REPORTAGE
Le pays scandinave est à la pointe de la nouvelle médecine «P4», préventive et personnalisée. Objectif : constituer des banques de données à partir d’informations individuelles pour améliorer le dépistage et le traitement des pathologies. Au détriment de la confidentialité ?
Ici Turku, seconde ville de Finlande, à une cinquantaine de kilomètres d’Helsinki. En plein centre s’étale un vaste quartier baptisé Science Park où se mélangent universités, hôpitaux et entreprises biomédicales. Pas ou peu de cloisons entre les trois. «On est trop petits pour se séparer», dit un des responsables qui gère ce partenariat peu commun.
Olli Carpen fait partie de Science Park. La petite cinquantaine, une assurance à l’américaine, des propos clairs et nets. Il a longtemps été professeur à la Harvard Medical School à Boston. Depuis un an, il occupe une chaire de médecine à l’université de Turku et dirige parallèlement une biobanque.
Notre professeur est comme un poisson dans l’eau dans cet univers où il peut déployer sans limite sa passion : mettre sur pied la médecine de demain, avec un objectif qu’il place au-dessus de tout, le bien-être et la santé de la population. Le mois dernier, lors d’un topo à des journalistes européens, il a joué cartes sur table, sûr de lui.
CHANGEMENT D’ÉPOQUE
Sur une diapo sont affichés les différents facteurs qui influent sur le capital santé de tout un chacun. Rien que de très classique : pour 40%, ce sont d’abord nos modes de vie ; pour 30%, nos prédispositions génétiques ; pour 15% le contexte social dans lequel nous évoluons, pour 5% seulement le système de santé et 5% encore notre exposition environnementale.