, les situations auxquelles nous sommes confrontés, les personnes que nous côtoyons changeront de statut ontologique en relation avec le degré d’attention que nous leur accorderons.» Aussi n’est-il pas étonnant qu’elle ait fait l’objet de tant de recherches, anthropologiques, philosophiques, scientifiques ou, quand elle se trouble («attention deficit disorder»), psychopathologiques.