Impulsions (électriques) sur les compulsions
08/11/2010
Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) affectent 2 % de la population générale. Or même avec les meilleurs traitements disponibles, environ 10 % des patients restent gravement touchés, et éprouvent les conséquences durables de cette pathologie, souvent invalidante au quotidien. Portant sur 16 patients âgés de 18 à 65 ans, une étude néerlandaise examine si ces TOC réfractaires aux traitements classiques sont susceptibles d’être améliorés par une stimulation cérébrale profonde sur le noyau accumbens (nucleus accumbens)[1].
Appliquée par « des procédures stéréotaxiques classiques » de la neurochirurgie, cette stimulation électrique est délivrée au moyen de quatre électrodes « en contact direct, et programmables indépendamment. » Pour faciliter les comparaisons d’un patient à l’autre, les paramètres de la stimulation sont normalisés : fréquence de 130 Hz, impulsions d’une durée de 90 microsecondes, et s’élevant à une tension maximale de 5 Volts.
Les auteurs estiment que cette technique de stimulation électrique du noyau accumbens « peut se révéler un traitement efficace et sûr des TOC réfractaires » aux thérapeutiques habituelles (comme les thérapies cognitivo-comportementalistes ou certains antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine). Ils n’observent « aucun effet adverse durable », excepté une « une amnésie bénigne et une difficulté à trouver certains mots. » Par ailleurs, les troubles anxieux et dépressifs « diminuent de manière significative. » Cependant, malgré son efficacité présumée, cette méthode ne peut constituer un traitement banal, vu sa lourdeur technique et la réputation sulfureuse de la neurochirurgie appliquée à la psychiatrie : certes, cette technique n’a plus rien à voir avec la lobotomie, mais elle conserve un relent de pratique intrusive, puisqu’un corps étranger (l’électrode) doit ainsi être introduit au contact du cerveau.
[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Noyau_accumbens
Dr Alain Cohen
Denys D et coll. : Deep brain stimulation of the nucleus accumbens for treatment-refractory Obsessive-Compulsive Disorder. Arch Gen Psychiatry 2010; 67: 1061-1068.
08/11/2010
Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) affectent 2 % de la population générale. Or même avec les meilleurs traitements disponibles, environ 10 % des patients restent gravement touchés, et éprouvent les conséquences durables de cette pathologie, souvent invalidante au quotidien. Portant sur 16 patients âgés de 18 à 65 ans, une étude néerlandaise examine si ces TOC réfractaires aux traitements classiques sont susceptibles d’être améliorés par une stimulation cérébrale profonde sur le noyau accumbens (nucleus accumbens)[1].
Appliquée par « des procédures stéréotaxiques classiques » de la neurochirurgie, cette stimulation électrique est délivrée au moyen de quatre électrodes « en contact direct, et programmables indépendamment. » Pour faciliter les comparaisons d’un patient à l’autre, les paramètres de la stimulation sont normalisés : fréquence de 130 Hz, impulsions d’une durée de 90 microsecondes, et s’élevant à une tension maximale de 5 Volts.
Les auteurs estiment que cette technique de stimulation électrique du noyau accumbens « peut se révéler un traitement efficace et sûr des TOC réfractaires » aux thérapeutiques habituelles (comme les thérapies cognitivo-comportementalistes ou certains antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine). Ils n’observent « aucun effet adverse durable », excepté une « une amnésie bénigne et une difficulté à trouver certains mots. » Par ailleurs, les troubles anxieux et dépressifs « diminuent de manière significative. » Cependant, malgré son efficacité présumée, cette méthode ne peut constituer un traitement banal, vu sa lourdeur technique et la réputation sulfureuse de la neurochirurgie appliquée à la psychiatrie : certes, cette technique n’a plus rien à voir avec la lobotomie, mais elle conserve un relent de pratique intrusive, puisqu’un corps étranger (l’électrode) doit ainsi être introduit au contact du cerveau.
[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Noyau_accumbens
Dr Alain Cohen
Denys D et coll. : Deep brain stimulation of the nucleus accumbens for treatment-refractory Obsessive-Compulsive Disorder. Arch Gen Psychiatry 2010; 67: 1061-1068.