Après le rapport d’information du Sénat, c’est au tour de la Cour des comptes de publier un rapport sévère sur « le développement des services à la personne et le maintien à domicile des personnes âgées en perte d’autonomie ».
Les sages de la rue Cambon dénoncent d’abord une organisation confuse, différente selon que les intervenants sont autorisés par les conseils généraux, ou agréés par les services de l’État ; selon qu’ils sont prestataires (donc intégrés dans une organisation de travail), ou relèvent d’un employeur particulier (mandataire, emploi direct).
Comment combattre les maladies mentales ? Selon de nombreuses études, la réduction de la stigmatisation dont sont victimes les patients est un enjeu crucial dans le processus de guérison. La biologisation des troubles psychiatriques est-il pour autant la solution ? Attribuer la maladie à des facteurs incontrôlables comporte quelques limites, rappelle notre chroniqueuse Peggy Sastre.
De fait, les études sont nombreuses à démontrer que la réduction de la stigmatisation est un facteur crucial en matière de santé mentale, tant cette stigmatisation ne peut que sur-handicaper les malades, que ce soit dans leurs recherches d'emploi ou de logement, dans leur insertion sociale, leur situationamicale et affective, sans oublier, bien sûr, leur accès aux soins.
Éviter les interprétations morales du trouble psychiatrique
Ces dernières années, à la faveur d'une explosion de recherches et de "découvertes" scientifiques sur les maladies mentales, d'aucuns ont avancé qu'une "médicalisation" ou une "biologisation" des troubles psychiatriques – c'est-à-dire un accent mis davantage sur les facteurs et les caractéristiques organiques de ces maladies – pouvait être un moyen d'atténuer cette stigmatisation.
Le cœur de l'argument, c'est qu'une telle biologisation relèverait d'une neutralisation morale : dire et se dire que les troubles psychiques sont dus à des anomalies/perturbations/déséquilibres d'ordre génétique, neurochimique, anatomique, et j'en passe, permettrait de sortir du paradigme de la "déviance", de la "mauvaise conduite", de la "faiblesse" de la volonté, etc.
Il y a un peu plus d’un an, Alexandre, 23 ans, a acheté une maison en région parisienne. Grâce à ses parents et aux heures supplémentaires, il s’en tire plutôt bien. Il nous ouvre son porte-monnaie.
Alexandre dans son jardin, en avril 2014 (Ramsès Kefi/Rue89)
Dans son petit jardin, il a installé une table en plastique et une chaise longue. Bientôt, il y aura aussi un chat et un potager. Originaire du Midi, Alexandre (le prénom a été changé), 23 ans, infirmier en psychiatrie à Paris, ne se voyait pas habiter dans « un immeuble gris » : « Trop déprimant. »
Il y a un peu plus d’un an, l’occasion d’acheter une maison s’est présentée. 40 m2 pour 154 000 euros, dans une copropriété tranquille dans le sud de l’Ile-de-France. Il l’a saisie :
« Entre les mensualités d’un loyer et d’un achat, il y avait une différence d’environ 150 euros, ce qui n’est pas énorme. Et puis, j’ai toujours voulu être propriétaire jeune [...]. Beaucoup disent qu’un jeune qui achète ne vit plus. A titre personnel, je n’ai pas la corde au cou. J’essaye juste de vivre le plus simplement possible. »
Avant de se lancer , il a potassé quelques bouquins sur l’immobilier, le crédit et tout le jargon bancaire :
« Je voulais être acteur de mon propre projet. Je n’avais surtout pas envie de faire appel à un courtier pour le concrétiser. »
Il « materne » les patients »
Ses parents – son père est électricien et sa mère retraitée de la fonction publique – , eux aussi proprios, l’ont encouragé dans sa démarche. Chaque fois qu’il a besoin d’eux, ils sont là. Au moment de l’achat, ils lui ont prêté 4 000 euros « à taux zéro » pour lui permettre de respirer un peu. Il raconte :
« L’année qui a suivi l’acquisition de ma maison a été un peu compliquée, notamment parce que j’avais décidé de payer le notaire sur mes propres deniers – environ 11 000 euros. J’y ai laissé toutes mes économies. Il y a eu quelques découverts. Jamais plus de 400 euros. J’ai pu remonter la pente grâce aux heures supplémentaires. »
SUISSE Et si la crise des enfants était aussi celle des parents? Dans «Parents d’adolescents: une crise peut en cacher une autre» le psychologue genevois Nino Rizzo se penche sur le cas de ces grands oubliés que sont le père et la mère.
