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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 13 mars 2015

Big docteur en Finlande

ERIC FAVEREAU (ENVOYÉ SPÉCIAL À HELSINKI)

Ici Turku, seconde ville de Finlande, à une cinquantaine de kilomètres d’Helsinki. En plein centre s’étale un vaste quartier baptisé Science Park où se mélangent universités, hôpitaux et entreprises biomédicales. Pas ou peu de cloisons entre les trois. «On est trop petits pour se séparer», dit un des responsables qui gère ce partenariat peu commun.
Olli Carpen fait partie de Science Park. La petite cinquantaine, une assurance à l’américaine, des propos clairs et nets. Il a longtemps été professeur à la Harvard Medical School à Boston. Depuis un an, il occupe une chaire de médecine à l’université de Turku et dirige parallèlement une biobanque.
Notre professeur est comme un poisson dans l’eau dans cet univers où il peut déployer sans limite sa passion : mettre sur pied la médecine de demain, avec un objectif qu’il place au-dessus de tout, le bien-être et la santé de la population. Le mois dernier, lors d’un topo à des journalistes européens, il a joué cartes sur table, sûr de lui.

CHANGEMENT D’ÉPOQUE

Sur une diapo sont affichés les différents facteurs qui influent sur le capital santé de tout un chacun. Rien que de très classique : pour 40%, ce sont d’abord nos modes de vie ; pour 30%, nos prédispositions génétiques ; pour 15% le contexte social dans lequel nous évoluons, pour 5% seulement le système de santé et 5% encore notre exposition environnementale.

Psychiatrie : 4 départements se regroupent

12/03/2015
Après son implantation catalane, l'USSAP(union sanitaire et sociale Aude Pyrénées), fusionne maintenant avec le Réso toulousain (Résilience Occitanie). La nouvelle entité spécialisée dans le handicap et la psychiatrie emploiera près de 3 000 salariés dans 99 établissements répartis sur quatre départements dans la nouvelle grande région : les Pyrénées Orientales, l'Aude, la Haute -Garonne et le Tarn- et -Garonne.Cette nouvelle structure – dont on ne connaît pas encore le nom – assurera essentiellement la prise en charge et l'accompagnement des personnes en situation de handicap ou dépendantes.


jeudi 12 mars 2015

Heures supplémentaires, trente-cinq heures : le casse-tête

6 mars 2015
Compteurs d’heures qui explosent, rappels des soignants sur leurs jours de repos et même sur leurs congés annuels, absentéisme récurrent lié à l’épuisement : les infirmiers font des heures supplémentaires, qu’ils le veuillent ou non. Faut-il changer la politique des établissements ou tout revoir à la source ? Les avis sont partagés.
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On a un problème majeur dans les hôpitaux actuellement : c’est l’absentéisme. On n’a pas les volets de remplacements suffisants, donc on sollicite les agents qui sont en repos, voire même en congés annuels, ce qui est totalement illégal. Les gens sont rappelés pour faire face et pour assurer la continuité des soins. Ce sont des heures qui viennent en plus de ce qu’ils avaient au planning, donc des temps supplémentaires qui bien souvent vont au-delà des bornes légales ».
Ce constat amer de Nathalie Depoire, présidente de la CNI (Coordination Nationale Infirmière), est partagé par de nombreux soignants.


« Je suis à 80 % pour m’occuper de mes deux enfants. Mais certains mois, on me demande de venir travailler à plein-temps, même plus, en incluant les quatre dimanches », témoigne Sylvie, infirmière à Montpellier. Faire travailler les agents à plus de 100 % sans aucune compensation financière : un droit que les établissements s’accordent depuis la parution d’un décret instaurant l’annualisation du temps de travail dans les établissements hospitaliers.
Le concept est simple : l’agent doit effectuer un certain nombre d’heures sur une année (1 607 maximum pour un temps plein), libre à l’employeur de les répartir comme il le souhaite (sous certaines conditions, voir encadré). Donc une infirmière qui travaille à 120 % un mois devrait pouvoir travailler à 80 % un autre mois. « La plupart du temps, ce n’est pas le cas », explique Nathalie Depoire. « On fait stocker des heures sur un compte épargne temps et les soignants n’en voient jamais le fruit, ni financièrement, ni en termes de récupération. Il faut rappeler que dans les textes, les heures supplémentaires peuvent être soit payées, soit récupérées », rappelle Nathalie Depoire.

