Black Rain S01//E1-2 Chris Debien Flammarion, Grand Format, thriller psycho-futuriste, 310 pages, janvier 2012, 15 €.
Pour Adam, la réalité est multiple. Enfermé dans un centre médical, pour schizophrénie, il est le sujet des expériences du Dr Grüber. Le médecin a inventé un monde virtuel, l’Inside, où les patients peuvent errer afin de régler leurs problèmes mentaux.
Michael Espinosa Mais lors d’une visite de l’Inside, Adam et son ami Vince se retrouvent aux prises avec une policière psychopathe. Pourquoi l’Inside est-il devenu aussi dangereux ? Que cache le Dr Grüber ? Chris Debien nous avait déjà bousculés avec sa trilogie de fantasy super trash « Les Chroniques de Kheradon ». Celle-ci s’était d’ailleurs retrouvée au rayon adulte après deux tomes chez Hachette au rayon jeunesse. L’univers était si noir que les libraires ont dû avoir du mal à convaincre les parents d’acheter cette engeance littéraire à leurs bambins. On les comprendrait presque. Cela arrête-t-il pour autant notre auteur ? Que nenni, braves gens. Cette fois, Chris Debien vous invite à explorer les méandres du cerveau. Pire, il vous expose ses travers les plus sombres. L’éditeur a bien fait de préciser que ce livre était accessible à partir de 15 ans, car le choc est frontal. Après un début dont la filiation avec « Matrix » est carrément revendiquée par l’auteur, l’histoire nous plonge dans une terrible course-poursuite. Les adolescents fuient le mal et manquent d’y passer, sans états d’âme de la part de l’auteur. Et lorsqu’ils reviennent à la réalité, leur vie n’est pas meilleure, bien au contraire. Adam est schizo, Vince ne parle pas, leur copine Rachel s’automutile. Bienvenue au pavillon des tarés. Qui se nomment les « Insoumis » car leurs folies ne les empêchent pas de vouloir se révolter contre le système. Avant tout, les héros de ce livre sont des ados en révolte contre tout : l’autorité, eux-mêmes, le monde réel… Comment peuvent-ils trouver une issue à leurs problèmes ? Le centre qui est censé les soigner le cherche-t-il vraiment ? On verra justement au fil des pages que le secret que met à jour Adam ne leur est pas favorable. Ces jeunes « fous » sont sacrifiés à des intérêts plus élevés. De quel droit ? Celui qu’ont les puissants. Le droit de vie ou de mort sur des êtres faibles. Mais les faibles se rebiffent toujours. Et le retour de bâton est rude, pour tout le monde. Vous l’avez compris, le sujet en lui-même est extrême. Et ce n’est pas la scène de la page 260 qui démentira mes dires. Et au-delà du fond, Chris Debien s’est aussi épanoui sur la forme. Pas la fameuse soi-disant nouveauté du générique en BD qui finalement n’est pas si nouvelle et n’apporte pas grand-chose au récit. Ceci n’enlevant rien au talent de Pascal Quidault qui réalise pour le coup une formidable couverture fort à propos. En revanche, la structure en chapitres rythmés par une cadence de série télé pose les choses. Les personnages sont esquissés et très rapidement on entre dans l’action. Les éléments complètent le puzzle au fur et à mesure. De plus le livre est découpé en deux épisodes avec leurs climax, leurs questions sans réponses immédiates et leurs cliffhangers impitoyables qui vous tiennent en haleine. Mais surtout, l’ambiance glauque et dérangeante est décrite avec maestria par Chris Debien. Les phrases coulent toute seules. Les horreurs dégoulinent avec une facilité déconcertante. Le malaise s’installe à chaque coin de page. Le monde de Debien est horrible et c’est parfait. C’est aussi un univers voué à la musique métal, rock et sombre. Les passages où l’auteur nous fait vivre par écrit un morceau sont majestueux de puissance. On entendrait presque les accords sonner dans notre subconscient. Un tour de force ! Si vous voulez explorer les coulisses du mal absolu dans une langue envoûtante et une efficacité morbide et excitante, « Black Rain » est fait pour vous. Si le second tome est à la hauteur de ce premier, la série deChris Debien est en passe de devenir une référence dans le thriller. Une interview de Chris Debien sur LA YOZONE Titre : Black Rain S1 // E1-2 Série : Black Rain, tome 1 Auteur : Chris Debien Couverture et illustrations : Pascal Quidault Éditeur : Flammarion Collection : Grand Format Pages : 310 Format (en cm) : 14,5 x 22 x 1,9 Dépôt légal : janvier 2012 ISBN : 978-2081261624 Prix : 15 € 4 janvier 2012 |