Parent d’adolescent, voilà un job qui n’est pas de tout repos!
Loin de là. C’est même peut-être le job le plus difficile. Etre parent n’est déjà pas facile en soi, mais parent d’adolescent, c’est vraiment le pic!
C’est plus difficile aujourd’hui?
Sans doute. Les repères ont changé à une vitesse inégalée et, pour beaucoup, accompagner son enfant dans un monde qu’ils ne comprennent plus, ou moins bien, se révèle difficile. De plus, la famille s’étant réduite à un format nucléaire – quand les parents sont encore ensemble – le réseau de protection que constituait la famille élargie a disparu. Les parents se retrouvent seuls et souvent très démunis.
Ils sont donc les grands oubliés de la crise d’adolescence?
Oui, ils sont même plus largement les grands oubliés de la psychothérapie. On s’occupe de plus en plus des enfants, des bébés, de périnatalité… Et au milieu de tout ça, les parents sont laissés de côté, comme si leur rôle allait de soi alors qu’en réalité il va de moins en moins de soi.
"J'ai téléphoné à Dieu trois fois", dit sans ambages Matthieu de Vilmorin, qui souffre épisodiquement de "bouffées délirantes" à caractère mystique. Une situation qui ne l'a pas empêché de multiplier les métiers, d'écrire un livre et d'avoir une vie "riche".
"Je suis le produit d'un milieu, j'ai été dans de bonnes écoles (...), et malgré un traumatisme important, la mort de mon père lorsque j'avais 7 ans, je pensais vivre dans le meilleur des mondes", confie à l'AFP cet homme de 54 ans, issu d'une famille bourgeoise.
"Je pensais qu'il fallait être bien élevé et avoir un peu d'esprit pour réussir, qu'il suffisait de faire sourire les jolies femmes et tout était bien. J'avais même le projet d'être ambassadeur", poursuit-il.
Inscrit à la faculté d'Assas en droit, il s'ennuie et échoue en seconde année. Il fait alors son service militaire comme élève officier dans un régiment parachutiste.
"Je voulais prouver que j'avais des tripes".
Mais Matthieu de Vilmorin prend "en plein dans la tête le choc pétrolier, le changement d'esprit de l'époque" et la faillite de l'entreprise Vilmorin (qui n'appartient plus à la famille).
"Je n'ai pas réussi à choper ce virus de l'exigence économique de vouloir faire de l'argent. Je pensais qu'il était nécessaire de trouver une qualité d'être avant de faire de l'argent. Je n'étais pas adapté", constate-t-il.
Françoise Huguier parcourt et capture notre monde. La Maison européenne de la Photographie revient sur les points forts de son oeuvre. Avec pour la première fois des photos de son retour au Cambodge, cinquante ans après avoir été enlevée par les Viet-Minh.
L’exposition commence par ce retour bouleversant au Cambodge. Portraits de femmes en noir et blanc. Comme si la couleur ne pouvait convenir à cette plongée intime. Comment photographier aujourd’hui sans réveiller le passé que l’on image douloureux ?
Etude de la masculinité, des cavernes à aujourd’hui
L’historiographie emprunte parfois des chemins inattendus. Voilà ce que suggère ce titre à qui se souvient de l’interrogation du colloque de Saint-Maximin, en 1984 : «Une histoire des femmes est-elle possible ?» On déplorait alors que l’histoire fût écrite pour et par des hommes, déclinée au masculin : des grands personnages aux petits paysans. Certes, d’emblée la nécessaire articulation entre les femmes et les hommes était réclamée ; mais si l’analyse de la différence des sexes s’imposait, elle se trouvait trop souvent enfermée dans un rapport dominant-dominée réducteur. En jouant avec les mêmes mots, le colloque de Rouen se demandait en 1998 : «Une histoire sans les femmes est-elle possible ?» On connaît la réponse, à laquelle ce livre vient faire écho, bénéficiant de l’expérience de l’histoire des femmes et de la richesse des études de genre dans lesquelles s’insère désormais celle des masculinités.
