La Société algérienne de psychiatrie organise, le 10 octobre prochain à Alger une Journée internationale de psychiatrie qui aura pour thème «Les thérapies cognitivo-comportementales».
Cette spécialité été développée en Algérie grâce aux efforts de trois sociétés savantes à savoir la Société algérienne de psychiatrie, présidée par le Pr Kacha Farid et le Pr Belaïd Abderrahmane, la Société algérienne des psychiatres d’exercice privé, présidée par le Dr Bouchène Farid et l’Association des psychiatres de la wilaya de Constantine présidée par le Dr Merdji Youcef. Ce congrès, qui regroupera les trois sociétés et plusieurs spécialistes étrangers va permettre aux médecins formés à cette pratique d’échanger leurs expériences.
L'état américain vient de voter une loi sur le consentement sexuel pour que les étudiant(e)s se disent «oui» clairement avant de coucher sur les campus universitaires.
La Californie a promulgué une loi nécessitant la formulation explicite du consentement sexuel sur les campus universitaires, afin de protéger les jeunes femmes du viol, notamment si elles sont sous influence de drogues ou d’alcool. Le gouverneur de cet Etat de l’ouest américain, Jerry Brown, a signé tard dimanche la nouvelle loi, surnommée «Yes means yes» («oui, c’est oui»), une première du genre aux Etats-Unis.
Le Comité d’éthique de l’Inserm fait rebondir l’affaire Marthe Gautier/Trisomie-21/Fondation Lejeune. Ce Comité a en effet pondu un texte, suite à la demande de biologistes indignés par la pression exercée par la Fondation Lejeune pour empêcher la remise du Grand Prix de laSociété française de génétique humaine à Marthe Gautier. Un prix pour sa contribution majeure à la découverte expérimentale de la trisomie-21. Un épisode lamentable, avec huissiers dépêchés par la Fondation Lejeune et une dame confinée dans son hôtel au lieu d’être honorée comme il se doit (j’ai raconté cette affaire dans cette note de janvier 2014).
Saisi, le Comité d’éthique de l’Inserm présidé par Hervé Chneiweiss, a rendu un avis qui explique la contribution majeure de Marthe Gautier à cette découverte, au rebours d’un discours tenu régulièrement par la Fondation Lejeune qui attribue à Jérôme Lejeune un rôle prépondérant dans cette découverte. Une affirmation peu crédible comme le montre l’analyse du Comité d’éthique. En outre, l’avis du Comité d’éthique fait un rappel bien venu des règles qui doivent être respectées quant à la signature des articles scientifiques (je publie le texte de l’avis ci-dessous).
UNE FONDATION AGRESSIVE
La Fondation Lejeune développe une attitude extrêmement agressive, probablement en lien avec sa demande de béatification de Jérôme Lejeune auprès du Vatican pour récompenser un militant anti-IVG plus qu’un scientifique. Ainsi, après mon article sur le blog — mais… trois mois après sa publication, étrange… — la direction de Libération a reçu une sommation de publication d’un droit de réponse. Pourtant, après que je lui ai donné la possibilité d’insérer cette réponse en commentaire, sur le conseil de l’avocat du journal, la Fondation n’a pas donné suite.
Les femmes américaines qui ont été au chômage lorsqu’elles étaient jeunes ont tendance à avoir moins d’enfants que les femmes qui ont travaillé, selon une étude récente publiée dans les « PNAS ». Des chercheurs de l’Université de Princeton ont en effet suivi une cohorte de femmes et analysé plus de 140 millions de naissances entre 1975 et 2010.
Ils ont constaté que les femmes qui avaient connu une période de chômage entre 20 et 24 ans avaient moins d’enfants. Des études précédentes avaient suggéré que le chômage avait un impact à court terme sur l’indice de fécondité des femmes car elles n’avaient pas les ressources financières pour élever un enfant. Mais aucune étude n’avait mis en évidence l’effet à long terme.