Un crédit sur le dos du personnel

En temps de crise et par contrainte budgétaire, si la priorité est à l’économie, les soignants semblent lésés. « Les directions n’ont aucun respect pour notre travail, ni pour notre rythme. On nous rappelle le matin de bonne heure chez nous pour travailler la nuit suivante alors que l’on vient de finir une nuit et que l’on dort depuis deux heures. Mes collègues de jour, elles, sont parfois appelées à 23 heures pour le lendemain matin », témoigne Philippe, infirmier dans un service de chirurgie digestive. « Tout le monde s’attache à faire des économies, par contre cela ne gêne personne d’avoir un réel crédit sur le dos du personnel qu’on ne s’attache pas à rembourser, ni de mettre en jeu leur santé physique et morale », enchérit Nathalie Depoire.

Maladies mentales: agir aujourd'hui pour les plus jeunes


Marion Leboyer Headshot

Comment les industriels du sucre ont détourné le programme dentaire américain

LE MONDE |  | Par 


Des documents, retrouvés dans un fonds d’archives, mettent en évidence les méthodes utilisées pour entraver la lutte contre les caries dans les années 1960 et 1970.


On connaissait les « Pentagone papers », ces 7 000 pages classées secret défense, dévoilées en 1971, qui éclairèrent les méthodes américaines dans la conduite de la guerre au Vietnam ; ou encore les « tobacco papers », 14 millions de documents que les cigarettiers furent contraints de rendre publics par la justice américaine, afin de montrer comment ils avaient dissimulé les méfaits du tabac. A l’université de Californie-San Francisco (UCSF), on n’hésite pas à parler dorénavant de « sugar papers ». Une équipe de chercheurs de l’établissement publie, mardi 10 mars, dans la revue Plos Medecineune synthèse de documents internes aux industries du sucre découverts dans un fonds d’archives publiques.

Et le résultat est explosif : alors qu’ils connaissaient, dès les années 1950, les effets délétères du sucre sur la santé buccale des enfants, les industriels ont promu et soutenu, dans les années 1960 et 1970, des programmes scientifiques « alternatifs », destinés à éviter toute réduction de la consommation. Mieux : ils ont orienté la politique publique de lutte contre les caries. Une action « couronnée de succès », indiquent les chercheurs.

Le coup n’est pas parti de l’UCSF par hasard. L’équipe du professeur Stanton Glantz, cardiologue et activiste antitabac, accueille et anime la « Legacy Tobacco Documents Library », bibliothèque en ligne qui offre un libre accès aux fameux « papiers » des cigarettiers. C’est dans cet univers, rompu à la traque de documents cachés, que Cristin Kearns, première auteure de l’article, a atterri, en 2008, après son diplôme de dentiste.

Pendant dix-huit mois, elle a tenté de comprendre « l’écheveau d’organisations mis en place par les industriels du sucre afin de promouvoir leurs intérêts auprès des décideurs » : fondations, associations, symposiums, programmes de recherche… Puis elle s’est lancée en quête de preuves matérielles. En 2010, elle a mis la main sur les archives de Roger Adams, professeur émérite de chimie organique et membre du conseil d’administration de la Fondation pour la recherche sur le sucre (SRF), le bras scientifique des industriels du secteur, de 1959 à sa mort, en 1971.




Où est le mâle ?

Interroger le masculin, voire le redéfinir et l’extirper du carcan éculé qui place quasi systématiquement le mâle en dominant. L’entreprise est d’envergure. Dans «Chercher le garçon» une centaine d’artistes, et non moins hommes, s’approprie le thème à l’invitation de Frank Lamy, commissaire d’exposition œuvrant au Mac / Val de Vitry-sur-Seine. L’idée: aller à rebrousse-poil des valeurs de productivité, de force, de pouvoir reliées à l’idéal masculin.