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
jeudi 5 janvier 2012
La MNASM lève le voile sur la coopération des psychiatres et médecins généralistes
03.01.12
Seulement 40% des médecins généralistes se déclarent satisfaits de la qualité de leur coopération avec les secteurs de psychiatrie, rapporte la Mission nationale d'appui en santé mentale (MNASM) dans le dernier numéro 92/93 de sa lettre Pluriels. L'objectif de cette publication "ne vise pas à l'exhaustivité dans un domaine aussi considérable, mais plutôt à donner des informations générales et à rendre compte d'expériences et de pratiques particulières", prévient Serge Kannas, coordinateur de la MNASM en préambule. Suivent les présentations de trois enquêtes mais aussi des témoignages. À plusieurs reprises sont notamment évoqués l'insuffisance de collaboration mais aussi les obstacles organisationnels ou encore la recommandation de pratiques professionnelles du Collège national pour la qualité des soins en psychiatrie (CNQSP) et enfin une expérience internationale sur la pratique des omnipraticiens en santé mentale dans le contexte des réformes au Québec.
L.W.
Pour une refondation de la psychiatrie
Par HERVÉ BOKOBZA Psychiatre, membre du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire
La psychiatrie, discipline profondément ancrée dans le champ social, est en grave péril. Ceci a été dénoncé vivement et clairement lors des états généraux de la discipline en 2003. Nous affirmions alors que seul un changement radical de politique permettrait d’éviter le risque de désastre sanitaire auquel nous étions confrontés.
Traiter des personnes souffrant de pathologie mentale pose toujours la question de l’exclusion et de la ségrégation : la peur de la folie est ancestrale et le demeurera probablement. Peur de la folie de l’autre, de la sienne, de l’étrangeté, de l’étrange, du déraisonnable.
Soigner, c’est dédramatiser, faire confiance, accompagner, encourager.
C’est, quand cela est possible, rassurer les familles, tenter d’expliciter notre travail, leur permettre de traverser des moments on ne peut plus douloureux.
Or, il y a trois ans, le président de la République est venu stigmatiser les malades mentaux : ils seraient tous potentiellement dangereux, nous a-t-il affirmé.
Le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire est né de cette infamie.
En juillet, une loi inique et liberticide était votée : sous-tendue par cette supposée dangerosité, elle enferme les patients dans une coquille sécuritaire et elle continue de transformer les soignants en exécuteurs de diktats normatifs. Au lieu de veiller sur les patients, on nous demande de les surveiller.
La norme envahit les services, les pratiques, les espaces de soins : tout doit être contrôlé, protocolisé, prévu, géré, contrôlé, sécurisé. Or, le soin a besoin de liberté de penser et d’action, de confiance, de surprise.
Notre temps doit être consacré à nos patients, au travail de réflexion au sein des équipes de soin. Or, pour répondre aujourd’hui à ces exigences normatives, chaque soignant est convoqué à se replier ou à se renfermer pour accomplir sa «mission» : remplir des cases, des fichiers. En fait, tout se passe comme s’il fallait éviter, refouler ou dénier l’essence même de notre pratique : la rencontre avec le patient, seul garant d’un soin de qualité.
Une machine infernale est en marche. Chacun tente de résister comme il le peut. Lors d’un récent débat avec Claude Finkelstein, au forum de Libérationà Lyon, j’insistais pour signifier que la psychiatrie ne se limitait pas, loin de là, «aux horribles internements» ; que près de trois millions de personnes se confient à des soignants tous les ans avec confiance et espoir, que c’est justement pour tenter de sauvegarder ces rapports de confiance que des mouvements importants de toute la profession s’étaient organisés dans le but de combattre cette récente loi qui justement institue la méfiance. Mais nous avons perdu une nouvelle bataille.