A défaut de nous confronter au réel, nous entretenons des mythes. Ainsi, certains persistent à affirmer que, sous sa forme actuelle, l’école française, ciment de l’égalité républicaine, peut donner sa chance à tous les élèves et favoriser l’ascension sociale au mérite. Hélas, l’étude Pisa 2012 le rappelait, le système éducatif français est, de l’OCDE, celui qui renforce le plus les inégalités sociales. Champion du monde des inégalités face à la réussite scolaire pour le pays de Jaurès ; insupportable distorsion entre les paroles et les faits. Ce déni de réalité freine l’évolution nécessaire de notre système, fait peser l’échec scolaire sur l’unique responsabilité individuelle et favorise le développement de stratégies familiales pour sortir gagnant de la grande compétition scolaire. Dans le fond de l’air, la question de l’effort revient comme un leitmotiv, sous-entendant que les enfants de maintenant seraient moins méritants qu’avant. Alors, si l’échec est d’abord ce manque d’effort déployé par un individu, posons la question : «Les enfants de pauvres sont-ils fainéants ?». Si oui, alors ils n’ont que ce qu’ils méritent. Sinon, il est scandaleux et injuste qu’ils soient les premières victimes de la production d’échec scolaire massif de notre système éducatif.
En réalité, les difficultés scolaires sont le fruit du croisement entre la situation individuelle de l’élève, le contexte social ou familial, et le fonctionnement de l’école. C’est donc, bien, sur ces trois leviers qu’il faut agir. Pour appréhender la réalité vécue par nombre d’enfants de milieu populaire, représentons-nous le parcours type d’un des 150 000 jeunes qui quittent chaque année le système scolaire sans diplôme. Arrivé en dernière année de maternelle, il a moins profité des apports de l’école que ceux qui sont dans un bain culturel favorable (1) et se retrouve au moment de l’apprentissage de la lecture en CP face à un mur. 90% des élèves en difficulté en 6e l’étaient déjà au CP. Il suit avec difficulté sa scolarité en école primaire, intériorisant à chaque zéro pointé le fait qu’il est nul. Dans un collège pensé comme un petit lycée au climat scolaire très dur (2), il commence à décrocher ou subit son orientation vers le lycée professionnel. Là, soit il décroche au bout de la première année, soit il se reconstruit scolairement et obtient son bac pro. Mais, à défaut de trouver une place en BTS, pris d’assaut par les lycéens de filière générale, il échoue à la fac (3)ou tenter de trouver un travail en mesurant à chaque étape de son parcours professionnel le poids du diplôme en France… "Viendra la poursuite d’études supérieures ou l’entrée dans le monde du travail où il mesurera, à chaque étape de son parcours professionnel, le poids du diplôme en France..." Que peut-on y faire ? Les pistes d’amélioration existent et en réalité font, pour beaucoup d’entre elles, consensus d’autant qu’elles ont fait leurs preuves dans d’autres pays. Mais, ici, réformer l’école n’est pas simple, c’est un euphémisme. Les derniers mois l’ont encore prouvé.
Certains services de néonatologie installent des webcams qui filment les nourrissons hospitalisés. Le but : permettre aux mamans qui ne peuvent pas se déplacer jusqu'à eux de voir leur bébé. Mais les webcams peuvent également servir à la surveillance des nouveaux nés. Exemple dans trois hôpitaux.
L'installation de webcams en néonatologie répond souvent à un besoin bien spécifique, celui de maintenir le contact entre la maman et son bébé « quand ni l'un ni l'autre ne peut, pour des raisons de santé, se déplacer », explique Caroline Tauzin, cadre de santé en néonatologie à l'hôpital de Mont-de-Marsan (Landes).
Des situations heureusement peu fréquentes. « Nous privilégions la proximité physique entre les mamans et les bébés, poursuit-elle. Elles peuvent venir en néonatologie 24 heures sur 24 ou bien leur bébé peut être amené dans leur chambre ».
Couverture du livre « Des murs et des femmes. Cent ans de psychiatrie et d'espoir au Beau-Vallon »
Retracer l’histoire de la psychiatrie dans toute sa complexité, tel est le défi relevé par le Département d’histoire de l’Université de Namur, à la demande de l’hôpital psychiatrique du Beau Vallon. Un défi qui prend forme avec l’ouvrage « Des murs et des femmes. Cent ans de psychiatrie et d’espoir au Beau-Vallon », réalisé sous la direction du professeur Anne Roekens. Il accompagne l’exposition poignante « Asiles, des ombres à la lumière » proposée par le Beau-Vallon et l’asbl Isolat, jusqu’au 9 juin.
L'un des objectifs de la future loi Santé porte sur l'amélioration de la prise en charge des maladies psychiques, qui touche une personne sur cinq au cours de sa vie, a souligné mercredi 24 septembre la ministre de la Santé.
