Internet, supermarché des drogues de synthèse
LE MONDE |
"Pas assez d'argent pour vous payer une ligne ?", interroge le siteZamnesia.fr. A côté du texte, la solution : un flacon de "coke liquide" à 11,25 euros. "Vous voulez partir en trip ?" : le "Liquid LSD" est préconisé. Il aura suffi d'une simple recherche sur Google – "legal high qui ressemble à MDMA" –, et d'un clic sur la troisième proposition de la liste, pour tomber sur un site proposant à la vente de nouvelles drogues de synthèse. Aussi appelées "research chemicals" ou "designers drugs", ce sont des copies légales (ou parfois interdites) des stupéfiants classiques. Cocaïne, héroïne, cannabis... tous ont leurs équivalents, de structure moléculaire proche.
Au premier trimestre, ces produits de synthèse étaient présents dans environ 40 % des collectes réalisées par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies auprès des usagers – ceux-ci lui confient des échantillons quand des substances leur semblent douteuses –, contre 13 % en 2011. Internet a révolutionné le moyen de se procurer des substances psycho-actives.
Entrer dans cette jungle est d'une facilité déroutante. S'y repérer, entre noms commerciaux et appellations chimiques, et ne pas prendre trop de risques, c'est une autre affaire. Chaque semaine, une nouvelle substance apparaît en Europe, une par mois en France.