Dans ces conditions, que deviennent et que vont devenir nos lieux d’hospitalisation ? Seront-ils ou ne sont-ils pas déjà complètement obsolètes ? Ne sont-ils pas les lieux qui peuvent le moins résister à cette machine normative et excluante, dont les récentes lois ne représentent que les derniers avatars ?
Devrons-nous continuer d’accepter que nos pratiques soient à ce point méprisées, dévalorisées, étouffées par les pouvoirs publics ?
Devrons-nous continuer à garder un «entre nous de circonstance» où chacun tente de se débrouiller comme il le peut, en s’épuisant et parfois vainement, et n’a de cesse de dire : «Ce n’est plus possible» ?
Devrons-nous encore longtemps courber l’échine, oublier de dire, accepter l’inacceptable, participer à cette formidable œuvre de démolition qui s’accomplit devant nous et hélas parfois avec nous, au mépris de nos valeurs et de nos espoirs ?
Car nous continuons d’affirmer que ceux qui souffrent de pathologie mentale ont besoin et auront besoin à des moments de leur existence de recourir à des lieux d’asile et qu’il est hors de question de supprimer encore des lits ! Mais inventer des lieux où l’accueil de la souffrance est possible est indispensable ! Lieux où les rencontres nécessaires à tout soin qui se réclame «humain» ne sont pas dictées par des protocoles aliénants, lieux où les règlements ne sont pas l’unique proposition «contenante», lieux où prendre du temps est possible et estimé nécessaire, lieux où le patient puisse tout simplement être reconnu dans sa singularité.
Or, jour après jour, ces espaces sont de plus en plus difficiles à maintenir vivants. Que beaucoup disparaissent pour laisser place à des endroits indignes des valeurs humanistes qui ont fondé la psychiatrie moderne nous fait honte et nous révolte. Nous ne l’acceptons pas car cela nous écœure.
Seul un mouvement de grande envergure réunissant soignants, patients, familles, citoyens pourra stopper cette machine infernale. Il est décidément grand temps de refonder la psychiatrie.
Les Livres de Philosophie
Schopenhauer et l'inconscient
Jean-Charles Banvoy, Christophe Bouriau, Bernard Andrieu (éditeurs)
Décembre 2011 - Presses universitaires de Nancy - 15 €
Sont réunis ici des textes issus d'horizons philosophiques très différents, centrés sur la question de l'inconscient dans la pensée d’Arthur Schopenhauer. La perspective ici adoptée est celle de ne pas lire Schopenhauer à partir de Freud, comme s’il n’en était qu’un pâle précurseur, mais d’examiner la théorie schopenhauerienne de l’inconscient pour elle-même, dans ses difficultés, sa richesse, mais aussi sa fécondité. Le présent ouvrage cherche à élucider la place et le rôle de l’inconscient schopenhauerien, encore peu connu, dans l’histoire des théories de l’inconscient et plus largement dans l’histoire de la philosophie contemporaine.
Les Livres de Psychanalyse
Comment lire Lacan
Slavoj ŽiŽek
Décembre 2011 - Editions Nous -
Antiphilosophique Collection - 18 €
Antiphilosophique Collection - 18 €
Peut-on dire qu’aujourd’hui la psychanalyse est dépassée ? Cela pourrait sembler le cas. Néanmoins, le service funèbre pourrait bien se révéler prématuré, étant célébré pour un patient qui a encore une longue vie devant lui. À l’opposé des vérités « d’évidence » avancées par les critiques de Freud, je me propose de démontrer que c’est aujourd’hui seulement que le temps de la psychanalyse est venu.
Formation continue en psychiatrie : Une nécessité ?
3 janvier 2012 | Malika Surbled
Avec une formation initiale parfois jugée insuffisante et un tutorat tombant souvent à l’eau faute de budget, les infirmiers DE qui s’orientent vers la santé mentale se sentent souvent démunis en terme de connaissance et de pratique.
Une histoire pleine de rebondissements
Tout commence en 1992, avec la suppression du diplôme d’infirmier de secteur psychiatrique.
Trois années de formation professionnelle spécifique sont remplacées par trois années d’études en soins généraux, avec seulement quelques enseignements et quelques stages en psychiatrie. Un parcours unique aboutissant à un diplôme unique : le D.E.