Wolfgang Marquardt : « Il faut des changements notables dans la gouvernance du Human Brain Project »

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |  | Propos recueillis par 

Il est le « casque bleu » du cerveau virtuel européen. A 58 ans, le professeur Wolfgang Marquardt dirige le prestigieux centre de recherche Jülich, en Allemagne – un équivalent du Centre de calcul à haute performance du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). A l’été 2014, il a été nommé médiateur du Human Brain Project (HBP), l’ambitieux projet de modélisation du cerveau humain : un pari à un demi-milliard d’euros, sur dix ans, financé depuis 2013 par la Commission européenne.

Le professeur Wolfgang  Marquardt au centre de recherche Jülich (Allemagne), en février 2014.

Mais en juin 2014, le HBP a été secoué de violentes convulsions. Plus de 750 scientifiques alertaient la Commission européenne sur les risques d’« échec majeur » du projet. Parmi les raisons invoquées : la brutale éviction de tout un pan du programme initial, les neurosciences cognitives, décidée par les coordinateurs du HBP, apparemment sans concertation avec les intéressés. D’où la seconde critique à l’encontre de ce projet : l’opacité de son mode de gouvernance, souvent jugé autoritaire et peu ouvert aux remarques des scientifiques.

Depuis septembre 2014, le professeur Marquardt anime le processus de médiation, confrontant les points de vue. Son objectif : émettre des recommandations pour la suite. Chercheur Inserm à Lyon, Henry Kennedy a participé à la médiation. Plutôt critique à l’égard du HBP, il a signé la lettre ouverte à la Commission européenne en juin 2014 : « Je suis assez admiratif de la façon dont Wolfgang Marquardt a mené ce processus de médiation. Avec une grande expertise, il est parvenu à établir un consensus. » Alors que la publication du rapport de médiation est imminente, entretien avec ce fin diplomate.

Dans quelle mesure le processus de médiation qui vous a été confié est-il indépendant ? Certains observent que vous êtes à la tête du centre Jülich, qui a des intérêts notables dans le HBP.

Cette médiation est un processus aussi indépendant que possible. Bien sûr, la plupart de ceux qui y participent sont concernés par le sujet. Pour ma part, j’ai été nommé médiateur en tant que personne et non en tant que directeur du Jülich Center. J’essaie de mener mes deux missions d’une façon aussi indépendante que possible, comme d’ailleurs tous ceux qui sont impliqués dans cette médiation.

E-santé Le Hacking health camp devrait permettre de faire émerger de l'innovation en santé



L'association Hacking health organise du 19 au 22 mars prochain à Strasbourg un hackathon européen dédié à la santé, le Hacking health camp, dont le thème sera pour cette deuxième édition consacré au big data et à son impact sur le secteur de la santé. L'objectif, a rappelé lors d'une conférence de presse le 5 mars Sébastien Letélié, organisateur de l'événement, est de rassembler en un même lieu tous les acteurs du secteur (professionnels de santé, développeurs, usagers, assureurs...) autour de thématiques et faire émerger de manière collaborative des prototypes d'applications ou de solutions mais pas que. 


En effet, parmi les 46 projets d'ores et déjà proposés sur la plateforme, certains concernent par exemple l'éducation thérapeutique à l'hôpital. Un autre - intitulé m 112 - porté par des urgentistes, dont Étienne Quoirin, médecin urgentiste au CHU de Poitiers (Vienne), envisage de mettre au point une application pour disposer des informations sur un patient arrivant dans le service pour des soins urgents.

Loi de santé Valls soutient Touraine et annonce une "grande conférence de la santé"

10.03.2015



Valls soutient Touraine et annonce une "grande conférence de la santé" - 1
Au lendemain de la présentation à la presse des modifications au projet de loi santé, le Premier ministre, Manuel Valls, s’est rendu ce mardi avec la ministre de la Santé, Marisol Touraine (photo) au centre médical de la Grange aux belles, une maison de santé pluridisciplinaire du 10e arrondissement de Paris. Comme pour montrer aux détracteurs de la future loi, qui manifesteront dimanche prochain, que le gouvernement entend bien mener à terme son projet de réforme, notamment sur la mise en place du tiers payant, le Premier ministre a renouvelé son "soutien total et absolu" à sa ministre. Il par ailleurs assuré que cet engagement de réforme serait "tenu, parce que c'est juste, parce que c'est important par rapport à l'idée que nous nous faisons de l'égalité devant les soins".