"La santé mentale et la psychiatrie illustrent (…) les enjeux que doit relever notre système de santé", comme "corriger les inégalités sociales et territoriales qui s'accroissent", a dit Marisol Touraine lors de l'inauguration d'un bâtiment à l'hôpital Sainte-Anne à Paris. La psychiatrie de secteur (organisation géographique de soins de proximité, hors de l'hôpital), qui existe de longue date, sera consacrée dans la loi de santé et inscrite dans le cadre global du service territorial de santé publique (STSP), a indiqué la ministre qui souhaite mieux l'articuler avec le secteur libéral, social et médico-social. Cette mission de la psychiatrie de secteur "contribuera à la prévention et l'insertion des personnes". La ministre souhaite que "chaque personne atteinte de troubles psychiques puisse avoir la garantie d'une prise en charge accessible et adaptée".
À l’occasion de l’inauguration du bâtiment Jean Delay, à l’hôpital Sainte Anne, mercredi 24 septembre, la ministre de la Santé Marisol Touraine a présenté les grandes lignes de sa politique en santé mentale et psychiatrie, ébauchée en partie dans l’article 12 du projet de loi santé.
Elle a d’abord insisté sur la nécessaire déstigmatisation du « monde de la psychiatrie », patients comme professionnels, marquant ainsi sa distance à l’égard du discours d’Anthony prononcé par Nicolas Sarkozy en 2008. « Une personne sur cinq sera touchée par une maladie psychique au cours de sa vie » et 10 000 personnes se suicident chaque année en France, a rappelé la ministre.
Un secteur, un chef de secteur
Elle a surtout réaffirmé l’existence d’une mission de « psychiatrie de secteur », très attendue des psychiatres et qui s’inscrit, via le projet de loi santé, dans le cadre du service territorial de santé au public (STSP).« Elle contribuera à la prévention et à l’insertion des personnes avec les autres acteurs du territoire » libéraux, sociaux, et médico-sociaux, a-t-elle déclaré. « La psychiatrie de secteur est pour moi indispensable dans l’égalité d’accès à des soins spécialisés de proximité », a-t-elle ajouté.
Du 25 janvier au 22 février 2014, les bénévoles de 118 associations locales de l’UFC-Que Choisir ont visité de façon anonyme 1 355 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et ont ainsi pu porter une appréciation précise sur chacun d’eux.
Nos visiteurs « mystère » ont pris contact avec les établissements dans l’optique de rechercher une place en maison de retraite pour un proche parent dont le degré de dépendance (Gir) n’était pas encore précisément déterminé. L’objectif fixé était de recueillir un maximum d’informations sur les établissements, de se faire communiquer, si possible, les documents préalables à la demande d’admission : tarif des prestations, règlement intérieur, contrat type, etc. et d’obtenir au moins une visite des locaux communs, voire, si possible, d’une chambre.
Pour compléter cette enquête de terrain, nous avons ensuite adressé un questionnaire officiel à l’en-tête de l’UFC-Que Choisir à chacun des établissements visités par nos enquêteurs, afin d’établir une fiche précisant les données administratives de chaque établissement et son encadrement médical. Seuls 303 établissements ont accepté de nous répondre, soit 22 % de notre panel.
La synthèse que nous présentons reflète donc à la fois les données recueillies sur le terrain et les réponses à notre questionnaire officiel.
Outre l'allongement du temps de travail, de 35 à 40 heures hebdomadaires, les infirmiers protestent contre les baisses salariales subies dans le cadre de la politique d'austérité menée par le gouvernement portugais de centre droit depuis plusieurs années.
PHOTO FRANCISCO LEONG, ARCHIVES AFP
L'activité des hôpitaux publics portugais a été
perturbée par une grève de deux jours entamée mercredi par les infirmiers afin
de protester contre le manque d'effectifs et des horaires à rallonge.
Selon le Syndicat des infirmiers portugais (SEP), à
l'origine du mouvement, «plus de 80%» des 39 000 infirmiers travaillant dans le
secteur public ont adhéré à la grève. Ce taux a été qualifié de «fantaisiste»
par le ministère de la Santé, qui n'a toutefois pas avancé de chiffre.
Alors que la grève a entraîné le report de nombreuses
consultations et opérations, un service minimum était assuré notamment dans les
unités d'urgence et de soins intensifs.
Cet ouvrage d’Alexis Escudero se rapproche fortement des pamphlets écrits par le collectif Pièces et main d’œuvre, localisé, tout comme les éditions du Monde à l’envers, dans la cuvette grenobloise. L’objet de cette critique technosceptique volontiers sarcastique, c’est la PMA (procréation médicalement assistée), dont l’accès à tous les couples est considéré comme une nouvelle antienne de la gauche.