Les infirmiers de secteur psychiatrique, alors dépourvus de leur reconnaissance, se sentent exclus et surtout incompris. « Nous étions traités d’incompétents par les nouveaux à qui l’on inculquait qu’ils savaient tout sur tout » explique Dominique Giffard, infirmier de secteur psychiatrique et créateur du site "psychiatrie infirmière".
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Infirmières en France et au Japon
Spécialisation et autonomie ici, polyvalence et salariat là-bas... Une équipe pluridisciplinaire franco-japonaise, associant une directrice des soins, mène une ambitieuse étude de la profession infirmière depuis 1988. Un pont entre les pays plus qu’un comparatif.
La sortie en anglais de L’hôpital et la profession infirmière : une comparaison France- Japon (1) a été l’occasion, pour l’équipe, de se réunir au complet pour la première fois, à l'automne dernier. L’économiste Philippe Mossé, chercheur au CNRS, a rappelé à la Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP) les grandes lignes de cette enquête débutée en 1988. Une période de grèves qui a marqué le Pr Tetsu Harayama : « Sur les grilles des hôpitaux, toutes ces banderoles ! Les infirmières réclamant un meilleur salaire, un meilleur statut... C’était aussi du féminisme ! » En France, l’infirmière Maryse Boulongne-Garcin, cadre à l’hôpital Bichat, avait répondu à l’appel lancé par le sociologue japonais pour « adapter et diffuser les questionnaires. C’est devenu une aventure passionnante », avoue-t-elle. Le Saint Luke’s hospital de Tokyo a été le pendant japonais des hôpitaux Bichat et Henri-Mondor (AP-HP). Le Pr Harayama et l’infirmière se sont retrouvés à nouveau en 2008, pour mener la seconde phase de l’enquête. Mais Maryse ne s'est rendue au Japon qu’en mars 2011, un séjour – hélas ! – écourté par le séisme.
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HÔPITAL: Pour garder vos infirmières, améliorez leurs conditions de travail!
Actualité publiée le 09-12-2011
International Journal for Quality in Health Care
Ces chercheurs de l'Ecole d’Infirmières de l’Université de Pennsylvania rapportent avec cette étude menée sur pas moins de 100.000 Infirmières de 9 pays différents, que la majorité de la profession est « burned out » et insatisfaites de leur travail. Cette grande étude publiée dans l’édition du 9 décembre de la revue International Journal for Quality in Health Care, révèle que 20 à 60% des infirmières de par le monde souffrent de symptômes d’épuisement.
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Conditions d'exercice en France des infirmières et infirmiers diplômés au Quebec
Le ministre chargé de la santé peut autoriser les infirmières et les infirmiers titulaires d'un titre de formation obtenu dans la province de Québec à exercer leur profession en France, après validation d'une période de stage de 75 jours au cours de laquelle les intéressés exercent en qualité d'auxiliaire polyvalent, sous réserve que cet exercice soit effectué auprès d'une équipe soignante comportant au moins une infirmière ou un infirmier diplômé d'Etat et sous la surveillance du responsable de l'équipe.
Les titres de formation obtenus dans la province de Québec concernés sont le Baccalauréat ès sciences de la santé (sciences infirmières) de l'université Laval, le Baccalauréat ès sciences (nursing) de l'université de Montréal, le Bachelor of Sciences in Nursing de l'université McGill et un diplôme de niveau universitaire ayant conduit à la délivrance d'un permis de l'Ordre des infirmiers et des infirmières du Québec.
Arrêté du 23 décembre 2011
Les titres de formation obtenus dans la province de Québec concernés sont le Baccalauréat ès sciences de la santé (sciences infirmières) de l'université Laval, le Baccalauréat ès sciences (nursing) de l'université de Montréal, le Bachelor of Sciences in Nursing de l'université McGill et un diplôme de niveau universitaire ayant conduit à la délivrance d'un permis de l'Ordre des infirmiers et des infirmières du Québec.