Jouant néanmoins l’ouverture, le premier ministre a annoncé la convocation d’une "grande conférence de la santé", afin de poursuivre la "réflexion globale" engagée par la ministre de la Santé. Sans donner de date, le Premier ministre a expliqué que "des personnalités reconnues du monde médical (seraient) désignées, avec comme mission de préparer cette conférence et d'animer la discussion autour de deux questions (...) centrales", à savoir "l'avenir du métier médical", et "l'avenir du mode d'exercice".

De son côté, Marisol Touraine a précisé "devoir travailler avec les organisations professionnelles pour définir (...) un calendrier". L’échéance pourrait être lointaine : "Il s'agira de voir avec les représentants, notamment des syndicats, comment ils envisagent la tenue de cette conférence par rapport à leurs propres échéances" a-t-elle indiqué, faisant allusion aux élections professionnelles qui ne devraient pas avoir lieu avant un an. La ministre a également avancé la date "du début de l’automne" comme échéance pour le vote définitif de loi santé.

A la maison de santé de la Grange aux belles, la visite des deux membres du gouvernement a été bien accueillie. Pour le Dr Pierre-Yves Traynard, généraliste dans cette structure depuis environ trente ans, c’est un « signal fort » qui a été envoyé aux maisons de santé qui étaient encore il y a cinq ans très peu soutenues par les gouvernements. Ce fut également pour l’équipe médicale l’occasion de faire part de leurs craintes sur le tiers payant même si le Dr Trainard n’y voit pas non plus motif à aller manifester dimanche, contrairement à certains de ses confrères.

À Saint-Alban, inquiétude autour de la psychiatrie

LUC CRESPON-LHÉRISSON 11-03-15

À Saint-Alban, inquiétude autour de la psychiatrie
Une trentaine de personnes ont rencontré la directrice de l’ARS.
L.C.-L.

L
es salariés ont rencontré la directrice de l'Agence régionale de la santé à Mende pour expliquer leurs craintes.

Une cinquantaine de salariés du centre hospitalier François-Tosquelles étaient présents, ce mardi 10 mars, au siège de l'Agence régionale de la santé (ARS) à Mende. Inquiets pour l'avenir de leurs emplois, ils ont sollicité une rencontre avec Anne Maron-Simonet, directrice de l'ARS en Lozère, pour lui faire part de leurs craintes. Pendant plus d'une heure, elle a reçu une délégation d'une trentaine de personnes. "Nous souhaitons connaître la feuille de route du nouveau directeur. Nous n'avons pas pu avoir d'informations sur certaines structures, nous savons que la fermeture de la crèche a été proposée. Le problème de la sécurité va se poser partout avec des effectifs minimums", s'inquiètent les salariés.

Dans les faits, l'ARS a effectivement fait des ajustements dans le budget de l'établissement. "Il s'agit d'une restructuration de la dotation allouée à tous les établissements de la région et dans laquelle l'hôpital de Saint-Alban est extrêmement bien dotée par rapport aux autres, explique Anne Maron-Simonet. On a réfléchi à ajuster les moyens en fonction des besoins de la population. L'ARS a accompagné cette réduction budgétaire pour qu'elle soit acceptable. Elle tient compte des besoins de la patientèle lozérienne." Au total, une baisse d'un million d'euros lissée sur cinq ans. "On est face à une réalité concrète, la capacité de la Nation à financer ses dépenses de soins. Je pense qu'à l'heure actuelle, Saint-Alban peut répondre aux challenges qui sont les siens", assure la directrice.
"Une société se juge à la manière dont elle traite ses fous, ses marginaux."