L’argumentation d’Alexis Escudero s’articule en plusieurs points, appuyés sur de nombreuses données factuelles et de fréquentes citations. Il constate d’abord la baisse de la fertilité (ainsi que le déséquilibre « naturel » des naissances en faveur des filles), due probablement à la présence croissante de produits industriels dans l’environnement, et présente ainsi la PMA comme une fausse solution, en lieu et place d’une éradication des dits polluants industriels1.
La relation entre patients et soignants est jugée « bonne » par 99 % des professionnels de la santé et 94 % des patients, selon une étude de la fondation MACSF réalisée par Harris Interactive (1). L’enquête relève que plus cette relation est ancienne, meilleure elle est ressentie.
Une des clés de cette bonne entente réside dans la capacité des soignants à communiquer avec leurs patients. 98 % de ces derniers jugent « prioritaire » la qualité des informations des professionnels de santé. Ceux-ci sont sur la même longueur d’onde : ils sont 97 % à considérer la communication avec les patients comme la dimension la plus importante dans l’exercice du colloque singulier.
De ce point de vue, 89 % des Français déclarent comprendre les professionnels de santé qu’ils consultent et 82 % d’entre eux se sentent compris.
Une étude menée sur une population de patients souffrant de troubles psychiatriques, toutes pathologies confondues, a montré que le taux de mortalité est de 3 à 4 fois plus élevé qu’en population générale, et peut parfois être jusqu’à 20 fois supérieur, chez les sujets jeunes entre 35 et 54 ans.
Des données exhaustives, sans perdus de vue
Une équipe française conduite par la Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale du Nord - Pas-de-Calais, sous la direction du Dr Claire Lise Charrel a comparé les causes de décès de plus de 4 000 patients souffrant de troubles mentaux ayant été hospitalisés en hôpital psychiatrique à Armentières entre janvier 2004 et décembre 2007 à ceux de la population générale ; les décès ont été pris en compte jusqu’à 2011.
« Pour la première fois, explique le Dr Charrel, nous avons des données exhaustives et sans perdus de vue. Cela tient à la méthodologie de notre étude qui croise les données des hospitalisations en psychiatrie et les données de l’INSERM qui détient les certificats de décès. Les résultats corroborent ceux des études anglo-saxonnes beaucoup plus faciles à mettre en place compte tenu de leur système de santé, qui ont établi un lien entre la pathologie mentale et excès de mortalité. »
Le burn-out apparaît comme un syndrome en trois phases : l’épuisement émotionnel, la déshumanisation de la relation à l’autre, le sentiment d’échec professionnel. Ces stades s’installent progressivement en réponse à un stress émotionnel chronique et répétitif.
Chez les soignants, quand la relation d’aide
« tombe malade », il faut mettre en oeuvre non seulement des réponses individuelles et collectives mais aussi une réflexion éthique.
La folie n’est plus une condamnation à vie. La chimie et la psychanalyse ont fini par libérer les fous. (Keystone)
Il y a cinquante ans encore, on disait des fous qu’ils étaient incurables. Dans son dernier livre, le neuropsychiatre français raconte l’évolution de son métier
Les yeux fermés. Pour mieux se rappeler, mieux penser et articuler. De son propre aveu, Boris Cyrulnik préfère les interviews téléphoniques, parce qu’il peut y répondre les yeux fermés. Alors on l’imagine, tête renversée, souvenirs affleurant à l’arrière des paupières, rideaux tirés sur la pluie battante. A Toulon, d’où il nous parle, le temps est maussade.
Après Sauve-toi, la vie t’appelle, paru en 2012, Boris Cyrulnik publie Les Ames blessées, deuxième tome de ses mémoires.
L’enfant juif rescapé des rafles a grandi pour devenir neurologue, la discipline universitaire qui, à l’époque, s’apparente le plus à la psychiatrie. Dans ce livre, qui se lit comme un journal de bord, Boris Cyrulnik raconte son parcours professionnel singulier, à la marge d’une spécialité médicale qui doit tout à l’après-68.
Samedi Culturel: A l’âge de 11 ans déjà, vous disiez vouloir devenir psychiatre. C’est d’autant plus étonnant que la spécialité n’est alors, dans l’immédiat après-guerre, pas très connue.