Arrêté du 23 décembre 2011
Mon papa plat, ce héros
Article paru dans l'édition du 31.12.11
Le « flat daddy » reproduit en photo le buste d'un soldat américain parti en Irak ou en Afghanistan. Il est choyé comme un doudou par l'enfant de l'absent. Quitte à ce que le portrait, au moment du retour, suscite plus d'émotions que le père humain
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mercredi 4 janvier 2012
Les médecins se convertissent au paiement à la performance
02.01.12
Fini le seul paiement à l'acte. A partir de 2012, les médecins seront aussi payés à la performance, sur la base du respect d'objectifs de santé publique ou de maîtrise des dépenses de santé. Combattu d'abord, le principe a finalement été accepté par les syndicats. Les médecins, individuellement, avaient jusqu'au 26 décembre 2011 pour notifier leur refus d'un tel complément de salaire auprès de l'assurance-maladie. Selon les premières remontées des caisses primaires, moins de 1 % auraient entrepris cette démarche.
La "rallonge" pourra aller jusqu'à 9 000 euros par an et par médecin traitant. La CNAM a constitué une liste d'indicateurs de "bonnes pratiques" à respecter. Les médecins toucheront par exemple 50 points (350 euros) s'ils sont équipés d'un logiciel d'aide à la prescription, mais aussi des points s'ils prescrivent un taux élevé de génériques ou si leurs patients diabétiques font bien les tests réguliers préconisés.
Le pragmatisme l'a emporté. En 2009, une expérimentation avait déjà rencontré un succès inattendu, ce qui a valu qu'elle soit généralisée. Beaucoup de praticiens, sans perspective d'une hausse du tarif de consultation, y voient le moyen de gagner plus facilement. Si les critères sont remplis, le médecin touche un supplément. S'ils ne le sont pas, il ne perd rien. Certains, en outre, trouvent intéressantes les données sur le suivi de leurs patients fournies par la CNAM.
Interrogations éthiques
"Il nous paraît évident que les refus seront très minoritaires", jugeait en fin de semaine dernière Claude Bronner, du syndicat Union généraliste. Mais ce médecin y voit des limites : "Les critères sont plus économiques que scientifiques, et d'un point de vue médical, il y avait des choses plus intelligentes à faire. Au lieu de se focaliser sur le taux de vaccination de la grippe, il aurait mieux valu valoriser le fait que les carnets de santé soient à jour."
Une enquête qu'il a réalisée auprès de ses adhérents montre que certains s'interrogent sur la complexité du dispositif, la mainmise de la CNAM sur les prescriptions, ou encore se demandent si les patients ne jugeront pas que les décisions de leur médecin sont guidées par un intérêt financier.
Certains médecins ont même publié leur lettre de refus sur Internet, faisant part d'interrogations éthiques. "C'est abominable, le médecin aura intérêt à avoir des patients qui observent bien ses prescriptions, ce qui n'est pas évident dans toutes les populations", décrypte Didier Ménard, du Syndicat de la médecine générale. Le syndicat a appelé au boycott du paiement à la performance, dénonçant un risque de conflit d'intérêts. Surtout, les choix de la CNAM le gênent, parce qu'"on ne peut pas réduire les objectifs de santé publique à tel ou tel taux de dépistage réalisé". Comme d'autres, il préférerait que les démarches, comme le temps consacré à la prévention grâce à la mise en place de réseaux de travail, soient rémunérées.
Dans le projet PS pour la présidentielle, il était question que le paiement à l'acte devienne "résiduel ", au profit du forfait. Celui-ci consiste à offrir une somme par patient, quel que soit le nombre d'actes, et permet aussi de rémunérer d'autres tâches. Pour l'instant, François Hollande s'est contenté de plaider pour une diversification de la rémunération. L'UMP est sur la même ligne, qui propose un mixte entre acte, forfait et performance.
Laetitia Clavreul
Sa maladie mentale va me rendre fou
Un slogan qui dérange
Patricia Blackburn
Le Soleil de Châteauguay - 28 décembre 2011
Actualité > Santé
Quelques mois après avoir lancé sa 18e campagne de sensibilisation sous le thème « Sa maladie mentale va me rendre fou», la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale (FFAPAMM) doit faire volte-face et trouver un slogan qui soulève moins l'indignation.
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Salaire des infirmiers en Europe : la France est-elle bien placée ?