« A la folie »: la Chine au reflet de sa psychiatrie

Le Monde.fr |  | Par 

Une image du documentaire "A la folie", de Wang Bing

Son nom est Wang. Wang Bing. Quarante-huit ans, pieds solidement plantés dans le sol, visage lunaire, sourire avenant mais qui ne trompe pas sur la détermination qui se cache derrière. Depuis une dizaine d’années, à travers ses films, Wang s’est fait l’agent très spécial d’un certain nombre, pour ne pas dire d’un nombre certain de Chinois qui ne trouvent pas à leur goût la conversion de leur pays à l’économie de marché, laquelle reconduit à leur endroit la brutalité séculaire des hiérarques envers le peuple, pérennise l’iniquité sociale, piétine la liberté d’expression, finit de réduire en miettes les repères de la vie sociale.

Sans doute n’est-il pas le seul réalisateur chinois à le faire. Il est, en revanche, le seul qui le fasse avec autant de persévérance, d’humanisme, de conviction en la puissance documentaire du cinéma. Il faudrait ici rappeler, en passant, que Wang Bing est un des plus grands documentaristes de ce temps, et qu’il doit sans doute à la relative confidentialité du genre et à la totale clandestinité de son œuvre de ne pas avoir encore écopé neuf cents ans de prison à domicile. « Je n’entretiens délibérément aucun contact avec les gens du cinéma ni avec les autorités. Je tourne pratiquement seul », nous dit-il avec un air parfaitement tranquille. La saga a commencé en 2003 avec un film de neuf heures, A l’ouest des rails, sidérante et élégiaque chronique du dénuement des ouvriers confrontés au démantèlement d’un complexe industriel du nord de la Chine. Après avoir porté le documentaire du XXIsiècle à un tel niveau, Wang Bing devait par la suite se relâcher sur la durée (folâtrant à trois ou quatre heures de moyenne) mais jamais sur la vocation testimoniale de son cinéma, qu’il faut se garder de réduire à une œuvre militante.

Tous les hôpitaux du pays seront réhabilités prochainement

ALGERIE 10 Mars 2015 


Tous les hôpitaux du pays seront réhabilités prochainement
BLIDA - Un programme de réhabilitation de l’ensemble des  établissements de santé publics a été élaboré et sera mis en exécution incessamment,  a affirmé, mardi à Blida, le ministre de la Santé, de la Population et de la  réforme hospitalière.
"Des entreprises spécialisées seront engagées pour la mise en oeuvre de ce programme visant à assurer la sécurité des malades et du personnel médical et paramédical exerçant au niveau des structures hospitalières en service depuis plusieurs années", a déclaré Abdelmalek Boudiaf, en marge d’une visite au CHU de psychiatrie Frantz Fanon (Blida), où est survenu dans la matinée un incendie, ayant causé la mort de deux malades et des blessures à deux autres personnes.
"Avant cet incendie, d’autres hôpitaux ont enregistré des incidents similaires à El Khroub (Constantine) et à Sidi Bel Abbès. Il est aujourd’hui, plus que jamais temps, de prendre des mesures urgentes en vue de réhabiliter l’ensemble des établissements de santé au niveau national", a encore affirmé le ministre.
Les services du contrôle technique des constructions (CTC) et l’entreprise nationale d’agréage et du contrôle technique seront associés à l’exécution de ce programme de réhabilitation "afin d’assurer une meilleure qualité des travaux", a ajouté le ministre, mettant l’accent sur le "caractère urgent" de cette opération au vu de la vétusté d’un grand nombre de structures hospitalières "qui constituent, aujourd’hui, une menace réelle aussi bien pour les malades que pour le personnel médical et paramédical".
Les agents de sécurité exerçant au niveau des hôpitaux "seront de leur côté, formés dans les techniques de secourisme et d’extinction des incendies en collaboration avec la Protection civile afin d’assurer une prompte intervention avant l’arrivée des pompiers", a, par ailleurs, indiqué le ministre.

« Le blasphème fait partie des droits de l'homme, pas des bonnes manières »

Le Monde.fr | Propos recueillis par 

Agrégé de philosophie, auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont Du tragi-que au matérialisme (et retour), paru en janvier aux PUF, André Comte-Sponville a pour pères spirituels Epicure, les stoïciens, Montaigne et Spinoza. Il se définit comme matérialiste, rationaliste et humaniste. Fortement influencé par l'héritage philosophique des Lumières, il défend une éthique humaniste et une spiritualité sans dieu. Nous l'avons interrogé sur les spécificités françaises en matière de liberté d'expression dans la pensée française.

