Recrutement : les hôpitaux ont misé sur le Salon Infirmier
Delphine Bauer6 novembre 2010
Si les professionnels de santé se sont rendus en masse au Salon Infirmier 2010, beaucoup d’entre eux y venaient pour la première fois en tant que représentants d’établissements hospitaliers.
Ateliers sur le stand des infirmières de bloc opératoire
à l'occasion du Salon Infirmier 2010
Des dizaines d’hôpitaux se sont en effet donné rendez-vous porte de Versailles, certains à grand renfort d’affichage et de panneaux plastifiés afin de bien faire passer le message : recruter à tout prix.
C’était le cas de Mireille Alajouanine, directrice des soins de l’hôpital de Juvisy sur Orge, en Essonne. « Mon objectif est de prendre des contacts avec des professionnels déjà en poste et prêts à une mutation ou avec de jeunes diplômés. D’autant que nous sommes en pleine restructuration, à cause de la fermeture de l’unité de la maternité et de la chirurgie en 2009, et que l’unité de soins de suite et réadaptation, forte de 11 lits, projette d’en compter 90 dès 2013."
Dans notre unité soins de palliatifs, on compte beaucoup d’intérimaires, et si le coût est plus important, c’est surtout pour des questions de sécurité que nous souhaiterions recruter », explique-t-elle, avant de détailler : « Quand il y a une continuité dans l’équipe, les membres connaissent les procédures, le protocole, le travail de fond. Si on a un arrêt de travail, on peut s’organiser. Or avec l’intérim, on se retrouve, par exemple en période scolaire, en manque de personnel. Ce n’est positif ni pour la dynamique de l’équipe, ni pour le patient. »
De son côté, Sylvie Ouazan, directrice des soins du centre hospitalier de Bayonne, souhaitait « communiquer, échanger avec les collègues, se tenir informée sur l’actualité professionnelle, mais aussi recruter, en anticipant les nombreux départs en retraite » prévus dans son établissement, surtout en gériatrie et en psychiatrie, secteurs « souvent en manque d’effectifs », évoquant les « 30 infirmières sur les 700 de l’hôpital qui vont bientôt partir».
Pour Stéphanie, cadre de santé, et Estelle, infirmière, toutes deux travaillant au centre hospitalier de Montpon-Ménestérol en Dordogne, « la décision de la direction de financer un stand semble porter ses fruits à chaud, même si nous verrons bien les retombées sur six mois », ont-elle expliqué, après avoir parlé des nombreux départs à la retraite à prendre en compte dans les mois à venir. « Nous recherchons donc des infirmiers sur tout le panel de la psychiatrie », ont-elles poursuivi. Des personnels qui seraient prêts à une mutation en zone rurale, puisque le centre hospitalier est situé dans une petite agglomération, même « si des projets pour ramener la psychiatrie dans les zones urbaines sont en cours », avancent-elle.
Pour les établissements présents, une même constatation : des CV en nombre déposés et des candidats sérieux, « même s’il n’y a pas de garantie de conclure le contrat car on sait que les infirmiers vont voir différents stands », analysait, lucide, Mireille Alajouanine. Le Salon Infirmier a donc joué un rôle de plate-forme interactive efficace. Idéal, surtout quand les besoins des établissements en personnel sont urgents.
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