6 septembre 2010
Uniformisation des diplômes aidant, tout infirmier européen est libre de travailler dans l'état de la communauté de son choix, et cela sans qu'aucune discrimination professionnelle ne soit faite. Pourtant, la profession ne s’exerce pas toujours dans les mêmes conditions, et surtout pas au même prix… Qu’en est-il réellement ? Quel est le salaire des infirmiers français par rapport à celui de leurs homologues européens ? Petit voyage à travers l’Union…
La France dans la fourchette basse de l’Europe
Avec un salaire mensuel moyen de 1484 euros net en début de carrière, il faut se rendre à l’évidence : l’infirmier hospitalier français a de quoi être jaloux de ses confrères européens (Tab. 1). Gagnant beaucoup moins d’argent que le danois, le norvégien, le suédois ou encore le suisse, l’infirmier du secteur public français est l’un des moins bien payé d’Europe. Pour preuve, le salaire moyen d’une infirmière au Danemark est d’environ 24 000 couronnes danoises (3 200 euros) et celui d’une infirmière en Suède est de 24 994 couronnes (2 662 euros).
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SUPER HÉROS SUR LE DIVAN
Il y a un couac dans la famille Duck
Les Duck ne sont pas à proprement parler des super-héros. Mais l’analyse de leur histoire permet d’illustrer le point qui me tient à cœur à propos des super-héros. Les comics et les bande-dessinées en général donnent à leurs lecteurs des occasions de penser des situations psychologiques problématique ou douloureuses. Les comics sont centrés sur la problématique de l’adolescent. L’histoire des Duck est centrée sur la problématique de la transmission familiale.
La saga des Picsou pose pour tout enfant une série d’énigmes passionnantes. Elles sont un peu différentes des questions que les enfants se posent habituellement car il ne s’agit pas du classique « d’où viennent les enfants » mais « ou sont partis les parents ? ». Riri, Fifi et Loulou sont élevés par leur oncle Donald sans que l’on sache ce que leurs parents sont devenus. Les parents de Donald sont également invisibles, et en dehors de ses trois neveux, la seule famille qu’on lui connait est un vieil oncle aussi richissime qu’avare et irascible. D’ou vient que dans cette famille, les seules figures paternelles soient des oncles ? Ou sont passées les figures maternelles ? D’où vient la fabuleuse fortune d’Oncle Picsou ?
Les Livres de Philosophie
Darwinisme et marxisme
Patrick Tort et Anton Pannekoek
Janvier 2012 - Arkhe editions - 19 €
Janvier 2012 - Arkhe editions - 19 €
Au cours de l'année 1909, l'astronome et astrophysicien révolutionnaire hollandais Anton Pannekoek (1873-1960), à l'occasion du centenaire de la naissance de Charles Darwin (1809-1882), publie un essai intitulé Darwinisme et Marxisme. Ce spécialiste reconnu des révolutions cosmiques y interroge la plus grande révolution biologique du XIXe siècle pour tester sa relation possible avec la révolution politique placée par Marx à l'horizon du processus historique. Ce faisant, il affronte un héritage : celui d'une intuition critique de Marx, inscrite dans une lettre à Engels du 18 juin 1862, selon laquelle, en dépit de l'intérêt manifeste qu'offre chez lui un matérialisme naturaliste apte à servir de socle au matérialisme historique, Darwin n'aurait fait en définitive que projeter sur la nature le schéma social de lutte concurrentielle qu'il avait emprunté à Malthus -, ce qui pouvait lui permettre en retour de naturaliser ad aeternum la structure même de la société capitaliste.
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Les Livres de Psychanalyse
Voix
Gérard Wajcman
Janvier 2012 - Nous - 9 €
Janvier 2012 - Nous - 9 €
Voix est le tout premier livre de Gérard Wajcman.
Publié pour la première fois en Suisse en 1979 avec le titre "Voix-le face à la chute des sons nus", il devint vite indisponible. Cette nouvelle édition souhaite rendre à ce bref essai la visibilité qu'il n'a jamais eue. Le point de départ pour cette réflexion sur la voix, "objet petit a" lacanien, est l'expérience, troublante et saisissante, de l'écoute des rares enregistrements des voix de castrats.
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