Le philosophe André Comte-Sponville en mars 2004

La liberté d'expression est une liberté fondamentale. Comme toute liberté naturelle, on la voudrait absolue ; comme toute liberté socialement réglementée, elle connaît des limites. Mais pourrait-on imaginer ou réclamer une liberté d'expression sans limites ?

Il n'y a pas de liberté absolue. Même à l'état de nature, à supposer qu'il ait existé, la liberté de chacun dépend de la force dont il est capable ; elle est doublement -limitée, et par sa propre faiblesse, et par la force des autres. C'est vrai a fortiori dans un Etat de droit. Pas de liberté sans lois, pas de loi sans contraintes. On prend souvent l'exemple du code de la route : s'il n'existait pas, ma liberté de circuler, théoriquement plus grande, serait en pratique presque nulle. S'agissant de la liberté d'expression, c'est différent. On pourrait envisager qu'aucune loi ne la limite. Mais est-ce souhaitable ? Il faut bien interdire la diffamation, les appels au meurtre, protéger le droit d'auteur et les secrets commerciaux ou industriels… Même les Etats-Unis, où le Premier amendement garantit une liberté d'expression plus grande que chez nous, lui reconnaissent certaines limites. Idem en France, qui interdit en outre les incitations à la haine raciale ou religieuse, le négationnisme et les atteintes à la vie privée. On peut discuter le détail de ces interdits (contre le négationnisme, je ne suis pas certain qu'une loi soit la -meilleure arme), mais guère en contester le principe.

La liberté d'expression est un droit essentiel de notre vie publique, mais la liberté est-elle une fin en soi, un absolu dénué de toute responsabilité ?

Oui, la liberté est une fin en soi, autrement dit une valeur, qui mérite qu'on se batte pour elle, voire qu'on lui sacrifie sa vie. C'est vrai notamment de la liberté d'expression, sans laquelle toute autre liberté serait tronquée ou vaine. Nous exempte-t-elle pour autant de toute responsabilité ?

Apartheid urbain : repenser la ville dans sa globalité

Le Monde.fr | Par 

Si l’on peut s’interroger sur les résultats des politiques urbaines, menées depuis quatre décennies, la situation serait certainement pire sans elles.

Manuel Valls et le ministre de la ville, Patrick Kanner, n’ont pas tort : l’apartheid urbain, social, économique, ethnique, ronge la ville française, et partant la nation tout entière. Et ils ont raison de rappeler que, si l’on peut s’interroger sur les résultats des politiques urbaines, menées depuis quatre décennies, la situation serait certainement pire sans elles. La constatation n’enlève rien à une analyse critique de l’action publique sur la ville.

Une première ligne de force est faite de réserve contre les idées reçues et aujourd’hui banalisées.
Puisque la mixité devient une incantation, il faut clarifier les idées. Quand on parle de mixité, on mélange plusieurs choses : mixité des couches sociales résidentielles et mixité fonctionnelle des activités et de l’habitat, confusion aussi des échelles, de l’immeuble, du quartier, de la ville.

Les processus eux-mêmes sont plus importants que les résultats. Si l’on ne peut que se féliciter que la loi solidarité et renouvellement urbains (SRU) de l’an 2000, fixant un seuil de 20% de logements sociaux dans les communes importantes, soit enfin appliquée, la société mélangée, où la diversité crée la richesse, reste un mythe, si les processus de promotion individuelle et collective ne sont plus assurés. La mixité est un aboutissement, pas un moyen de progrès.


Pour une priorité aux défis négligés : l’emploi, l’accessibilité, l’école


Si certaines notions doivent d’être démythifiées, d’autres, plus fondamentales, doivent être revalorisées. Il en est ainsi de l’emploi. Il aura été finalement le parent pauvre des politiques urbaines du dernier demi-siècle, d’abord en début de période, parce qu’il était abondant, et à partir des années quatre-vingt, parce qu’on s’est mépris sur la signification des évolutions économiques.