Chasseur. Car le pluriel s’impose : être un homme n’est pas un invariant mais une construction culturelle et politique qui traverse le temps et l’espace, en une incessante reconfiguration, dont les composantes changent, additionnant identité ethnique, religieuse, sociale. Ce livre démontre que la formule beauvoirienne - «on ne naît pas femme, on le devient» - est aussi pertinente au masculin, et ce dès le néolithique : les données funéraires, l’art rupestre et la statuaire montrent en fin de période «un renforcement de la dichotomie entre sphère masculine et sphère féminine» (Jean Guilaine), différence qui se note dans la position des corps et dans les objets déposés (armes pour les hommes, céramiques pour les femmes).
La proportion d’adultes non assurés est passée, selon l’étude, de 21% en septembre à 16,3% en avril.
Le nombre de personnes sans assurance-maladie aux Etats-Unis a baissé de 10,3 millions à la faveur de la récente réforme du système de santé de Barack Obama, selon une étude publiée mercredi, une réduction «significative» dont s’est félicitée l’administration.
Entre septembre 2013 et avril 2014, plus de 10 millions d’adultes (18-64 ans) auparavant non assurés pour leurs soins médicaux ont souscrit une couverture maladie, selon l’étude de chercheurs de Harvard parue dans le New England Journal of Medicine et relayée par le département de la Santé.
"Sortie de Secours" nous rend fou, avec son cabaret psychiatrique
Ce mercredi, 1er jour du 28e Festival de Chalon dans la Rue, et en avant-première, "Sortie de Secours", se produisait, cour de l'école du centre. Le Théâtre de Caniveau présentait, "Sortie de Secours" (cabaret psychiatrique), devant un nombreux public, et sous un soleil de plomb.
Réflexions d'un médecin sur les dérives du système sanitaire
Les quatre premiers piliers de l’éthique médicale sont la bienfaisance, le respect du libre-arbitre, l’équité et la non-nuisance.
La bienfaisance va de soi, elle suit son cours biologique et ne nécessite aucun commentaire particulier.
Le respect du libre arbitre du patient suppose qu’il ait eu au préalable une information éclairée. Il faut pour cela que le médecin dispose lui-même d’une information éclairée et impartiale, ce qui est de plus en plus difficile avec la complexité des pathologies abordées, les biais des études et les conflits d’intérêts. Cependant, malgré de nombreuses « affaires », nous constatons que la situation actuelle de l’information semble globalement meilleure qu’il y a 10 ou 20 ans. Encore un effort…
L’équité, dans un pays comme le nôtre où la protection sociale est encore excellente, ne pose pas de problème majeur. Mais il nous faut douloureusement constater que depuis quelques années, l’inégalité des soins suit la progression des inégalités sociales, même si c’est avec un certain décalage. L’avenir nous paraît, hélas, encore plus sombre…
Les séparations sont aujourd’hui très fréquentes : on estime ainsi qu’un couple sur deux divorce ou divorcera, une proportion qui atteint même les 70 % dans les grandes villes. Ces situations ont évidemment des conséquences sur la garde des enfants et sur le partage de l’autorité parentale, notions qui ont été récemment abordées à l’occasion du début de l’examen de la loi sur la famille. Si dans la majorité des cas, les parents font preuve de suffisamment d’intelligence et de diplomatie pour que l’avenir de leurs enfants n’ait pas à pâtir de la fin de leur vie de couple, il existe néanmoins des situations, nombreuses, où les difficultés sont multiples. Elles s’observent notamment dans la pratique quotidienne des médecins prenant en charge ces enfants. Dans une tribune publiée par l’Express, hier, le Docteur Olivier Badelon, chirurgien orthopédiste pédiatre décrit : « En cas d'intervention sur des mineurs, c'est-à-dire