Boris Cyrulnik: Oui, cette vocation précoce s’explique sans doute par la nécessité de comprendre ce qui venait de m’arriver, la disparition de mes parents, mon arrestation – pourquoi avait-on voulu me tuer? Je croyais que la psychiatrie allait m’aider à comprendre la «folie» du nazisme. Comprendre l’adversaire pour mieux le maîtriser, c’était ma seule liberté. Je constate surtout que je ne suis pas le seul à l’avoir cru: je le vois autour de moi, parmi les juifs qui ont connu une enfance semblable, on trouve un nombre anormalement élevé de psychiatres et de psychanalystes.
Le centre de santé sexuelle « le 190 » menacé de fermeture ? Cette structure située dans le 20e arrondissement de Paris est un centre unique de prévention du VIH et des infections sexuellement transmissibles qui s’adresse en partie à la communauté lesbienne, gay, bi et trans. « Nous sommes menacés pour des raisons financières car nous avons des subventions insuffisantes et nous devons déménager », justifie Franck Desbordes, président de l’association « Le 190 ». Le centre, qui a ouvert ses portes en 2010 est en crise de croissance : il enregistre une hausse importante et régulière des consultations médicales. « Il y a trois ans nous accueillions 500 personnes. Aujourd’hui, nous sommes passés à 2 000 », poursuit le président.
Le CHU de Charleroi propose une technique permettant d'apprivoiser ses peurs. Présentation de cette technique inédite.
22 Septembre 2014
Le service de psychiatrie du CHU de Charleroi a présenté lundi, sur le site Van Gogh à Marchienne-au-Pont, une unité de thérapie comportementale des phobies, basée sur la 3D et la réalité virtuelle. Il s'agit de traiter les diverses formes de phobies (peur du sang, des araignées, des ascenseurs, de la foule, etc.) mais aussi les phobies post-traumatiques nées d'accidents ou d'agressions.
Outre le traitement par pharmacologie, d'autres thérapies ont été étudiées, et le site Van Gogh est la seule unité en Belgique à appliquer la thérapie par réalité virtuelle.
C’est le genre de médecin qui peut aider à faire un sérieux tri dans une pharmacie familiale. Docteur en neurosciences et psychiatre, Patrick Lemoine est en guerre contre les excès médicamenteux en tout genre. A commencer par ceux de benzodiazépines, ces tranquillisants et somnifères dont les Français sont parmi les premiers consommateurs du monde.
Sur ce sujet, comme sur bien d’autres, il est intarissable, maniant habilement bon sens, provocation et sens de la formule. « Les benzodiazépines sont à l’origine de nombreux effets secondaires graves : apnées du sommeil, chutes, maladie d’Alzheimer… Récemment, une étude a même démontré que la mortalité est presque doublée chez les personnes qui en prennent plus ou moins régulièrement. Cela fait froid dans le dos… mais moins que l’absence de réaction des décideurs sur ce dossier », fulmine Patrick Lemoine, qui, comme clinicien et chercheur, a étudié ces médicaments et dénoncé leurs dangers depuis les années 1990. « A quand un Grenelle des toxiques ? », ironise-t-il en proposant une solution « simple » mais radicale : « Le remboursement des techniques de psychothérapie validées sur le plan scientifique. »
Au fil de nombreux livres grand public, ce thérapeute médiatique de 64 ans creuse ainsi le sillon d’une médecine moins chimique. Plus ouverte aussi aux approches alternatives de tout poil : relaxation, EMDR (Eye movement desensitization and reprocessing, une technique de désensibilisation et reprogrammation par les mouvements des yeux)…
PROVOCATION
Un état d’esprit que cet ex-hospitalo-universitaire, passé dans le privé en 2003, défend aussi auprès des 300 psychiatres qu’il encadre en tant que directeur médical des cliniques psychiatriques du groupe Orpéa-Clinea – soit une quarantaine d’établissements en France et dans des pays frontaliers. « La médecine oublie que dans notre cerveau se trouve un fantastique laboratoire pharmaceutique capable de lancer la fabrication de tous les médicaments de la création », résume-t-il dans Soigner sa tête sans médicaments… ou presque, son dernier livre (Robert Laffont, 384 pages, 21 euros).
Il s’y montre en revanche sans pitié pour la psychanalyse et son « échec retentissant en tant que technique de soins » ; et surtout pour Freud, « un neurophysiologiste spécialiste de la sexualité des anguilles » qui « n’a jamais réussi à se guérir de sa phobie des chemins de fer ni de son appétence pour la drogue (cocaïne) alors qu’il était supposé en comprendre les racines infantiles ». La provocation, encore.