« Mieux répartir les actes afin que chacun puisse se consacrer à son cœur de métier. » Voilà ce qu’a évoquéjeudi 16 octobre, un François Hollande venu déminer le terrain devant le congrès de l’ordre national des médecins, au lendemain de la présentation en conseil des ministres de la future loi de santé. Sur le papier, tous les acteurs du système de santé affichent peu ou prou leur accord. Mais dans les faits, la « délégation de tâches » que le chef de l’Etat appelle de ses vœux se révèle compliquée à mettre en œuvre, dans un contexte de fort mécontentement des médecins.
Outre la généralisation du tiers payant, leurs syndicats font de la possibilité pour les pharmaciens de pratiquer les vaccinations dans leurs officines un « casus belli ». L’UNOF-CSMF, deuxième syndicat de médecins, les a appelés à fermer leur cabinet du 24 au 31 décembre pour protester. « On nous conteste les actes les plus simples qui nous permettent d’équilibrer la journée », regrette Claude Leicher, président du syndicat de généralistes MG France, qui appelle à une mobilisation le 6 janvier 2015. « Il ne peut pas y avoir de délégation de tâches décidée de façon unilatérale, abonde Patrick Bouet, le président du Conseil national de l’ordre des médecins. On ne peut pas commencer la concertation en prenant pour fait acquis ce qui pose problème. »
Le projet de loi prévoit des mesures visant à étendre les compétences de certaines professions de santé. Les sages-femmes seront autorisées à vacciner l’entourage des femmes suivies et des nouveau-nés ainsi qu’à réaliser des interruptions volontaires de grossesse médicamenteuses. Tout comme les médecins du travail ou les infirmiers, elles pourront prescrire des substituts nicotiniques.