Pour une fois, partisans et adversaires de la légalisation de l’euthanasie sont en accord sur une chose : la décision prise jeudi par le tribunal administratif de Chalons-sur-Saône de refuser l’euthanasie passive de Vincent Lambert est une mauvaise nouvelle.
Après la réaction de Marisol Touraine qui a déclaré jeudi « à l’évidence la loi aujourd’hui ne suffit pas », l’Association pour le droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) souligne elle aussi que «la loi Leonetti est incapable de régler les situations graves de fin de vie» et elle déplore que «des forces rétrogrades existent encore en France pour promouvoir l’acharnement thérapeutique sur un corps en état de survie artificielle depuis plus de 5 ans».
De son côté, la SFAP (Société française d’accompagnement et de soins palliatifs) s’inquiète de cette décision de justice « inédite et surprenante ». Dans un communiqué paru vendredi la SFAP déclare vouloir « un éclaircissement sur le fond du Conseil d’Etat, car si la décision reste en l’état, elle modifiera profondément les pratiques médicales actuelles et conduira à une augmentation de l’acharnement thérapeutique pourtant refusé massivement par nos concitoyens ». Un sentiment partagé par Jean Leonetti qui a également demandé jeudi un éclaircissement pour éviter que cette décision fasse jurisprudence et n’aboutisse « à maintenir par précaution l’acharnement thérapeutique dans les traitements de survie, en l’absence de directives anticipées ou de personne de confiance ».