des enfants de moins de 18 ans, la loi oblige les médecins à demander l'autorisation écrite des deux parents de façon circonstanciée avec le diagnostic et le traitement prévu, tout en précisant qu'ils ont bien compris l'intérêt et les risques encourus. Cette clause est simple à respecter quand les deux parents sont présents lors de la consultation pré-opératoire et qu'il s'agit d'une intervention programmée non urgente, ou quand ils s'entendent bien, car ils peuvent signer cette autorisation immédiatement tous les deux, ou le faire plus tard en prenant le temps de la réflexion avant l'intervention. Tout se complique dans l'urgence et/ou quand l'un des parents est absent et cela peut devenir un vrai dilemme quand les deux parents ne s'entendent pas. Cela est aggravé quand le parent qui a les enfants sur son compte de Sécurité Sociale ou son contrat d'assurance complémentaire est celui qui est sans ressources, car le parent qui a un revenu peut refuser de payer de peur que l'autre parent qui sera remboursé ne lui rende pas en retour l'avance qu'il a faite au moment des soins. Cela est aussi vrai pour tout traitement médical avec alors un retard à l'accès aux soins pour l'enfant ».
Le "co-sleeping" ou sommeil partagé est le premier facteur de risque de mort subite du nourrisson, particulièrement chez les touts petits, indique une étude américaine parue dans le journal Pediatrics.
Ce travail s’est penché sur plus de 8ooo cas de morts subites survenus dans 24 états américains entre 2004 et 2012. Parmi ces décès, plus des 2/3 (69%) concernaient des bébés dormant dans le même lit qu’un adulte au moment du drame.
« À quelle fréquence buvez-vous six verres ou plus en une même occasion ? » « Au cours de cette dernière année, s'est-il passé quelque chose que vous regrettez après avoir consommé de l'alcool ? » Il suffirait à un médecin généraliste de poser ces deux simples questions pour dépister, dans 87 % des cas, un problème de dépendance à l’alcool.
Faut-il légaliser le suicide assisté au Royaume-Uni ? Sans équivoque, le Daily Mail se prononce contre, en amont de la deuxième lecture d’un projet de loi par la Chambre des lords, à l'agenda le 18 juillet. "Ne faites pas la même erreur que nous !" titre le tabloïd conservateur, en citant le Pr Theo de Boer, un universitaire néerlandais. Défenseur fervent de la loi sur l’euthanasie votée aux Pays-Bas en 2002, le Pr a complètement changé de cap depuis. "Ne faites pas la même chose en Grande-Bretagne", aurait-il dit récemment à des députés britanniques.
Il y a 4 ans nous appelions à en finir avec le carcan du DSM et à son boycott.
Nos critiques concernaient l’hégémonie de ce système unique, l’illusion de scientificité sur laquelle il repose, les scandaleux conflits d'intérêts, la régression de la pensée et l’appauvrissement de la clinique qu’il génère, sur fond de croyances et de préjugés moraux débouchant sur une nouvelle normativité sociale et comportementale qui touche tout le monde et spécialement les enfants.
Aujourd'hui si le DSM, un an après la publication de sa version 5, n'est pas mort, son projet de réduire la psychiatrie à une langue universelle standardisée et formatée est caduc et de nombreuses critiques argumentées s'ajoutent aux nôtres de toute part dans le monde, provenant :
- des usagers de la psychiatrie, qui constatent les limites et dangers de son emprise et interrogent le service rendu par les pratiques qui s’y réfèrent en santé mentale
- des responsables politiques qui s’intéressent aux politiques de santé publique et à leurs coûts
- des chercheurs et par les étudiants qui questionnent sa validité clinique et sa scientificité
- Enfin, le DSM est jugé inadéquat par les tenants de la neurologie des fonctionnements mentaux tel le NIMH qui ne souhaite plus s’y référer.
