Le lent naufrage de la Protection judiciaire de la jeunesse
LE MONDE |
François Hollande a répété que la justice des mineurs était une priorité et a promis, le 18 janvier, une loi dans l'année, "pour clarifier et simplifier" les textes. Cela risque de ne pas suffire. La Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), chargée des mineurs délinquants – l'éducation surveillée de jadis –, fait lentement naufrage, dans une discrétion absolue. Le niveau de désorganisation, après des réformes menées à la hussarde, est tel que les cadres se demandent s'ils ne font finalement pas plus de mal que de bien aux jeunes qu'ils accueillent.
"On nous demande surtout qu'il n'y ait pas de remous", explique un directeur de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) qui, comme ses collègues, tient par-dessus tout à l'anonymat, parce qu'"il y a mille représailles possibles". "Dans les rapports que je fais à la centrale,assure une responsable, je dois répondre que tout va bien – l'essentiel, c'est d'être de bons élèves." Dès qu'un compte rendu est un peu alarmiste, "on me répond que c'est exagéré, que les choses se sont améliorées".