« Surchargé », le centre hospitalier accueillerait des malades dont l’internement n’est pas ou plus justifié. Mais faute de mieux, ils y restent.
C’est l’histoire d’un malade. Un malade qui attend depuis 2009 de quitter l’établissement public de santé mentale (EPSM) de Prémontré. Sauf que, pour ce faire, il doit trouver une place dans un « lieu de vie » adapté. « Entre 2009 et le 17 avril 2013, huit refus d’établissements français ont été opposés à [sa] candidature », indique Yves Kaufmant, chef du Service de déchronicisation et réadaptation psychosociale. Aujourd’hui, aucune solution n’a encore abouti.
Ce cas n’est pas unique, loin de là. Mais « c’est le plus criant », soulève le praticien. Depuis quelques années déjà, les services psychiatriques tirent la sonnette d’alarme sur le manque de places dans les foyers ou « lieux de vie ». Des établissements adaptés aux personnes qui ne peuvent vivre seules. « Actuellement, on a un certain nombre de patients pour lesquels le séjour n’est pas ou plus requis, signale le chef du service, […] un certain nombre de patients où le séjour est parfois nuisible. » Or, le but du service et de « remettre un certain nombre de patients au travail et de sortir des patients de l’hôpital. »
Joël Volson, leader de la grogne à l'hôpital Paul-Guiraud de Villejuif, a été convoqué au commissariat du Kremlin-Bicêtre, jeudi. L'infirmier, secrétaire du syndicat SUD-Santé, était interrogé sur son implication dans les actions coup-de-poing organisées durant l'occupation de l'établissement. « Tout y est passé », rapporte-t-il sur Facebook. Du « linge sale devant le logement du directeur » au « blocage des admissions ».
« J'ai resitué les choses dans leur contexte et nié les accusations de la direction. » Celle-ci confirme avoir effectué nombre de signalements depuis le début de la grève, le 2 juin. « Mais l'hôpital n'est pas informé en temps réel des procédures de la police. »
Le collectif des 39 organise un rassemblement – Le SAMEDI 1er NOVEMBRE 2014
La Parole errante à la Maison de l’arbre
9, rue François Debergue – 93100 Montreuil
Fédérons nos rêves pour résister à l’occupation de nos libertés de conscience.
Nous nous sommes réunis et levés une première fois contre l’anathème, en provenance de la plus haute autorité de l’État, frappé à l’encontre de la folie. Paroles prononcées dans l’enceinte même d’un service de soin et dont nous espérions qu’elles ne relevaient que d’un accident de la démocratie en acte : un président élu par le peuple distillait la peur, installait un climat sécuritaire espérant ainsi incarner la figure du protecteur de ce peuple qu’il lui fallait créer à la mesure de ses petits accès d’agitation despotique.
39 nous étions ce vendredi-là, 39 alertés par l’insupportable, unis par le nombre, sans règlement associatif, parce qu’un nombre représente la multitude, nous étions nombreux ce soir-là à nous élever « contre la nuit sécuritaire » de plus en plus nombreux et multiple, déjà portés par cette hétérogénéité des disciplines et des parcours.
Mais il n’y a pas de pente despotique possible sans servitude volontaire, et au plus près de nos pratiques nous avons dû faire front, non sans difficultés, contre le déplacement en miroir de la figure de la folie dangereuse vers sa résolution en obéissance servile, soit de la schizophrénie dangereuse à l’autisme rééduqué.
Et puis le personnage en haut de l’État sous la pression populaire a changé. Nouvel élu qui s’était présenté comme celui du changement.
Ancien fleuriste, guérillero, prisonnier, aujourd’hui président de l’Uruguay et vedette mondiale pour son style austère, ses discours anti-consuméristes et les lois sociétales qu’il a fait adopter, Jose Mujica, quasi octogénaire et bientôt retraité, convient qu’il a mené «une vie extraordinaire».
«Je suis ingrat, je devrais croire en Dieu. Parce que je suis passé par tant de hauts et de bas, et aujourd’hui, j’ai presque 80 ans», confie-t-il à l’AFP, à quelques mois de la fin de son mandat, dans sa modeste maison de 45 m2 des environs de Montevideo aux murs tâchés d’humidité.
Moustache grise et polaire beige, M. Mujica reçoit sans chichi et commente aussi bien l’actualité internationale qu’il théorise sur l’amour ou «l’espèce» humaine et les risques qu’elle encourt, dans sa course effrénée au profit.
S’il s’est distingué par ses discours contre la société de consommation, c’est la loi sur la régulation du marché du cannabis qui a terminé de faire du «président le plus pauvre du monde», comme le surnomme la presse internationale, une vedette planétaire.
Sur le consumérisme et la dégradation de notre environnement, «je n’ai rien découvert, c’est une évidence qui crève les yeux. Mais il y a une impuissance des grands pays, qui vivent en pensant à leurs intérêts nationaux, à qui va gagner les prochaines élections», regrette celui qui est pourtant dans son pays partisan de projets miniers ou portuaires contestés.
Mais sous son mandat de cinq ans - les élections présidentielles auront lieu en octobre - l’Uruguay, petit pays d’Amérique latine de 3,3 millions d’habitants, a également adopté des textes pionniers dans la région, comme le mariage homosexuel ou l’autorisation de l’avortement.
Deux grands films de Tati sont ressortis dans les salles cinéma, en version restaurée. Mon Oncle en décembre dernier, et Playtime cette semaine. Il y a mille et une bonnes raisons de découvrir ou redécouvrir ces classiques méconnus. Il en est une en particulier: ces films nous racontent la manière dont notre mode de vie, individuel et collectif, a basculé en quelques années au milieu des années 1950. Tati a saisi ce basculement comme un photographe fixe miraculeusement la sortie d’une chrysalide. Il donne à voir ce que l'œil au quotidien ne voit pas. Et il nous permet de comprendre de quoi, précisément, est fait un mode de vie, cette toile d'araignée invisible qui tient ensemble une société.
Le service des urgences médicales, qui fonctionne à plein régime et H24, est souvent le théâtre d’agressions, tant physiques que verbales, commises sur le personnel médical et para- médical par des personnes qui se présentent pour des soins ou accompagnant des malades.
Le dernier cas en date est celui enregistré dans la matinée d’avant-hier, lorsque l’infirmier chargé de l’accueil et de l’orientation a été pris violement à partie par l’accompagnateur d’un malade qui fonça sur lui en lâchant un chapelet d’insultes. Le pauvre agent aurait été carrément passé à tabac sans l’intervention des présents, notamment des malades, qui se sont interposés entre eux.
« On l'a attrapé dans la forêt. Il vivait tout nu. Il se nourrissait de glands et de racines. Il ne savait pas parler. On l'a emmené à Paris pour en faire “un homme“. » Ainsi le Dr Jean-Marc Gaspard Itard commence son « Rapport sur l’éducation et les progrès de l’enfant sauvage de l’Aveyron » . Celui-ci avait été aperçu pour la première fois en 1797 dans une forêt du Tarn, mais fut seulement capturé deux ans plus tard après une battue. Conduit au village de Lacaune, il est confié à une veuve . Refusant toute autre nourriture que des végétaux crus, le sauvageon parvient au bout d’une semaine à fausser compagnie à la vieille femme.
La commission fédérale chargée de scruter les nouvelles thérapies est née. Dix psychiatres sont aux commandes de cette instance inédite
Alors que le Tribunal fédéral vient encore d’annuler un deuxième internement à vie qui lui était soumis, la commission chargée d’évaluer les possibilités de traiter les dangereux prédateurs réputés incurables a pris forme. Composé de dix spécialistes de la psychiatrie forensique, cet aréopage de niveau national aura le Genevois Ariel Eytan comme président. Un autre représentant romand, le Vaudois Philippe Delacrausaz, figure au nombre des médecins nommés par le gouvernement. La première séance de travail de cette instance indépendante et inédite aura lieu en septembre et sera consacrée à l’adoption d’un règlement organisationnel.